Bonsoir !
Et me revoilà ! me revoilà avec une nouvelle histoire !
J'espère qu'elle va vous plaire !
Elle sera entièrement en POV Edward !
Rendez-vous tous les mercredi !
Je vous fait de gros bisous
Et bonne lecture !
POV Edward.
Putain de sonnerie de merde ! Sans ouvrir les yeux, je tendis mon bras afin de partir à la recherche de mon iPhone. Quand je l'eus en main, j'ouvris juste un œil pour voir qui osait me déranger. Je grognai et répondis en refermant les yeux.
- Ouais...
J'avais la bouche sèche et pâteuse.
- Tu dors encore ?
- Hum...
- Ed, il est midi.
- Et ?
- C'est l'anniversaire de Max du con !
- Oh merde ! J'arrive !
- Grouille-toi, Edward !
Je raccrochai et soupirai en passant ma main sur mon visage. C'était l'anniversaire de mon neveu aujourd'hui et j'avais promis à mon frère de les rejoindre pour déjeuner. J'avais complètement oublié. Très mal réveillé et pas remis de ma cuite de la veille, je titubai jusqu'à ma cuisine.
- Salut, beau gosse !
Je sursautai. Il y avait une fille à moitié nue dans ma cuisine. Elle me lança un regard langoureux avant de venir m'embrasser. Woh !
- Euh... Salut.
- Bien dormi, bébé ?
Non, ça va pas être possible. Hier soir, après le boulot, j'étais sorti avec quelques copains et comme une fois sur deux, j'étais reparti avec une fille. Comme pratiquement à chaque réveil de soirée, je ne me souvenais pas de son prénom et dans ce cas précis plus du tout de si c'était un bon coup ou pas. Le black-out était rare, mais là c'était la totale.
- Oui. Bon, il faut que j'y aille, je suis en retard pour un truc. Je suis pressé.
- Oh. Et ?
- Et faut pas rester là.
- Je peux t'accompagner ?
- Non.
- On se revoit quand ?
- Ok... écoute, c'était vraiment chouette, la soirée a été géniale, la nuit aussi. Mais ça n'ira pas plus loin.
- Mais hier tu disais...
- Des conneries. Je suis un menteur, un salop et un connard. Je n'ai aucune morale et je me suis mal comporté avec toi, tu vaux mieux que ça, tu mérites mieux, c'est vrai. Je suis désolé. Maintenant... je suis vraiment super en retard !
La fille me regarda avec surprise puis la colère fit son apparition mais comme j'avais déjà dit tout ce qu'elle pensait en ce moment, elle se contenta de jeter la tasse de café qu'elle avait dans les mains et de disparaître dans ma chambre, pour probablement s'habiller.
Pour être honnête je m'en voulais d'agir comme ça. J'étais le parfait cliché du goujat immoral. À chaque fois je me disait que je serais plus gentleman, mais j'étais un fêtard, j'aimais boire, danser, m'amuser avec mes potes... c'était une promesse difficile à tenir. Alors avec le temps et l'expérience, j'avais appris à ne plus culpabiliser.
Soupirant, j'attrapai de quoi nettoyer le sol, cette tasse n'avait rien fait la pauvre... d'habitude je n'étais pas aussi direct pour virer la fille, mais là c'était la merde, Mon frère et sa famille m'attendaient. Je n'avais qu'eux et je ne voulais pas les décevoir. Sans un mot et sans un regard, la fille sortit de mon appartement en claquant la porte. J'étais tranquille. En vitesse je m'habillai, j'attrapai la cadeau pour mon neveu, pris mon casque de moto et mes clefs avant de partir pour la banlieue chic de Seattle.
Je venais à peine de me garer dans l'allée en gravier de mon frère, quand ce dernier sortit de chez lui pour me rejoindre. Anthony était mon frère aîné, il avait trois ans de plus que moi et on se ressemblait énormément. Certaines personnes nous prenaient même pour des jumeaux. La ressemblance physique était notre seul point commun. Il avait toujours été le plus mature et le plus rangé. Il bossait dans une banque, n'avait jamais pris de cuite de sa vie, il n'avait eu qu'un seul amour dans sa vie, et à vingt-quatre ans, il avait été papa pour la première fois.
- Edward tu exagères, on t'attend depuis une heure ! Les enfants ont faim !
- Je suis désolé. Sincèrement, je te jure ! Et puis il n'est que midi et demi, j'ai pas traîné !
- On habite à trente minutes du centre !
- En voiture et si tu roules à quarante.
- Tu vas te tuer un jour avec ton engin. Sois prudent.
- Faut savoir, tu voulais que je sois là rapidement. Je me dépêche et tu m'engueules.
Il soupira en secouant la tête. J'avais gagné.
- Elle valait le coup au moins ?
- Je m'en souviens pas. Je sais juste que je suis sorti avec Ben, James et Tyler après le service et... tu m'as réveillé. Bon alors, il est où le petit Max ?
