Titre: The Power of Love (titre inspiré de la chanson de Frankie Goes to Hollywood).
Fandom: Once Upon a Time.
Disclaimer: Les personnages utilisés pour écrire cette Fanfiction ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent à ABC. Je ne suis donc pas rémunérée pour cette production écrite.
Personnages: Emma Swan; Henry et Regina Mills; Killian Jones; le prince Charming; les sept Nains; Neal Cassidy; Snow White; Tinkerbell.
Pairing: Emma Swan et Regina Mills.
Rating: T (+13).
Nombre de Mots: 4763.
Résumé: Après avoir lancé une énième malédiction noire dans l'objectif de sauver la ville de Storybrooke de l'emprise de l'infâme Peter Pan, Regina Mills se retrouve seule face à de vieux démons. Sans Emma Swan et leur fils Henry, la vie vaut-elle la peine d'être vécue?


« C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière. »

La Bible, Genèse 03:19


En apparaissant au beau milieu d'une épaisse clairière quelque part au cœur de l'Enchanted Forest, Regina Mills se sentit comme saisie par un terrible vertige. La terre tournant de plus en plus vite autour elle, elle se retrouva obligée de se laisser glisser jusqu'au sol, harmonieusement mousseux d'herbe fraîche. Tout de go, Snow White vint à son secours, ce qui lui fit comprendre que, contrairement à ce qu'elle pensait au moment où elle avait pris la douloureuse décision d'inverser la malédiction noire, Regina était bien loin d'être la seule à avoir sauvegardé ses souvenirs de ces vingt-neuf longues années passées à Storybrooke. Cette pensée se confirma lorsqu'en levant discrètement les yeux en direction de ses nombreux acolytes, à commencer par deux de ses plus sincères ennemis, Charming et Neal Cassidy, elle perçut un éclair de compassion dans chacun de leur regard.

Le cœur battant à tout rompre au creux de sa généreuse poitrine, Regina arracha, d'un geste débordant de magie, les lacets de son corset en cuir rouge et noir pour mieux respirer. Elle savait très bien que, dans le fond, tout cela était parfaitement stupide mais il était difficile pour elle de se résigner à renoncer définitivement à tout ce qui la liait à sa vie passée dans le Maine. C'était, en vérité, si difficile qu'elle ne pouvait à présent que se laisser aller à une impressionnante crise d'angoisse. L'esprit rongé par une incommensurable peine intérieure, elle finit par éclater en sanglots sous l'œil légèrement surpris des individus qui la cernaient. Pour la plupart, c'était bien la toute première fois qu'ils voyaient celle qu'ils avaient longtemps surnommé l'Evil Queen laisser libre cours à ses émotions.

Quitter Henry avait été difficile… mais ce n'était rien face à la souffrance physique et psychique qu'elle avait éprouvée en se voyant forcée d'adresser des adieux distants – puisque publics – à la délicieuse Emma Swan.

Depuis le retour de cette dernière parmi eux suite à sa petite escapade accidentelle en compagnie de sa génitrice dans les divines contrées du Fairytale Land, les deux femmes s'étaient rapprochées plus que de raison. En vérité, elles avaient même fini par former un véritable couple. Leur relation avait néanmoins évolué dans le plus grand secret. Sachant pertinemment que cette nouvelle avait relativement peu de chance d'être accueillie de manière plutôt positive parmi tous ceux qui les entouraient, elles avaient pris la décision de garder tout cela pour elles, afin de mieux profiter de leur bonheur. Ce qu'elles ignoraient, c'était que cet agréable sentiment de bien-être pouvait s'envoler en un battement de cil. L'enlèvement de leur fils par l'ignoble Peter Pan avait ainsi provoqué un nombre incalculable de péripéties qui avaient radicalement fini par les éloigner l'une de l'autre. Il était vrai qu'elles avaient eu énormément de mal à passer du temps seule à seule à Neverland. En vérité, sur l'île, il était carrément impossible pour quiconque d'avoir le droit à un minimum d'intimité. De ce fait, Emma et Regina avaient passé les trois quarts de leur temps en compagnie des Charming, ce qui n'était pas des plus agréables. Leur relation, déjà bien assez complexe, n'avait clairement pas besoin d'une intrusion pareille. De plus, le fait que le Captain Hook et Neal Cassidy s'étaient tous deux montrés charmés par les traits angéliques de la blonde n'avait strictement rien arrangé. D'éloignement en jalousie, les deux femmes avaient pris la décision de rompre, tout en espérant reprendre leur histoire là où elles l'avaient laissée lors de leur retour tant désiré dans la merveilleuse ville de Storybrooke. Le destin en avait malheureusement décidé autrement: aujourd'hui, Emma Swan ne se souvenait plus d'elle, ni même de leur amour.

