Disclaimer: Cet OS appartient à Elfin Maid à qui j'ai demandé l'autorisation (et elle me l'a donnée!). L'univers de Tolkien ne m'appartient pas, ni la fiction.
Vous pouvez désormais me retrouver sur ma page FB "Natasha Nox".
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"Memory"
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by Elfin Maid
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Chapitre 1
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Tauriel gardait la tête haute, le vent faisait voler ses cheveux qui fouettaient son visage*.
Après tant d'années, elle était enfin de retour. La guerre avait laissé des cicatrices en elle, mais elle savait que ce qu'elle avait souffert n'était qu'une infime épreuve à côté de ce que d'autres avaient traversé.
Caressant le cou du vieil étalon, elle balança sa jambe pour s'installer sur la selle. Le cheval était un cadeau du Seigneur Elrond, et même si l'animal était plus vieux et plus faible physiquement que la plupart des chevaux, il n'en demeurait pas moins fort dans son esprit. Elle n'en demandait pas plus de sa part.
« — Allez. », murmura Tauriel.
Prenant les rênes entre ses mains, Tauriel les regarda pendant une seconde, laissant son apparence disparaître et son vrai soi émerger.
Des cicatrices la recouvraient. Des cicatrices dues aux flammes, aux épées et aux batailles. Même son cœur en avait été marqué.
Dans un soupir, elle redevint à nouveau l'illusion qu'elle s'était constituée et pressa le cheval avec ses talons, pour se diriger une fois de plus vers Rivendell.
Le Roi des Elfes devait arriver d'un moment à l'autre, pour discuter avec Elrond avant que les elfes ne prennent le large. Tauriel aurait préféré faire face à une horde d'Orques plutôt qu'à Thranduil, déjà furieux que son fils ait rejoint la Fraternité de l'Anneau et frôlé ainsi la mort plus d'une fois.
Mais il n'y avait pas d'autre moyen.
Le vieux cheval secoua la tête, comme s'il pouvait ressentir sa douleur. Tauriel sentait ses yeux la piquer comme si le vent cherchait à les refouler en elle.
« — Viens. », chuchota-t-elle d'une voix cassée. Elle ordonna encore à son cheval d'avancer.
En arrivant le long d'un vieux chemin oublié, Tauriel guida sa monture sur les pierres escarpées et les pavés qui longeaient les fossés. Ce chemin n'était plus qu'un souvenir, et il lui convenait parfaitement.
En bas, elle pouvait voir l'élan imposant. Thranduil avait insisté pour le monter, faisant claquer ses sabots dans la cour. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres alors qu'elle se rappelait une altercation que Thranduil et elle avaient eue lorsque le Roi des Elfes lui avait ordonné de toiletter cette gigantesque créature. Elle était jeune.
Si jeune...
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Terrorisée, Tauriel observait la bête, les yeux écarquillés alors qu'elle prenait entre ses mains les bois géants de l'élan et qu'il piétinait de ses sabots fendus le sol.
« — Mon Seigneur ! , l'implora-t-elle. Je vous en prie, ne me laissez pas faire sa toilette à cette créature ! »
Thranduil lui accorda à peine un regard, alors qu'il la poussait vers le box de l'élan .
« — Je vous assure, Tauriel, il ne vous fera aucun mal. »
Désespérée, elle creusait avec ses talons dans le sol. On ressentait la panique dans sa voix alors que Thranduil la traînait vers le box.
« — Je ne m'en occuperai pas. », déclara-t-elle d'une voix chevrotante
« — Bien sûr que vous vous exécuterez.» , invectiva le Roi des Elfes d'un air sombre. De grandes mains refermèrent la porte derrière eux.
Tauriel tremblait derrière sa tignasse de cheveux roux qui recouvrait son visage alors que l'élan soufflait de l'air chaud sur elle. La jeune fille était certaine que d'une seconde à l'autre, la créature horrible allait la piétiner sous ses sabots.
« — Alertez le palefrenier une fois que vous aurez terminé. », lui demanda calmement Thranduil, puis il sortit du box et verrouilla le loquet derrière lui.
