A/N: Dans cette histoire, les nations affronteront leur pire ennemi... eux-mêmes ! Il n'existe pas un seul pays qui n'ai rien à se reprocher, et encore moins de n'avoir jamais eu de sang sur les mains. Oui. Même les micro nations comme Liechtenstein et Sealand, si si, je vous jure.

C'est pourquoi dans cette histoire, chaque nation hétalienne se verra confrontée à une sordide promenade à travers le temps; dans les épisodes les plus sombres, les plus douloureux et les plus honteux de leur Histoire. Sauront-ils y faire face ? Voudront-ils seulement y faire face ? Mais qui aurait pu échafauder un tel plan et dans quel but ?

Peut-être que chaque épreuve renferme un indice...

Mais quant à ces épreuves et leurs compétiteurs, c'est à VOUS, lecteurs, d'en décider. Donnez moi un nom, donnez moi une date, et découvrons ensemble petit à petit le secret derrière le mystère.


1rst round: America vs. U.S

"So ya think you're a hero ?"

Ce type était sorti de nulle part, comme tout droit sorti d'un cauchemar. Un de ces rarissimes cauchemars où on a l'impression que nos cinq sens fonctionnent normalement, un de ceux qui font tellement réalistes qu'on en oublierait le décor: parce que franchement, flotter dans le noir avec un miroir à pied devant soit et une sorte de jumeau maléfique au sourire grinçant qui en sort avec une batte de baseball à clous (-'Tain, c'est du sang là ?)...

... C'est quand même un peu gros, non ?

"Plus jamais." Se dit le jeune homme en continuant de fixer avec stupéfaction son étrange sosie.

Celui-ci était brun, le teint bronzé, une chemise blanche ouverte (à la Francis), des jeans délavés et troués aux genoux, une veste de motard noire avec des flammes et des tas de signes punk dessus, des Converse's sales et usées, et des lunettes de soleil noires cachant une inquiétante paire d'yeux rouges...

"C'est la dernière fois que je tente un truc comme avaler dix hamburgers au curry et au poisson -Merci Angleterre - après une soirée DVD d'horreur avec Tony."

A sa grande surprise, son double se mit à éclater de rire. Un rire moqueur, très différent du sien.

En fait ça sonnait même assez comme... un rire de méchant.

"Bingo, you got it !"

"You... Tu peux lire dans mes pensées !?"

"Et pourquoi j'pourrais pas ? J'suis toi, tu sais."

"Moi ?"

"Ouais. Mais tu peux m'app'ler U.S si ça t'fait plez'. Et c'est là que j'te repose ma question: est c'que tu crois que t'es un héros ?"

Surpris de la question un court instant, Amérique se ressaisit quasiment aussitôt, son assurance bien vite retrouvée.

"Hey ! Sure I am ! Tout le monde le sait ! Dude, si t'étais vraiment moi tu t'poserais même pas la question ! Hahahaha !"

U.S le regarda en silence, son sourire avait disparu et son regard s'était fait plus sombre encore tandis que le blond continuait.

"C'est moi le meilleur, le plus fort ! Le seul et unique America, le héros de la Terre ! Là où je passe, les méchants trépassent ! Ouais, c'est mon boulot ! Et y'a tellement à faire ! C'est difficile parfois mais le héros à toujours raison et finit toujours par vaincre ! Go, go, America ! Yes we caaan !"

Ça y est, il était lancé. Un monologue interminable et absurde où la jeune nation américaine débitait ânerie sur ânerie, proclamant sa soi-disant supériorité dans tous les domaines possibles et imaginables, sa force, son invincibilité et même jusqu'à sa modestie et sa grande (oserais-je le dire) miséricorde envers les autres peuples.

Du moins, jusqu'à ce que le fameux U.S en ait eu assez. Une aura étrange, terrifiante émanait de lui et grandissait au fur et à mesure que America ouvrait la bouche.

Et c'est en donnant un coup de batte retentissant au sol que Amérique, alerté par le bruit, interrompit sa tirade en regardant l'autre avec des yeux ronds, comme s'il venait tout juste de se rappeler de sa présence.

"Okay buddy, si c'est c'que tu penses..."

U.S s'était rapproché de Amérique sans même que ce dernier s'en soit aperçu, et il agrippait maintenant son épaule gauche de sa main libre. Mais avant que Amérique puisse protester de cette intrusion de son espace vital, U.S reprit la parole.

"... Then I gotta give you one hell of a wake up call."


Amérique commençait à sentir de drôles de courbatures dans tout son dos, et une certaine raideur dans ses jambes et sa nuque. Puis sa tête, qui paraissait soudain trop lourde. Si lourde que même bouger d'un milimètre en était douloureux.

Avec un grognement du fond de sa gorge, il plissa les yeux dans un effort de concentration pour accélérer son réveil, tout en se demandant comment il avait pu tomber de son lit.

