Bien le bonjour !
Voici le prologue et le premier chapitre d'une fiction qui me tient beaucoup à cœur. Étant fan de l'univers de Harry Potter et ayant déjà écrit quelques fictions sur Hitman Reborn, Naruto ou encore One Piece (mais sous un autre nom) j'ai décidé de publier celle-ci, qui est ma première sur ce sujet. J'ai beaucoup d'idées et très envie d'écrire, je sais déjà que l'histoire se déroulera en une ou trois parties, selon mon inspiration pour la suite...
Comme le dit le résumé l'histoire parlera d'une relation paternelle entre Severus Snape (et pas Rogue) et Harry Potter.Il y aura quelques passages violents (ainsi que du vocabulaire) et le début ne sera pas tout rose, vous vous en doutez... Quant à la relation entre Severus et Harry, elle ne s'installera pas avant un certain nombres de chapitres. Je suis en effet très attachée à l'aspect psychologique des personnages et je tiens à ce que leur caractère soit respecté. Etant donné donc, que Harry et Severus se détestent mutuellement il faudra du temps avant que leur relation change.
Pour situer un peu, le chapitre 1 se déroule vers mi-août, j'ai un peu décalé les événements avec les Détraqueurs pour correspondre à mon histoire. Le début reprend le premier chapitre de l'Ordre du Phoenix, réécrit à ma sauce bien sûr. Aucun de mes personnages ne sera OOC (j'espère !) et je compte suivre les grandes lignes du livre, bien que certains événements seront très différents.
Bref, assez de blabla et place à la fiction. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser !
Bonne lecture !
Prologue
Dans un lieu très reculé de la Grande Bretagne, éloigné de toute civilisation et seulement peuplé de quelques nomades vivait une vieille femme aux dons très inhabituels.
Sa maison se trouvait dans des montagnes appelées Southern Uplands, au sud de l'Écosse, et comme chaque jour de n'importe quelle saison tout était calme. Des grillons chantaient, quelques brebis bêlaient au loin, le vent soufflait doucement dans les branches des arbres et le ciel, constellé d'étoiles, était vierge de tout nuage.
C'était en résumé une soirée charmante, tranquille et tout à fait banale.
Mais la femme adossée à sa fenêtre, buvant une tasse de thé fumante et observant la lune, savait que quelque chose allait arriver. Et malgré tout ce qu'elle aurait pu faire, l'événement inévitable se déroulerait et bouleverserait à jamais le monde magique.
Ainsi, lorsque qu'un craquement brisa le silence paisible de la nuit elle ne sursauta pas, ni même lorsque sa porte s'ouvrit avec fracas et que deux individus masqués et vêtus de longues capes noires pénétrèrent dans son salon.
« Le temps est venu…. » pensa-t-elle en fermant brièvement les yeux.
Les deux hommes, après avoir remarqué la vieille femme chétive, pointèrent immédiatement leurs baguettes sur elle dans un silence tendu alors qu'elle finissait son thé à la menthe, ignorant les deux sorciers. Elle sirota quelques gorgés de son breuvage, observa une dernière fois la lune puis se tourna enfin vers ses visiteurs.
Ceux-ci semblaient nerveux sous leurs longues robes noires et ne pipaient mot, comme s'ils attendaient eux aussi.
Le calme s'abattit donc de nouveau sur la pièce et ce n'est qu'après quelques minutes d'attentes que la veille femme, après avoir reposé sa tasse sur le rebord de la fenêtre prit la parole :
« Où est-il ? » dit-elle doucement.
Les deux Mangemorts ne lui répondirent pas. « Cela ne devait se passer ainsi… » pensa-t-elle en observant tour à tour les sorciers.
Et soudain, un rire glacial s'éleva, brisant le silence tendu dans lequel les deux hommes et la femme étaient plongés. Il semblait sortir de partout et de nulle part à la fois et la vielle sorcière ne put s'empêcher de grimacer.
« Montre-toi ! » ordonna-t-elle d'une voix calme.
Le rire se tut alors, laissant place à un silence mordant.
Puis le vent se mit à souffler furieusement, faisant frissonner la maison tandis qu'une silhouette se matérialisait devant la vieille femme. Habillé de longs habits noirs qui contrastaient avec sa peau aussi pâle qu'un mort, le sorcier devant elle était impressionnant. Le plus effrayant était son visage, dépourvu de nez et ses yeux rouges flamboyants qui fixaient la sorcière d'un air inquisiteur.
« Tu savais que je viendrais n'est-ce pas ? » commença l'homme devant elle. « Et pourtant, tu es là, devant moi... »
Il se rapprocha de la femme, un sourire carnassier déformant son expression cruelle puis demanda d'une voix intriguée :
« Pourquoi ? »
La sorcière dévisagea son interlocuteur, incertaine.
« Rien ne sert de fuir devant son destin. » répondit-elle lentement.
Le mage noir fut amusé de sa réponse. Les deux autres, quant à eux, avaient toujours leurs baguettes levés et attendaient patiemment leur maître.
« Tu sais donc ce que je veux, n'est-ce pas ? » dit justement celui-ci d'une voix mielleuse.
« Tout comme je sais que la mort m'emportera avant que le soleil ne se lève. » acquiesça la vieille femme d'une voix tranquille.
Le serpent perdit aussitôt son sourire victorieux.
