*arrive dans la salle poussiéreuse* oula...
Hello les koneko! et non je ne suis pas morte ^^ j'ai juste eux quelques petits soucis de rien du tout :p mais *met des lunettes de soleil* i'm BACK
enfin bref voici donc une nouvelle histoire sorti tout droit de mon esprit de tordue! j'espère qu'il vous plaira :D
il sera divisé en trois parties, donc niveau publication... On verra x3
allez bonne lecture!
L'affaire du clown
PARTIE I : Sa disparition
La fumée s'élevait dans les airs en un mince filet blanchâtre, l'odeur de tabac envahissait la pièce comme si elle lui appartenait. Avachi dans un fauteuil en faux cuir inconfortable, Kanda tirait frénétiquement sur sa cigarette, les doigts de sa seconde main tapotant son genou avec nervosité.
Presque minuit, et pourtant on se croirait en plein jour, tant le commissariat de la ville s'activait comme une ruche emplit d'abeilles. « Le crime ne prend pas de repos, alors nous non plus » lui affirmait le commissaire Link à chacune de leurs entrevues.
Comme si penser à lui avait la capacité de l'attirer, le jeune commissaire fit son apparition dans le petit bureau empestant maintenant la cigarette froide, ses longs cheveux blonds attachés en une longue tresse tombant le long de son dos. Sans prendre de gants, il s'installa face au brun, les coudes posés sur son bureau.
- Alors, que me vaut le plaisir de votre visite détective ? D'ordinaire, vous gardez vos distances avec la police.
Après une dernière bouffée, le brun marmonna d'une voix glaciale.
- Je hais les poulets… Mais je sais que je ne suis pas qualifié pour une tâche de cette envergure.
Howard haussa un sourcil tandis que Kanda lui glissait une photo sous le nez.
- Il a été kidnappé, pendant que je bossais.
Le blond se pencha en avant dans un crissement de cuir, détaillant la photographie avec attention. Le jeune homme ne devait pas avoir plus de 25 ans, ses cheveux, d'un blanc inhabituel, encadrait son visage aux traits fins, mais clairement masculin. Le blond ne put retenir un haussement de sourcil perplexe quant au look de l'individu, passant rapidement sur son pull à rayure blanches et noires pour détailler le collier en cuir autour de son cou gracile, auquel était attaché une chaine allant jusqu'à l'un des piercings au-dessus de son sourcil gauche.
Il n'accordait pas le moindre regard à l'objectif, son regard d'un gris profond fixait la sucette qu'il tenait du bout de ses doigts pâles, son coude appuyé contre la table, comme s'il se demandait de quelle manière profiter de la sucrerie.
Avant qu'il n'ait pu poser la moindre question le brun reprit la parole.
- Allen Walker, 24 ans, travaille en tant que serveur au Timcofee. Je suis le dernier à l'avoir vu ce matin aux alentours de 8h. Quand je suis rentré il y a environ une heure et demi il n'était pas là.
- Pour être sûr qu'il s'agit d'un enlèvement, il faut attendre 48 heures. Il peut très bien être sorti sans vous prévenir.
- Pas quand je retrouve une lettre de la part du kidnappeur.
Il sortir un morceau de papier froissé de sa poche pour le tendre à l'inspecteur.
« Ta donzelle est entre mes pattes. Arrête ton enquête actuelle et t'auras peut-être une chance de la récupérer entière. »
- Elle n'est pas signée…
- Non, sans blague ?! c'est vrai qu'il aurait pu signer « gros bisou, ton petit mafieux d'amour » !
Howard haussa un sourcil.
- Mafieux ? Vous pensez que l'une des mafias de la ville aurait des raisons d'emporter votre…Conjoint ?
- Je ne vois qu'eux. Durant ma dernière affaire, j'ai pu mettre plusieurs membres de l'ordre au trou. Et puis l'air et la note empestait l'eau de Cologne fleurie que Marian Cross, le chef de Judgement, raffole.
L'ordre et Noah, deux clans de mafieux ayant un contrôle quasi-total sur les affaires inégales de la ville… Ces deux familles se vouaient une haine féroce, luttant sans relâche pour obtenir le monopole de la ville, usant de méthodes toutes plus horribles les unes que les autres afin d'exterminer l'adversaire. Judgement, l'une des branches de l'ordre, se spécialisait dans les exportations. Si en ville on pouvait observer de nombreuses disparitions humaines, il ne pouvait s'agir que de Judgement. Le dirigeant de cette branche était sans nul doute Marian Cross, le patron d'un des night-clubs les plus branchés de la ville. Mais à faute de preuves, l'enfoiré pouvait se pavaner dans toute la ville comme si de rien n'était. S'ils n'agissaient pas rapidement, dieu sait ce qu'il arriverait à Allen…
Le blond se racla la gorge.
- Nous allons faire tout notre possible pour le ramener sain et sauf.
« Vous n'en ferez jamais assez ». Kanda décida de tenir sa langue. Ce n'était pas le moment d'être désagréable avec le commissaire. Il tira une nouvelle taffe sur sa cigarette, dont les cendres tombaient progressivement sur la moquette sombre recouvrant le sol du bureau. Howard se redressa, ouvrant la fenêtre pour évacuer la fumée trop envahissante.
- Vous devriez vous reposer, nous nous chargeons du reste.
- Hors de question de me foutre à l'écart. Je participe aux recherches
- Il ne vaut mieux pas…
- Rien à foutre. Je ne resterais pas les bras croisés pendant que vous brassez de l'air en espérant qu'une piste vous tombe dans les bras.
Le regard du blond se durcit devant la critique du détective. « Si le but de cette entrevue consiste simplement à me traiter, moi et mon équipe d'incompétent, autant prendre la porte dès maintenant. »
Au lieu de lui cracher cette vérité au visage, il marmonna non sans agacement.
- Je vais mettre vos propos sur le compte de la nervosité… En attendant il faudrait inspecter votre domicile.
- Très bien.
Les deux hommes se levèrent d'un seul et même mouvement, avant de quitter le bureau.
Allen et Kanda vivaient dans un petit appartement dans le quartier nord de la ville, à proximité d'une rame de métro. Sur le chemin, Kanda leur précisa que rien n'avait été dérangé, ni brisé, ni volé, comme si le blandin avait simplement disparu.
Une fois les trois étages grimpés, le brun sortit de la poche de son pardessus un trousseau de clé, utilisant l'une d'entre elles pour déverrouiller la porte d'entrée avant de laisser l'inspecteur Link pénétrer à l'intérieur accompagné de trois policiers en uniforme.
L'appartement semblait plutôt confortable et décoré avec simplicité, le plancher du couloir craquant sous leurs pas. Une fois avoir traversé l'étroit petit couloir, l'équipe déboucha dans le salon, au centre duquel se trouvait un immense canapé doté d'une méridienne couleur nuit.
