Voici quelque chose que personne n'attendait, ou très peu de monde, en tous cas et j'espère que la surprise vous fera plaisir !

Ceci est la "suite" de Sympathy for the Devil. Ou plutôt, une collection d'OS qui viendront raconter des moments bien précis comme je le fais avec Les aventures de Dovah Khiin et Madara Uchiha. Comme vous pouvez l'imaginer, il n'y aura pas un chapitre par jour mais ça sera surtout en fonction de mon inspiration alors, s'il vous plait, ne demandez pas quand le prochain sortira !
J'ai cependant un plan bien précis pour ces OS et ils feront partie de quatre arcs bien distincts, même si certains sujets seront traités sur plusieurs d'entre eux, et, comme vous pouvez le voir (Si je ne l'oublie pas xD) le titre du premier arc est en titre de chapitre !

Pour rappeler un peu, au début, je voulais seulement entamer la suite sans parler plus en détails que ça des dix années écoulées entre les deux fictions. Mais finalement, on m'a convaincu que ça serait une bonne chose d'en parler plus en détails =)

Une dernière chose : Mon style a évolué et j'ai beaucoup écrit depuis la publication de Sympathy for the Devil. Je suis donc désolée si je ne retrouve pas mes marques directement, si les personnages sont un peu différents de la première fiction et si ma façon d'écrire a changé ! J'espère cependant que ça vous plaira quand même !

Comme d'habitude, les personnage ne m'appartiennent pas, à part Kagami et les OC que j'utilise et je mets un rating M, au cas où !

Bonne lecture :D


Deux mois. Ça faisait à présent deux mois que Madara et Kagami avaient libéré le Pays de la pluie et la jeune femme, en se réveillant, ce matin là, repensa à sa soeur pour la énième fois depuis ce moment là.

Et comme à chaque fois, elle se posait les mêmes questions. Comment allait-elle ? S'en sortait-elle ? Les conseillers du palais l'écoutaient ? Est-ce que Tetsu la protégeait comme il le devait ? Après tout, ils étaient tous les deux très jeunes, trop, peut être mais Kagami n'avait pas voulu rester pour les aider. Ou plutôt, Madara lui avait demandé de ne pas rester éloigné de ses obligations trop longtemps. Il avait dit que ça serait mal vu par le clan.

Alors, elle était rentrée avec lui, avec l'escouade qui avait libéré le château et Izuna les avait accueilli avec enthousiasme, mais tous deux savaient parfaitement que ça n'était que parce qu'Izuna détestait passer ses journées au bureau.

Elle devait être honnête, Kagami n'aimait pas ça non plus mais c'était une tâche qu'elle partageait avec Madara, à présent, vu que celui ci s'occupait actuellement de la réorganisation des escouades différentes. Izuna, quant à lui, avait une équipe à sa charge, composée de trois enfants entre sept et dix ans et il n'était pas rare de les voir tous les quatres, comploter dans le village.

Ainsi, Kagami passait beaucoup de temps au bureau mais son activité préférée était surtout d'aller réunir les mères de famille pour papoter en buvant du thé.

L'hiver était loin d'être terminé, à priori et le temps n'était pas clément aux missions alors Madara préférait éviter de sortir, jusqu'au printemps. Là, il pourrait sûrement prendre plusieurs petits contrats mais rien était moins sûr. L'armée était cependant au meilleur de sa forme et il était de plus en plus fier d'en être le chef.

Et ce matin là, alors qu'elle trainait au lit parce que, la veille, elle avait dû s'occuper d'une dispute entre voisins, Kagami se sentait un peu bizarre. Elle était fatiguée, nauséeuse, et elle craignait d'avoir attrapé une bonne grippe à cause du froid mais en sentant une main se poser sur sa hanche, elle ne manqua pas de rougir en se disant qu'au moins, elle aurait une bouillotte pour la réchauffer.

- Pourquoi tu es si loin de moi ? Demanda la voix douce de son mari, dans son dos.

Sans lui répondre, Kagami attrapa la main de Madara pour la tenir contre elle en se plaçant contre son torse et ferma les yeux.

