Bonjour….

Me voici avec ma toute première fic ici….

Merci à Lilly White, ma bêta, mon Amie, pour son temps, son soutien et nos franches parties de rigolade…

Merci à Khassidy Masen Cullen, pour le temps précieux qu'elle me consacre à m'expliquer comment marche FF…surtout pour la publication hein ! Et nos moments sur FB (mon profil Sakura Bluebird)

Merci à celles qui passeront par ici, qui vont lire, commenter ou non.

Un peu d'indulgence et beaucoup de conseils… J'accepte la critique, pourvue que cette dernière soit constructive…

Je remercie Stephenie MEYER pour avoir créé ces personnages, ils leur appartiennent et je ne fais que jouer avec eux.

Enfin le plus important….

Je ne sais pas combien de chapitres il y aura, je ne connais pas la fréquence de mes publications et m'en excuse par avance, mais j'ai une vie, une famille, un boulot…qui me prennent du temps.

Cette fiction n'est pas conseillée aux personnes de moins de 18 ans, pour cause de lemon… Public averti !

Bonne lecture à tous et toutes et à très bientôt !


Chapitre un : Rester ou partir ?

Bella

Juin…

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas aussi mal dormi. La dernière fois c'était il y a trois ans alors que je vivais encore chez mes parents à Notting Hill. Cette nuit j'avais rêvé de portes qui claquent, de cris, de pleurs et une forte angoisse accompagnée d'un immense sentiment de vide m'avaient réveillée en sursaut. J'avais mis quelques secondes avant de comprendre que je me trouvais bien dans mon petit studio à Paris et non à Londres. Tout en poussant un soupir d'exaspération pour avoir laissé mes vieux démons prendre le contrôle de ma nuit, je m'étais assise sur le lit, avais remonté mes jambes et encerclé ces dernières de mes bras. Ma tête s'était tout naturellement logée sur mes genoux. Mes yeux avaient été attirés par le réveil matin qui indiquait quatre heures. La journée allait être longue. Mon regard avait ensuite glissé vers les portes de mon armoire, J'avais lâché un nouveau soupir mêlé de frustration, colère et peine. Je m'étais fustigée pour ce moment de faiblesse, de toute façon de l'eau était passée sous les ponts alors à quoi bon. J'avais terminé ma nuit sur le canapé de mon minuscule salon, zappant d'une chaîne à une autre sans réellement regarder les images qui défilaient à l'écran. Mon esprit était ailleurs et je le laissais faire. Ce fut mon réveil matin qui me tira de mes rêveries pour m'indiquer qu'il était sept heures et que je devais commencer ma journée…

Un premier café pour me donner le courage d'aller dans la salle de bain me doucher.

Un second café pour trouver la force de m'habiller.

Un troisième pour me pousser à franchir les portes de mon immeuble.

J'étais partie à pieds comme d'habitude, j'avais salué le vendeur de journaux comme d'habitude, sauf que cette fois je ne m'arrêtais pas pour discuter avec lui, mon esprit était ailleurs, loin d'ici… Je m'étais dirigée vers le métro, avais machinalement passé ma carte, m'étais retrouvée coincée parmi la foule d'étrangers que je croisais chaque matin, ou presque, et sans m'en rendre compte j'avais pris place à l'intérieur de la rame. Les cris des enfants, le chahut des adolescents les regards amoureux des étudiants, les échanges silencieux d'un mari envers sa femme, la complicité d'un couple de personnes âgés…, toutes ces choses qui d'habitude m'intriguaient, m'interpellaient, m'amusaient, toutes ces choses qui me faisaient sourire, je ne les avais pas entendues ni vues. J'étais définitivement ailleurs, comme déconnectée de la réalité, si bien que j'avais failli rater mon arrêt. Je m'étais faufilée à travers la foule, le regard toujours vide et inexpressif, luttant pour ne pas repartir dans l'autre sens. Mes pas m'amenèrent tout naturellement jusqu'à l'école des Beaux Arts. Voilà trois ans que je fréquentais cet établissement et voilà que tout allait se terminer…Aujourd'hui on annonçait les résultats… Trois ans d'études …