L'inspecteur effleura le tissu rêche du canapé, observant attentivement chaque petit détail de la pièce, de la fine pellicule de poussière recouvrant l'étrange meuble télé, au plaid jaune trainant sur la moquette grise, près du fauteuil de la même couleur que le canapé. D'adorables coussins poilus recouvraient les places assises, de la vaisselle utilisée récemment trônant sur la petite table basse en bois sombre, située près de la méridienne. Finalement, il s'approcha de la grande bibliothèque prenant un mur entier
- Ou avez-vous trouvé la note ?
- Sur le comptoir de la cuisine.
Le commissaire s'approcha alors du comptoir blanc séparant le salon de la cuisine. Une corbeille de fruits frais trônait sur la surface polie ainsi qu'un carnet de croquis ouvert sur un étrange dessin. Link fronça les sourcils, dévisageant le visage de clown détaillée à la perfection sur la page blanche.
- Monsieur Walker est un adorateur du clown ?
- Ce carnet est à moi.
Le blond le dévisagea sans comprendre, il se justifia.
- Je l'ai entraperçu lors d'une de mes enquêtes.
- Et vous êtes encore en vie ?!
Howard n'en croyait pas ses oreilles. Le détective est parvenu à apercevoir le clown, l'assassin à la solde de l'ordre, et le meurtrier le plus recherché du pays depuis 20 ans, et il était toujours en vie ?! Seuls quelques personnes pouvaient se vanter d'avoir entraperçu ne serait-ce que la blancheur de la cape de ce monstre. Le brun l'observa avec agacement.
- On n'est pas là pour parler du clown, Link.
Le susnommé reprit contenance.
- Vous avez raison. Nous parlerons de tout cela une prochaine fois.
L'enquêteur reprit son observation, son regard se posant finalement sur le sac en bandoulière noir posé négligemment sur l'un des tabourets. Il ignora les pins colorés attachés à la bandoulière pour extraire le contenu du sac sur la table avec une grande délicatesse, une fois avoir enfilé une paire de gants en latex.
Il en sortit tout d'abord un portefeuille couleur acier contenant les papiers du disparu, sur lesquels il ne portait pas ses piercings, donnant à son visage un aspect bien plus juvénile, sa carte de crédit, ainsi qu'une photo sur laquelle il posait avec le brun. Howard ne put retenir un léger sourire amusé devant le Selfie du couple, l'un des bras de l'albinos entourant la taille du brun alors que ce dernier dévisageait l'objectif de son éternelle mine renfrogné, les pommettes cependant plus roses que d'ordinaire.
Il continua sa fouille, déposant aux côtés du portefeuille un téléphone portable doté un petit strap jaune, un agenda ainsi qu'un badge orné de son nom, une boite de lingettes désinfectantes et une pochette en cuir vide. L'inspecteur la brandit légèrement.
- Que contient-elle d'ordinaire ?
- Ses piercings. Son patron tolère uniquement les boucles d'oreilles.
Le brun désigna les affaires étalées sur la table.
- La preuve qu'il n'est pas sorti sans me prévenir. Il ne serait jamais parti sans son téléphone. Il ne travaillait que cet après-midi vers 14 heures et son sac est toujours ici. Ils ont dû le kidnapper avant qu'il ne doive partir.
L'inspecteur acquiesça, pensif, avant de récupérer le petit agenda, l'ouvrant à la page d'aujourd'hui pour découvrir un petit dessin représentant la même créature ronde attaché au cellulaire à côté du nombre 14, puis à côté du 19. Il vit également un petit cœur juste en face du 23 et haussa un sourcil, jetant un regard interrogateur au maître de maison qui évita soigneusement son regard, les pommettes roses.
- Il marque aussi l'heure à laquelle je dois rentrer…
- Hum…
L'inspecteur ne parvenait toujours pas à croire que derrière cet être taciturne et désagréable se cachait un homme amoureux. Depuis leur première rencontre, qui ne datait pas d'hier, Link redoutait chaque entretien, chaque discussion qu'il devait avoir avec l'enquêteur indépendant, tant ce dernier pouvait être exécrable malgré ses compétences hors du commun.
D'un signe du bras il ordonna à son équipe de se déployer à la recherche d'une quelconque trace suspecte, avant de quitter la pièce pour rejoindre la suivante : la chambre à coucher.
Avant d'ouvrir la porte, il jeta un dernier coup d'œil au brun, cherchant dans son regard l'accord de pénétrer l'intimité de sa chambre. Kanda ne réagit pas, il ouvrit la porte.
La chambre était plongée dans la pénombre, la lueur blafarde de la lune transperçait légèrement l'obscurité par l'immense baie vitrée donnant sur un petit balconnet. Howard enclencha l'interrupteur à sa droite. Avec la lumière, il put découvrir une chambre assez petite avec un lit double en son centre, une table de nuit près du côté gauche sur laquelle était posée une petite lampe en forme de champignon. De l'autre côté se trouvait un placard, ainsi qu'une porte « la salle de bain », lui précisa Kanda.
Les draps du lit étaient défaits d'un côté du lit, un livre ainsi qu'une grande veste chaude rouge et noire posés sur les draps du côté lisse.
- Les affaires de monsieur Walker ?
- Ouais.
Après vérification, il trouva plusieurs caisses sous le lit emplit d'affaires diverses, rien ne trainait au sol si l'on exceptait quelques vêtements dans la salle d'eau.
- Est-ce que vous savez ce que portait monsieur Walker ?
Le brun haussa les épaules.
- J'en sais rien... Quand je suis parti il était encore en caleçon et il portait la veste posée sur le lit. Mais… S'il travaillait il devait porter une chemise blanche et un pantalon simple.
- Il ne fait que travailler à ce café ?
- Ouais.
Link acquiesça sans un mot de plus, laissant les autres policiers partir en quête d'emprunte. L'équipe quitta finalement l'appartement aux premières lueurs de l'aube, le blond récupérant à contrecœur le numéro de Kanda afin de le tenir au courant. « Mieux vaut coopérer, cet homme serait capable d'organiser une purge »
Kanda tournait en rond depuis plusieurs heures quand l'inspecteur Link se décida enfin à téléphoner. Sans préambule, il décrocha avec rapidité.
- Alors ?!
Il entendit clairement le soupir du blond à l'autre bout du fil.
- Alors… Vous aviez raison. Nous avons retrouvé les empreintes de Chaoji Huan dans la cuisine et sur la note.
- Et donc ?!
- Et donc nous sommes coincés.
- Quoi ?!
- Ecoutez… S'il était possible d'arrêter la pègre de la ville nous l'aurions fait depuis longtemps. Nous courrons après l'ordre et Les Noah depuis plusieurs générations et notre seule avancée regroupe un petit nombre de personnes identifiées comme étant membre ! Je ne souhaite pas me montrer défaitiste, mais il y a peu de chances de retrouver monsieur Walker, je ne préfère pas vous le cacher.
Le silence se fit du côté du brun. l'inspecteur reprit d'un ton plus doux.
