Titre original : Careful Now

Auteur : Dionys

Traductrice : Silu-chan

Rating : M

Note de la traductrice : Je voudrais remercier Dionys, l'auteur de cette sublime fanfiction dont je ne suis que l'humble traductrice, qui est une fille géniale et tout simplement incroyable ! Elle m'a gentiment accordé la permission de traduire cette histoire qui m'a beaucoup marquée, merci à toi Dani ! Allez lire la version originale si vous le pouvez, vous n'en ressortirez pas indemne, je vous le garantis =) Le lien est dans mon profil, sinon vous pouvez aussi la trouver sur Archive of your own, même titre, même pseudo !

J'espère avoir réussi à transmettre un tant soit peu les sentiments que j'ai ressentis en lisant la vo, et vous souhaite une très bonne lecture ! N'hésitez pas à laisser des commentaires pour dire ce que vous en pensez, sachez que je peux tout à fait les traduire pour les transmettre à l'auteur si vous le souhaitez ^^


Avertissement - ce chapitre contient de brefs flash-back comportant des scènes de sexe, pour la plupart incluant Yashiro dans des positions diverses et variées (j'imagine que vous voyez de quoi je parle)

D'aussi loin qu'il se souvienne, il y avait toujours eu des choses en ce monde que Doumeki Chikara ne comprenait pas. Et ça lui allait très bien.

Il n'avait pas compris pourquoi aucun de ses professeurs ne semblait l'apprécier. Il n'avait pas compris pourquoi l'infirmière avec qui il avait perdu sa virginité lui avait sauté dessus. Il n'avait pas compris pourquoi sa sœur avait commencé à l'aimer de manière romantique ni pourquoi son père avait violé toutes les lois de la Terre et du Ciel en l'abusant. Il n'avait surtout pas compris l'expression de sa sœur en ce jour horrible. Ce visage froid, impassible, de mannequin, de poupée plutôt que d'être humain. N'aurait-elle pas dû être en train de se débattre, de lui arracher les yeux ? N'aurait-elle pas dû se déchaîner et insulter Dieu et les hommes insensibles à son sort ? N'aurait-elle pas dû -?

Il ne comprenait pas. Et dans un certain sens, cela ne valait mieux pas. Puisque toutes ces situations échappaient à sa compréhension, à sa raison, il n'y avait eu qu'une marche à suivre.

(Dans l'ordre : travailler dur à l'école, baiser avec l'infirmière, ignorer sa sœur, battre son père à mort et être envoyé en prison pour ça.)

Mais aujourd'hui, pour la première fois de sa vie, Doumeki ne comprenait pas quelque chose, mais voulait plus que tout comprendre. Et ce quelque chose avait grandement à voir avec Yashiro.

Par exemple, il n'avait pas compris la jalousie qui gangrenait son cœur un peu plus chaque jour. Il avait été attiré par Yashiro dès la première seconde où il avait posé les yeux sur lui, sur sa silhouette élégante, presque éthérée, son attitude minutieusement étudiée, son assurance à toute épreuve.

Et pourtant, la première fois qu'il avait vu Yashiro se faire littéralement baiser sur son bureau (le policier derrière lui, les jambes écartées et se faisant pilonner sans merci), il n'avait ressenti que le besoin urgent de le protéger. Et c'était la raison pour laquelle il avait arrêté ce mec et avait trouvé le courage de parler à Yashiro pour la première fois.

Est-ce que tout va bien ? Suivi de Plutôt oui, ça se voit pas !? Un début des plus houleux.

La Fois Numéro 2 avait été avec un type dont il ne se rappelait plus le nom (encore un officier de police ?) et tout ce qu'il avait ressenti était un sentiment de malaise. (Yashiro en face de Doumeki sur le canapé, le gars derrière lui, le pilonnant sans merci). Rien qu'un malaise qui l'avait pris aux tripes. Presque pas de ressentiment. Et pas de désir, bien évidemment. Son impuissance s'en était assurée. Et s'il avait ressenti quelque chose, c'était uniquement du soulagement lorsque Yashiro lui avait demandé de quitter la pièce.

Le premier pincement de jalousie s'était manifesté lorsqu'il avait ouvert la porte pour être confronté à la Fois Numéro 3 (Yashiro, les mains attachées, s'appuyant sur la vitre, Ryuuzaki derrière lui, le pilonnant sans merci.) Oui. C'est vrai. Cette fois, c'était de la jalousie. Particulièrement quand Yashiro, d'une voix haletante, rauque de plaisir, qui conservait ses intonations harmonieuses et doucereuses même lorsqu'il se faisait baiser, avait supplié Ryuuzaki de ne pas s'arrêter parce qu'il n'avait pas encore joui.

Et puis il y avait eu la Fois Numéro 4, fatidique. Ce flic énorme et répugnant, qui tenait plus du gorille que de l'humain. Cette fois, il avait fallu toute la volonté de Doumeki pour qu'il réussisse à quitter la pièce. Réussisse à faire abstraction des cris de douleur qui lui parvenaient de l'autre côté de la porte. C'était de la jalousie bien sûr, mais elle avait muté. Muté en quelque chose de compliqué, aux blanc et noir s'était ajouté du gris. Doumeki n'osait même pas ne serait-ce que tenter de comprendre ce qu'il ressentait.

Et il se demandait... qu'est-ce qui avait changé ? Il avait toujours désiré le Patron, avant même qu'il ne travaille pour lui. Alors pourquoi cette transformation douloureuse du malaise de la Fois Numéro 2 à la jalousie-haine-mépris de soi-désir de la Fois Numéro 4 ?

Il souhaitait plus que tout comprendre. Il le fallait. Parce qu'il allait devoir rassembler toute sa maîtrise de soi (même si elle n'était en ce moment qu'infime) pour pouvoir endurer la Fois Numéro 5. Il devait l'endurer pour conserver une certaine santé mentale, bien entendu, mais aussi ne pas être outrageusement évident, aveuglé par la jalousie, la possessivité. Car Yashiro le virerait alors dans l'instant.

Il priait pour que Yashiro ne l'ait pas remarqué, qu'il ne le remarque jamais. Il n'avait jamais prié avec autant de ferveur.

Bien évidemment, Yashiro l'avait remarqué.


Pour être honnête, cela lui avait pris bien (trop) longtemps. Il aurait dû le découvrir plus tôt. Mais il avait finalement capté.

Et depuis qu'ils avaient emmené un Nanahara amoché à la clinique de Kageyama et avait forniqué sur les sièges arrières pendant une éternité délicieuse, Yashiro l'avait observé attentivement.

Même si c'était difficile, car il était constamment déconcentré par les souvenirs de la langue brûlante de Doumeki sur sa peau. La force de sa prise sur ses chevilles, la sensation désormais familière de la main large et calleuse sur son sexe. Et cette expression. Toujours cette expression. Je donnerais tout pour voir ton visage déformé par l'envie de me baiser. Yashiro n'avait-il pas souhaité exactement cela ?

Le souvenir le rend à moitié dur, même maintenant, des jours plus tard.

Et dans le but d'en faire abstraction, Yashiro l'avait observé. Son visage était de profil pendant les réunions pour pouvoir toujours garder Doumeki à l'œil. Il disait certaines choses à certains moments, pour tester les réactions obtenues. C'était comme jeter de la mie de pain et attendre que la mouette, appâtée, rampe jusqu'à lui.

Et il planifiait, minutieusement, de rendre la Fois Numéro 5 pour Doumeki aussi douloureuse que possible.