Cela faisait maintenant bien dix minutes que j'étais plantée devant ce foutu panneau d'affichage, attendant qu'ils accrochent les résultats des étudiants de premier cycle. Un brouhaha s'éleva et je compris instantanément que le moment était proche. Un homme d'une cinquantaine d'années, lunettes sur le nez, costume sombre et cravate assortie, se dirigeait vers nous à grandes enjambées en portant une liasse de feuilles dans ce qui semblait être une enveloppe. Les étudiants commençaient à se presser pour s'approcher du tableau, alors qu'il m'était impossible de bouger. L'homme réussit je ne sais comment à se frayer un passage, à punaiser les résultats et refermer la vitre protectrice. Autour de moi je pouvais entendre mes camarades crier de joie, pleurer de déception, je pouvais voir des regards tristes et d'autres étonnés, mais hors de question d'avancer.

Courage, de toute façon tu connais déjà la réponse…

Ma conscience me poussait, mais je restais figée. Je n'arrivais pas à parcourir les quelques mètres qui me séparaient du tableau afin d'aller poser mes yeux sur les résultats.

Courage…

Je fermais les yeux : rester et tout affronter ou fuir et tout oublier… Un étudiant se chargea de la réponse en me poussant un peu trop violemment face au tableau d'affichage et comble de l'ironie mes yeux se posèrent instantanément sur mon nom et je compris que mon destin était réellement en train de changer …

Merde

Je fermai les yeux rapidement et les rouvris, mais rien ne changea. Je ne m'étais pas trompée.

Merde

Je sentis une crise d'angoisse naître au plus profond de moi, sournoise, perfide. Elle commençait déjà à ouvrir ses mâchoires, mon souffle s'accélérait, tout comme mon cœur que je sentais peu à peu se serrer. La seule chose à faire, j'étais d'ailleurs la reine en la matière : fuir.

Alors que j'avais eu du mal à avancer vers mon destin que je savais, par ailleurs, scellé d'avance, je n'avais eu aucun mal à me retourner et partir en courant vers la sortie sous le regard étonné de mes camarades. Je bousculai au passage un jeune étudiant qui montra son mécontentement par un « tu pouvais pas faire attention connasse ? ». Pour toute réponse, je lui tendis mon majeur accompagné d'un regard sombre et froid. Ebahi, il ne répondit rien. Je pressai le pas vers la sortie, j'avais l'impression d'étouffer entre ces murs qui m'avaient si chaleureusement accueillie depuis trois ans. Les tableaux et sculptures exposés n'arrivaient plus à me toucher, à me retenir, en ces lieux si familiers. J'avais l'impression d'avoir été trahie. Et pourtant à quoi est ce que je m'attendais ?

J'avais beaucoup marché et, sans m'en rendre compte, je me retrouvai devant le parvis de la cathédrale Notre Dame. Je fis le même chemin que ces dernières années, à chaque fois que j'avais eu besoin de me retrouver, réfléchir, faire le point, ou tout simplement me poser. Et comme d'habitude, je m'asseyais sur un banc, toujours le même quand cela était possible et je fixais la Rose du midi, me perdant dans les nuances de bleu. Mes larmes, ces traitresses que j'avais eu tant de mal à ne pas laisser couler dès que j'avais lu les résultats, tracèrent de longs sillons le long de mes joues pour venir mourir sur mes lèvres. Je fermais instantanément les yeux afin d'essayer de les arrêter, en vain. Elles continuaient de me lacérer la peau telle une lame à peine effilée. Je sentis quelqu'un s'asseoir à côté de moi et réprimais un soupir d'agacement. L'église n'était-elle pas assez grande pour qu'on me foute la paix et qu'on aille s'asseoir plus loin ?

« Le Seigneur est toujours à l'écoute de ses enfants … »

A l'entente de ses paroles, je ne pus réprimer un sourire. Mon confident…Mon ami…

« Padre… » C'était la seule chose que je pouvais répondre.

« Je serai toujours là Bella…Et puis tu sais… Dieu est partout… » poursuivit-il avec ce léger accent italien qui ne l'avait jamais quitté malgré les années. Je pouvais percevoir le sourire qui ornait ses lèvres malgré mes yeux clos.