- Restons au lit, proposa-t-elle. Je suis fatiguée.
- Pour qu'Izuna doive s'occuper du clan ?
- Pourquoi pas .. ?
- Ca me plait, ce que tu me dis là, murmura Madara en embrassant l'épaule de sa femme.

Un sourire aux lèvres, Kagami le laissa la placer sur le dos et accepta, sans réticence, un baiser très doux dont il avait le secret. Il posa ensuite la tête sur sa poitrine.

Depuis que la jeune femme avait avoué son amour à son mari, elle avait pris l'habitude de dormir nue avec lui, pour essayer de vaincre sa pudeur et Madara avait pris la nouvelle avec beaucoup d'enthousiasme, et ne se gênait jamais de le rappeler à sa femme. Il n'était d'ailleurs pas rare pour lui de profiter de la nudité de la jeune femme pour observer son corps avec envie, sans pour autant la toucher.

Et une chose qui le faisait souvent sourire était d'imaginer le corps que Kagami aurait dans cinq ou dix ans, s'il gagnerait en maturité, si elle allait avoir un peu plus de formes. Inconsciemment, il espérait que ça serait le cas, parce que pour l'instant, Kagami gardait le corps d'une adolescente mais s'il avait pu, il aurait prié pour ça !

Et là, contre le sein de sa femme, tandis qu'il écoutait son coeur battre, Madara se sentait bien. Il n'avait pas l'impression de devoir se cacher, ni de mal faire les choses et il se demandait si ce qu'ils avaient vécu au début n'était qu'un mauvais cauchemar.

Kagami se le demandait aussi, parfois. Comment Madara avait-il pu passer de l'enfoiré arrogant qui n'hésitait pas à lever la main sur elle au moindre regard de travers à ce jeune homme agréable, aimant et doux, c'était un mystère, pour elle. Mais au fond, elle se disait que ça avait peut être quelque chose à voir avec le fait qu'elle lui ait avoué son amour. Après tout, depuis ce jour là, au château, Madara avait été très attentionné. Et elle l'adorait un peu plus chaque jour.

Un frisson le prit, quand il sentit Kagami glisser la main dans ses cheveux en soupirant et Madara en fit de même, sur le ventre de sa femme.

- Tu sais ce que j'aimerais ? Demanda-t-elle. Qu'on aille se balader dans la neige, tous les deux.
- Ne voulais-tu pas rester au lit, il y a quelques minutes ?
- Si, mais dans l'après midi ..
- Mh.

La main du jeune homme descendit en direction des cuisses de sa femme, qui les serra en souriant, même si ça n'était que pour la forme mais ils furent interrompus par deux coups à la porte.

- Madara, appela Izuna derrière le panneau, on vient de recevoir un faucon urgent …
- Ca a intérêt d'être important, grogna Madara en se redressant.
- Ça vient des Senju.

Après un regard en biais vers sa femme, Madara lui donna un baiser tendre et se leva pour s'habiller, sachant que s'excuser n'aiderait pas Kagami à ne pas lui en vouloir. Sans un mot, elle s'emmitoufla sous leur couverture et regarda Madara sortir de la chambre, un air sérieux sur le visage mais, avant de refermer la porte, il laissa Aiji entrer dans la pièce.

Kagami prit plusieurs minutes à essayer de se rendormir, une main dans la fourrure de son loup qui avait posé la tête sur le lit, implorant mais c'était peine perdue. Malgré sa fatigue, elle n'arriverait jamais à refermer les yeux à cause des Senju. C'était la même chose à chaque fois que quelqu'un prononçait leur nom. Depuis qu'elle avait été faite prisonnière et torturée chez eux, Kagami en avait des sueurs froides.

D'un regard vers le loup, la jeune femme sourit légèrement et murmura, désolée :

- Aiji, tu sais que Madara refuse que tu montes, mh ?

Et il y avait une bonne raison à cela. En deux mois, le loup avait encore gagné plusieurs centimètres et approchait à présent de sa taille adulte. Son épaisse fourrure d'hiver tenait pourtant chaud mais Madara refusait de voir le loup prendre sa place auprès de sa femme, même quand il n'était pas là !