« Rejoins-moi et ta vie sera épargnée… » siffla-t-il en tournant autour de la sorcière.
Celle-ci ricana à son tour, nullement impressionnée par le terrible mage noir. Elle n'avait aucune raison d'avoir peur, son destin était tout tracé et son choix avait été fait depuis très longtemps.
« La mort ne m'effraie pas. » déclara la sorcière quand le serpent s'arrêta devant d'elle.
Le silence se fit à nouveau tandis que le Seigneur des Ténèbres, furieux, fixait férocement la vielle femme ; il n'aimait pas qu'on lui refuse une proposition. Peu étaient d'ailleurs assez fous pour le faire.
Alors, avec une lenteur extrême, il leva sa baguette et la pointa sur la sorcière, d'un air désolé.
« Je suis déçu. » dit-il ensuite. « Très déçu… Endoloris ! »
La sorcière se mit alors à crier et à se tordre sous le sort du mage noir tandis que la douleur irradiait son corps et la faisait lentement suffoquer.
Puis, d'un coup de baguette, elle fut brusquement envoyée à l'autre bout de la pièce. La vielle femme s'écrasa ensuite sur le sol dans un gémissement rauque et mit quelques secondes à reprendre ses esprits.
Et, comme si une folie sans nom venait de s'emparer d'elle, elle se mit soudainement à rire.
Les deux Mangemorts se regardèrent, semblant se demander si elle était folle, ce qui était sans doute le cas. La sorcière se tordait sur le sol, tenant son ventre à deux mains en dévoilant ses dents grises.
Le serpent, furieux, la releva alors et la plaqua violemment contre un mur. Puis, il plongea son regard rempli de colère dans ses yeux, la dissuadant de continuer. Mais celle-ci riait toujours. Le mage noir resserra donc son emprise, étranglant presque la vieille femme qui ne put que s'arrêter. Un autre sourire vint alors déformer son visage de serpent alors que ses yeux flamboyants toisaient la sorcière avec satisfaction.
« Auras-tu toujours envie de rire, lorsque j'en aurai fini avec toi ? »
Mais la vieille femme ne l'écoutait pas et semblait lutter pour respirer.
« La mort est une chose terrible, et la tienne le sera encore plus… » susurra le mage noir.
Celui-ci, malgré le refus de la sorcière avait vite retrouvé son air triomphant, car il n'avait pas l'intention de tuer la vieille femme sans l'avoir longuement torturé et bientôt, son supplice sonnerait comme une mélodie aux oreilles du mage noir. Cela faisait si longtemps...
« Tu ne... gagneras... pas. » énonça soudain la sorcière, ignorant les paroles du serpent. « Je l'ai... je l'ai prédit. »
Le mage noir fut aussitôt piqué au vif et siffla de colère contre la femme. Puis, il resserra son emprise avant de prononcer d'un ton inquisiteur :
« Dis-moi... »
La sorcière sembla d'abord résister, luttant contre une force invisible mais invita ensuite d'un geste de la tête le serpent à se pencher vers elle. Elle lui murmura quelque chose que les deux Mangemorts ne purent entendre, tandis que le visage de leur maître changeait brusquement d'expression. Seuls quatre mots parvinrent aux oreilles des deux mages noirs : « but », « ennemi », « puissance » et « détruire ».
« La prophétie… » siffla ensuite le serpent en fixant d'un air méfiant la voyante.
« La prophétie a... changé. » le coupa-t-elle dans un rire étranglé.
Le silence s'abattit à nouveau sur la petite maison tandis que le Seigneur des Ténèbres recula, semblant réfléchir. Il fit quelques pas dans la pièce puis s'adressa à nouveau à la sorcière qui était toujours suspendue dans les airs :
« En es-tu sûre ? »
Celle-ci toussa et le toisa d'un air triomphant.
« Aussi sûre... que je te... vois. » railla-t-elle.
Voldemort ne s'en offusqua pas et relâcha son emprise, faisant s'écraser la sorcière contre le sol. Puis, avant de quitter rageusement la petite maison dans un tourbillon de capes, il siffla d'une voix mordante en direction de la vieille sorcière :
« Avada Kedavra ! »
Chapitre 1 : L'enlèvement
Après une journée caniculaire, le jour se coucha enfin, laissant place à la nuit fraîche que tous les habitants du Surrey - ou même de l'Angleterre entière - avaient espérés après cette journée caniculaire.
Il leur avait été conseillé de rester chez eux afin de ne pas subir les effets de la chaleur, ce que, à Little Whinging et plus particulièrement dans la rue de Privet Drive, tout le monde avait respecté. En effet, les habitants n'étaient pas fous au point de s'aventurer sous le soleil brûlant de ce mois d'août, exceptés quelques enfants intrépides que les parents avaient jetés dehors, sûrement pour être tranquilles.
Harry Potter était de ceux-là., bien qu'il n'ait pas eu besoin d'être chassé de chez lui pour sortir.
Ces temps-ci, la chaleur rendait son oncle et sa tante particulièrement agressifs. Les insultes de ses tuteurs à son égard se faisaient de plus en plus violentes et son oncle lui avait déjà collé trois baffes depuis le début des vacances. Les ordres et les interdictions pleuvaient de concert et il n'avait même plus le droit d'écouter les informations à la télé, sous prétexte qu'il était impossible qu'elles parlent de son monde de « dégénérés ». Évidemment, le sorcier ne s'attendait pas à ce que Dumbledore en personne apparaisse à la télévision... Non, le Survivant attendait l'annonce d'un événement inattendu, quelque chose qui passerait inaperçu pour le plus commun des Moldus mais que Harry comprendrait.