- Il compte ses cadeaux pour la dixième fois, afin d'être sûr que personne ne lui en a piqué un quand il ne regardait pas.
Je ris et après avoir pris mes affaires dans le top-case de ma moto j'entrai dans la maison. Anthony et moi étions orphelins et sans famille. Toujours en foyer, jamais adoptés mais jamais séparés. Nous ne savions rien sur notre père. Quant à notre mère, elle s'était jetée sous un train lorsque j'avais un an. Âgé seulement de quatre ans, mon frère avait toujours veillé sur moi à partir de ce jour. Je l'adorais et j'adorais sa femme et ses enfants.
- … trois, quatre et cinq ! Maman c'est bon !
- Moi j'en compte six !
- Tonton !
- Salut, bonhomme ! Bon anniversaire, mon grand !
Max avait sauté dans mes bras et se serra contre moi pour un câlin.
- Merci, tonton ! J'ai six ans aujourd'hui ! J'ai jamais été si vieux !
- Oui bah soit pas pressé d'être trop vieux, champion. Tiens, va mettre mon cadeau avec les autres. Je vais aller dire bonjour à maman et à ta sœur.
- Ok ! Je vais compter encore !
Je le reposai sur le sol et il courut avec son nouveau paquet sous le bras. J'allai maintenant rejoindre la cuisine, où Jenna, ma belle-sœur dressait les assiettes tout en écoutant le CD des chansons Disney avec sa fille de trois ans, qui dessinait en fredonnant. Au moment où j'entrai, le génie d'Aladdin chantait « Prince Ali », je chantai donc avec lui, modifiant les paroles et en entrant en seigneur dans la pièce, les bras écartés, la tête haute et fière.
- Prince Edward, oui c'est bien lui
L'tonton super Star !
Un bisou ma p'tite Marie
Et dépêche-toi !
Marie, ma nièce éclata de rire tandis que Jenna secoua la tête en souriant.
- Le temps et les gueules de bois ne t'arrangent pas, Edward...
- Au contraire, Jenna, je m'améliore !
J'attrapai Marie dans mes bras tout en la bombardant de bisous. Elle était morte de rire.
- Tu piques, tonton !
- Et alors ? Ça va, ma grande ?
- Oui ! Je fais un dessin pour toi... mais pas fini.
- Tu as toute l'après midi. Fais-moi un gros câlin et un gros bisou avant que je ne te lâche !
Avec malice elle secoua la tête, en signe de refus. Je fis semblant d'être choqué puis je me mis à la chatouiller. Elle se tortilla de rire dans mes bras, perdant son souffle et en devenant toute rouge.
- Arrête, tonton...
- Alors un bisou ! Et un câlin !
- Non...
Je continuai donc la petite torture.
- Maman ! Papa !
- Laisse-la respirer, Edward. Elle va exploser. Viens avec moi, ma fille d'amour ! Je te sauve de cette brute !
Anthony était arrivé et me prit Marie des bras. La petite continuait de rire tout en reprenant son souffle et en me regardant les yeux brillants de malice.
- T'es une chipie ! Mais je t'aime quand même.
Elle m'envoya un baiser avant de sourire et de se cacher dans le cou de son père. Je me tournai alors vers Jenna, qui nous regardait en souriant.
- Quelle bande de singes vous faites. Allez, viens mettre la table, Edward. Ça fera oublier ton retard.
- Oui, madame.
Elle sourit et j'allai l'embrasser sur la joue avant d'installer la table avec, tout de même l'aide de mon frère.
- Comment va le travail, Edward ? Tu te plais toujours autant ?
Je hochai la tête en souriant, mon frère s'inquiétait toujours pour moi.
- Oui, l'équipe n'a pas changé depuis la semaine dernière. Et j'aime toujours ce que je fais. Et toi ? C'est toujours sympa d'être le connard qui refuse de prêter de l'argent ?
- Oui c'est mon côté sadique.
Je ricanai, plus gentil que mon frère c'était impossible. C'était le garçon le plus conciliant que je connaisse, il se pliait en quatre pour aider ses clients, il cherchait toujours des solutions, même en dehors de ses horaires de travail.
- On ne peut pas tous être des tyrans comme toi.
J'étais chef dans un des plus grands restaurants de la ville. J'avais longtemps hésité entre la cuisine et la pâtisserie, mais je suis quelqu'un qui aime l'adrénaline et la pression, quelque chose que je ne retrouvais pas en faisant des desserts. J'étais à la tête de la deuxième brigade la plus importante de la ville, j'adorais diriger, j'adorais m'imposer et leur faire faire ce que moi je voulais.
- Je ne suis pas un tyran. Je suis juste chef d'une brigade. Il faut bien se faire respecter. Si je suis cool, ils vont se dire « Oh, la viande est beaucoup trop cuite... tant pis, Edward est cool » et derrière j'aurai un client qui va vouloir me voir pour m'engueuler. C'est pas le but.
