Voici donc le premier chapitre de cette fic qui fait suite à mon OS, fin alternative de l'épisode 2x08. Pour vous remettre dans le contexte Ángel ne s'est pas réveillé et n'a donc pas appelé, Raquel est partie avec Sergio, sa fille a refusé de l'y rejoindre voulant rester avec son père qui a obtenu la garde.
Le premier chapitre est très descriptif mais il y aura de plus en plus d'action au fur et à mesure que l'histoire avancera !
Les passages en italiques sont des flashbacks.
J'espère que ça vous plaira, je m'excuse d'avance pour les possibles fautes, j'essaye de faire de mon mieux, enjoy ( :
- Ça ne va pas Raquel ? demanda un homme l'air inquiet.
Les sourcils légèrement froncés, un regard doux comme toujours. Ses cheveux noirs en bataille et sa barbe épaisse lui donnaient un air insouciant, contrastant avec sa chemise parfaitement repassée ainsi que sa cravate et son nœud Windsor.
Il prit la main de son interlocutrice dans la sienne, et dessina machinalement des petits cercles à l'intérieur.
Comment ça pourrait ne pas aller dans un décor pareil ? Confortablement installés autour d'une table dans un certain restaurant nommé Badjao, sirotant un délicieux lait de coco, le couple profitait de l'air paradisiaque des Philippines.
C'était la fin de la journée, une lumière rose orangée éclairait Puerto Princesa, ville tranquille de l'île de Palawan qu'il lui avait fait découvrir six mois auparavant. Cet endroit était tout bonnement magique : restaurant sur pilotis et ouvert sur l'extérieur, une délicate odeur flottait dans les airs ; ils pouvaient sentir un léger vent faisant virevolter leurs cheveux, et pouvaient admirer la mer de Sulu à l'eau si clair qu'ils étaient capables d'apercevoir certains poissons aux couleurs flamboyantes et autres coraux, il y avait même deux ou trois arbres tropicaux sortant de l'eau aux feuillages d'un vert resplendissant qui venait enrichir ce spectacle coloré.
Mais la jeune femme peinait à en profiter ce soir.
- C'est l'anniversaire de Paula aujour…
Sa voix se brisa, elle sentit les sanglots commencer à monter dans sa gorge. Elle n'avait pas vu sa fille depuis six mois, ce n'était pas faute d'avoir essayé, elle ne comptait plus ses tentatives d'appel qui échouaient les unes après les autres.
Après que Sergio Marquina ait été découvert elle fut immédiatement suspectée de complicité à cause de la relation qui débutait entre elle et celui qu'elle pensait être Salva à l'époque. Le père de sa fille, un homme mauvais, violent et manipulateur s'était empressé de profiter de la situation pour demander la garde exclusive de sa fille, qu'il avait obtenu sans trop de problèmes étant donné les charges qui pesaient contre Raquel. Mais il avait également réussi à retourner sa propre fille contre elle, en la persuadant que sa mère était une criminelle, qui avait participé à la réussite du plus gros braquage de l'histoire, trompant la police et ses proches, et qui l'avait abandonnée pour une nouvelle vie sans elle.
Lorsqu'elle avait appelé sa fille pour l'inviter à la rejoindre dans cet endroit magnifique, elle ne s'était pas attendu à une réponse cinglante de la fillette : « Non non je ne veux pas, je veux rester ici et je ne veux plus partir avec toi, tu es méchante, tu m'as menti et papa dit que tu es une criminelle, je ne veux plus jamais te parler, tante Laura sera ma nouvelle maman. ». Elle avait mis du temps à se remettre de ces mots si pénétrants, brisants, de la part de sa petite fille chérie, des mots qui ont été placés dans sa bouche par nul autre que son père. Elle avait tant essayé de la joindre, de la raisonner mais Paula n'avait rien voulu entendre.
- Je suis désolé, soupira l'homme, impuissant.
Sergio se sentait mal, terriblement mal. Il se sentait responsable, coupable, les regrets se faisaient de plus en plus présents au fil des mois. Il ne pouvait se sentir pleinement heureux aux côtés de la femme dont il était tombé amoureux si vite en sachant qu'à cause de lui elle avait perdu sa fille, qu'il avait radicalement changé sa vie et pas qu'en bien. Plus qu'impuissant il avait parfois l'impression d'être réellement quelqu'un de mauvais, quelqu'un qui avait agit égoïstement sans penser aux vies qu'il avait bouleversées et qui s'en était tiré sans soucis et avec un peu plus de deux cents millions d'euros en poche. Il avait parfois l'impression qu'il ne méritait pas d'être là, avec cette femme dans ce véritable paradis.
- Ce n'est pas ta faute, répondit-elle sincèrement.
Il continuait à caresser sa main quand elle lui fit un sourire timide mais sincère, puis elle se pencha sur la table pour déposer ses lèvres sur celles de Sergio dans un chaste baiser. Ils se plongèrent dans le regard l'un de l'autre.
Le serveur arriva et interrompit la conversation silencieuse du couple pour prendre leurs commandes.
- Je goûterais bien à votre kinilaw ce soir, déclara sympathiquement Sergio
- Et moi je prendrai le lapu-lapu inihaw s'il vous plaît, demanda sa compagne la mine attristée.