Blessée au plus profond de son âme par la témérité de ses pensées intimes, Regina leva brusquement les mains au ciel. Des éclairs améthystes jaillirent aussitôt de ses doigts fins, poussant les nuages, d'un blanc immaculé, à prendre une couleur aussi sombre que l'ébène. Prête à user de la magie jusqu'à l'épuisement pour profiter une dernière fois de la compagnie de sa bien-aimée, Regina se redressa afin de donner plus de tonus à la tempête délibérément provoquée. Elle-même secouée par un ouragan de vives plaintes, la jeune femme se sentit faiblir au point de risquer d'en perdre connaissance. Cependant, elle ne lâcha pas prise. Même si elle savait parfaitement qu'il était impossible d'instaurer une énième malédiction noire sans commettre un nouveau sacrifice qu'elle ne pouvait pas se permettre de faire en raison du fait qu'elle n'avait tout bonnement plus rien à offrir, elle était déterminée à mettre sa vie en danger ne serait-ce que pour se dire qu'elle avait tout donné dans une ultime tentative de renversement de situation.

Sentant d'instinct ce que Regina risquait d'entreprendre, Tinkerbell s'avança vers elle. Attrapant avec une rare tendresse ses mains dans les siennes, elle poussa la reine à cesser de lutter contre l'impossible. Prenant soudain conscience de l'absurdité de ses diverses actions, Regina se laissa faiblement tomber dans les bras de son amie. Aussitôt, elle se remit à sangloter comme une enfant apeurée.

– Je l'aime, Tinkerbell, dit-elle dans un souffle. Je l'aime si fort qu'ainsi éloignées, je me sens mourir un peu plus chaque seconde que Dieu fait...

Pour certains, il était évident que Regina ne faisait jamais qu'évoquer le manque brutal qu'elle ressentait vis-à-vis de son cruel renoncement maternel. Mais Tinkerbell, elle, savait bien que les douloureuses paroles de son amie cachait quelque chose de plus profond. Caressant affectueusement sa longue chevelure brune, elle attrapa délicatement son visage d'ange pour mieux l'observer. En croisant un instant son regard, elle y lut une affection profonde. Aussitôt, elle comprit ce qu'il en était réellement. Ces yeux… La dernière fois qu'elle y avait lu une tristesse pareille, c'était à l'époque où elle avait sagement écouté Regina évoquer, autour d'un bon verre de vin blanc, la perte brutale de son premier amour. Ainsi, c'était cela: même si ce point jouait énormément, Regina ne souffrait pas le martyr à cause d'Henry; elle avait, en vérité, le cœur brisé car, pour le bien de tous, elle avait été obligée de renoncer une nouvelle fois à ce qu'il y avait de plus précieux dans tous les univers réunis: l'amour.

– Je sais, Regina, murmura Tinkerbell. Mais pense à ce qu'elle dirait si elle te voyait dans cet état…

Surprise d'entendre le choix si particulier de pronom de son amie, Regina l'interrogea du regard.

