Prologue

Quand le temps semblait ralentir, Steve Rogers avait toujours tendance à se remémorer le passé. Depuis que James avait accepté de se faire congeler à nouveau sous la bonne garde de T'Challa, et le temps semblait ralentir encore plus. Lui, souhaitait au contraire qu'il s'écoule rapidement afin de retrouver Bucky, son ami de toujours.


Sur fond de guerre et d'explosion, le Captain America semblait mener ses troupes avec brio. Mais pour Steve tout ceci n'était qu'un énorme mensonge, des films publicitaires, tournés pour remonter le moral des troupes et des femmes des soldats restées à la maison. L'horreur de la guerre n'avait rien à voir avec ces films grotesques.

Steve rêvait souvent de ce moment où il avait sauvé James pour le laisser tomber du train peu de temps après. Il en rêvait et il le modifiait à sa guise. Cette fin, ce moment terrible qui n'aurait pas dû arriver. Il n'aurait pas dû lâcher cette main, il n'aurait pas dû abandonner son meilleur ami aux expériences du sordide professeur Zola. Bucky n'aurait jamais dû se retrouver cryogénisé ni en 45, ni en ce moment même.

Finalement, il se réveillait et pensait au bonheur que c'était d'avoir Bucky à ses côtés quelques semaines. La joie d'avoir pu lui dire pratiquement tout ce qu'il avait voulu lui dire 70 ans auparavant, avant que tous les deux se retrouvent plongés dans un sommeil de glace où tout le monde les croyait morts et oubliés à jamais.

Depuis il dormait peu et les seules fois où il semblait réussir à dormir il se réveillait transpirant et effrayé des images qu'il avait pu voir dans ses songes. Perdu dans un monde moderne qui lui faisait encore peur sous certains aspects. Pendant le peu de temps où il avait retrouvé James, il s'était sentit rasséréner. Quelqu'un d'autre comprenait ce qu'il ressentait.


Pendant un moment, alors qu'ils n'étaient que tous les deux dans l'appartement de Steve, il avait l'impression d'être revenu 70 ans en arrière, les dernières années n'avaient alors été qu'un rêve, et puis il voyait le bras métallique accrocher un rayon de soleil qui filtrait par la baie vitrée et ce doux rêve devenait celui où il avait cru être revenu en arrière.

Les années 2000 l'aidaient à accepter beaucoup de chose qu'il n'avait pas accepté dans son siècle et il remerciait tous ces combats menés pour les libertés, toutes ces personnes qui c'étaient battus pour pouvoir s'aimer. Il s'asseyait alors sur le canapé, juste assez près de Bucky pour pouvoir sentir son eau de Cologne mais assez loin pour ne pas le toucher et il le regardait à la dérobée. Il n'oserait sûrement jamais lui avouer combien il l'aimait, mais il aimait l'idée d'avoir le droit de l'aimer comme il le souhaitait et même devant le monde entier si Bucky l'avait voulu.

Mais voilà, avant que Bucky se fasse à nouveau cryogéniser sous les yeux vigilants de Black Panthère, il n'avait même pas osé lui avouer à quel point il l'aimait.


Il réfléchissait, il pensait, il imaginait …. Et si …. Et si il avait avoué ses sentiments à son ami, se serait-il laissé congeler un fois de plus où aurait-il accepté que Steve soit là pour lui ? Que Steve soit son remède et l'aide à aller mieux ? Il aurait accepté tout de lui, même les coups et les crises démentes. Steve aurait tout accepté pour une minute de plus à ses côtés. Pour pouvoir enfin lui avouer ce qu'il éprouvait.

Il se sentait lâche ! Il avait accepté sans broncher que la seule personne, à part Peggy, qu'il n'avait jamais aimé, disparaisse une fois de plus et pour un temps totalement indéterminé et peut-être même infini. On l'avait encore une fois abandonné dans un monde où il se sentait totalement déplacé.