Je ne pus m'empêcher de sourire également. Je rouvris les yeux et accrochais les siens. Il avait toujours su trouver les mots, dès mon arrivée ici. J'avais rencontré Padre Antonio quelques mois après ma venue à Paris, je m'étais réfugiée ici, comme aujourd'hui, et ce jour-là également les larmes avaient coulé. Il s'était assis près de moi, en silence, restant là le temps que ma douleur se tarisse. Lorsque mes larmes eurent enfin cessé, il entama la conversation en me parlant de l'église et de ses vitraux. A aucun moment il ne me demandât quoique ce soit et je l'en remerciais silencieusement. Nous continuâmes ainsi à parler de tout et rien à chaque rencontre. Et un jour, sans aucune préméditation, je m'étais ouverte à lui, je lui avais raconté ma douleur, ce vide, cette tristesse qui me rongeaient depuis de fameux jour. Il avait su intelligemment gagner ma confiance et depuis il était devenu pour moi comme un frère et à ce titre il devina facilement mes pensées.

« Tu y arriveras, tu sauras surmonter ça, tu es bien plus forte qu'à ton arrivée ici… »

« Tu l'as toujours su, alors que moi-même j'ai espéré que cela n'arriverait pas, toi tu l'as toujours su… » murmurai-je d'une voix à peine audible.

« Bella tu es une femme intelligente qui réussit tout ce qu'elle entreprend et »

Je ne le laissai pas finir et le coupai :

« Presque tout… »

« Tu arriveras à tourner la page tôt ou tard…définitivement…c'est juste une question de temps…et de volonté »

Je soupirai et rétorquai.

« Si seulement c'était aussi simple…. Et si je… »

Padre Antonio me connaissait si bien, qu'il devina ce que j'allais dire et me coupa avant même que je ne termine ma phrase.

« Bella fuir n'a jamais rien arrangé… »

« Non mais ça m'a aidée à ne pas sombrer… »

« Mais ça ne t'aidera pas à avancer… Dieu a voulu qu'il en soit ainsi, alors ainsi soit-il ! »

Je secouai la tête tout en souriant. J'avais rarement le dernier mot et je savais que la discussion était close. Il se leva de sa chaise et le regard fraternel qu'il me lança finit d'achever mes doutes et me redonna le courage nécessaire pour affronter mon passé et mon avenir.

« A dimanche mon enfant »

« A dimanche Padre… »

Je décidai de rester là encore un peu, déambulant parmi les touristes, toujours aussi nombreux, profitant du bleu qui s'offrait à mes yeux experts. Je contemplais les vitraux comme si c'était la première fois, redécouvrant les teintes, les formes, les scènes.

C'est le cœur plus léger que je décidai de quitter l'église. Un dernier regard vers lui, un dernier sourire échangé, un signe de tête et je quittai la fraicheur de ce lieu pour retrouver les doux rayons du soleil de ce mois de juin. Il y a moins d'une heure j'étais arrivée ici abattue par l'annonce des résultats et voilà que je ressortais confiante et prête à affronter mon futur. Pour cela je devais rentrer chez moi et annoncer les résultats à mes parents… Je les entendais déjà d'ici me dire « Tu vois on te l'avait bien dit ! », je sentis instinctivement mon ventre se tordre. Penser à autre chose pour éviter une nouvelle crise d'angoisse.

Le retour vers mon petit studio fut tout aussi pénible que ce matin.

« Hey rayon de soleil ! »

Je me stoppai net. Le marchand de journaux… Un petit homme d'une soixantaine d'années, cheveux grisonnants, rides apparentes, lunettes sur le nez avec qui j'avais l'habitude de parler art à chaque fois que je le croisais.

« Hey Patrick… »

« Ho ho…..t'as le moral en berne toi… Je t'ai vu passer ce matin, tu ne t'es pas arrêtée…une première depuis qu'on se connait… »

« Je sais Pat….c'est juste que… »

« Les résultats tombaient aujourd'hui…. Et….. »

Il attendait que je lui réponde, mais je n'en eu pas le courage, je me contentai de hausser les épaules. Il soupira, désappointé.

« Tiens un peu de lecture…Les meilleures potins du moment, ça t'aidera à oublier et peut être à te faire sourire…Il parle des maigrichonnes du moment…Ah et tiens de cet acteur hyper connu….Edgard…. »

« Edward… » le repris-je dans un murmure, je souris malgré moi, il avait beau être dans le métier depuis des années, avoir sous les yeux tous les magazines à potins, il n'y connaissait rien, il n'en avait rien à foutre à vrai dire, pour lui tout ce qui comptait c'était l'art.