- Je sais, Ed, qualité et standing, rigueur et respect. Ou un truc du genre.
- De toute façon, il vaut mieux que je crie sur eux que sur toi non ?
- Tu m'as crié dessus pendant toute ton enfance et ton adolescence. Je suis blindé, vieux !
- Vieux ? Tu l'es plus que moi ! Jenna aime les cheveux blancs sur tes tempes ?
Il me lança une serviette de table alors que je ricanais.
- Connard ! J'ai que trente ans ! Les cheveux blancs peuvent attendre.
- J'ai quand même commandé un déambulateur pour ton anniversaire ! J'anticipe ! Ah et demande à ton banquier une épargne vieillesse !
- Je vais te botter le cul !
Comme deux gamins nous nous mîmes à courir dans la maison, mort de rire j'essayais de lui échapper. Il finit par m'attraper, je me retrouvai bloqué, penché en avant, la tête sous son bras tandis qu'il frottait son poing contre mon crâne.
- Alors qui est le plus faible, crétin ?
- C'est bon, c'est bon je me rends !
- Bien petit !
Il me libéra et comme petite vengeance, je le poussai vers le canapé, il s'y écroula en riant.
- Tu es mauvais perdant, petit frère.
- Je te laisse gagner à cause de ton âge avancé.
Il me lança un coussin, j'allais lui renvoyer quand Jenna arriva en frappant des mains.
- Les enfants, ça suffit. On passe à table !
- D'accord, amour.
- Allons voir si c'est bon ce que tu nous a préparé.
Ma belle sœur se tourna vers moi avec un air de reproche.
- Si tu critiques ma cuisine ça sera de ta faute, Edward !
- Pourquoi ? J'ai rien fait.
- Justement. Tu n'aurais pas levé une fille de plus hier soir, tu serais arrivé à l'heure et tu aurais cuisiné. Alors je ne veux aucun reproche !
J'entendis mon frère pouffer à côté de moi. J'adorais Jenna, mais parfois elle me faisait peur quand elle me faisait des remarques. Je baissai les yeux.
- Promis je ne dirai rien.
- Parfait, on y va.
Elle partit et mon frère me tapota doucement l'épaule.
- On dirait un gamin qui se fait gronder par sa mère.
- Elle est effrayante quand elle est comme ça. Froide, calme et cassante.
- Je sais. C'est son côté maternelle. Elle engueule les enfants comme ça. Max a la même attitude que toi. Je préfère ça que de l'entendre hurler sur les petits. Je déteste les hurlements.
- Je sais...
Petits, dans notre orphelinat, nous avions une surveillante qui passait son temps à nous hurler dessus, nous et les autres gamins. Cette femme ne savait pas parler, elle criait, pour tout et pour rien, même quand nous n'avions rien fait. Ce que j'essayais d'oublier, c'était qu'elle avait la main assez légère aussi... j'en avais souffert, et mon frère peut être plus car il avait été impuissant quand j'étais la cible des coups de cette femme.
Secouant la tête pour chasser ces souvenirs, je finis par avancer vers la salle à manger pour retrouver le reste de ma famille.
- Tonton, tu manges à côté de moi ?
- Non moi !
- Non ! C'est mon anniversaire ! S'il te plaît, tonton...
- Ne vous disputez pas, je vais me mettre entre vous deux. Comment vous faites quand je ne suis pas là ?
Je m'installai entre mon neveux et ma nièce. Max me répondit.
- On se dispute pas, vu que t'es pas là. Dis tonton, un jour quand je serai grand, je pourrai venir manger dans ton restaurant ?
- Ce n'est pas mon restaurant tu sais, c'est juste là où je travaille.
- Oui mais tu es le chef !
- Oui c'est vrai. Mais viens quand tu veux, papa doit juste prêter les sous.
- Bah il demande à la banque !
Je ris en regardant mon frère qui secoua la tête.
- Non, mais si tu veux un jour, je te cuisinerai le même repas que je fais dans le restaurant comme ça... tu mangeras ma cuisine et sans payer !
- D'accord on fait ça !
Je lui frottai gentiment les cheveux pendant que Jenna apporta l'entrée. Le déjeuner se passait bien, je discutais avec Max de l'école, je papotais avec princesse Marie, j'abordais des sujets plus sérieux avec mon frère et sa femme.
- Le repas est très bon, Jenna.
- Tu dis ça par dépit.
- Non je te jure. C'est super bon. C'est pas parce que c'est mon métier que je suis le seul à pouvoir cuisiner quelque chose de bien. Sans déconner, c'est très très bon.
- Alors merci. Venant de toi, ça me touche.
Mon frère s'étrangla en se tournant vers elle.
- Donc moi quand je te dis « c'est très bon, chérie » tu t'en fous ?
- Bien sûr que non. Mais Edward est plus critique, il sait faire.
- Moi aussi je sais cuire des pâtes !
