Bonsoir tout le monde,

En parcourant mes écrits, j'ai retrouvé cette fiction perdue. Je ne publie habituellement pas mes univers alternatifs mais en la relisant, je me suis dis qu'elle n'était pas trop tordue et qu'elle méritait d'être publiée. Alors, voilà, je vous la livre en espérant que vous prendrez plaisir à la lire ;)

Pour la petite info, tous les personnages d'Avengers n'y figurent pas. En revanche, Steve, Natasha, Bruce, Clint et Fury s'y trouvent. Et j'envisage d'y inclure Tony dans la réécriture de certaines scènes.

Je vous souhaite une bonne lecture,


La prison haute sécurité pour femmes de l'état du Texas se dessina peu à peu au travers du large paysage désertique qui s'étalait depuis plus de dix huit kilomètres désormais. Pourtant habitué au terrain aride, l'ex militaire, Steve Rogers, ne put que siffler d'admiration devant l'impressionnante structure qui contrastait avec le vide aux alentours.

Au cours de sa carrière, il avait visité plusieurs prisons militaires mais aucune n'égalait celle dont il se rapprochait dangereusement. Autant au niveau de la grandeur, qu'au niveau des systèmes de sécurité mis en place. D'après plusieurs rumeurs, Camp Hima faisait office de nouvelle Alcatraz. Et extérieurement, il ne pouvait que le croire.

Passant le contrôle d'entrée sans difficulté, Steve alla se garer sur le parking des visiteurs avant de prendre quelques minutes pour souffler. Bien qu'il ne l'ait pas réellement voulu, une nouvelle vie pouvait enfin s'offrir à lui. Il devait définitivement prendre cette opportunité comme une chance et non comme une punition, malgré ce que son subconscient lui hurlait.

Il descendit de sa voiture, une certaine appréhension au creux du ventre alors qu'il se dirigeait doucement vers l'entrée des bâtiments.

« Capitaine Rogers ? » Interrogea un homme en costume noir, le bras tendu dans sa direction. « Je vous attendais pour 13h et il est 14h20. Vous êtes en retard, » lui fit-il remarquer.

Grand, charismatique, les traits relativement durs et le visage froid, Steve sut immédiatement qu'il avait à faire au directeur de la prison, Tom Pelling.

« Je me suis perdu, » expliqua-t-il simplement en lui serrant la main. « Désolé. »

« Ce n'est rien, » lâcha-t-il son étreinte pour se diriger aussitôt vers un imposant bâtiment, obligeant Rogers à accélérer le pas pour rester sur ses talons. « Mais ici, la ponctualité est primordiale pour le bon fonctionnement des rondes. Nos relèves se font à des horaires différents chaque jour mais elles sont toujours effectuées à l'heure exacte. »

Passant un badge dans un boitier métallique, il se tourna vers l'ex militaire en attendant que quelqu'un de l'intérieur approuve sa demande d'entrée.

« Une minute de retard peut compromettre la sécurité de tous. Je suis très à cheval sur ce point. »

« Je comprends Directeur. Ça ne se reproduira plus, » assura-t-il.

Et c'était vrai. De toute sa carrière, il n'avait jamais été en retard. Aujourd'hui était une exception dont il se serait bien passé.

« Je vous fais confiance là-dessus, » l'invita-t-il à pénétrer dans les locaux à l'ouverture de la porte blindée. « Vos états de services sont impressionnants et si vous êtes amené à travailler pour nous, je n'en attendrai pas moins de votre part. »

Marchant d'un pas actif, le directeur de la prison ne lui laissa pas le temps de répondre, s'arrêtant subbitement devant la porte de son bureau. S'emparant d'une clé à l'intérieur de sa veste, il l'ouvrit avant de la refermer derrière leur passage.

« Asseyez-vous, je vous en prie, » lui désigna-t-il la chaise en face de son bureau.

Prenant place lui aussi, l'homme en costume croisa ses mains sur le bureau tout en dévisageant l'ex militaire qui lui faisait face.