Après un nouveau regard en direction du loup, Kagami se redressa pour l'embrasser sur le haut de la tête, récoltant un lapement joyeux avant de se lever et s'habiller chaudement pour affronter la neige. Mais la fourrure que Madara lui avait dénichée, à accrocher autour de ses épaules était une aubaine, pour ça.

Sans prendre de petit déjeuner, parce qu'elle avait l'impression qu'elle allait le rendre sur place, Kagami sortit de la maison, accompagnée de son animal et se dirigea d'abord vers les terrains d'entrainements qui étaient malheureusement désertés avant de rejoindre le bureau de Madara qui l'accueillit d'un regard en biais avant d'échanger un coup d'oeil avec Izuna.

- Kaga, s'il te plait .. murmura-t-il.
- J'ai rien à faire, se plaignit-elle en soupirant.
- Hotaru va partir pour le village, accompagne la. Keibo sera là en protection.

La jeune femme acquiesça lentement, et s'approcha quand même pour donner un baiser à son mari, sous le regard amusé du cadet avant de sortir du bureau et rattraper Hotaru, entourée de deux shinobis, dont Keibo qui s'approchaient déjà des portes du village avec la charrette.

- Kagami ! Appela Hotaru en sursautant.
- Je viens avec vous, sourit la jeune femme, en enfilant ses gants.
- Madara-sama …
- A dit qu'il était d'accord.

L'intendante acquiesça avant de faire un petit signe de la tête à Keibo, qui, avec respect, dirigea la maitresse de clan vers la charrette pour ne pas qu'elle ait à marcher dans la neige et ils franchirent les portes.

Depuis la reprise du Pays de la Pluie, Keibo était en quelque sorte le garde du corps de la maitresse de clan, même s'il n'y avait rien d'officiel. Mais puisque Tetsu était resté au château, Madara ou Izuna allaient devoir nommer quelqu'un à cette place et l'ancien garde était le premier désigné pour ça. Mais Izuna avait une toute autre idée et souhaitait mettre une jeune shinobi à cette place, malgré les réticences de Madara. Lui ne pensait pas que la gamine soit assez forte pour occuper cette position.

- Kagami-hime, appela Keibo en souriant, comment allez-vous .. ?
- Je suis un peu fatiguée, affirma Kagami en soupirant. Mais ça va.
- C'est la première fois que vous retournez à Ratan, n'est ce pas .. ? Depuis que ..
- Que j'y ait été achetée, tu veux dire ? Oui, acquiesça-t-il en le voyant hocher la tête. Mais je ne crois pas que ça me dérange. Je n'y ai pas passé beaucoup de temps.
- Ça n'est pas ce dont je voulais parler, murmura Keibo. Mais vous êtes maitresse de clan, à présent, et les gens le savent.
- Et .. ?
- Leur sécurité dépend du clan, de Madara-sama, mais aussi de vous.

Pensive, Kagami acquiesça mais elle ne savait pas ce que Keibo essayait de lui dire. Madara ne lui avait jamais donné d'instructions sur la façon de se comporter, à l'extérieur du village pour la simple et bonne raison qu'il n'aimait pas qu'elle en sorte sans lui, et il s'était toujours contenté de lui tenir compagnie. Jamais ils n'avaient visité d'autre village ni rencontré d'autres personnes. Plusieurs fois, pourtant, il lui avait indiqué qu'elle serait un jour amenée à faire bonne figure pour le clan devant des étrangers mais ils n'en avaient jamais eu l'occasion.

Devait-elle être nerveuse ? Si Madara ne l'avait pas estimée à la hauteur de cette rencontre, il ne l'aurait pas laissée partir, et ne lui aurait sûrement pas conseillé d'accompagner Hotaru, il en était certain mais peut être ses problèmes avec les Senju avaient été trop importants pour qu'il puisse pleinement y réfléchir ? Ou comptait-il sur Hotaru pour aider Kagami ?