Il en était donc réduit à écouter en cachette les informations, sous la fenêtre à côté du parterre de fleur de sa tante Pétunia, sans bruit et pareil à un criminel.
Et il se détestait d'agir de la sorte mais il n'avait de toute façon, rien d'autre à faire. Sa journée pouvait se résumer en quelques mots : réveil - après cauchemars, corvées, manger, essayer de suivre les informations sans que l'oncle et la tante ne le découvrent, dormir, corvées, dormir. Et cauchemars.
Car oui depuis le Tournoi des Trois Sorciers, Harry Potter faisait des cauchemars toutes les nuits, revoyant en détails la résurrection de Lord Voldemort. Et à chaque réveil sa cicatrice le lançait douloureusement.
Il en avait bien sûr parlé à ses amis dans les quelques lettres qu'ils avaient échangés pendant ces vacances mais ceux-ci lui avaient simplement répondu que c'était normal et qu'il devait le supporter avec courage. Car Ron et Hermione, au contraire du Survivant, semblaient être bien trop occupés pour s'intéresser à lui et ne lui envoyaient que quelques lettres racontant leurs vacances comme si rien n'avait changé. Et c'était bien là le problème car absolument tout avait changé !
Après l'épisode du cimetière Harry s'était attendu à un bouleversement dans le monde magique, Voldemort était de retour bon sang !
Mais il n'y avait rien eu.
Pas d'annonce au journal télévisé Moldu, pas de hibou avec une lettre de Dumbledore ou du ministère, pas de visite surprise dans le quartier de Little Whinging. Rien. Et cela durait depuis que Harry était retourné chez son oncle et sa tante. Un silence étouffant planait sur la ville, comme si elle était coupée du reste du monde.
C'était du moins ce que le Survivant envisageait désormais de croire...
Ainsi, depuis presque deux mois, il s'ennuyait profondément. Son énorme cousin martyrisait les enfants du quartier avec sa bande et se faisait une réputation de gros dur alors que lui, il passait ses journées dans le parc du quartier, assis sur la seule balançoire que Dudley et sa bande n'avaient pas cassée. Parfois, il regardait le ciel vide de Little Whinging et plongeait dans ses pensées - en évitant toutefois de ruminer sur les événements du Tournoi des Trois Sorciers, ou essayait de s'imaginer dans une autre vie ; celle de Ron et de sa famille heureuse - et nombreuse, sous la tutelle d'une mère aimante et d'un père bienveillant, celle de Hermione, simple mais tranquille en compagnie de parents Moldus et respectables...
Des parents aimants, une maison où passer l'été et Noël, des lettres à envoyer lors de sa scolarité à Poudlard : voilà tout ce que Harry demandait. Mais ces simples choses lui étaient malheureusement refusées, il devait donc faire avec ce qu'il avait aujourd'hui.
C'est à dire un cousin particulièrement heureux - au contraire de Harry, qui, après avoir dit au revoir à sa bande, rentrait chez lui.
« Hey, Big D ! » lança le sorcier en direction de Dudley.
Celui-ci se retourna, croyant avoir affaire à un fan peut-être, mais fut vite déçu lorsqu'il vit son effroyable cousin Harry Potter, maigrichon et débraillé.
« Ce n'est que toi… » grogna-t-il en continuant son chemin.
Déçu par sa réaction - car il s'attendait à un peu d'action, le sorcier le rattrapa en quelques foulées et régla son pas sur Dudley.
« Depuis quand tu te fais appeler Big D ? » demanda-t-il, avec un sourire. « C'est sympa comme nom. »
Il n'eût malheureusement aucune réaction de son cousin et Harry se demanda s'il devait continuer son petit jeu. Il passa en revue ses piètres vacances dénuées de toute distraction et c'est sans hésitation qu'il lança :
« Mais pour moi, tu seras toujours ''Dudlynouchet'' ! »
« Ferme-la. » répondit le concerné.
Victoire...
« Ta bande sait que ta mère t'appelle Dudlynouchet ? » demanda distraitement le sorcier.
Seul le bruit de leurs pas sur le bitume uniforme de Little Whinging lui répondit.
« Je peux t'appeler Dudley-chéri, si tu veux. » rajouta-t-il.
« LA FERME ! » ordonna celui-ci tandis qu'il serrait ses poings presque aussi gros que le visage de Harry.
Celui-ci vit que son cousin faisait un effort considérable pour ne pas le frapper. Il continua tout de même :
« Tu t'en ai encore pris à un môme de dix ans ? Je sais que tu as tabassé le petit Mark Evans il y a deux jours. »
« Il l'avait cherché. » répliqua le ''boxeur''.
Car oui, Dudley faisait de la boxe, au plus grand dam du sorcier. Il était plus difficile en effet de s'échapper d'une bagarre avec son cousin si celui-ci l'étalait par terre après un seul coup.
« Ah... » lâcha Harry, ne sachant pas quoi dire d'autre.
« Ouais, il m'a énervé alors je l'ai cogné. » rajouta Dudley en frappant la paume de sa main avec son poing.
Un avertissement sans doute, mais cela n'arrêta pas le sorcier.