Tauriel, trop petite pour atteindre le loquet, était coincée avec l'élan et elle regarda dans ces grands yeux sombres, craignant qu'il marque sa poitrine d'un coup de sabot. Finalement, elle s'endormit, son dos raide contre le bois derrière elle.
Elle n'avait pas toiletté l'élan.
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Tauriel se dit que ce devait être son premier acte de défiance à l'égard du Roi des Elfes. Alors, elle réalisa qu'il était constamment en train de vouloir la plier à sa volonté.
Le cheval rejeta la tête en arrière, il se cabra à moitié en sentant l'odeur de l'élan.
Tauriel le saisit par la crinière, cherchant à lui faire baisser la tête. Elle finit par réussir et l'animal se calma un peu.
Lentement, elle guida le pauvre cheval apeuré dans la cour, l'éloignant le plus possible de la monture du Roi des Elfes. Non sans un certain dégoût, elle écouta le brame de l'élan, se demandant si Thranduil réalisait que sa bête faisait du vacarme. Visiblement, il n'en avait pas l'air. En fait, il paraissait complètement ignorer l'élan, le laissant se faire traîner par des elfes qui tiraient l'animal par une corde.
A l'autre bout de la cour, le Seigneur Elrond salua le Roi des Elfes. Il posa une main sur sa poitrine, inclinant légèrement la tête. Thranduil fit de même, puis fit ensuite fi de tous signes de courtoisie. Même avec la distance qui les séparait, Tauriel pouvait entendre chaque mot.
« — Où se trouve Legolas ? », siffla Thranduil, et bien qu'à l'extérieur, il semblait calme et solide comme un roc, Tauriel pouvait ressentir la peur qui régnait dangereusement en lui.
L'illusion de sérénité du Seigneur Elrond disparut, et la bouche de Tauriel se crispa légèrement amusée tandis qu'elle marchait vers eux. Elle n'éprouvait aucunement l'envie d'être à la place du Seigneur Elrond à ce moment-là.
« — Il est de retour, en toute sécurité, Thranduil, s'empressa de répondre Elrond et un soupçon nerveux. Je ne sais pas exactement où il se trouve en ce moment, mais il va bien. »
Thranduil paraissait enfin soulagé, il était si allégé du poids des soucis qu'il aurait pu s'envoler.
« — Je remercie les Valar. », souffla-t-il , puis il étreignit le Seigneur Elrond.
Elrond hésita pendant une demi-seconde, puis il tapota son vieil ami dans le dos de Thranduil jusqu'à ce que celui-ci le libère de son étreinte.
« — Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'étais inquiet.», déclara le Roi des Elfes avec un rire étouffé, et Tauriel constata que l'illustre Sage de la Forêt Noire lui était devenu sympathique.
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« — Pourquoi est-ce que cela fait si mal ? », dit-elle, haletante.
Thranduil la regarda avec une douleur mêlée à la colère dans ses yeux.
« —C'est que tu as connu le véritable amour. »
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« — En effet, je ne peux pas le comprendre. », soupira le Seigneur Elrond, les sourcils plus froncés que d'habitude. Il soupira à nouveau tout en tripotant un bouton sur sa tunique.
« — Arwen ...»
Il déglutit, puis poursuivit :
« — Arwen a décidé de se marier à Estel, Aragorn, l'Arpenteur, je ne sais pas comment vous l'appelez. »
Thranduil se redressa légèrement surpris, et Tauriel prit une inspiration, un peu choquée. Arwen était fiancée à Aragorn, celui qui avait rejoint la Fraternité?
Thranduil se retourna, le bruit de ses bottes résonna sur les pavés, et Tauriel instinctivement se redressa, haussant légèrement son menton. Même après tout ce temps, elle craignait toujours — et éprouvait encore du respect — envers le Roi de la Forêt Noire.
Les effrayantes pupilles grises croisèrent les yeux vert clair au-delà des plusieurs jardins qui les séparaient, et Tauriel sut dès la première seconde qu'il l'avait reconnu.
Et elle avait peur.
Rapidement, en ignorant la peur et de l'anxiété qui s'emparaient d'elle, Tauriel s'avança, ses bottes usées émettant un doux claquement à chacun de ses pas.