- Cependant… Il est possible qu'ils reprennent un jour contact avec vous. Nous allons mettre votre téléphone sur écoute, si cela vous convient.
- …Faites tout ce que vous voulez, tant qu'Allen en ressort sain et sauf.
Il prononça ces mots d'une voix lasse, comme soudainement vidé de toute énergie. Howard eut presque pitié de lui à cet instant. Après d'austères salutations, le blond raccrocha après avoir annoncé sa venue dans la soirée pour installer le système d'écoute.
Kanda resta quelque instant immobile, son téléphone portable encore pressé contre son oreille, avant de le poser calmement sur le comptoir de la cuisine. Il resta ainsi plusieurs minutes, figé, le regard fixant le siège vide en face de lui. Il se trouvait à la même place à peine quelques temps auparavant, le nez dans sa tasse de café alors que l'albinos s'empiffrait de tartines beurrées, ronchonnant sur le fait qu'il ne mangeait rien le matin. Même quand leurs emplois du temps divergeaient, ils prenaient soin de commencer la journée par un petit déjeuner ensemble avant de se séparer pour la journée après une dernière étreinte. La plupart du temps ils s'engueulaient pour un oui pour un non, puis mettaient la dispute sur pause pour se souhaiter une bonne journée.
Un léger sourire fleurit sur son visage. Avant de partir, Allen et lui s'étaient pris la tête sur le menu du diner, le plus jeune refusant que le brun ne se nourrisse uniquement de Soba, son plat favori. Après un dernier combat de regard Kanda avait soupiré, pressant ses lèvres contre celles de son amant tout en lui soufflant un « ne pense pas avoir gagné… ». Le blandin lui avait souris avec amusement avant de le laisser partir, restant ainsi à la merci de la pègre sans que le brun n'en sache rien.
Il se redressa, ses os craquèrent sous son poids alors qu'il se dirigeait vers la chambre d'une démarche trainante, l'esprit éreintée. Il s'écroula plus qu'il ne s'allongea sur les draps sombres alors que le soleil matinal venait caresser la pièce de ses pâles rayons. Son visage trouva refuge dans la veste du blandin trainant toujours sur le couvre lit. Il inspira profondément, laissant le mélange de tabac et de jasmin envahir ses sens alors qu'il commençait lentement à somnoler, imaginant presque les doigts du blandin cajolant ses cheveux comme il en avait l'habitude. « Tu t'endors comme un chaton à chaque fois que je touche tes cheveux. T'es vraiment craquant Yuu… »
Un soupir tremblant lui échappa alors qu'il jurait intérieurement, étouffant dans la veste le sanglot qui menaçait de franchir sa bouche.
Plusieurs jours s'écoulèrent avant que le téléphone de Kanda ne sonne, une voix rendue rauque par la cigarette jubilant à l'autre bout du combiné.
- Salut connard~ tu te sens pas trop seul ?
- Espèce de sale…
- Oh je pense que t'es mal placé pour me menacer. La vie de ton mec est entre mes mains après tout.
Les épaules du brun s'affaissèrent, impuissant.
- Qu'est-ce que vous voulez… ?
- Là tu commences à m'intéresser~. Ce que je veux ? Que t'arrête de te mettre en travers de l'ordre. A cause de ta vilaine petite gueule certains de mes hommes sont maintenant en taule, et une de mes cargaisons a échoué. Et ça…
Une détonation de l'autre bout du fil le fit sursauter.
- Ça me donne juste envie de plomber ta minette jusqu'à ce qu'elle crève.
Kanda déglutit péniblement, dissimulant les trémolos de sa voix.
- Si tu le tue, tu empireras les choses.
- Je sais~ Mais ça ne m'empêchera pas de faire joujou avec lui. Il est plutôt canon malgré ce qui pend entre ses jambes… Il devrait être mieux sans tu ne penses pas ?
- N'essaye même pas de le toucher !
La voix se fit glaciale.
- Tu penses vraiment être en mesure de discuter ? Je sais pas par quel miracle t'as pu échapper à l'autre guignol peinturluré, mais je ferai en sorte que ça ne se reproduise pas. Alors provoque pas le destin gamin. Oh, et encore une chose. N'essaye même pas d'enquêter. Je le saurais, et tu risquerais de récupérer ton chéri par la poste.
Et il raccrocha, laissant le brun à deux doigts de vomir. Il se précipita dans la salle d'eau avant de s'asperger le visage d'eau glacée, la respiration hachée, comme après un long effort. « Il va le tuer… Il va le tuer ! »
De son côté, le blond ne chômait pas. Il écouta immédiatement l'enregistrement de la conversation, fronçant de temps à autre les sourcils aux paroles plus que mystérieuses de l'interlocuteur. En particulier sa dernière réplique : « t'as pu échapper à l'autre guignol peinturluré… Qu'a-t-il voulu dire par là ? Et quelles informations Kanda possède-t-il ? Quelque chose de suffisamment gros pour inquiéter Marian Cross… ». Après presque une heure à plancher sur ces mots, Link se décida enfin à quitter le commissariat. « Il est temps d'interroger Kanda avec un peu plus de profondeur… »
Le brun lui ouvrit immédiatement la porte alors qu'il venait à peine de frapper. Il était pâle, les traits tirés par le manque de sommeil alors qu'il l'invitait à entrer sans un mot avant de s'asseoir au comptoir, les épaules raides. Une semaine à peine s'était écoulé, et le détective ne parvenait plus à masquer son inquiétude derrière son air pincé habituel. Ses prunelles sombres, d'ordinaire méprisante, exposaient au commissaire toute la peur qu'il ressentait pour sa moitié.
Le blond vint s'installer face à lui, déterminé.
- Vous savez pourquoi je suis ici.
- L'appel.
- Vous êtes parvenu à l'identifier ?
- Marian Cross.
- Pourquoi est-ce qu'il s'intéresse à vous ?
- J'ai envoyé des membres de l'ordre au trou.
- Et vous avez récupéré des informations, par la même occasion.
Le brun plissa le regard.
- Et alors ?
- Des informations possiblement utiles pour arrêter les actions de l'ordre… Je suppose ?
- Ce ne sont pas vos oignons !
Le blond grogna.
- Je suis ici pour vous aider ! Mais si vous ne me dites pas tout je ne pourrais rien faire.
Kanda sembla hésiter, ses doigts triturant sans ménagement une mèche sombre échappée de son catogan. Au final, il soupira.
- C'est du mytho… Cross pense que je sais plus de choses que je n'en sais en réalité. C'est pour ça qu'il voudrait ma peau.
- Pourquoi ne pas vous tuer alors ? Au lieu de kidnapper votre amant pour arracher votre silence ?
- Ils ont déjà essayé mais…
- Ils vous ont envoyé le clown.
Le regard du détective se fit las. Le blond continua sur sa lancée.
- Le « peinturluré » dont Marian vous parlait… Il s'agissait du clown.