« Qu'est-ce qu'il t'a dit ? » demanda celui-ci avant de continuer. « Que tu avais l'air d'un cochon qui marche sur deux pattes ? Je comprends pourquoi ça t'as énervé, je n'aimerais pas qu'on me rappelle ma condition... »
Dudley tiqua et serra les dents, provoquant la satisfaction de son cousin. Qu'il était doux de partager sa frustration avec quelqu'un d'autre !
Même si c'était Dudley.
Puis, ils s'engagèrent dans une allée étroite et déserte afin de prendre un raccourci. Celle-ci, dépourvue de réverbères était si sombre que les deux adolescents ne parvenaient même pas à voir dix mètres devant eux et seul le bruit de leurs pas brisait le calme inquiétant de la petite ruelle.
« Si t'avais pas ce truc sur toi, tu ferais moins le malin. » lança soudainement Dudley.
« Quel truc ? » demanda Harry avec un sourire, même s'il se doutait de la nature du ''truc''.
« Ce bâton que tu caches tout le temps. »
« Ah, ça... » dit le sorcier en sortant sa baguette.
Son cousin parût intimidé mais se reprit bien vite.
« T'as pas le droit de t'en servir je le sais. » dit-il pour se rassurer. « Tu serais expulsé de ton école de dingues. »
Le sorcier lui fit un sourire mesquin.
« Ça tu n'en sais rien, ils ont peut-être changé le règlement entre temps... »
« Arrête de mentir ! » grogna son cousin, peu rassuré. « Tout ce que je sais c'est que t'auras jamais le courage de te battre contre moi sans ce bâton. »
« Oui, et toi tu n'auras jamais le courage de tabasser un gosse de dix ans sans ta bande derrière toi. » répliqua tranquillement Harry.
L'autre adolescent ne répondit pas tout de suite, il changea de tactique.
« Quand mon père apprendra que tu as sorti ce truc... »
« Ah tu vas demander à ton papa de te protéger ? Le gentil Dudlynouchet a peur de la baguette du méchant Harry ? » lança le sorcier d'un ton moqueur.
Son cousin se retint de le frapper.
« Tu fais moins le fier la nuit. » répliqua celui-ci en grognant.
Le brun se demanda ce que son imbécile de cousin avait encore inventé.
« Je te signale qu'il fait nuit-là. Tu sais, quand il n'y a plus de soleil... c'est comme ça que ça s'appelle. » dit-il comme s'il parlait à un gosse de trois ans.
Ce qui était peut-être le cas.
« Je sais ! » Gronda Dudley. « Moi je te parle de quand tu es dans ton lit. »
Aussitôt, Harry s'arrêta de marcher et son cousin fit de même. Il avait une expression triomphante sur le visage, ce qui eut le don d'agacer le sorcier.
« Qu'est-ce que tu veux dire ? Que j'ai peur de ma couette et de mon oreiller ? On ne s'appelle pas tous Dudley ! » répliqua-t-il aussitôt.
Mais son cousin ne releva pas l'insulte et continua :
« Je t'ai entendu la nuit dernière, et les autres nuits d'ailleurs. Tu pleurnichais dans ton sommeil ! »
Harry fronça les sourcils, piqué au vif.
« Comment ça ? » lança-t-il avec hargne.
Il savait évidemment de quoi parlait l'adolescent gras et dépourvu de matière grise qui lui servait de cousin : ses cauchemars. Ces temps-ci, il faisait pratiquement toujours le même et revoyait sans cesse le cimetière.
Son estomac se noua alors qu'il pensait au corps immobile du sorcier qui l'accompagnait.
« Ne tuez pas Cédric ! Ne tuez pas Cédric ! » lança Dudley d'un air apeuré. « C'est qui Cédric ? C'est ton petit copain ? »
« Ne raconte pas n'importe quoi. » répondit aussitôt Harry.
Il croyait pourtant avoir été discret mais Dudley l'avait entendu, à sa plus grande honte.
« Maman ! Au secours, il va me tuer ! Il a tué Cédric, au secours ! Bouh Bouh ! »
« Tais-toi. » ordonna le sorcier d'une voix affreusement calme.
En vérité, son cœur cognait dans sa poitrine et il tremblait de rage. Dudley, bien sûr, continua son petit jeu :
« Papa aide-moi j'ai peur ! Il va me tuer, au secours ! Il va-... »
Il fut interrompu lorsque Harry pointa soudainement sa baguette droit sur son torse.
« Ar-... Arrête, t'as pas le droit ! » dit-il en reculant contre le mur de la petite ruelle.
Mais le sorcier n'avait aucune intention de lui obéir. Il sentait monter en lui toute la frustration qu'il avait ressentie pendant ces vacances, toute la rage qu'il avait contenue en habitant chez les Dursley pendant quatorze ans. Il aurait tellement voulu lui jeter un sort qui lui clouerait le bec pour toujours... Ou mieux, qui le transformerait en porc jusqu'à la fin de sa vie !
« T'as rien entendu, compris ? » menaça alors froidement Harry.
Il se doutait cependant que son cousin ne se laisserait pas faire.
« Baisse ce truc ! » lui ordonna-t-il d'un ton féroce.
Harry secoua la tête, consterné par la stupidité de l'adolescent qui lui faisait face. Le même qui s'était servi de lui comme punching-ball, qui l'avait humilié durant toute son enfance, s'était moqué de ses parents et de lui-même, le même qui le répugnait tellement au point qu'il ne voulait même pas le toucher.