- Très bien messieurs dames, désirez-vous une bouteille de vin pour accompagner votre repas peut-être ?
- Non merci, répondit-il en souriant.
Le serveur acquiesça poliment puis repartit vers les cuisines.
- Le Lapu-Lapu tient son nom du roi de l'île de Mactan au XVIe siècle ; c'est le premier résistant de l'archipel à la colonisation espagnol, c'est un héros national ! Expliqua l'homme avec entrain.
D'habitude Raquel adorait écouter Sergio, c'était un homme très intéressant qui savait énormément de choses, ce qui lui plaisait beaucoup, mais là elle était vraiment ailleurs.
- Hey…
Il tendit la main vers sa belle l'invitant à y joindre la sienne puis la fit se lever, contourner la table et déposa sa main sur la balustrade qui la longeait, lui soufflant d'admirer le paysage qui s'offrait à eux. Délicatement il vient se coller derrière elle et l'entourer de ses bras, ses doigts caressant son ventre tendrement. Quelques voiliers naviguaient encore près des côtes profitant du coucher de soleil qui se reflétait sur l'eau.
- Même après plusieurs mois cette beauté naturelle me laisse bouche bée et parvient à me faire tout oublier l'espace d'un instant…
- Je sais, répondit l'homme, c'est ce que je ressens pour toi lui susurra-t-il avec un sourire complice et des yeux rieurs.
- Arrête un peu, répondit-elle en pouffant de rire.
- Je suis sérieux ! Rajouta-t-il avec un sourire éclatant.
Il glissa sa main dans sa poche et en sorti une petite boîte rectangulaire en velours noir sur laquelle était écrit « Jewelmer » en lettres fines et dorées, il l'ouvrit et montra son contenu à Raquel, celle-ci écarquilla les yeux, très surprise.
C'était un magnifique pendentif accroché à une fine chaîne en or, il s'agissait de sortes de torsades d'or tressées ornées de petits diamants discrets, finissant sur une perle dorée, très raffiné.
- Sergio ! S'exclama-t-elle en refermant la boîte. Mais tu es fou ?
- Non, ce n'est rien Raquel, ne t'inquiète pas… Répondit-il avec un sourire presque gêné
Soudain elle éclata de rire, un rire franc, qui fit bondir le cœur de celui que l'on surnommait le professeur il n'y avait encore pas si longtemps. Effectivement, compte tenu de la fortune qu'il possédait ce n'était pas grand-chose. Elle avait souvent tendance à oublier ses millions, elle n'y pensait simplement pas. Depuis leur arrivée ils menaient un style de vie confortable certes mais pas luxueux ; après avoir passé quelques nuits dans un hôtel ils avaient rapidement trouvé une petite maison à acheter : un Bahay Kubo, maison traditionnelle typique des Philippines uniquement faite de bambou, dans un coin un peu isolé.
Il lui passa le collier autour du cou tout en le caressant. Une pensée, un souvenir lui traversa l'esprit à cet instant lui provoquant un violent haut-le-cœur.
- A partir de maintenant tout ce que tu vas dire, tu le diras directement au juge. Lève-toi. Avance ! Aller ! Aller, continue ! Aboya-t-elle, folle de rage, le pistolet sur le dos du professeur.
- Je suis vraiment désolé, dit-il en s'arrêtant.
- Continue !
Elle eu à peine le temps de terminer son mot qu'il attrapa ses mains, l'attira fermement pour la faire passer de derrière à devant lui puis la saisit par la gorge en resserrant son emprise sur elle jusqu'à lui faire perdre connaissance.
- Merci Sergio, il est magnifique…
Il reprit ses esprits tant bien que mal, espérant qu'un jour il oublierait lui avoir fait ça, et esquissa un léger sourire.
- De rien, souffla-t-il, je t'aime Raquel, ajouta-t-il en la prenant dans ses bras.
Il déposa quelques baisers dans son cou, c'était devenu un réflexe à chaque fois qu'il repensait à ce cauchemar.
Ils se rassirent à leur table en voyant le serveur arriver avec leurs plats puis finirent tranquillement leur soirée, Sergio faisant son maximum pour la soulager et lui faire penser à autre chose.
[…]
Sergio se réveilla le lendemain matin seul dans son lit, et trouva un petit mot laissé par son amante : « Sergio, je suis partie en Espagne, désolée de ne pas t'en avoir parlé plus tôt, j'ai besoin de revoir ma fille. Je t'aime. »
L'homme en resta bouche bée, c'était tout ? Il ne savait même pas combien de temps elle y resterait. Ayant laissé le plus gros de ses affaires dans la maison il put néanmoins en conclure qu'elle reviendrait, enfin, il l'espérait en tout cas.
Laissez-moi vos avis ( :
PS : Le plat lapu-lapu inihaw est un plat de poisson grillé, servi avec de la sauce de soja et de l'ail et en ce qui concerne le kinilaw
il s'agit de thon ou de merlan cru servi avec des tranches de concombres et de tomates, mariné dans du vinaigre de coco et du jus de calamansi avec du gingembre, tout deux sont des spécialités des Philippines.