Le coeur lourd mais sachant que faire de son mieux était la seule solution, Kagami prit son mal en patience, le temps qu'ils arrivent au village et elle n'avait aucun souvenir que ça avait été si long. Et en arrivant, pour ne pas ressembler à une princesse dans son carrosse, elle descendit de la charrette et se plaça près de Keibo qui lui adressa un sourire se voulant rassurant. D'un sifflement aiguë, elle rappela Aiji à ses côtés et ils entrèrent dans le village.

Kagami n'avait aucun souvenir de cet endroit. Elle avait beau chercher dans sa mémoire, la seule chose qui lui revenait était le visage d'Hotaru, quand elle l'avait achetée et la terreur qu'elle avait ressentie à l'idée d'être séparée de sa soeur. Le décor, elle ne faisait que le découvrir, sur le moment et même si elle gardait une impression de saleté et de noirceur, le village était beaucoup plus agréable que ça.

Peut être était-ce la neige qui rendait l'endroit particulièrement beau, ou les dizaines de lampions accrochés sous au dessous de chaque toile tendue pour protéger les étales du marché mais Kagami avait l'impression d'être au château, quand ils fêtaient son anniversaire.

- C'est une tradition, ici, infirma Hotaru, de faire la fête pour demander aux dieux de leur accorder un printemps chaud et sec.
- Et ça fonctionne .. ? demanda Kagami, perplexe.
- Parfois !

Avec un sourire gêné, Kagami hocha lentement la tête et Hotaru se plaça à côté d'elle en disant, amusée :

- Vos lèvres sont bleues, Kagami. Peut être devrions-nous commencer par un saké bien chaud .. ?
- Avec plaisir !

En habituée, l'intendante mena sa maitresse de clan ainsi que les deux shinobis vers une auberge qu'elle connaissait bien, laissant la charrette devant. Personne n'oserait voler aux Uchiha, de toutes façons.

Sans attendre, ils prirent place à la table la plus proche de la cheminée et Kagami se baissa vers Aiji pour le débarrasser de la neige qu'il avait sur le dos en lui murmurant qu'il trichait d'avoir une fourrure aussi épaisse.

Le saké leur fut servit et la maitresse de clan s'en servit rapidement une coupelle, oubliant la politesse afin de se réchauffer au mieux. Rester assise pendant le voyage lui avait donné froid et au retour, elle allait courir pour se réchauffer, s'il le fallait.

D'un regard circulaire, elle observa ensuite la salle et remarqua plusieurs regards en leur direction.

- On nous regarde, affirma-t-elle en détournant les yeux.
- Vous êtes maitresse de clan, Kagami, c'est normal, répondit Hotaru. Redressez vous et souriez.

La jeune femme s'exécuta en se raclant la gorge, gênée et continua de boire jusqu'à sentir sa tête lui tourner légèrement. Elle n'était plus habituée à l'alcool, vu que Madara ne buvait plus une goutte et qu'Izuna ne préférait pas le tenter mais elle n'avait pas souvenir d'un jour, s'être sentie pompette aussi rapidement. Ou bien était-ce parce qu'elle n'avait pas mangé, avant de partir .. ?

Elle aurait voulu se resservir, mais d'un regard, Hotaru lui indiqua que c'était bien assez comme ça alors Kagami hocha lentement la tête, avant de poser une main sur celle d'Aiji pour le caresser avec douceur tandis qu'il l'avait posée sur sa cuisse.

- Allons-y, murmura Hotaru en souriant. Nous avons beaucoup de choses à acheter.

Sans un mot, Kagami se leva, tentant d'ignorer ses jambes cotonneuses et tandis qu'Hotaru allait payer leurs consommations, la jeune femme sortit de l'auberge pour se retrouver face à face à une petite foule qui, à priori, les avait observés par les fenêtres de l'auberge. Protecteur, Aiji se mit en position de défense devant sa maitresse, en montrant les dents mais Kagami le rappela à l'ordre d'un sifflement et le fit s'asseoir d'un petit signe de la main tandis qu'une femme s'approchait lentement.

- Kagami-hime, c'est un honneur de vous avoir ici … dit-elle en baissant la tête.