« Tout d'abord, sachez que pour des questions de sécurité, ce n'est pas dans mes habitudes d'accepter des militaires réformés au sein de mon équipe. Vous imaginez bien que si une de nos détenues en avait après un gardien parce qu'il avait combattu contre son pays, cela ne pourrait que mal finir. Cependant, au vu de votre dossier, et des raisons qui vous ont poussé à postuler, j'ai accepté de vous donner une chance. »

Il hocha la tête d'un mouvement reconnaissant.

« Et je vous en remercie, Monsieur. »

« Vous connaissez un peu Hima ou pas du tout ? » Interrogea-t-il tout en cherchant les formulaires de confidentialité dans le tiroir de son bureau.

« Uniquement ce qu'en dise les médias, » confia le blond calmement. « Qu'elle est inviolable, isolée, et réputée pour avoir un règlement particulièrement sévère ainsi qu'une politique de punitions pas très… légales. »

Pelling hocha la tête, visiblement peu troublé par une telle accusation.

« Vous en savez donc l'essentiel, » reconnu-t-il. « Mais pour pousser un peu plus loin, Hima a une capacité de 8000 détenues et nous en avons actuellement 7956. Toutes plus dangereuses les unes que les autres. Elle est répartie en quatre catégories, » lui désigna-t-il le plan, accroché au mur derrière lui d'un signe de main furtif. « L'aile A regroupe les condamnées à mort. L'aile B, toutes celles en attente de jugement. L'aile C, les cas psychiatriques et l'aile D regroupe celles ayant écopées d'une peine maximale de prison. Et nous avons également un quartier supermax pour les détenues en très haute sécurité. Autant vous dire qu'elles n'ont toutes plus rien à perdre et que si nous relâchons notre vigilance et nos méthodes, nous coulerons. Mais je reviendrai sur ce sujet plus tard, » lui tendit-il les papiers de son contrat. « Comme vous pouvez le lire, je vous ai affecté à l'aile C. Deux gardes sont en arrêt et il me faut du personnel supplémentaire dans ce secteur en urgence. Vous pouv… »

« L'aile psychiatrique ? » L'interrompit Steve, dubitatif. « Je pensais que vous recherchiez quelqu'un pour la sécurité extérieure ? »

C'était, tout du moins, ce qu'il avait lu sur l'annonce du site fédéral qu'un ancien commandant lui avait envoyé quand il recherchait un nouveau boulot. Résigné, il avait postulé sans vraiment y croire avant de recevoir une proposition d'entretien d'embauche.

« En effet, » confirma le directeur. « Simplement, nos employés ont la priorité. Si une place se libère dans un secteur, ils ont le droit de demander une réaffectation. C'est ce qui s'est passé après que je vous ai contacté. Maintenant, si cela ne correspond pas à vos attentes, libre à vous de partir. Je ne vous en voudrai pas. »

Il secoua poliment de la tête.

« Ce n'est pas ça, » expliqua-t-il. « C'est juste… Je n'ai aucune qualification pour travailler avec des personnes… »

Il se stoppa, ne sachant pas comment qualifier ces femmes.

« Cinglées ? » L'aida le directeur.

« Perturbées mentalement, » préféra-t-il le terme.

Bien qu'ils ne les connaissent pas encore, Steve ne pouvait se résoudre à les dénigrer gratuitement. Ce n'était d'ailleurs pas dans sa mentalité. Le service militaire lui avait appris le respect des personnes, et c'était une valeur qu'il souhaitait grandement conserver.

« Vous savez, elles sont toutes plus ou moins perturbées mentalement, » indiqua Pelling. « Dans leur tête, elles n'ont pas vraiment commis de crimes graves. Elles ne comprennent pas forcément leur venue ici ou alors elles s'en veulent de ne pas avoir été plus vigilantes. C'est ce qui les rend dangereuses et imprévisibles. Pour le secteur C, c'est encore différend puisque la plupart nie le crime ou n'a pas conscience de leurs actes. Elles se sont enfermées dans leur monde et il est difficile de les ramener à la réalité. »

Les premiers mots qui vinrent à l'esprit de Steve furent folie meurtrière. Néanmoins, il les garda pour lui, ne trouvant pas d'intérêt à le dire à haute voix.