– Ne me prends pas pour une sotte, poursuivit Tinkerbell, sur le même ton. Je crois que je suis sans aucun doute la personne qui te connaît le mieux parmi nous tous. Je sais très bien ce qu'il se passe dans ton joli petit cœur, ajouta-t-elle, en posant délicatement l'une de ses mains sur la poitrine de son amie. Mais ne t'inquiète pas: tu finiras bien par accéder à une forme non-négligeable de bonheur car ainsi va la vie. Ce sera difficile, comme ça l'a été suite à la perte brutale de Daniel, mais tu finiras par remonter la pente, car, même si les choses n'ont jamais été bien roses entre nous, je peux te dire que tu es la femme la plus forte que je connaisse. De plus, si, tout comme toi, Emma te portait profondément dans son cœur, je doute qu'elle apprécierait de te voir aussi mal. Au contraire, elle aimerait que tu passes outre le deuil de votre relation et que tu apprennes, à ton rythme, à observer à nouveau l'existence humaine dans son sempiternelle beauté.

Touchée par les propos de son amie, Regina soupira bruyamment. Qu'ils étaient beaux, les mots de Tinkerbell. Malheureusement, elle sentait au plus profond de son être que tout ce que lui déclarait la fée n'était jamais qu'un ample tissu de mensonges. Dans le fond, Tinkerbell souhaitait uniquement la rassurer. Après tout, c'était sans aucun doute ce à quoi était le plus doué les personnes dignes d'être classées dans l'étroite catégorie des véritables amis. Parfois, ils se permettaient de mentir à ce qu'ils aimaient le plus afin de les aider à mieux affronter leurs différentes épreuves.

– Je ne peux pas, Tinky: elle était mon véritable amour.
– Garde encore espoir, insista la fée. N'oublie pas que, quelque part dans ces contrées, t'attend toujours l'homme avec le tatouage en forme de lion.
– C'était elle, « l'homme » avec le tatouage en forme de lion.

Espérant la pousser à aller un peu plus loin dans son raisonnement, Tinkerbell pencha subrepticement la tête sur le côté. Emma n'ayant définitivement rien d'un homme, Regina devait sans doute faire référence à un lien quelconque avec le majestueux animal qu'était le lion. Les armoiries, royale de surcroît, de la famille de Snow White portait-elle un lion en son cœur? Cela, Tinkerbell l'ignorait. Elle n'avait passé que trop peu de temps avec les Charming pour connaître de pareils détails sur leur vie en ces terres.

– Tu as peut-être remarqué son tatouage…, compléta Regina, d'une voix brisée par le tourment.

À cette seule évocation, Tinkerbell sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Bon sang, aussi incroyable que cela pût paraître, Regina avait entièrement raison: sur le poignet d'Emma trônait une discrèteclematis patens, plus connue sous son autre nom de « ville de Lyon ». L'orthographe n'était peut-être pas la même mais son association régulière avec la représentation vénérable d'un lion toute patte dehors sur de nombreuses armoiries royales lui offrait un statut tout aussi imposant. À présent, à moins de trouver un moyen de provoquer une nouvelle malédiction, son amie n'avait plus la moindre chance de connaître le bonheur suprême. Elle ne pouvait, de ce fait, que sombrer dans une profonde mélancolie qui, pour elle, semblait déjà de plus en plus difficile à supporter.

Soudain, le rythme s'accéléra. Tout alla, en effet, plus vite que la musique...