« J'ai dit, tu as compris ? » répéta-t-il en essayant d'être patient.
Malheureusement, son cousin était une cause perdue...
« Pointe-ça AILLEURS ! »
« TU AS COMPRIS ? »
« BAISSE CE TRUC ESPÈCE DE DÉGÉNÉRÉ ! »
« LA FERME ! »
« POINTE CETTE PUTAIN DE CHOSE AUTRE-PART QUE SUR MOI SINO-... »
Il fut interrompu lorsqu'un qu'un frisson parcouru son corps.
Une bise froide se leva, contrastant avec la journée brûlante qui venait de s'achever. La ruelle silencieuse fut tout à coup traversée par le murmure glacé du vent alors que les deux adolescents se séparaient, légèrement effrayés - et c'était un euphémisme pour Dudley. Au-dessus de leurs têtes, le ciel jusque-là dépourvu de nuage en fut soudainement remplit en quelques secondes à peine, cachant la seule source de lumière qu'était la lune, et les arbres présents au bout de la ruelle se mirent brusquement à trembler tandis qu'on entendait au loin des chiens japper de terreur.
Quelque chose était là, quelque part, et venait vers eux.
« Ou quelqu'un... » pensa Harry en renforçant sa poigne sur sa baguette.
Et soudain, le chaos se fit.
Les volets à moitié fermés des maisons se mirent à claquer de concert, les portails entrouverts à grincer sinistrement et les poubelles installées devant chaque propriété à se renverser avec fracas.
« Qu-... qu... qu'est-ce que tu fais ?! » s'écria Dudley, une expression de panique peinte sur le visage.
En temps normal, Harry aurait pu trouver ça drôle, mais tout ce qui lui venait à l'esprit était que ce n'était pas de sa faute. Il avait perdu son sang-froid mais il n'avait pas la puissance nécessaire pour provoquer un tel chaos, et encore moins inconsciemment !
« Je ne fais rien du tout ! » répondit-il d'une voix forte afin de couvrir tout le bruit.
Et soudain, comme c'était venu, le silence se fit.
Les chiens s'arrêtèrent immédiatement de japper, les portails à grincer et les volets à fracasser les fenêtres des maisons tandis que les quelques lumières venant des rues voisines s'éteignaient une par une. Les feuilles tremblantes des arbres se turent, les quelques grillons et oiseaux au loin cessèrent de chanter et un froid mordant s'abattit sur la ruelle plongée dans le noir le plus complet. Même les lumières des maisons, filtrant vers l'extérieur, s'étaient brusquement éteintes.
Ils étaient à présent plongés dans une obscurité tellement pénétrante qu'il leur était impossible de voir leurs mains devant leurs figures.
« Arrête ! » supplia Dudley.
« Tais-toi ! Ce n'est pas moi ! » siffla Harry en essayant de plaquer sa main sur le visage de son cousin.
Celui-ci se débattait comme un diable et hurlait de terreur :
« Je... Je ne vois plus rien ! PAPA ! MAMAN ! »
Encore, une fois, le sorcier aurait pu en rire, mais le moment était tout sauf propice à la plaisanterie.
« Tais-toi ! » répéta-t-il alors qu'il arriva enfin à faire taire son cousin en plaquant sa main contre sa bouche.
Harry avait beau essayer de discerner quelque chose dans cette obscurité effrayante, il n'y voyait rien, n'entendait rien. C'était comme si le temps s'était brusquement arrêté et qu'ils étaient retombés en hiver.
Et le pire, c'était que le brun reconnaissait cette sensation, il aurait pu la reconnaître entre mille.
« Mmuhmuh mmh ! » dit son cousin en tremblant de tout son corps.
Ils devaient fuir, et vite. Mais par où ? Il ne voyait rien !
Soudain, il sentit une présence, là, à quelques mètres d'eux, juste au bout de l'allée.
« Silence. » ordonna-t-il à son cousin dans un murmure.
Cependant, tant le calme était profond, il crut avoir crié.
Le sorcier sembla alors voir quelque chose briller, juste où la créature se tenait. Il cligna des yeux, les forçant à s'accommoder dans cette obscurité mordante qui les recouvrait, mais ne vit rien.
Et il avait beau croire le contraire il le savait, il n'avait pas rêvé : la chose se tenait là, devant eux, et il était sûr d'en sentir une deuxième à l'autre bout de la ruelle, rendant impossible toute tentative de fuite.
Harry se mit alors à réfléchir à toute vitesse. Il devait réagir, oui mais comment ? Devait-il lancer unLumosafin d'éclairer la ruelle et de voir ce qui se dressait devant eux ou directement un Patronus, afin de chasser les Détraqueurs ? Car il en était certain, c'était des Détraqueurs. Il savait que ces créatures avaient peur de la lumière, mais il ignorait ce qu'il se passerait quand il éclairerait la ruelle de sa baguette. Cependant, s'il lançait un Patronus, il devait viser juste.
Conscient que les créatures avançaient vers lui, il ne tarda pas à faire son choix et cria soudainement, se remémorant ses cours avec le professeur Lupin, puis le visages de ses parents et de ses amis :
« Spero Patronum ! »
Un immense cerf argenté jaillit alors de sa baguette et fonça en direction du premier Détraqueur. Puis, l'adolescent attendit de voir la créature chassée par son Patronus pour le diriger sur l'autre quand soudain, son cœur rata un battement.