« Et en quoi consistera le travail exactement ? » Demanda-t-il en jetant un rapide coup d'œil aux documents.

« Votre boulot consistera avant tout à faire régner l'ordre, à éviter les émeutes et à veiller à la sécurité de vos collègues. Plus particulièrement des médecins et des psychiatres lorsqu'ils seront proches d'une détenue, » signala-t-il. « Tout ce qui touche aux traitements est géré par nos équipes médicales. Vous n'aurez pas à vous en occuper. »

Feuilletant un peu plus en détail les termes du contrat, il acquiesça avant de reporter son attention sur les explications du directeur.

« Par ailleurs, » poursuivit ce dernier. « Le règlement interdit le tutoiement entre le personnel de la prison et les détenues. Respectez cette règle si vous ne voulez pas vous faire dépasser. »

Le blond approuva gravement, y étant déjà parfaitement habitué grâce à l'armée.

« Voici trois patientes dont vous devez vous méfiez en priorité, » lui fournit-il trois autres feuilles. « Même si évidemment, je vous recommande d'être toujours vigilant avec n'importe quelle détenue, ces trois femmes sont celles qui sont le plus amènent à vous piéger et à vous tuer. Si vous voulez un conseil, retenez le plus vite possible les visages ainsi que les noms, cela vous aidera. Et ne créez pas de liens affectifs. Cela ne ferait que compliquer votre travail. Compris ? »

« Ces femmes se trouvent dans l'aile C ? » Demanda-t-il pour avoir une idée de ce qui l'attendait.

Le directeur secoua négativement la tête.

« Hunt et Romanoff s'y trouvent. Mais Odes a été transférée dans l'aile D. Elle ne devrait pas vous embêter. En revanche, méfiez-vous des deux autres. Elles ont plus d'un tour dans leur sac. Ne les sous-estimez pas, ce serait une erreur, c'est clair ? »

« Très clair, » affirma-t-il d'un ton neutre pour montrer qu'il était conscient des exigences de ce travail. « Je peux commencer quand ? »

Bien que le poste proposé n'était pas celui pour lequel il avait postulé, Steve ne pouvait pas se permettre de rester sans emploi. Depuis son réveil dans la glace, sa vie n'avait pas été simple. Il avait perdu presque 70 ans et le monde avait changé. Il lui fallait retrouver un certain équilibre et la première chose à faire était de trouver un travail.

« Maintenant, si cela vous arrange, » déclara Tom Pelling d'un haussement d'épaules. « Je vous demanderai juste de signer en bas de la dernière page, et je pourrai alors obtenir vos habilitations. »

Récupérant un stylo sur le bureau, l'ex militaire relut une dernière fois le contrat avant de signer et de lui tendre les papiers, le visage profond.

« Parfait, » les récupéra le directeur. « Voici votre badge ainsi que votre carte pass provisoire. Ne les perdez pas et ne vous les faites pas voler. Le système de reconnaissance faciale pour l'ouverture des portes est perfectionné mais l'imagination de ces tueuses ne vous laisse pas le droit à l'erreur. Clint ne devrait plus tarder. Il vous fera visiter et vous montrera comment le site fonctionne. En attendant, je vais demander à notre secrétaire de vous enregistrer dans notre logiciel. »

S'emparant des deux cartes, Steve les étudia attentivement plusieurs secondes. Les dés étaient jetés, désormais, il ne pouvait plus reculer...

A suivre...


Comme à mon habitude, un premier chapitre qui pose les bases. N'hésitez pas à me dire vos impressions ou vos remarques, cela motive et permet de s'améliorer pour les écrits futurs ;)

Je vous dis, à la prochaine,

Tanutwo