- Ouais…
- Mais vous êtes encore en vie.
- J'en suis le premier surpris.
- Dites-moi ce qu'il s'est passé.
- Rien. C'était il y a presque un an maintenant, peu de temps après ma dernière affaire. Il a tenté de me tuer alors que j'étais à mon bureau, mais au final il ne l'a pas fait.
- Pourquoi ?
- J'en sais rien ! Il s'est juste pointé, m'a dévisagé sans rien dire et il est reparti par la fenêtre ! Et maintenant je sais que c'est ce connard qui l'a envoyé pour me faire la peau.
Le commissaire vit les pommettes de Kanda s'empourprer, la rage brûlant au fond de ses prunelles à la place de la mélancolie de ces derniers jours. Rapidement, il chercha un moyen de détourner la conversation. « Il risque de faire des conneries s'il se met en colère ». Il toussota.
- Vous étiez déjà en couple à ce moment ?
- Oui. On est ensemble depuis 4 ans.
- C'est long.
Le brun l'observa, plus calme que précédemment. Le blond continua.
- Parlez-moi de Monsieur Walker.
Le propriétaire des lieux le dévisagea, avant de réfléchir sérieusement à la question.
- Allen est un emmerdeur.
Link haussa les sourcils de surprise, mais le brun l'ignora.
- Un véritable chieur même. Il modifie mon emploi du temps comme bon lui semble, il bouffe comme quatre alors qu'il est aussi épais qu'un fil de fer et il est pas foutu de ranger ses affaires alors qu'il sait que je hais ses putains d'aiguilles ! Mais…
Ses épaules s'affaissèrent, un sourire fugace fleurit sur ses lèvres alors qu'il contemplait le vide.
- Mais il sait comment vous amadouer. Il transforme n'importe quoi en fête et malgré les merdes il répond présent. Il est allé jusqu'à tourner le dos à sa famille pour rester avec moi.
- Vous l'aimez.
- Je ne me mettrais pas dans cet état si je l'aimais pas.
Howard acquiesça.
- Vous avez parlé d'aiguilles… ?
- Il veut devenir tatoueur. Il a terminé sa formation chez plusieurs tatoueurs de la ville et il cherche un local où il pourrait exercer. En attendant il le fait ici mais uniquement sur les personnes qu'il connait et quand il est sure que je ne rentre pas tout de suite.
- Je vois…
L'inspecteur se redressa, Kanda en fit de même.
- Nous le retrouverons, je peux vous l'assurer.
Une nouvelle semaine s'écoula sans plus de résultats. L'inspecteur se décida à interroger les propriétaires des appartements voisins, ainsi que la concierge, afin d'en apprendre plus sur le couple et leur routine. Les témoignages allaient tous dans le même sens : « C'est vraiment un drôle de couple. Un punk décoloré en couple avec un homme plus âgé que lui. Ils ne semblent avoir aucuns points communs et sont très bruyant. Il n'est pas rare de les entendre se disputer comme des sagouins » Leur voisine la plus proche, une quinquagénaire à la mine sévère, leur avait avoué qu'il leur arrivait d'en venir aux mains « à en croire les bruits et les cris, ça doit faire mal ». Ces témoignages avaient grandement surpris le blond, Kanda n'ayant jamais avoué se battre avec son conjoint. Le témoignage le plus intéressant qu'il put récupérer fut celui de la concierge, une certaine Hevlaska, femme aux longs cheveux blancs et visage sans âge.
- Allen est un garçon adorable, sous son drôle de look. Ça lui arrive de temps en temps de venir me voir pour discuter de tout et de rien. Quant à Yuu… Je dois avouer que je ne sais pas grand-chose sur lui, même s'il habite ici depuis bien des années… C'est un jeune homme très froid en apparence mais au fond c'est un bon garçon. Surtout quand il est avec le jeune Walker.
Elle avait gloussé, un sourire tendre aux lèvres.
- Je me souviens de les avoir vus entrer ensemble. Allen lui avait sauté au cou à en faire tomber les lunettes qu'il portait -encore un de ses accessoires farfelus-. Je pensais que Yuu allait s'énerver, ou du moins rechigner le contact. Mais il a souri. Il a un beau sourire… Mais tellement rare. Enfin bref il a souri et ils sont remontés chez eux. C'est à ce moment que j'ai compris pour eux, que malgré leur différence ils s'aimaient
Malheureusement pour eux, ni elle ni personne n'avait croisé l'albinos en compagnie de quelqu'un autre que le brun. Mais les dires des voisins avaient éveillé quelques soupçons chez l'inspecteur. « Est-ce que Kanda pourrait être lié à la disparition d'Allen Walker ? » Finalement, l'inspecteur lança un appel à témoin par le biais des médias. Ces derniers, avides d'informations fraiches, tournaient régulièrement en rond autour de l'appartement du disparu, désireux d'obtenir le témoignage du brun. Celui-ci observait les tabloïds de sa fenêtre, furieux qu'une bande de hyènes ne viennent l'emmerder dans pareille situation.
Son téléphone sonna à cet instant. Enervé, il constata que le numéro lui était inconnu « encore un de ces rapaces qui est parvenu à avoir mon numéro ». Il décrocha et lança à son interlocuteur une de ses remarques acerbes dont il avait le secret. Celui qui répondit paraissait amusé de sa pique.
- Si t'avais pas prévenu les flics, t'en serait pas là.
Le brun se raidit. « Cross ». Il s'assit rapidement, écoutant avec attention.
- Qu'est-ce que vous voulez ?
- Rien. Je voulais juste voir si tu commençais à craquer. Entre les poulets pas foutu de mettre la main sur ta chose et toi cloué chez toi à cause des journalistes… Je trouve cette situation particulièrement amusante.
Kanda se crispa. « Enfoiré… »
- Mais ! Comme je suis trop gentil, je peux te proposer un petit marché.
- Un marché… ?
- Ouais. Ça a pas l'air mais devoir m'occuper d'un otage me fais chier. Surtout quand je sais qu'il doit rester en vie.
- … Qu'est-ce que vous voulez ?
- Tout ce que tu sais sur l'ordre et les Noah.
- Les Noah ?
Cross ricana.
- Je sais que t'enquête aussi sur eux. Si je peux te plomber toi et ces enculés de Noah…
Le brun pouvait presque voir le sourire de l'homme malgré la distance.
- Alors voilà ce qui va se passer. Dans une semaine, tu vas retrouver un de mes hommes à une adresse qu'on te filera à la dernière minute. Tu amèneras TOUT tes dossiers sans exception. Si ce que je récupère me conviens tu retrouveras ta minette entière.
Le brun se raidit, mais Cross n'avait pas terminé.
- Oh et n'essaye pas de ramener les flics. Si mon homme ne rentre pas je le bute et je t'envoie la tête par courrier, pigé ?
La communication coupa, le brun se mit à trembler. « Des informations intéressantes… Bordel ». Ni une ni deux, il contacta le commissaire.