Ce n'était pas des Détraqueurs qui se tenaient devant lui.
C'était des Mangemorts.
Le visage du sorcier se teinta aussitôt d'effroi. Que faisaient-ils ici ?! Était-ce Voldemort qui les avait envoyés ? Étaient-ils venus pour le tuer ? Mais comment était-ce possible ? Il était censé être en sécurité chez son oncle et sa tante ! Ou alors était-il trop loin de la maison pour que sa protection soit assurée ? Les Mangemorts avaient-ils trouvé un moyen de la contourner ?!
Aussitôt, il voulut lancer la première offensive mais fut interrompu lorsque son cousin le frappa brusquement sur la tête.
« Stupide Dudley... ! » pensa-t-il en reculant. Le choc le fit tomber par terre et il crut voir des petites lanternes danser devant ses yeux tandis que son cousin fuyait à l'aveuglette en direction d'un des Mangemorts. Harry se demanda alors comment il avait réussi à viser sa tête.
« Non, Dudley ! » cria-t-il en grimaçant sous la douleur.
Il eut sa réponse quand il remarqua que l'obscurité n'était plus si prononcée et eut le loisir d'observer ses adversaires tandis qu'il reprenait ses esprits, sa baguette toujours en main. Ils étaient deux, leurs longues capes noires dissimulaient toutes parcelles de leurs corps et un masque en forme de tête de mort recouvrait leurs visages.
« Stupefix ! » lança Harry en direction du premier qui, sous l'effet de surprise, n'eut pas le temps de parer le sort et s'écrasa quelques mètres plus loin.
Heureusement, Dudley avait pensé à se plaquer contre le mur.
L'adolescent se retourna ensuite et visa en direction de l'autre :
« Expelliarmus ! »
Malheureusement, son sort n'atteignit pas sa cible.
Harry n'en fut pas surpris, se releva malgré sa tête qui tournait légèrement et cria à Dudley de le fuir. Celui-ci était, heureusement, déjà en train de courir. Ils passèrent devant le mage noir stupefié avec hésitation, redoutant que l'homme ne se remette à bouger, mais continuèrent finalement.
Puis, alors que les deux adolescents étaient presque arrivés au bout de la ruelle, Harry reçu ce qu'il identifia comme un sortilège de magie noire sur son bras gauche. Il cria, vacilla, mais continua tout de même tandis que la sensation de brûlure se répandait sur son épaule et son bras dans une douleur atroce.
Son cousin se retourna pour voir s'il le suivait toujours, ce qui réconforta légèrement le Survivant. Sûrement parce qu'il savait qu'il n'avait aucune chance sans lui mais ce n'était pas grave.
« Continue de courir ! » lui cria alors le Survivant alors qu'ils sortaient enfin de l'allée étroite et gagnait une rue cette fois éclairée par des réverbères.
Ils étaient sauvés, les gens allaient les entendre, ils pourraient se cacher dans une maison... mais le sorcier réalisa soudain que les hommes de mains du Seigneur des Ténèbres n'avaient aucun scrupule à tuer des Moldus.
Ils coururent alors plus vite si c'était possible et dépassèrent quelques maisons qui restaient désespérément silencieuses et semblaient comme, inhabitées.
Soudain, Harry entendit un sort qu'il ne connaissait que trop bien et se retourna vite comme l'éclair afin de le voir et peut-être, de l'esquiver, mais le Mangemort était beaucoup trop proche : il reçut le sort de plein fouet.
« Endoloris ! »
Harry s'écroula en hurlant alors que la douleur se répandait dans chaque nerf, chaque muscle et chaque parcelle de sa peau. Il se tordit sur le bitume, piqué par un nombre infini d'aiguilles en fusion, aveuglé par cette douleur qu'il connaissait déjà mais qui semblait faire encore plus mal. Ou n'était-ce qu'une impression ?...
Il suffoqua, ses poumons semblant garder le peu d'air qu'ils contenaient et la souffrance était telle que lorsqu'elle s'évanouit enfin après ce qui sembla de longues minutes, Harry dut réfléchir quelques secondes afin de savoir ce qui lui était arrivé. Et, tandis que son corps était secoué de spasmes, il entendit les deux Mangemorts au-dessus de lui :
« Arrête. Le Seigneur des Ténèbres le veut en un seul morceau, tu lui as déjà brûlé le bras. »
La voix était froide, dure.
« Il a résisté. » répondit l'autre d'une voix sarcastique.
« Tu le diras au Seigneur des Ténèbres. » répliqua le mage noir avec hargne.
« Ça ne serait pas arrivé si tu ne t'étais pas fait désarmer par un gamin de quinze ans. »
« Tais-toi. » gronda le premier.
Et tandis qu'ils se disputaient, Harry reprit peu à peu ses esprits et le contrôle de son corps.
Il rouvrit les yeux et vit une forme floue qui s'éloignait en direction de la rue Privet Drive. « Dudley... » Songea-t-il en grimaçant. Il dut cependant l'avoir pensé tout haut car les Mangemorts cessèrent de se lancer des noms d'oiseaux et ricanèrent.
« Il t'a abandonné mon garçon, ce n'est pas très courageux de sa part... » lança le premier d'une voix moqueuse.