- Ce que cuisine ton frère est bien plus fin et léger que des pâtes, amour.
Je souriais, j'aimais bien voir mon frère jaloux, même s'il n'avait rien à craindre de moi. Malgré les appels du regard de ma belle-sœur, je les laissais débattre.
- Pour être fin et léger ça l'ai oui ! Une demie patate, une rondelle de carotte et deux grammes de steak, pour le prix d'une bagnole ! En plus tu crèves de faim. Au moins avec mes pâtes, je nourris ma famille.
- Oui et par deux fois même, tu en fais tellement que je me demande si on a pas des enfants cachés dans les placards.
- Bon... j'avoue je n'ai pas le sens des proportions.
J'intervenai pour la première fois depuis le début de cette conversation.
- Jenna, je suis d'accord avec Anthony. Il fait les pâtes comme personne. C'est le seul à les rendre encore plus croquante qu'avant la cuisson.
- C'est al dente !
- Ah oui ? Les italiens disent « davvero cotto »
Tous me regardèrent dans l'attente d'une traduction. Je souris et pris mon temps avant de répondre.
- Vraiment pas cuit !
Mon frère plissa les yeux en me lançant un regard noir mais Jenna pouffa de rire et tenta de le dissimuler. Max lui rigola et acheva son père.
- Oui papa… c'est pas du tout cuit... mais je t'aime quand même.
Jenna ne cacha plus son fou rire, Anthony baissa la tête en grognant, il était vaincu. Moi je frottai la tête de Max avant de l'embrasser sur la joue.
- Bien joué, petit. Finis de manger, ensuite tu souffleras tes bougies.
- Ouais ! Euh, papa... tu m'aimes toujours ?
Anthony secoua la tête en faisant un demi sourire.
- Oui, mon grand, je t'aime et je t'aimerai toujours. Écoute tonton, finis de manger.
- Et moi ?
Nous regardâmes tous Marie qui fixait son père.
- Mais toi aussi, ma princesse ! Je t'aime !
La petite rougie, ravie de la déclaration de son papa. Elle lui envoya un baiser et remis le nez dans son assiette. Arrivés au dessert, nous chantâmes tous « joyeux anniversaire » à Max, fier comme jamais. Je filmai la petite famille, mon neveu soufflant ses six bougies, Jenna essuyant une petite larme au coin des yeux de voir son bébé grandir si vite. Nous prîmes des photos, de eux quatre, et d'autres tous les cinq. Max finit par ouvrir ses cadeaux et hurla de joie à chacun d'eux. Le thème de cette année... les supers héros. Il enfila son costume d'Iron Man, tenant d'une main le bouclier de captain América et dans l'autre le marteau de Thor. Un cosplay très étonnant. Mais il était heureux.
Le repas fini, la table débarrassée, le lave vaisselle rempli et en route, Jenna alla coucher Marie pour la sieste, Max lui, jouait dans le jardin contre d'invisibles méchants. Anthony et moi étions installés dans les fauteuils du salon de jardin avec une bière.
- Il a l'air content de ses cadeaux.
- Depuis le temps qu'il nous les réclame. Merci pour le costume.
- De rien, c'était ça ou un chiot.
- Tu serais reparti avec.
Je souris et tendis ma bière vers lui pour trinquer.
- Au petit Max.
- A mon fils !
Je bus et regardai mon neveu courir. Je me souviens de sa naissance comme si c'était hier. Je bossais, Jenna avait perdu les eaux alors que j'étais en plein rush. À l'époque je n'étais pas chef. Quand j'avais vu le message d'Anthony disant qu'ils allaient à l'hôpital, j'avais tout plaqué sans hésiter pour aller les rejoindre. J'avais soutenu mon frère pendant quatre longues heures. Puis le bébé était arrivé. Tout rose, tout calme, avec plein de cheveux brun et des grands yeux noirs. Anthony me l'avait présenté en pleurant. J'avais chialé moi aussi quand je l'avais eu dans les bras.
Il n'y avait toujours eu que mon frère et moi. Ce jour là j'avais compris que, malgré son mariage avec Jenna, nous étions maintenant une vraie famille. Nous n'étions plus seuls et livrés à nous-mêmes. J'avais l'impression d'être devenu quelqu'un... j'étais « tonton ». Ce petit m'aimait, je serai la personne cool de son entourage, j'avais de l'importance... je gagnais la reconnaissance qui m'avait toujours manqué.
- Dis, Edward ?
- Hum ?
- J'aurais un service à te demander ?
- Dis toujours, je ne te promets rien.
- Tu bosses samedi soir ?
- Je peux prendre ma soirée pourquoi ?
- C'est notre anniversaire de mariage et j'aimerais emmener Jenna dîner.
- Dans mon restau ?
- Moins cher.
- Alors démerde-toi.
- Ed...
Je bus une nouvelle gorgée tout en souriant. Mon frère secouait la tête, dépité.