- Faut se magner. Dites-moi que vous avez quelque chose… !
Surprit par cet appel, l'inspecteur fonça de nouveau à l'appartement de l'asiatique une fois la communication précédente écoutée. Alors qu'il frappait à la porte, un parfait inconnu lui ouvrit. Aussi grand que lui, l'homme ne devait pas avoir plus de 40 ans, sa peau pâle contrastant avec sa sombre chevelure désordonnée. Sa tenue était soignée, un ensemble costume noir sans la veste avec un nœud écarlate soigneusement attaché autour de son cou délicat. Il lui sourit doucement, un sourire emplit de calme et de douceur. Link lui aurait souri poliment en retour, si le regard doré de l'inconnu ne le clouait pas au mur par sa froideur. Comment un homme souriant de manière si cordiale pouvait paraître aussi…Effrayant ?
- Vous désirez ?
L'inspecteur se reprit rapidement quand la voix de l'inconnu vint lui caresser les oreilles.
- Inspecteur Howard Link. Vous êtes de la famille de monsieur Kanda ?
- Du tout. Mais je vous en prie entrez donc, inspecteur.
Sa politesse lui arracha un frisson alors qu'il pénétrait l'appartement du couple, nerveux en sentant la présence de l'homme dans son dos pendant qu'il rejoignait le salon. Kanda s'y trouvait, avachi sur le canapé, pâle. Il se redressa d'un bond alors que l'inconnu s'installait à son tour parmi les coussins, récupérant une tasse emplit de café déposé sur la table basse.
- J'espère que vous avez un plan inspecteur…
- Je pense que oui.
L'inconnu reprit la parole de sa voix mélodieuse, le regard posé sur sa tasse.
- Rassurez-moi, inspecteur. Est-ce que mon neveu sera bientôt hors de danger ?
« Son neveu ?! Cet homme fait partie de la famille d'Allen Walker ? » Avant qu'il n'ait pu répondre, le brun répondait à son interrogation.
- Il reviendra.
- J'aimerais tant avoir ton optimisme, Yuu.
Howard se raidit légèrement, victime de la tension régnant dans la pièce. Le plus âgé méprisait l'autre, c'était évident. Kanda, le regard fuyant, s'adressa à l'inspecteur.
- Je suppose qu'il s'est pas présenté ? (Il désigna l'inconnu sur le canapé, le blond acquiesça) Nea Walker, l'oncle d'Allen, le frère de son père.
Le susnommé inclina la tête, sirotant calmement sa tasse. « Comment peut-il être aussi calme, alors que son neveu a disparu… ? ». Ne sachant que dire, le blond se contenta de parler avec Kanda de la suite des évènements, posté autour du comptoir de la cuisine, ignorant le regard de l'autre homme lui poignardant les omoplates.
Aucunes pistes à exploiter, aucuns témoins, aucuns indices. La police tournait en rond, et le commissaire prenait de plus en plus de mal à calmer le brun. Ce dernier, depuis sa conversation avec Marian Cross, devenait peu à peu hystérique. Si l'inspecteur ne le gardait pas à l'œil, Kanda aurait foncé directement dans le tas depuis belle lurette, allant presque faire un scandale au Nightclub de Cross. « Nous n'avons aucune preuve contre lui et même si nous en avions il ne vient jamais ici ! »
Par miracle, le brun l'avait écouté, et tournait en rond dans son appartement sous la surveillance d'un de ses hommes.
Link ne parvenait pas à comprendre la panique soudaine du brun. Depuis le dernier appel il ne tenait plus en place. Il devrait être plus serein pourtant… D'ici une semaine Allen Walker serait de retour, en échange de tout ce qu'il savait. « Ce serait certainement le début d'une vendetta contre les Noah… Il faudra être attentif. »
Bien sûr, il fallait prendre les menaces de Cross au sérieux. Le soir de l'échange, alors que Kanda se dirigeait vers la ruelle isolée que l'on lui avait indiquée, Howard suivait le mouvement un peu plus loin en toute discrétion, seul. Il décida de se placer une pile de poubelle, l'obscurité ainsi que des vêtements sombres dissimulant parfaitement sa présence. « J'ai juré ne rien faire, mais si nous pouvons identifier l'un des membres de Judgement… »
Kanda quant à lui patientait alangui nonchalamment contre un des murs sales de la ruelle, les tiques prenant sa main droite seule signe de sa nervosité. Son visage impassible lui montrait une détermination et un mépris qu'il avait pour habitude d'arborer, une cigarette fumant au coin de sa lèvre.
Alors que la fraicheur de la nuit commençait à lui ronger les os, Kanda vit une sombre silhouette s'approcher de lui d'un pas trainant, les mains dans les poches, un sourire goguenard aux lèvres. Le brun tira sur sa clope, reconnaissant les horribles yeux de cochons et les cheveux gras d'un des laquais de Marian Cross : Chaoji Huan.
Les deux hommes s'observèrent quelques instants, avant que le mafieux ne prenne la parole.
- T'as ce que veut le patron ?
Kanda lui tendit une tablette électronique.
- Tout est là-dedans
Le laquai lui arracha l'appareil des mains, l'observant sous toutes les coutures comme le ferait un expert.
- T'as pas de copies ?
- Non…
- Bien ! Tu sais ce qui risque d'arriver si tu mens…
- Pas la peine d'insister. Tout ce que j'ai est ici, point.
« Encore faudrait que tu sois asse intelligent pour savoir l'allumer » Le brun retint sa langue encore une fois, tirant sur sa clope afin de cacher sa nervosité.
- Quand est-ce qu'Allen revient ?
- Quand le boss l'aura décidé, et pas avant.
Après quelques minutes à examiner la tablette, le mafieux finit par trouver le bouton d'alimentation, examinant rapidement ce qu'il trouvait dessus.
- Pas mal de dossiers…
Le brun se raidit, sa main se crispant à l'arrière de sa cuisse alors que les doigts potelés caressaient la surface de l'écran. A son grand soulagement il la rangea immédiatement dans son sac, sortant un téléphone portable de sa poche pour composer un numéro.
- Ouais c'est moi. Il a bien suivi les ordres et j'ai tout ce qu'il a. (silence) Ok.
Il raccrocha.
- Le patron est très fier de toi~. Avec un peu de chance tu récupères ta chose avant la fin de la semaine.
Et il le quitta après un dernier sourire arrogant. A peine eu-t-il disparu dans la nuit que le blond quitta sa cachette improvisée, dégainant immédiatement son téléphone.
- Bon travail. Ils ne devraient pas remarquer la puce sans démonter entièrement la tablette.
- Vous êtes sûre que ça va fonctionner… ?
- Certain. Ils ne nous restent plus qu'à les suivre jusqu'à votre ami.
- S'ils remarquent que la plupart des dossiers sont vides….
Il ne termina pas sa phrase, terminant sa cigarette d'une main tremblante. Link communiqua quelques instants avec le reste de son équipe, avant de poser une main rassurante sur l'épaule du brun.