« Alors que tu l'as sauvé… » rajouta l'autre d'un air désolé.
Ça ne faisait rien, il avait l'habitude. Et ce n'était pas comme si son gros et gras cousin aurait pu faire quelque chose. Harry était soulagé qu'il ait pu s'enfuir.
« On devrait peut-être venger cette injustice. » proposa l'un.
« Je suis d'accord. » ricana l'autre.
Harry releva la tête avec effroi, réalisa qu'il avait fait tombé sa baguette et regarda son cousin qui courrait toujours avant que l'Impardonnable ne sorte de la bouche d'un des mages noirs.
« Avada Kedavra ! »
Le temps sembla alors, pour la deuxième fois, s'arrêter.
Dudley fut vite rattrapé par la lumière verte qui sortit de la baguette du Mangemort et, sans même savoir ce qui lui arrivait, s'écrasa sur le bitume et ne bougea plus.
« Un Moldu en moins. » entendit vaguement Harry.
Il ne pouvait pas y croire.
Ce n'était pas possible.
Son cousin ne venait pas juste à l'instant de se faire toucher par le sortilège de la mort, c'était impossible. Dudley s'était enfuit, il avait réussi à rentrer chez ses parents au 4 Privet Drive, ça ne pouvait pas être vrai. Il se remettrait à le narguer devant son oncle et sa tante dès le lendemain et à tabasser les gamins du quartier, c'était tout simplement impossible...
Et pourtant, son cousin était là, en plein milieu de la route, immobile.
Harry espérait qu'il allait se relever et se remettre à courir, que c'était une ruse visant à tromper les Mangemorts - même s'il doutait des capacités intellectuelles de son cousin, mais il ne se releva pas, ni ne bougea d'un pouce. Son visage se teinta alors d'effroi, ses yeux s'agrandirent et il sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine.
Dudley était mort, exactement comme Cédric avant lui. Tués par des hommes sans scrupule, fervents adorateurs de Lord Voldemort.
Morts juste devant lui, à cause de lui.
« CONNARDS ! » hurla alors le garçon d'une voix rauque tandis qu'il se relevait avec difficulté, sa baguette retrouvée.
Il devait sans doute avoir l'air pathétique dans ses habits trop grands pour lui, à moitié sonné par la mort de son cousin, le bras gauche calciné et la posture incertaine mais il s'en fichait. Son cœur battait furieusement dans sa poitrine, ses membres tremblaient, mais il devait se battre : Dudley ne méritait pas de mourir. Personne ne méritait de mourir.
Les deux Mangemorts ne firent cependant aucune remarque sur ce point, jusqu'à ce que le Survivant pointe sa baguette en leur direction, les dents serrées.
« Ne fais rien de stupide mon garçon… » menaça l'un.
L'autre tint sa langue mais leva tout de même sa baguette.
« Vous n'aviez... » commença faiblement le Survivant.
Les effets du Doloris étaient encore présents dans son corps. Il se força à déglutir malgré la boule dans sa gorge puis reprit avec toute la rage qu'il contenait en lui :
« VOUS N'AVIEZ PAS LE DROIT DE LE TUER ! »
Les deux mages noirs le regardèrent en silence comme s'ils avaient pitié de lui.
« C'était un Moldu, un déchet, en somme. Le monde se portera mieux sans lui. » cracha l'un d'eux.
« Qui êtes-vous pour en juger ainsi ?! » répliqua le jeune sorcier d'un ton haineux, désespéré.
Qu'allait-il advenir de lui ? Que diraient son oncle et sa tante en apprenant la mort de leur fils adoré ? La panique, ainsi que la rage et la peur qu'il ressentait depuis plusieurs secondes se joignit alors au tourbillon d'émotions qui l'habitait. Dudley était mort, Dudley avait été tué par des mages noirs. Ces simples phrases résonnaient au plus profond de son être, lui lacérant l'estomac et faisant furieusement trembler ses mains.
Puis, les Mangemorts se regardèrent comme s'ils pouvaient voir mutuellement leurs visages malgré leur masque et se présentèrent alors docilement devant les yeux ébahis du Survivant.
« Voici Avery. » dit le meurtrier de Dudley en désignant l'autre homme. « Je me nomme Nott mais je crois que nous nous sommes déjà rencontré… » rajouta-t-il en faisant disparaître son masque d'un coup de baguette gracieux.
Et en effet, le Survivant le reconnaissait. Il n'avait pas pu oublier son visage, exactement comme les autres Mangemorts que Lord Voldemort avait rassemblé lors de la nuit de sa résurrection. Et tous ces visages, il se doutait qu'il ne les oublierait pas. Ils étaient gravés à jamais dans son esprit, ainsi que celui de Cédric Diggory après s'être fait tué.
Puis, voyant que le garçon n'avait rien à leur répondre, le présumé Avery qui avait lui aussi enlevé son masque reprit la parole :
« Maintenant, si tu veux bien nous suivre sans faire d'histoire... »
Mais Harry retrouva immédiatement ses esprits lorsque les Mangemorts s'avancèrent vers lui.
« N'APPROCHEZ PAS ! » hurla-t-il en menaçant les deux hommes de sa baguette.
Ils s'arrêtèrent aussitôt.
Que voulaient-ils de lui ? Pourquoi étaient-ils ici si ce n'était pour le tuer ? Il était hors de question que l'adolescent suive les meurtriers de son cousin !