- Je plaisante. Ok, je ferai le service de midi et je prendrai ma soirée. Je viendrai garder les petits. Vous ne sortez que dîner ?
- Oui. Nous ne sommes pas sortis en tête à tête depuis des siècles.
- Tu baises toujours rassure-moi !?
- Oui ! Mais en silence la plupart du temps. Bref, t'as pas à savoir ça.
- Passez la nuit à l'hôtel. Je reste avec les petits jusqu'au dimanche matin. Mais à 11h au plus tard je dois être en cuisine, ok ?
- Non. On ne peut pas se le permettre.
- Oh arrête.
- Je suis sérieux, Edward. On a un crédit pour la maison et un autre pour les voitures, l'école, les courses, les loisirs des petits... bref, nous ne sommes pas pauvres, mais nous ne sommes pas assez riches pour un dîner et une nuit d'hôtel.
- Je vous l'offre. Après tout ce que vous avez fait pour moi. Jenna est au courant du plan ?
- Non, je voulais te demander d'abord, histoire de ne pas la décevoir. Mais je refuse l'hôtel. Tu n'as pas à faire ça.
Je secouai la tête. Il ne gagnerait pas. D'ailleurs Jenna arriva derrière son mari, elle lui massa doucement les épaules.
- Ah Jenna, j'ai une bonne nouvelle.
- Edward non !
Jenna me regarda intéressée.
- Samedi, c'est votre anniversaire de mariage. Je garde les petits jusqu'à dimanche matin, je vous donne votre soirée en amoureux ! Ne me remerciez pas, c'est normal !
- Edward...
- Anthony, j'insiste ! J'ai pas de crédit, j'ai pas de femme et encore moins d'enfant. Ça va pour moi. Dis moi juste merci et promets-moi d'être là avant 11h dimanche.
Ma belle-sœur regarda son mari en souriant avant de venir s'asseoir sur l'un de ses genoux.
- Je ne suis pas certaine de tout comprendre.
Anthony soupira, passa un bras autour de la taille de sa femme et l'embrassa rapidement sur les lèvres.
- Samedi c'est notre anniversaire, j'ai demandé à Edward de venir garder les petits, le temps que l'on aille au restaurant. Sauf que cette tête de mule insiste pour nous offrir la nuit d'hôtel.
Jenna se tourna vers moi. Je ne faiblirai pas.
- Vous emballez pas, ça sera un premier prix avec douche commune avec tout l'hôtel. Non sérieusement. Vous le méritez. Laissez-moi faire ça. Ça me fait plaisir. Je ne vous ai rien offert comme cadeau pour votre mariage. Voilà !
Ma belle sœur regarda une nouvelle fois son mari et lui caressa la joue.
- Laisse-le faire... j'en ai envie. Ça fait si longtemps que l'on ne s'est pas retrouvé seuls.
Étant donné que nous étions orphelins et que les parents de Jenna, qui était sa seule famille, étaient morts il y a deux et trois ans, faire garder les enfants n'était pas facile. Avec mon travail, je ne pouvais pas toujours les dépanner. Payer une baby sitter était un budget. Alors ils ne faisaient pas grand chose en couple.
- Ok... merci, Edward.
- De rien. Préviens-moi juste de l'heure à laquelle je dois venir. Je m'occupe du reste.
- Merci encore, petit frère.
- Ferme ta gueule maintenant... grand frère !
Il me sourit et nous trinquâmes une nouvelle fois avant de finir nos bouteilles. Suite à cela je laisse le couple à leurs embrassades pour aller jouer avec Max. Même si je les adorais tous les deux, je ne pouvais pas ne pas me sentir jaloux lorsqu'ils étaient ensemble. Ils avaient une relation parfaite et fusionnelle. Ils se comprenaient en un regard, d'un geste. Ils avaient des surnoms dégoulinant de niaiserie mais... je me rêvais parfois à en faire autant.
J'avais 27 ans, j'étais un prodige de la cuisine, rare étaient les chefs de mon âge.. j'avais un boulot, j'avais assez d'argent pour vivre correctement, des amis, une famille, des aventures... mais même si je disais que je ne voulais pas m'attacher, ni me caser avec une femme... c'était un mensonge. Je voulais vivre la même chose que mon frère. Je voulais tomber amoureux, vraiment amoureux. Je voulais être un parfait idiot devant la femme de ma vie, tout faire pour elle. Je voulais de la complicité, je voulais de l'écoute et de l'attention...
Refoulant mes envies, mes attentes et ma jalousie, je me concentrai sur mon neveu. Bien sûr, j'étais un méchant, bien sûr je mourrais douze fois, bien sûr je n'avais aucune chance de gagner la treizième fois. De toute façon, que pouvais-je faire contre Captain Iron Thor ? Rien du tout ! Je m'amusais quand même, Anthony vint même nous rejoindre à un moment et comme pratiquement à chaque fois, nous terminâmes notre partie de jeu en foot improvisée.