- Tout se déroule bien. Soyez certain qu'Allen Walker sera bientôt à vos côtés.
Dieu qu'il savait à quel point il avait tort maintenant. Depuis leur entrevue avec Chaoji Huan, rien ne s'était passé comme il le pensait. Immédiatement après avoir contacté le reste de son équipe, les policiers avaient suivi à la trace le parcours du Mafieux à l'aide du mouchard dissimulée dans les circuits de la tablette de Kanda. Ils l'avaient docilement suivi jusqu'à l'aube, où Huan s'était finalement arrêté dans un pub encore ouvert.
De leur voiture, les policiers pouvaient aisément le voir, accoudé au bar désert à cette heure, jusqu'à ce qu'une haute silhouette ne vienne le rejoindre, récupérant le sac contenant l'appareil électronique pour partir ensuite sans qu'un mot ne soit prononcé. La filature s'est donc poursuivi jusqu'à ce qu'ils rejoignent un pavillon isolé de tout près des limites de la ville. Sans réfléchir, Howard avait déployé ses troupes avant de pénétrer à l'intérieur, l'arme au poing.
La seule chose qu'ils avaient trouvé était la micro puce anciennement caché dans le boitier de la tablette, posée sur l'unique meuble de la maison, de manière à ce que le commissaire puisse immédiatement la voir. Ils ne trouvèrent personne, pas même l'inconnu les ayant amenés ici. A croire qu'il s'était envolé.
Ils avaient échoué en beauté. Howard avait annoncé la mauvaise nouvelle au brun avec une immense difficulté. A la fin de son rapport, il déclara d'une voix qu'il avait du mal à contrôler.
- Nous n'allons pas lâcher l'affaire pour autant ! Un membre de l'ordre a été identifié et cela peut jouer en notre faveur. Il nous faut juste du temps et-
- Il n'en n'a plus.
Le brun l'avait dévisagé d'un œil morne, vide. Howard n'avait rien trouvé pour lui remonter le moral, sinon de lui promettre qu'Allen sera de retour saint et sauf. Kanda n'en n'avait pas cru un mot, lui non plus.
Et maintenant trois semaines s'étaient écoulées. Allen Walker était porté disparu depuis bientôt deux mois, et plus personne ne croyait que l'albinos serait retrouvé vivant. Assit à son bureau, Howard cherchait en vain une nouvelle piste pour le cas Walker. Mais il ne pouvait plus rien faire…
Il sursauta soudainement lorsque Madarao, son adjoint, pénétra dans le bureau, son téléphone collé à l'oreille.
- Chef. On demande votre intervention au 18 Boulevard de l'arche.
- Pour quelles raisons… ?
- Un immeuble, commissaire. Cela fait au moins la huitième fois que les résidents se plaignent d'un des appartements. Selon eux une odeur de cadavre se dégagerait d'un des paliers. Mais personne ne répond et le propriétaire refuse d'intervenir.
Le blond poussa un soupir à fendre l'âme. « Une affaire domestique… ».
- Mais ce n'est pas tout… Commissaire je sais que ce n'est pas à nous de régler ce genre d'histoire, pas la section criminelle en tout cas. Mais la dernière plainte provient du voisin du dessous qui affirme que du sang dégringole de son plafond.
Link l'observa quelques instants, avant de se lever, attrapant sa veste avant de lancer un bref « Allons-y » à son adjoint.
Une fois arrivé devant l'immense bâtisse boulevard de l'arche, l'inspecteur remarqua immédiatement que les plaintes concernant l'odeur étaient fondées. Il sentit la puanteur dès son entrée dans le hall, et cette dernière s'accentua à mesure qu'il montait les escaliers jusqu'à l'appartement, trois autres policiers à sa suite.
A peine la porte ouverte et le pas de cette dernière franchie, que l'odeur nauséabonde le prit au visage, plus brutale que dans le couloir. Il toussota, dissimulant son visage à l'aide de sa veste afin d'atténuer cette odeur de pourriture, en vain.
De sa seconde main, il tâtonna le mur à la recherche d'un interrupteur. L'ampoule grésilla quelques instants, illuminant de sa lumière jaunâtre un couloir sale recouvert de traces foncées. Avec précaution, il traversa le couloir et, à mesure qu'il progressait l'odeur de pourriture se fit plus insistance, presque insupportable. L'inspecteur retint in extremis la bile qui lui brulait la gorge. « Comment peut-on vivre avec pareille puanteur… ? Ce n'est pas normal »
Une fois le couloir traversé Link fut à nouveau plongé dans l'obscurité. Aucunes lumières ne venaient éclairer la pièce suivante. Il trouva rapidement l'interrupteur suivant, mais rien ne se passa. L'inspecteur poussa un grognement frustré, attrapant la lampe torche accrochée à sa ceinture afin de distinguer quelque chose.
La couleur rouille du parquet l'interpella immédiatement, le faisceau de la lampe parcourant le sol parsemé de tâches foncées jusqu'à tomber sur un canapé usé jusqu'à la corde. Et un pied chaussé de noir. Howard se raidit avant de s'approcher prudemment du corps étendu sur le sol. Le cadavre ne datait pas d'hier, la peau du visage à moitié décomposé ne permettait plus aucunes identifications. Seule la longue chevelure pourpre pouvait aider l'inspecteur, tant cette couleur était inhabituelle, le reste du corps étant méticuleusement dévoré par les asticots. Après avoir parcouru le ce qui semblait être le salon, Link découvrit 4 autres cadavres sans compter le premier, trouvé près d'une télévision à l'écran poussiéreux, le corps grouillant de bêtes. « Qu'est-ce qui s'est passé ici ?! »
Un bruit venant d'une pièce adjacente l'arracha à sa contemplation macabre. Il récupéra sa radio, ordonnant au reste de son équipe d'appeler des renforts avant de le rejoindre. Il n'était pas seul, il pouvait le sentir.
Son équipe arriva à peine quelques minutes plus tard, surveillant ses arrières ainsi que le couloir situé à proximité du poste de télévision, alors qu'il s'aventurait vers l'unique porte présente dans la pièce encore close. La poignée tourna, puis bloqua. « Fermé à clé » Il jura, alors que de nouveaux bruits lui parvenaient, venant de l'autre côté de la porte close. Il tendit l'oreille, identifiant ce qu'il supposait être une respiration paniquée. « Le tueur serait encore sur les lieux du crime ? »
Ni une ni deux, il se jeta sur la porte sans ménagement, donnant un coup, deux coups, trois coups jusqu'à ce que la porte ne craque puis cède. Une forte odeur d'urine le pris à la gorge alors qu'il entrait d'un pas rapide, sa lampe dans une main, la crosse de son arme dans l'autre.
