Titre : Presque
Auteur : Gwenetsi
Statut : Complète
Série : NCIS
Saison : Entre la 9 et la 10 pour le moment où elle se situe, donc été 2012 (aucun spoiler).
Résumé : Ils n'ont pas pu l'empêcher de tomber de la falaise. Gibbs y était presque pourtant. Maintenant, il faut retrouver son corps, le coupable et prévenir les autres. Le cauchemar ne fait que commencer pour eux. Comme pour Tony d'ailleurs ! Car l'agent n'est pas aussi mort qu'on pourrait le croire. Il est même bien vivant et dans les ennuis jusqu'au cou ! Entre un type échappé de l'asile, un ripou et un couple en cavale, l'été risque d'être compliqué !
Disclaimer : L'univers et les personnages de N.C.I.S. ne sont pas ma propriété.
Note de l'auteur : Sachant que j'approche de la fin de mes fics, j'ai voulu en commencer une nouvelle. Je ne sais pas encore si elle sera courte ou longue. Ça dépendra de vous à mon avis. Ce n'est pas une deathfic !
AIPM : À part pour ce chapitre, je ne crois pas que l'épidémie puisse faire des ravages. Quoique...
A savoir : Je suis en train d'adapter cette histoire, c'est-à-dire la réécrire pour en supprimer la totalité de l'univers de NCIS et y mettre le mien à la place. Peut-être un jour sera-t-elle publiée, qui sait ?
Bonne lecture !
Presque
Presque tout est, presque toujours, autre que ce que presque tous les hommes s'imaginent.
Ludwig Hohl
Chapitre 1 – Ta main
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« Donne-moi ta main ! ordonna Gibbs. Allez DiNozzo, donne-la-moi ! »
Péniblement l'agent spécial détacha une de ses mains de la paroi abrupte à laquelle il était accroché. Lentement, méthodiquement, il l'éleva de quelques centimètres. Ses doigts crispés et parsemés de coupures se rapprochèrent de ceux usés par le bois de l'ancien marine.
« Tu y es presque ! »
Malgré ses dires, il restait encore une quarantaine de centimètres à combler. Tony ne pouvait pas tendre plus son bras. Ses pieds étaient en appui précaire sur une fine saillie de la roche friable de la falaise. Elle s'effritait de plus en plus à chaque seconde qui s'écoulait. Il pouvait tomber à tout moment.
Il avait l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur. Tout son corps lui faisait mal. Ses forces l'abandonnaient après l'avoir maintenu si longtemps en équilibre au-dessus du vide. Il ne pouvait pas s'étirer plus qu'il ne le faisait déjà. Et c'était la même chose pour Gibbs.
Il sentit la roche s'effriter sous ses pieds. Il rattrapa aussitôt la fine brèche dans la roche qu'il venait de lâcher.
« Les secours vont bientôt arriver, Tony, certifia Jethro. Accroche-toi. »
Bientôt, cela pouvait dire dans trente secondes comme dans trente minutes. Il penchait plus pour le second choix.
Il colla la tête contre la pierre, yeux clos. Il n'en pouvait plus. Il avait tenu bon jusque là, autant pour lui que pour McGee, à qui il avait évité le grand plongeon. Maintenant que le bleu était hors de danger, il aurait dû espérer voir le bout du tunnel. Il ne voyait que l'abîme sous ses pieds.
Ses iris fixaient le vide, le sol si loin de lui. Ça aurait été si simple...
« Tony ! cria Gibbs. On va venir te chercher ! Tu vas t'en sortir ! ».
L'agent leva doucement la tête vers lui. Croiser son regard lui confirma qu'il ne pouvait pas lui promettre une telle chose. Tous deux savaient parfaitement que les secours arriveraient trop tard. Il lâcherait avant.
« Tu peux y arriver ! Tu peux tenir ! »
Il voulait croire ce qu'il disait. Mais il fallait être réaliste, quand bien même les secours arriveraient dans la seconde, il leur faudrait du temps pour le récupérer et le déclarer « sain et sauf ». Il faisait bien sûr abstraction de l'état lamentable dans lequel il se trouvait.
Gibbs le connaissait bien. Il suivit son raisonnement.
« Je t'interdis de renoncer ! »
Lui interdire ou lui ordonner quelque chose n'avait pas le moindre sens. Pas depuis qu'il était à près de cent mètres du sol.
« Donne-moi ta main ! »
Gibbs voulait faire une nouvelle tentative. Il savait que ce serait un échec.
« Donne-la-moi ! »
Mais il espérait tout de même que ça fonctionne. Alors il lâcha de nouveau la paroi de sa main droite et la tendit au maximum vers l'autre salutaire qui pointait vers lui.
Il étendit tout son corps vers la main du patron. C'était sa dernière chance. S'il échouait...
« Tu y es presque ! »
Oui, presque, mais pas assez. Il ne pouvait pas monter plus. Gibbs ne pouvait pas descendre plus. Ils étaient dans l'impasse.
« Allez, DiNozzo ! »
Il capta ses yeux bleus. On pouvait tout dire par un regard. Le message passa d'un agent à l'autre, au-delà même des espérances du plus jeune.
« Non ! Je te l'interdis ! Attrape ma main ! »
Il n'aimait pas voir cette détresse, cette vulnérabilité chez Gibbs. Le patron était le synonyme même de contrôle, de roc. Il était le point d'ancrage de tout un chacun lors des pires tempêtes. Le voir ainsi...
« Je suis désolé. » murmura-t-il.
Jethro lut plus sur ses lèvres qu'il ne l'entendit et ces trois mots lui glacèrent le sang.
« Tony, non ! »
Mais, déjà, l'agent lâchait prise. Ses muscles tendus, crispés par l'effort depuis des heures, renouèrent avec le repos en une fraction de seconde. Il ferma les yeux, tant pour en profiter que pour occulter le visage horrifié de Gibbs. La paroi rocheuse disparut. Le vide l'avala.
Alors ?