Heureusement pour Kagami, Hotaru sortit de l'auberge à cet instant et sourit à la jeune maitresse de clan en disant :

- Kagami, je vous présente Akira, la femme du dirigeant du village et l'arrière petite fille du tailleur qui a produit votre kimono de mariage.
- C'est un plaisir, sourit Kagami en tendant la main.

Cependant, elle ne s'attendait pas à ce que la femme s'agenouille devant elle, tenant ses doigts dans ses mains gantées et la tête basse.

- Relevez-vous, je vous en prie.

Surprise, Akira s'exécuta lentement et Kagami lui sourit en disant :

- Le kimono était magnifique.
- J-j'en ai d'autres, de la collection de mon père, si ça vous intéresse. J-je peux vous en faire un bon prix.

Excitée à l'idée de voir des nouveaux kimonos aussi luxueux, Kagami jeta un regard vers Hotaru qui indiqua à Keibo de la suivre et la maitresse de clan se laissa mener dans le village par la petite troupe de femmes.

- Excusez mon ignorance, Akira-san, mais qui sont ces femmes .. ? demanda Kagami.
- Elles travaillent à l'atelier et souhaitaient vous apercevoir au moins une fois.

Kagami acquiesça, gênée qu'on lui porte autant d'intérêt et Akira la fit entrer dans une petite boutique sans particularité. Mais, derrière un rideau, elle avait pu voir plusieurs étagères comportant des dizaines de boites en carton comme celles qui étaient déjà présentes dans son armoire.

D'un geste, Akira envoya une des ouvrières aller chercher dans les boites et sourit à Kagami en lui tendant un parchemin de grande taille.

- Hotaru-sama nous a donné ce parchemin après votre mariage, dit-elle.

Curieuse, la jeune femme le déroula en rougit en voyant une peinture la représentant dans son kimono. C'était assez artistique et stylisé mais c'était très beau. Et elle n'aurait jamais imaginé pouvoir paraître si belle que ça.

- C'est magnifique, sourit Kagami.
- Nous attendons le cadre que nous avons commandé pour pouvoir l'accrocher ici.
- J'en serais honorée.

Un sourire sincère étira les lèvres de la femme, qui semblait voir ça comme la plus belle nouvelle qu'elle avait eue depuis des années et la femme qui s'était éclipsée les rejoignit avec une boite dans les bras. Sans un mot, Akira la fit la poser sur la petite table non loin et en sortit un kimono d'hiver d'une grande qualité. La soie était doublée d'une épaisse couche de coton, pour protéger son porteur du froid, et il était assez coloré malgré tout, et accompagné d'une étole de fourrure qui protégerait ses épaules, son cou et sa nuque.

Voyant que la pièce plaisait à la maitresse de clan, Akira le tendit à une des femmes pour qu'elle aille aider Kagami à s'habiller et Kagami se laissa faire, gênée qu'on s'occupe d'elle de cette façon. Ça faisait quelques temps maintenant qu'elle s'entrainait à nouer son obi seule, sous la demande de Madara mais c'était une galère comme elle n'en avait jamais connue. Ume, la jeune fille qui s'occupait de la maison de Madara, n'était pas très douée pour ça et c'était pour cette raison qu'elle mettait de moins en moins de kimonos.

Quand elle réapparut devant Akira, celle ci la complimenta un long moment avant que Kagami pose la question délicate. Combien coutait ce vêtement ? Mais le prix n'était pas si exorbitant que ça et la jeune femme n'eut besoin que d'un regard pour que Keibo produise un clone pour aller à la recherche d'Hotaru.

Kagami eut ensuite droit à un défilé de kimonos, plus beaux les uns que les autres et elle savait qu'elle ne pourrait pas tous les acheter sans ruiner le clan mais que dirait Madara s'il la voyait dans de telles tenues ? Il adorait la voir en kimono, ça n'était pas un secret mais elle ne pouvait pas lui demander de lui en acheter autant. Et ça l'attristait. Un peu.