La pièce était vide, si l'on exceptait le matelas miteux posé à même le sol, juste en dessous d'une fenêtre barrée de planches en bois solides. Link vit alors la source du bruit, blottit entre le matelas et le mur du fond, essayant de se faire plus petit qu'il n'était. Il s'approcha d'un pas silencieux, braquant soudainement le faisceau de sa lampe sur la silhouette, prêt à pointer son arme.
La première chose qu'il vit fut un regard anthracite paniqué, cerné de noir et de violet par le manque de sommeil. La lampe lui échappa des mains alors qu'il reconnaissait la chevelure blanche, devenue grise à cause de la crasse, de celui qu'ils recherchaient depuis bientôt deux mois. Celui qu'il avait abandonné, croyant qu'il était mort.
- Allen…Walker…
Le susnommé sursauta, ses mains se crispant sur ses genoux alors qu'il cherchait à se fondre dans le mur contre lequel il était acculé. Quant à Howard, il prit plusieurs minutes pour se ressaisir, tant la découverte de l'albinos le choquait. « Il nous tombe dans les bras, alors qu'on ne l'attendait pas… ». Les épaules de l'otage se mirent à trembler et l'inspecteur tenta immédiatement de le rassurer, parlant d'une voix qu'il voulait calme et douce.
- Monsieur Walker, je suis l'inspecteur Link. Votre ami nous a contactés pour que nous partions à votre recherche.
L'albinos ne broncha pas, l'inspecteur, retint un soupir. « Comment le faire réagir ? »
- Kanda sera soulagé de vous savoir en vie.
Il vit avec plaisir le visage de l'albinos se tourner vers lui à l'entente du nom de Yuu Kanda. Encouragé par le regard anthracite qui le dévisageait avec espoir, Link continua sur sa lancée.
- Vous pouvez vous lever ?
Il secoua légèrement la tête.
- Nous allons vous portez dehors alors.
Allen se raidit à nouveau, secouant la tête alors qu'il cherchait à nouveau à s'enfoncer dans le mur. Howard l'observa avec peine, avant de soupirer, murmurant à l'oreille de son adjoint.
- Appelez Kanda… Et une ambulance.
Madarao acquiesça, retournant dehors le téléphone collé contre son oreille. Son absence s'éternisait alors que le blond essayait de rassurer le blandin, lui assurant que son ami serait bientôt à ses côtés. Parler du brun semblait apaiser Allen qui, maintenant, commençait peu à peu à se détendre, ses doigts triturant le tissu usé de son pantalon.
Il allait réitérer sa tentative pour le soulever quand Kanda, les cheveux ébouriffés par la course et le souffle court, débarqua dans la pièce, cherchant activement le blandin du regard avant de foncer vers lui. L'inspecteur s'apprêtait à lui ordonner de se calmer, quand il vit l'albinos tendre les bras vers lui sans autre forme de procès, laissant le brun le soulever alors qu'il se pelotonnait contre son torse.
Kanda serrait le corps frêle contre le sien, cajolant son dos tout en lui murmurant des paroles rassurantes à l'oreille, le blandin se laissant aller à chacune de ses paroles, un sourire fugace aux lèvres.
Quelques instants plus tard, Howard vit l'ambulance emporter les deux hommes dans le hurlement de la sirène, tandis que le reste de son équipe commençait à emporter les corps avec une infinie délicatesse. Avant de remonter dans sa voiture, il fixa l'immeuble devant lequel commençait à s'accumuler une foule de passant curieux, la mine sévère. « J'espère avoir le fin mot de cette affaire »
De retour au commissariat quelques heures plus tard, Howard feuilletait le rapport que le légiste lui avait remis quelques instants plus tôt. « Ce qui est écrit ici n'est que ce que j'ai pu constater sans autopsie, je vous communiquerai les résultats après plus ample observation.
« 5 cadavres en tout. 1 femme dans le couloir du fond et 4 hommes dans le salon. Les hommes ont tous été tué de la même manière : la gorge tranchée avec un couteau de cuisine (retrouvé sous le canapé couvert de sang). Quant à la femme, sa tête a été fracassée contre un mur. Je suppose qu'elle a vu le tueur s'en prendre aux autres et a tenté de s'enfuir en désespoir de cause. Mais l'assassin a été plus rapide. »
Howard fronça les sourcils en parcourant les lignes à plusieurs reprises. «Qui diable pourrait tuer à lui seul 4 hommes, effrayer une femme, avant de lui briser le crâne…Et épargner l'otage enfermé et affamé ? » Il poussa un soupir las, passant sa main sur son visage. « Espérons que Monsieur Walker ait quelque chose à dire… ».
L'inspecteur patienta deux jours avant de rendre visite à l'albinos. Selon le médecin de ce dernier, il s'en sortait sans réel dommage, juste une sous-alimentation sévère et quelques tuméfactions « rien qui ne puisse guérir avec du temps, du repos et de l'attention. Avant de le laisser partir vers les chambres, le médecin lui souffla une dernière fois avec un certain amusement
- Si vous souhaiter lui rendre visite soyez prudent avec son camarade, il veille au grain. Enfin… ! Grâce à lui monsieur Walker est calme et docile.
Le blond acquiesça, cela ne l'étonnait pas. Après être passé par l'ascenseur, il se dirigea d'un pas rapide vers la chambre que l'on lui avait indiquée, découvrant finalement le jeune couple.
L'albinos dormait, ses cheveux, ayant retrouvé leur teinte immaculée une fois lavée, s'étalaient sur l'oreiller couleur menthe à l'eau. A ses côtés, assis prêt du lit, se trouvait Kanda, sa main caressant le poignet fin du plus jeune avec délicatesse. Lorsque l'inspecteur passa le pas de la porte, il croisa immédiatement les prunelles onyx, lui glaçant les os par leur froideur.
- Qu'est-ce que vous voulez inspecteur ?
- Je voulais simplement savoir si monsieur Walker allait bien.
- Il se remet doucement, mais vous n'êtes pas venu que pour ça.
Link retint un soupir.
- Je ne suis pas venu l'interroger. Nous avons besoin de lui mais pas au point de le brusquer à peine arrivé à l'hôpital.
Le brun le dévisagea longuement, sondant son âme de ses prunelles abyssales, avant de se tourner vers l'endormi, murmurant d'une voix lasse.
- Attendez quelques semaines, qu'il puisse reprendre ses marques. Et prévenez avant de passer à la maison, j'essaierai de lui en parler.
Howard acquiesça, s'inclinant respectueusement avant de repartir d'un pas plus serein, inconscient du regard anthracite posé sur son dos.
Le lendemain matin, le médecin annonça la bonne nouvelle : l'albinos était en bonne santé, il pourra quitter l'hôpital dans la journée du lendemain. Un soupir rassuré se fraya un chemin entre ses lèvres, son regard fixant le sourire poli du médecin.
Et, comme prévu, Allen quitta l'hôpital le lendemain, le brun à ses côtés. Le chemin se fit dans un silence presque pesant, son cœur tambourinant dans sa cage thoracique à mesure qu'ils approchaient de leur appartement.