« Edgard, Edward c'est du pareil au même…. Il parait qu'il file le parfait amour avec une blondasse d'après ce qu'en disent les titres… ». Il ouvrit le journal et je vis qu'il se mit à le lire rapidement.

« Tiens, il est de Londres, tu l'as déjà rencontré ? ».

Que devais-je lui dire ? La vérité…ou le mensonge….. ?

« Heu une fois ou deux peut être…mais c'était bien avant ….. ça…. »murmurai-je nostalgique.

Il me regarda bizarrement, comme s'il avait compris juste à ces quelques mots.

« Il parait qu'il va acheter un appart sur Londres… » il continua à faire glisser ses yeux sur le texte.

« Il souhaite venir se ressourcer dans sa ville natale avec sa fiancée… pour une durée indéterminée…»

Une douleur atroce me percuta de plein fouet. J'avais la sensation que mon cœur venait de s'arrêter… « Sa fiancée »…Murmurai-je presque pour moi-même : un de nous avait donc réussi à définitivement tourner la page…

Je pris une grande inspiration pour me redonner contenance.

« Ca va rayon de soleil ? » Pat semblai inquiet.

« Journée de merde… ? » Tentai-je pour alléger l'atmosphère.

Pat me tendit le magazine, accompagné d'un petit sourire compatissant.

« La roue tourne, demain ça ira mieux… »

Si seulement il savait….

Tout en le remerciant je pris le magazine people dans les mains, jetai un regard rapide sur mon ancien « ami » et repartis en direction de chez moi, le seul endroit aujourd'hui où j'avais l'impression d'être en sécurité.

Pathétique

Arrivée chez moi je me dirigeai instinctivement et rapidement vers ma cuisine, j'ouvris un placard et pris la bouteille de rhum blanc qui s'y trouvait.

Dès le matin ?

Ta gueule conscience à la con, j'ai une bonne excuse…et même deux aujourd'hui !

Je gardais un bon moment la bouteille dans les mains, avec l'impression d'avoir un pti ange et un pti démon qui se battaient dans ma tête pour me faire entendre raison…ou pas !

« Fais chier ! » Je reposai bruyamment la bouteille dans le placard et me dirigeai vers la moka, tout était déjà prêt sur le plan de travail, je n'avais pas eu l'envie de ranger, après que le troisième café m'eut donné ce regain d'énergie et surtout de courage pour sortir de chez moi….

Un quatrième café pour digérer les mauvaises nouvelles…trop de mauvaises nouvelles aujourd'hui…

Un cinquième café pour tenter de croire que tout allait s'arranger… Après tout depuis trois ans j'avais miraculeusement réussi à l'éviter non ?

Un sixième café pour arriver, après trois essais, à téléphoner à mes parents pour leur annoncer la nouvelle….

Une sonnerie…

Deux sonneries…

Trois sonneries…

Quatre sonneries….

Cinq sonneries….

Six sonneries….

J'allai raccrocher lorsque la voix enjouée de ma mère résonna au bout du fil.

« Honney mon cœur bonjour, excuse moi j'étais à l'étage… comment vas-tu ? »

« Hey mummy…Ce n'est rien, ne t'inquiète pas.. . Je vais …bien… »

Le ton employé ne devait pas être le bon car ma mère n'avait ni couru ni marché…

« Honney qu'y a –t-il ? Un problème… ? Tu as… » Elle s'arrêta brusquement comme si elle venait de réaliser. « Les résultats…. La validation de ton premier cycle…C'était aujourd'hui ! Alors ? » Me demande la voix inquiète de ma mère.

Je pouvais l'imaginer dans notre hall d'entrée de la maison de Notting Hill, assise sur la chaise en velours jaune, triturant comme elle le faisait souvent, une mèche de ses cheveux, ce qui dénotait son anxiété. Je pris une profonde inspiration, fermai les yeux un instant, consciente que j'étais au pied du mur et qu'en prononçant ces mots, tout allait prendre forme, devenir réel.

« Renée….Tu…Je… »

« Tu… »Reprit ma mère pour me pousser à annoncer la douloureuse nouvelle…

Et merde !

« Je reviens à Londres…Je suis admise…. »


Alors vos impressions ? *part en courrrrant !*

A bientôt pour la suite...

Sakura