Il était presque vingt heure et j'étais toujours chez mon frère. J'avais regardé un film de princesse avec Marie, suite à sa demande. Après ça je restais pour aider aux douches, en réalité je jouais avec les enfants pendant qu'ils barbotaient. Jenna me proposa de rester dîner, j'acceptai, puis je restai pour le bisou du soir pour le coucher des deux petits. Épuisé de ma nuit précédente trop courte et de l'énergie que j'avais dépensé sur la journée avec les enfants, je décidai d'enfin rentrer chez moi.
- Tu veux que je te raccompagne en voiture ?
- Et je récupère ma moto quand ? Non merci, Anthony... demain je dois travailler.
- Tu es sûr ? Tu es prudent hein ?
- Oui. Ne t'inquiète pas.
- Envoie-moi un message quand tu es chez toi.
- Promis.
- Merci pour l'après-midi.
Je souris et le pris dans mes bras.
- De rien, c'est normal et je me suis amusé.
- Les enfants étaient contents. Épuisés mais heureux.
- Pareil ! Tiens-moi au courant pour samedi prochain.
- Oui. Merci pour ça aussi.
- Arrête, dans deux secondes tu chiales comme une fillette !
- Tu as raison. Allez rentre bien, sois prudent, appelle-moi.
- Désolé poupée, je ne rappelle jamais !
- Dégage !
Je ris, embrassai Jenna et enfilai mon casque. Aussi prudemment que possible je rentrai chez moi. Sitôt arrivé j'envoyai un message à mon frère lui jurant de ma parfaite santé. Sans attendre de réponse j'allai prendre une douche. Max et Marie m'avaient épuisé. C'était du sport de s'occuper d'eux. Même si j'enviais le couple de mon frère, je n'enviais pas son rôle de père, pas encore du moins. Peut-être que lorsque j'aurais trouvé la bonne personne, alors l'envie d'avoir des enfants se fera connaître.
En sortant de la douche je récupérai mon portable. Anthony n'avait répondu qu'un « Ok bonne nuit ». Affalé dans mon lit, je fixais le plafond de ma chambre. Comme à chaque fois que je rentrais d'une journée comme celle-là, je me sentais vide et seul. J'étais misérable. Heureusement pour moi mon portable sonna, c'était mon meilleur ami. Ben.
- Allô ?
- Papy dormait ?
- J'ai passé la journée chez mon frère avec les enfants. Ils m'ont tué.
- Donc tu veux pas sortir ce soir ?
- Non. Je suis mort, demain je bosse.
- Ok. Je ne suis qu'au service du soir.
- Ouvrier de merde !
Il rit et je passai ma main sur mon visage tout en retenant un bâillement.
- J'ai perdu la mémoire hier. J'ai ramené une fille et je ne me souviens même pas d'avoir baisé.
- Sérieux ? Faut dire que tu en tenais une bonne. La blonde ?
- Ouais.
- Elle t'a soûlé mec ! T'en voulais pas, elle a payé ses tournées. Je suis parti avant toi, mais visiblement... elle a eu ce qu'elle voulait !
- Merde... je me sens violé !
Il pouffa et je secouai la tête.
- J'espère qu'elle va pas revenir en disant « Edward je suis enceinte ! »
- Arrête tes conneries ! Tu veux que je fasse une crise cardiaque ?
- Désolé, mec.
- Je vais faire des cauchemars ! Je te laisse, on se voit demain soir.
- Oui bien sûr. Bonne nuit, Edward.
- Amuse-toi bien, mais demain soir je te veux au top dans ma cuisine.
- Dictateur tyrannique !
- Je sais que tu m'aimes.
- Connard.
Je ris et raccrochai. Ben était mon second en cuisine. Nous étions devenus amis au premier regard. La plupart de mon temps libre, je le passais avec lui et quelques autres. Mais Ben était toujours là. Décidé à dormir, je m'installai dans mon lit, puis fermai les yeux. Bizarrement, je m'endormis plus vite que je ne l'avais imaginé.
Samedi arriva rapidement, je n'avais pas vu ma semaine passer. Il avait fallu établir un nouveau menu pour le restaurant. Avec mon sous chef, Ben, ainsi que mes différents chefs de parties et mon chef pâtissier, nous avions mis cinq jours à réécrire la carte. C'était une mission assez délicate, il fallait s'assurer de proposer quelque chose de nouveau, jamais servis chez nous, et puis surtout il fallait que la direction accepte. J'avais donc passé ma semaine à faire des assiettes tests, à créer, à améliorer et à innover ! J'aimais bien ce processus de création, c'était de l'art pour moi.
Ce soir je devais garder mon neveu et ma nièce. Mon frère sortait dîner avec sa femme et en grand prince que j'étais je leur avais réservé et offert une nuit à l'hôtel. J'avais pris une chambre assez luxueuse, juste à côté de leur restaurant. J'étais heureux pour eux, ils méritaient une petite pause dans leur vie de parents. Après une petite sieste, je me préparai un sac de rechange pour demain et attrapai mon casque de moto. Arrivé devant « Pepette », ouais, c'était son surnom, je l'enjambai et allai démarrer quand mon portable sonna.