Hotaru fit son apparition au bout de quelques minutes et indiqua à Kagami qu'elle pouvait en choisir deux, par rapport à l'or qu'elle avait emporté pour le ravitaillement. Et c'était bien suffisant pour la jeune maitresse de clan, qui en désigna un noir, brodé de fleurs de cerisier qui serait parfait pour la floraison des cerisiers, même s'il n'y en avait qu'un au village et peut être Madara accepterait-il de l'accompagner .. ? Bon, peut être pas, mais ça ne coutait rien de demander !

Le second, qu'elle choisit, était un kimono d'hiver mais pas celui qu'elle portait, vu qu'il était peut être un peu trop coloré pour son rang. Mais celui qu'elle désigna était foncé, et très formel, et elle pourrait le porter quand ils recevraient des émissaires de clans ou de seigneurs alentours.

Après s'être changée, et avoir longuement remercié Akira de l'avoir fait essayer un kimono aussi beau, Kagami sortit de la petite boutique tandis que Keibo rangeait, à l'abri, les boites dans la charrette et Hotaru reprit ses achats en commençait par le poissonnier.

C'était ennuyant, pour Kagami, de suivre Hotaru, pour la simple et bonne raison qu'elle ne faisait que négocier les prix, les quantités, prévoyant ses prochaines visites avec les marchands mais après avoir prévenu l'intendante, Kagami fit signe à Keibo de la suivre pour s'aventurer seule dans le village.

- Kagami-hime, murmura Keibo près d'elle, vous êtes vraiment pâle.
- Peut-on aller sur le port ? Demanda-t-elle en ignorant sa remarque.
- Bien sûr.

Sans un mot, le shinobi la mena jusqu'au port, où plusieurs bateaux marchands étaient amarrés et les marins en déchargeaient leur contenu et, en regardant l'océan, la jeune femme prit place sur un banc en pierre tandis que Keibo restait debout près d'elle.

La nausée la reprenait, et cette fois, elle en était certaine, c'était à cause de l'alcool.

En passant une main dans ses cheveux, Kagami tenta de se reprendre mais elle dut s'agenouiller au bord du quai pour vomir ce qu'elle avait ingurgité un peu plus tôt et Keibo manqua de lui sauter dessus tellement il était inquiet. Pensant d'abord qu'elle avait été empoisonnée à l'auberge, il l'aida à se redresser et lui tendit un mouchoir pour qu'elle puisse essuyer sa bouche.

- Kagami-hime ! S'exclama-t-il.
- C-ca va .. ça fait .. quelques jours que je suis bizarre ..
- Vous devriez aller voir les médics .. Il ne faut pas que vous tombiez malade ..
- Je pense que c'est trop tard pour ça, sourit-elle.

Keibo eut un léger sourire devant la pointe d'humour de la jeune femme et, en lui tendant une main, il l'aida à se remettre sur ses pieds tandis qu'elle se raclait la gorge, gênée d'avoir tellement bu que ça. Jamais elle n'avait vomi de cette façon et elle devait être vraiment mal pour que ça arrive !

Avant de retourner auprès d'Hotaru, Keibo l'entraina vers un des puits pour qu'elle puisse boire une gorgée d'eau et se désaltérer jusqu'à ce qu'ils rejoignirent l'autre partie du convoi mais Kagami insista pour continuer à marcher, en disant que ça la garderait au chaud.

Après de nouveaux achats, Hotaru annonça qu'ils avaient tout ce dont ils avaient besoin et ils prirent la route de retour au village.

Malgré qu'elle soit malade, Kagami était satisfaite de cette sortie. Elle avait rencontré des gens très gentils, et ça lui avait fait changer d'air. Et puis, la peinture qu'Akira lui avait montrée était magnifique et elle aurait apprécié en avoir une la représentant avec Madara le jour de leur mariage, même si, à l'époque, ça n'avait pas été le jour le plus beau de sa vie.

En arrivant au village, alors qu'elle pensait pouvoir y échapper, Keibo croisa le regard de Kagami avait de murmurer à Hotaru ce qui s'était passé et l'intendante elle même s'assura que la jeune femme allait à l'infirmerie avant de toquer à la porte de Madara, pour faire son rapport.

- Entre, Hotaru, appela Madara.