« Je ne vous suivrai pas… » dit-il d'un ton brusque, observant la réaction de ses adversaires.
Ceux-ci tiquèrent.
« Qui t'as dit que tu avais le choix, mon garçon ? » lança froidement Avery.
Cette familiarité fit bouillir de rage le Survivant.
« Ne m'appelez pas ''mon garçon'' ! » répliqua-t-il sur le même ton.
Les deux Mangemorts se turent.
Bien que la rue fût toujours aussi silencieuse, les trois personnes présentes arrivèrent à distinguer quelques bruits comme le ronronnement lointain d'une autoroute ainsi que les pleurs d'un nourrisson. Mais les maisons, faisant face à la rue restaient désespérément muettes, comme si tous leurs habitants avaient été ensorcelés... ou dormaient à poings fermés malgré les hurlements de l'adolescent, ce qui était peu probable.
« Par Merlin, ce gamin est plutôt inconscient. » lâcha finalement Nott.
Harry choisit de ne rien dire, et serra les poings, même si une réponse toute faite lui brûlait la langue.
« Tu vas nous suivre sans faire d'histoire. » enchaîna Avery en essayant de contenir sa colère.
« Sinon quoi ? » riposta férocement Harry.
Le Mangemort bouillonnait intérieurement. Malheureusement, Nott avait l'air d'être plus censé que son homologue.
« Qui est-ce qui disait toute à l'heure que je me suis fait avoir par un gamin de quinze ans ? » demanda-t-il narquoisement à Avery. « Il essaye de te mettre en colère afin que tu l'attaques et qu'il puisse, peut-être s'enfuir. Et jusque-là, son plan marche plutôt bien. »
Puis il s'adressa au Survivant d'une voix menaçante :
« Mais tu as oublié quelques détails. Tu vas nous suivre docilement, sinon nous tuerons une innocente... une certaine Mrs Figg, charmante Cracmolle… »
Aussitôt, l'adolescent pâlit plus qu'il ne l'était déjà. Le regard froid du Mangemort était sans appel, il disait sûrement la vérité. Ils avaient un otage, peut-être même plus ! Ce qui voulait dire qu'ils avaient un ou plusieurs complices. Harry se sentit soudainement stupide et ne pensa même pas à être étonné de la nature de Mrs Figg.
« Sans compter les Moldus » - il cracha sur le mot, « endormis par un sortilège de sommeil qu'il nous faudra tuer à leur réveil. » continua Nott. « Et peut-être, après toutes ces morts inutiles seras-tu décidé à nous suivre ? »
Avery, qui s'était calmé, enchaîna alors :
« Bien que cela ne nous dérangerais aucunement de les tuer, pense un peu aux familles de ces pauvres gens... Que se passera-t-il lorsqu'ils apprendront qu'ils ont été tués à cause de l'arrogance d'un certain Harry Potter ? »
Le Mangemort sut, en regardant le visage de l'intéressé se décomposer, qu'il avait visé juste.
« Et tes amis… » continua-t-il d'un air désolé. « Que diront-ils ? Ils seront déçus très certainement... leur ami est un tueur. »
Le Survivant paru alors réellement en proie à l'incertitude, ce qui encouragea le mage noir :
« D'abord tes parents, puis ton cousin et tout un tas de Moldus innocents... Sans oublier le jeune sorcier au cimetière. Quel était son nom déjà ? »
Avery s'arrêta afin de jeter un coup d'œil à Nott qui lui conseillait silencieusement de ne pas aller plus loin, puis il contempla l'expression du gamin qui semblait prêt à lui sauter au cou. C'était beaucoup trop facile et cela l'amusait beaucoup.
Harry avait commencé à trembler de rage lorsque le mage noir avait fait mention de ses parents et il bouillonna lorsqu'il comprit que le mage noir voulait parler de Cédric. Il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle tout ça car il le savait parfaitement. Il en était conscient chaque jour, à chaque heure et à chaque minute de sa misérable existence.
« Oui je m'en souviens, il s'appelait Cédr-... ? »
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le Survivant lui lançait un sort, aveuglé par la rage :
« DIFFINDO ! » cria-t-il en direction du Mangemort.
Malheureusement, celui para le sort avec une facilité alarmante.
Puis, tout se passa très vite : Avery riposta immédiatement avec un informulé que Harry reçut de plein fouet, ce qui le fit brusquement décoller du sol et retomber plus loin.
Son dos, sa tête et le reste de son corps s'écrasèrent violemment sur le bitume gris de la petite rue alors que le choc lui brouillait la vue et lui coupait la respiration. Malgré la douleur, aucun son ne sortit de sa bouche, son souffle étant bloqué dans son poitrine.
Il vit alors des taches de plus en plus grosses se former devant ses yeux et se mit à paniquer. « Non… » pensa-t-il avec effroi. « Il ne faut pas… »
Mais c'était trop tard.
La dernière chose qu'il distingua à travers ses paupières entrouvertes fut l'expression satisfaite de son agresseur et celle, consternée de l'autre homme tandis qu'il entendit vaguement l'un des Mangemorts réprimander l'autre.
Puis il sombra avec horreur dans l'inconscience.
Voilà, c'est tout pour ce premier chapitre.
J'attends vos réactions avec impatience et si vous avez remarqué des fautes, n'hésitez pas à me le dire !
A la semaine prochaine... :)