- Ben ?
- Ouais, Tyler a appelé il est malade.
- Fait chier putain !
Tyler était mon chef pâtissier. Déjà hier il n'était pas très bien, ce midi il ne bossait pas, mais je ne pouvais pas demander à son remplaçant d'assurer deux services de suite.
- Dylan ne peut pas le remplacer, il a déjà fait la moitié du service de Tyler hier soir et il a assuré à midi.
- Je sais ouais.
Je réfléchissais à tout allure. Il me fallait un pâtissier. En plus nous servions le nouveau dessert depuis ce midi. Je ne pouvais me priver de personne ce soir. Quelle merde putain !
- Tu peux le remplacer ? Tu connais le nouveau dessert ?
- Oui mais qui sera chef ?
- Tu pourrais partager avec James. Il est très mauvais en pâtisserie mais il sera bon en chef remplaçant. Je dis pas ça parce que c'est notre pote.
- C'est jouable oui. Je pourrais gérer la première partie, il prendra le relais au moment de la prépa des desserts.
- Parfait ! Préviens le patron, préviens tout le monde, même s'ils s'en battent les reins. Fais tout ce qu'il faut pour assurer nos arrières, je suis au courant, je donne mon accord pour ce soir seulement. Ça n'arrivera pas deux fois. Au briefing précise bien à l'équipe que tu restes le référent. S'il arrive un truc c'est pour ta gueule, mon gars.
- J'en suis conscient. Je vais cadrer James aussi.
- Oui, qu'il comprenne bien les choses. Il a tendance à se projeter un peu trop vite. Bref, si tu as besoin appelle-moi et à la fin du service je veux un rapport. Compris ?
- Oui, Chef.
- Les résa ?
- Complet.
- Putain de merde. Mais vous allez y arriver. Vous êtes tous bons. Je te fais confiance et j'assume mes choix pour ce soir.
- Merci, Chef. À tout à l'heure.
- Oui.
Je raccrochai et me frottai le front en fermant les yeux. Putain, il fallait que ça tombe ce soir... ça m'était déjà arrivé de faire face à ce genre de situation et je n'avais pas hésité à enchaîner les services pour assurer la bonne marche de ma cuisine. Mais ce soir c'était vraiment, vraiment impossible. Je me réconfortais en sachant que Ben et James étaient très bons. Surtout Ben. James savait cuisiner la viande comme personne, mais il avait un côté terrifiant et parfois sadique quand il dirigeait les opérations. Je n'aimais pas trop lui confier les rênes, cependant, je n'avais pas le choix.
Un peu énervé par la situation et surtout en ne me sentant absolument pas maître de la situation, sensation que je détestais, je démarrai ma moto et pris la route de chez mon frère. Il était 20h quand j'arrivais. Avant d'entrer j'envoyai un message à Ben, afin de savoir si tout était réglé. Il me répondit un simple « tout est OK ». ça me soulageait à environ un pour cent. Je secouai la tête, je n'avais aucun pouvoir je devais me détendre.
- Salut, tonton !
J'avais sonné à la porte de mon frère et Max m'avait ouvert. Je me penchai pour le prendre dans mes bras et l'embrassai.
- Coucou, mon petit gars ! Comment tu vas ?
- Très bien !
- Tu es déjà en pyjama ?
- Oui maman elle a dit « Comme ça c'est fait ».
- Super. Allez on rentre, il commence à faire froid le soir maintenant.
- Je suis content que tu nous gardes ce soir !
- Je suis content de passer la soirée avec toi. Vous avez mangé ?
- Non pas encore.
- Ok.
J'entrai dans la maison et reposai Max au sol. Anthony arriva vers nous et me prit dans ses bras pour une brève étreinte.
- Salut, petit frère.
- Salut, grand frère. Sympa le costume !
- Il faut ce qu'il faut. Ça va ? Tu as l'air perturbé.
Il me connaissait par cœur. Je souris.
- Un problème au boulot, mais ça va aller.
- Rien de grave ?
- Non, juste le pâtissier qui est malade. Il manque du monde ce soir.
- Je suis désolé de te retenir.
- Arrête tes conneries. Alors, il faut faire quoi avec les monstres ?
- Jenna a donné les douches, elle finit de coiffer Marie. Est-ce que tu pourras leur faire à manger ?
- Je pense être capable de ça.
Il sourit et me frotta la tête.
- Bravo.
- Vous avez réservé pour quelle heure ?
- 21H. Merci encore.
- Tu me fais chier. Pour l'hôtel, j'ai donné ton nom et j'ai payé pour la nuit et le petit-déjeuner. Je prends pas en charge les strip-teaseuses, démerde-toi !