« — Seigneur Elrond. »,dit-elle en faisant un signe de la tête, puis elle se tourna vers Thranduil.
« — Mon seigneur. », le salua-elle calmement, avec un soupçon de dégoût certain.
Elle n'avait pas son arc.
« — Tauriel. », répondit froidement Thranduil, crachant le mot comme s'il s'agissait d'un poison.
Le Seigneur Elrond la salua, puis prit rapidement congé.
En quelques mouvements rapides, le Roi des Elfes la rejoignit et fit tomber sa cape. Tauriel l'ignora complètement. La cape caressa le sol en un doux chuintement.
Thranduil prit une inspiration quand ses cheveux rouge vif, couleur du sang rouillé, cascadèrent le long de ses épaules et le dos.
Tauriel fit volte-face, sa main posée sur la garde de son poignard.
« — C'est donc vous. », déclara calmement Thranduil. Son regard glacial dévisagea Tauriel, survolant les traits nets de son visage, reconnaissant les traits d'expression dus aux longues heures de labeur. D'un revers de la main, il porta son épée à la gorge de la jeune elfe. Le métal froid embrassa sa peau, et Tauriel se tenait immobile, stoïque. Elle était prête à mourir.
La pointe de l'épée trancha une mèche de cheveux, et Tauriel comprit que c'était lui qui décidait ce qui en valait la peine ou non.
Calmement, plein de rancunes Thranduil baissa son épée, sans pour autant la rengainer.
« — Vous avez changé. », finit-il par dire.
Tauriel inclina légèrement la tête, prête à faire un petit sacrifice.
« — Je crois que nous avons tous changé, mon seigneur. La guerre nous change. »
En effet, même Thranduil portait les marques de nombreux soucis d'une longue nuit. Il y avait de nouveaux traits sur son visage, et durant un instant, elle eut pitié pour. Elle savait ce qu'il cachait sous cette peau en apparence lisse.
« — Legolas va vivre, déclara calmement Tauriel. Je l'ai vu. »
Elle prit une profonde inspiration, et laissa transparaître son véritable visage. Peu à peu, l'illusion s'effaça.
Elle observa Thranduil reculer, l'air horrifié. Elle aperçut un regard éphémère plein de reconnaissance dans ses yeux ; elle le vit, après tant de temps, se montrer compréhensif.
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« — Nous avons tous des cicatrices. Certaines sont profondes, et certaines sont de simples éraflures qui disparaissent avec le temps. » Il se retourna, et la douleur revenait à la surface, brûlante et glaciale à la fois. « — Certaines seront toujours là, toute votre longue vie, et certaines blessures ne guériront jamais. »
L'air craintif, Tauriel l'observa, voulant lui parler de ses propres cicatrices. Mais elle n'osa pas.
« — Nous avons tous des cicatrices. », répéta tristement Thranduil .
Elle ne lui posa plus de questions.
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Lentement, Tauriel se pencha pour ramasser sa cape, en recouvrant ses épaules comme un bouclier, pour remplacer la carapace qu'elle s'était construite. Il était presque réconfortant de lui laisser voir qui elle était, de se débarrasser de tous ces mensonges.
Un sourire se dessina sur ses lèvres.
« — Nous avons tous des cicatrices. »
Thranduil recula d'un pas, comprenant ce qu'elle voulait dire.
« — Vous vous souvenez. » comprit-il, émerveillé.
Tauriel revêtit son capuchon, son visage disparaissant dans l'obscurité.
« — Je me souviens de tout. »
* Je n'étais pas certaine de cette traduction. Si jamais vous avez une autre proposition, dites-le moi !
Les fictions sur Tauriel ne courent par les rues donc je voulais vous faire découvrir une des celles-ci en anglais. Enjoy !
A quick note from Elfin Maid - I have granted my permission for Natasha Nox to translate and publish this fic, and can't thank her enough. Hope you all enjoyed it! (j'ai accepté que Natasha Nox traduise cette fiction et je ne la remercierai jamais assez. En espérant que cela vous plaise !