Profitant d'une seule et unique minute d'inattention de la part de la Green Fairy, Regina plongea violemment l'une de ses mains dans sa poitrine. Gémissant de douleur, elle en sortit un cœur plus noir que la nuit. Choqué par le geste plein de désespoir de son ancienne belle-mère, Snow White tenta d'intervenir mais son époux, prêt à tout pour laisser à Regina le choix de son avenir, l'attrapa par le bras pour l'en empêcher. Au fond de lui, il saisissait très clairement la raison pour laquelle celle qu'il avait longtemps perçu comme the Evil Queen souhaitait mettre aussi radicalement un terme à sa triste vie. S'il pouvait lui-même la suivre sur ce chemin, il le ferait sans hésiter. Lui aussi avait été obligé de renoncer à ce qu'il avait de plus précieux au monde: sa chair, son sang; sa fille Emma Swan. Sans réfléchir d'avantage, puisqu'elle distinguait, dans le geste de Charming, un curieux sentiment de respectueuse clémence, Regina ferma les yeux, cherchant à s'imaginer une dernière fois le portrait de ses deux amours, Emma et Henry, avant de réduire son cœur en un amas de cendres inégales. Sentant la mort envahir chacune de ses cellules, elle entra une nouvelle fois en contact avec le sol mousseux de son univers natal.

Son esprit aussitôt envahi par un profond sentiment d'impuissance, Tinkerbell se pencha au-dessus de son amie. Désespérée à la simple idée de perdre la personne dont elle se sentait le plus proche malgré leur relation des plus complexes, elle utilisa un peu de sa pixie dust dans l'espoir de raviver et recomposer son cœur. Mais une main sur son épaule, celle de Reul Ghorm, plus connue sous le doux nom de Blue Fairy, lui fit comprendre que tout cela était parfaitement inutile. Peu importait la détermination dont elle voulait bien faire preuve: il était impossible de guérir un cœur en cas de destruction partielle comme totale. Tout ce qu'il lui restait à faire, c'était laisser faire le cycle de la vie. Instantanément rongée par une incommensurable culpabilité, car elle avait le sentiment d'avoir sottement laissé le dessein de Regina filer entre ses doigts fins, Tinkerbell se redressa et courut verser son venin – contre elle-même – dans les bras du mystique Captain Hook.

– Si tu savais comme je t'aime, Emma..., murmura Regina, dans le vent du couchant avant de s'éteindre à jamais.

Sans doute poussées par le puissant pouvoir du véritable amour, ses paroles raisonnèrent dans l'entièreté du Fairytale Land. Elles traversèrent tous les univers un à un jusqu'à atteindre celui des humains, si bien représenté par la délicate – puisque fragile – planète qu'était la Terre… et quelque part, dans la ville de Boston, aux États-Unis d'Amérique, une jeune femme entendit ces mots. Aussitôt, elle sentit son cœur se briser en mille morceaux dans sa plate poitrine. Retrouvant incessamment sa mémoire d'antan, Emma Swan gara sa Coccinelle jaune et lutta corps et âme pour ne pas verser la moindre larme sous les yeux incrédules de son unique fils.

– Nous devons retourner à Storybrooke, dit-elle fermement, une fois plus ou moins certaine de maîtriser les terrassantes émotions qui envahissaient tout son être.

Son automobile démarra en trombe. Sans affaires ni vêtements de rechange, elle prit la route pour le Maine, en espérant y retrouver la ville qui lui avait tant donné par le passé...


Aimez-moi. Détestez-moi. Libre à vous. Ce texte a été écrit il y a longtemps, à la suite d'une mauvaise rupture. J'ai longtemps hésité avant de le publier, pour la seule et unique raison que cette histoire appartient maintenant au passé. Le simple fait que je sois plutôt satisfaite de ce récit, ce qui est plutôt rare, m'a donné l'espoir de le poursuivre. La fin sera-t-elle heureuse ou malheureuse? Je ne puis vous le dire... À vous de le découvrir dans le prochain chapitre. J'espère toutefois qu'en dépit de l'atmosphère dramatique que vous offre ce premier chapitre, vous prendrez la décision de poursuivre cette aventure avec moi. Elle n'est pas bien longue. Cette Fanfiction ne se divise qu'en deux chapitres. Pourvu toutefois que cela vous plaise. N'hésitez pas à partager vos ressentis. Vous êtes même libres de me crier dessus, si vous le souhaitez. Je ne vous en tiendrai pas rigueur.