L'intendante s'exécuta et s'inclina devant son chef de clan, ainsi que son frère avant de déboutonner son col, profitant de la chaleur émise par le poêle présent dans la pièce.

- Tout s'est bien passé ? Demanda Madara.
- Parfaitement. Kagami-sama a été très bien avec les habitants. Mais ..
- Mais .. ? questionna-t-il en relevant la tête.
- Mais à priori, Kagami-sama est malade. Elle est actuellement avec les médics.

Immédiatement, le regard de Madara se posa sur la porte de son bureau, tandis qu'il se demandait ce qu'elle pouvait bien avoir mais il avait effectivement remarqué que ça faisait plusieurs jours qu'elle était un peu palote.

Hotaru lui fit ensuite un rapport rapide de l'état du village, indiquant à Madara qu'il y aurait peut être du retard dans les récoltes pour le village, étant donné que l'hiver semblait s'éterniser sur la région. Elle lui indiqua aussi que Kagami s'était acheté deux nouveaux kimonos, mais qu'elle ne les avait pas ruinés et Madara prit la nouvelle avec un léger sourire.

Voir sa femme en kimono lui manquait.

En entendant toquer à la porte, trois têtes se tournèrent en sa direction et Kagami entra, plus pâle que quelques minutes plus tôt, et l'air clairement mal. Inquiet, Madara se redressa sur son fauteuil mais Kagami lui adressa un léger sourire pour lui indiquer que ça n'allait pas si mal que ça.

- Hotaru, reprit alors Izuna, réunis les généraux, nous allons faire une réunion rapide.
- Bien, Izuna-sama.

Après s'être inclinée, Hotaru sortit de la pièce et Kagami alla s'asseoir près de son mari qui lui prit la main en l'interrogeant du regard. Mais au moment où elle allait ouvrir la bouche, on toqua à la porte et les généraux arrivèrent, au compte goutte.

Il fallut plusieurs minutes pour qu'ils soient tous présents mais quand la porte fut définitivement refermée, Madara se leva en désignant le parchemin devant lui.

- Nous venons de recevoir un message provenant des Senju, informa-t-il. Un groupe de rebelles du Nord marchent en notre direction et nous allons devoir les repousser.
- « Nous » ? intervint un des hommes. Nous allons nous allier avec les Senju ?
- Nous n'avons pas le choix, murmura Madara. D'après les éclaireurs, ils sont très bien informés et très organisés. Nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser saccager la région.
- Madara .. Appela Kagami en fronçant les sourcils. Qui te dit que ça n'est pas un nouveau piège .. ? Pour .. m'atteindre .. ? Ou .. ?
- Hashirama laissera une personne de confiance ici, au village Uchiha pendant que nous combattrons et Izuna restera aussi. Au moindre soupçon, Izuna tuera cette personne et les civils seront envoyés dans les souterrains.

Kagami hocha la tête, en comprenant quel serait son rôle dans cette bataille et Madara expliqua ensuite les détails sur la bataille qui se déroulerait, l'endroit où ils prévoyaient qu'elle arrive en indiquant aussi qu'ils partiraient dans la semaine pour intercepter les rebelles à bonne distance du village.

En rappelant qu'ils ne s'associaient que pour un intérêt commun, Madara renvoya ses généraux à ce qu'ils étaient en train de faire et tourna la tête vers Kagami qui se tenait le ventre en évitant son regard. Cette association avec les Senju ne lui plaisait pas du tout.

- Kagami, souffla-t-il en caressant ses cheveux. Vas te coucher, si ça ne va pas ..
- J'aimerais te parler, affirma la jeune femme. Seule à seul, ajouta-t-elle à l'attention d'Izuna.

Celui ci leur adressa un sourire en pensant qu'ils avaient peut être des choses à rattraper de leur matinée, vu qu'il les avait dérangé et quitta le bureau sans un mot tandis que Kagami se mettait sur ses pieds pour chercher ses mots, sous le regard soucieux de son mari.

Mais, annoncer ça directement et sans détour était peut être la meilleure chose à faire alors, en se tournant vers lui, et appuyé des mains sur le bureau, Kagami releva les yeux vers son mari.

- Madara … Je suis enceinte.