Ce qu'il regretta, en ressentant d'autres sensations désagréables et... étranges.

En frissonnant, le jeune homme s'aperçut qu'il était trempé jusqu'aux os, que le sol était bien trop dur et tortueux pour appartenir à sa chambre, sans parler de l'orage qui grondait au-dessus de lui.

Il se redressa en sursaut, et ouvrant les yeux tout à fait, il réalisa qu'il se trouvait au milieu d'une clairière... non, un champ de bataille désert ou presque, jonché de corps gisants et d'armes dispersés aux quatre vents.

"Mais où je su-"

Il s'interrompit en apercevant deux silhouettes non loin de lui, à dix mètres à peine. Il pouvait les entendre maintenant.

Ravi de découvrir qu'il n'était pas seul dans cet endroit inconnu et qu'il pourrait enfin obtenir quelques informations, il s'élança avec enthousiasme à leur rencontre.

"Hey ! Sorry guys, can I ask..."

Amérique s'arrêta net, soudain. Les voix, les silhouettes bleue et rouges, leurs positions paraissaient soudain trop familières, renvoyant au jeune américain des émotions qu'il s'était efforcé d'enterrer au plus profond de lui des siècles durant.

"... As if I could ever be able to shoot you..."

Prostré au sol, abattu, défait et misérable dans sa tunique rouge, "Empire Britannique" sanglotait tout à fait, son dos courbé et tremblant par le froid et le chagrin.

Non. Pas ça. Tout mais pas ça.

"You used to be so big..."

Le surplombant de toute sa taille, lui-même, trois siècles plus jeune, contemplait le pitoyable spectacle qu'était la Grande-Bretagne anéantie, avec un regard empreint de chagrin, de pitié, et de déception.

"What the hell !?" S'écria le jeune homme, furieux.

Quelle était cette mauvaise plaisanterie ? Qui en était responsable ? Est ce que tout ça n'était qu'un simple cauchemar où avait-on crée spécialement pour lui son propre Truman Show ?

Qui osait s'amuser avec ses plus douloureux souvenirs ? Qui osait jouer avec ses émotions... ?

Qui osait se moquer ainsi de ses sentiments !?

En guise de réponse, un rire perçant et macabre s'éleva. Un rire sadique drapé de moquerie, de liesse et de la brume du champ de bataille.

Et cette fois Amérique en devina tout de suite la provenance.

"YOU ! Montre-toi, espèce de lâche ! Tu m'fais plus rire ! Je sais pas comment t'as fais ça mais j'te jure que si t'arrêtes pas tout de suite, je-..."

Tu feras quoi ?

"Je... Je..."

C'est bien ce que j'pensais. Ferme là crétin et regarde. Regarde ce que t'avais de plus proche d'un père chialer dans la boue comme un bébé à cause de toi.

"Arrête ça."

Your. Fucking. Fault. T'avais déjà tout, mais t'as voulu plus, toujours plus. Tellement que t'as laissé tomber ta seule famille pour tes rêves de grandeur.

"Ta gueule !"

Regarde le. Regarde toi. Après ose me dire que tu t'es senti un héros ce jour là !

"SHUT THE HELL UP !"

Et le plus marrant dans tout ça, tu sais c'que c'est? Ce qui fais que t'es là, super vénèr'...

C'est que tu savais qu'au fond, il appuierait pas sur la gâchette.

Un hurlement de rage d'Alfred se mêla à l'éclat de rire retentissant de son double, au même où le tonnerre s'était mis à gronder plus fort, les vents à tempêter, et les éclairs à déchirer le ciel noir.

Et pourtant, tout cela n'était encore qu'un hors-d'œuvre.


A suivre...


A/N rapide de pied de page: Évidemment, je donne le coup d'envoi moi-même avec Amérique pour deux raisons: d'une, parce qu'il fallait bien commencer par quelque chose et que ce scénario me démangeait; et de deux, pour montrer aussi et surtout que chaque nation peut être demandée plus d'une fois.

Exemple: "America et ses sentiments quant à son indépendance", check. Épisode suivant s'il vous plaît !

Mais ne vous souciez pas de l'ordre des évènements. Cette histoire est bel et bien un voyage dans le temps, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut suivre la frise chronologique à la lettre ! Je compte sur vous !

P.S: Je m'emporte peut-être en supposant que cette fic intéressera suffisamment le lecteur pour participer; peut-être qu'elle n'aura l'intérêt que de me rendre ridicule, mais je comprends bien que quand on expose ses ouvrages au public, c'est aussi accepter les critiques et les échecs. Aussi, je décide sans regret de me lancer dans ce projet. Je me souhaite bonne chance et me félicite que le ridicule ne tue pas sans quoi je serais morte avant même ma naissance !