- Arrête.
Je souris et tourna la tête au bruit des talons de Jenna qui raisonnaient dans le couloir. Je jetais un coup d'œil à mon frère qui avait un sourire crétin et les yeux brillants. Ça m'énerve ! Elle était sublime dans sa robe de soirée et ses cheveux relevés.
- Bonsoir, Edward.
- Salut, Jenna. Tu es superbe !
- Merci beaucoup. Prêt pour la soirée ?
- Oui, j'ai des cordes pour les attacher dans le jardin. Ça va aller.
- Mes pauvres enfants. Max ? Marie ? Venez nous faire un bisou. Nous partons.
Les enfants arrivèrent et après de longs, longs câlins et bisous, Jenna me confia Marie, en larmes, dans mes bras.
- Ne pleure pas, ma chérie. Ça va être chouette avec tonton. Et puis demain, quand tu te réveilleras, papa et moi serons là. Ok, mon bébé ?
Marie hocha la tête, sans cesser de pleurer en silence. Je voyais bien le regard inquiet et meurtri de ma belle-sœur. Elle avait du mal à se séparer de ses enfants, même en les déposant à l'école. Anthony la poussa gentiment vers la porte avant de se tourner vers moi.
- Merci, Edward. Bonne soirée.
- Encore une fois, de rien. Bon anniversaire de mariage, profitez bien. Je t'aime, frangin !
Pourquoi j'avais dit ça ? Nous ne nous disions jamais « Je t'aime ». Mon frère me regarda avec une surprise évidente, mais il me répondit un « moi aussi » avec un sourire franc et sincère.
La soirée se passa tranquillement. Marie avait séché ses larmes, j'avais cuisiné avec les enfants. Ils avaient adoré participer à la conception de leur repas. Bon, je n'avais pas fait compliqué, pâte, crème et lardons, mais ils s'étaient bien amusés. Après le repas, les dents lavés et une histoire à chacun, je les couchai. Ils ne firent aucun caprice et même si j'ai dû aller trois fois dans la chambre de Marie pour la rassurer.
Seul dans le salon je me posai devant la télé. Je vérifiai mon portable. Il n'était que 22h30 et c'était beaucoup trop tôt pour que Ben ne me donne des nouvelles. Sans vraiment être passionné par le film que j'avais mis je m'enfonçai petit à petit dans le canapé, en mode grosse loque. Je crois même que j'étais sur le point de m'endormir car lorsqu'on frappa à la porte je sursautai et je mis quelque secondes à reconnaître les lieux.
Qui ça pouvait bien être bordel ? Il était plus de 23h ! En regardant mon portable je vis tout un tas d'appel manqué. Je n'avais rien entendu et je ne connaissais aucuns des numéros. Un peu chancelant j'allai ouvrir la porte. J'eus un mouvement de recul, deux voitures de flics étaient garées devant et les gyrophares bleus et rouges illuminaient la rue dans un silence pesant. Deux hommes étaient face à moi. Un capitaine et un sergent, c'est ce dernier qui prit la parole.
- Bonsoir. Vous êtes Edward Masen ?
- Oui.
- Je suis le sergent Singer et voici le capitaine...
- Qu'est-ce qui ce passe ?
Je l'avais interrompu, c'était malpoli mais leurs mines sombres et la voix éteintent du sergent me faisaient peur.
- Vous connaissez Anthony et Jenna Masen ?
- Bien sur, c'est mon frère et ma belle-sœur. Quoi ? Anthony a un peu trop bu ? Il ne tient pas l'alcool !
Un verre de vodka et mon frère était bourré.
- Pouvons-nous entrer, monsieur Masen ?
Qui suis-je pour refuser à la police d'entrer ? Je m'effaçai et les laissai passer avant de refermer la porte derrière eux. Les pas lourds et le cœur au bord des lèvres je les suivai jusqu'au salon où je leur proposai le canapé. Ils s'assirent en silence, je m'installai face à eux, nerveux comme jamais.
- Monsieur Masen, nous sommes ici concernant votre frère et sa femme. Nous avons tenté de vous joindre par téléphone, à votre travail et à votre appartement également.
- Je suis là maintenant. Désolé pour les appels je me suis endormi.
- Ce n'est rien.
- Mon frère ?
- Je suis navré de vous apprendre que votre frère et votre belle-sœur ont eu un accident de voiture. Quelqu'un a visiblement grillé un feu rouge et il y a eu une violente collision.
Aucun mot, aucune pensée, aucune réaction, rien ne me parvenait. Je me contentais de les écouter, leurs voix raisonnaient légèrement dans ma tête.
- Le choc a été très violent et nous nous trouvons dans l'horrible position de vous annoncer qu'ils n'ont pas survécu. Nous vous délivrons nos plus sincères condoléances.
Ma vie venait de s'arrêter.
Alors ?
Qu'en dites-vous ?
Dite moi tout !
A mercredi prochain !
Lexi !