Ils gravirent les escaliers une fois de retour à l'immeuble, rentrant finalement chez eux. Il fut le premier à franchir le pas de la porte, la gorge sèche, les battements irréguliers de son cœur l'empêchant de réfléchir. « Pourquoi est-ce que je me sens si mal… ? Je suis de retour à la maison, avec celui que j'aime…Alors pourquoi ? »
Il sursauta quand les bras qui lui avaient tant manqué virent l'enlacer avec fermeté, ses lèvres effleurant son oreille avec douceur alors qu'il lui murmurait.
- Tu m'as manqué…
Fiévreux, il s'abandonna entre ses bras, ses doigts allant caresser la joue de celui qu'il aimait, une douce chaleur chassant son ancien malaise. La bouche de son amant se mit à explorer la chair tendre de son cou, déposant de temps à autre un baiser sur sa nuque, sa mâchoire, sa tempe, avant de rejoindre enfin celle de son amant.
Il gémit contre ses lèvres, laissant sa langue venir taquiner la sienne, ses larges mains venant se nicher autour de ses hanches, effleurant de ses pouces sa peau pâle et sensible.
Il ne devrait pas être dans pareil état. Pas après un seul baiser, pas après ce qu'il venait d'arriver. Haletant, il rompit le baiser, ses mains posées sur la poitrine de son conjoint. Ce dernier l'observait d'un œil brillant, sa respiration brûlante caressant son visage. Ils se dévisagèrent plusieurs minutes de cette manière, l'un luttant contre la chaleur qui embrasait son cœur face au second, véritable tentation.
Lentement, comme s'il affrontait un animal craintif, son amant récupéra l'une de ses mains pour la porter à ses lèvres, déposant un baiser sur chaque doigt, chaque phalange, ne quittant pas le regard de l'autre alors qu'il caressait sa paume, satisfait de sentir ses frissons de plaisir.
Il se mit à trembler, sa main prisonnière de l'autre alors que ce dernier remontait lentement vers lui, déposant une myriade de baiser le long de son bras, savourant le geignement qu'il reçut pour récompense.
Sans qu'un mot ne soit prononcé, il récupéra sa seconde main afin de lui faire subir le même traitement, avant de l'entrainer vers le salon avec douceur, ses yeux ne quittant jamais les siens. Avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, l'autre le fit tomber sur le canapé, caressant son corps du regard avant de le rejoindre. Leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau et il rendit les armes, ses mains fourrageant dans la chevelure de l'autre alors qu'ils se pressaient l'un contre l'autre. Gémissant, il laissa son amour lui ôter sa chemise, puis son pantalon, les doigts experts caressant l'intérieur de ses cuisses avec insistance.
Son amant l'observa avec avidité, sa bouche rejoignant rapidement ses doigts alors qu'il libérait son érection quémandeuse, et humide de plaisir. Il se mordit brutalement la lèvre alors que l'autre effleurait son gland du bout de sa langue, jouant de cette dernière sur la peau sensible. Ses gémissements ne tardèrent pas à emplir la pièce, tandis que ses hanches s'avançaient avec envie vers les lèvres gourmandes de son amour, ce dernier emprisonnant alors la verge tendue à l'intérieur de sa bouche, suçant lentement, et entièrement le désir de celui qu'il aimait.
Ses gémissements se firent plus fort, ses doigts jouant avec les cheveux de celui qui jouait avec son plaisir. Il avait déjà envie de jouir, ses jambes se crispaient sur les épaules de l'autre alors qu'il essayait de parler.
- A… Arrête… !
Les lèvres emprisonnant toujours sa chair, son amant l'observa avec curiosité tandis qu'il essayait désespérément de récupérer sa respiration, murmurant d'une voix faible.
- Je… Je ne veux pas…. Pas…. Sans toi… !
Un léger soupir de soulagement lui échappa lorsqu'il sentit sa bouche libérer son sexe humide, étouffant un cri lorsque des mains vinrent soulever son bassin et écarter ses fesses, exhibant son entrée d'une manière impudique au regard de l'autre. Il rougit, gémissant doucement lorsque ses longs doigts vinrent jouer avec son anneau de chair, plissant sa peau avant de le pénétrer de deux phalanges.
Ses mouvements étaient rapides et précis, écartant sa chair comme il en avait l'habitude alors que son soumis l'observait, les yeux humides, le suppliant en silence d'en finir. Tranquillement, son amant retira ses doigts avant de se reculer. Il prit son temps pour se déshabiller, son regard avide ne quittant jamais celui de l'autre, geignant contre les coussins du canapé. Son regard embué se porta finalement sur le membre de l'autre, émergeant tout juste de son boxer, et il ne put penser à autre chose qu'à cette hampe emplit de désir, qui n'attendait qu'un geste de sa part pour venir se nicher en lui.
La respiration haletante, il écarta les cuisses face à son amour, invitant ce dernier à reprendre la place qui lui était dû. L'autre l'observa avec délice, pressant son sexe contre l'antre accueillante de son amant, ne lui laissant du répit qu'une fois enfoncé jusqu'à la garde. Un grondement sourd lui échappa, alors qu'il lui souffla à l'oreille d'une voix rauque.
- Enfin à la maison.
Ses jambes s'enroulèrent autour de sa taille, alors qu'il lui gémissait à l'oreille son envie d'aller plus loin, son sexe compressé entre leurs deux corps. Leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau alors qu'il amorçait un lent mouvement de va et vient, sa queue venant doucement chatouiller sa prostate alors qu'il s'enfonçait à nouveau en lui, donnant des coups de reins de plus en plus fort, ses testicules claquant contre ses fesses.
Ses gémissements se muèrent en cris, ses ongles griffant le dos de son amant à chaque coup porté à sa prostate. Il allait venir bientôt… Trop tôt ! Après un énième coup porté à sa prostate il vint dans un dernier cri de plaisir, hurlant le nom de son amant alors que sa semence éclaboussait son ventre et celui de son amour.
- …Allen !
L'albinos vint en lui après quelques coups de reins, lui arrachant un geignement de plaisir alors que son foutre brûlant l'envahissait. La respiration difficile, Allen déposa un chaste baiser sur sa tempe avant de venir se blottir contre lui, enlaçant sa taille. Le brun sourit, caressant ses cheveux immaculés avant de fermer les yeux, somnolant doucement au rythme de son cœur.
La caresse légère de ses doigts chauds au niveau de son dos réveilla le brun le lendemain, le regard encore embrumé par le sommeil. Il bailla, plongeant son nez dans le cou de l'albinos, ce dernier cajolant maintenant son cuir chevelu. Alors qu'il bougeait légèrement, il poussa un grognement douloureux, murmurant d'une voix pâteuse.
- Combien de fois j'ai dit qu'on devait arrêter de le faire sur le canapé ?
Allen ricana.
- Aucunes idées, tu radotes tellement.
Un grognement lui répondit, le brun essayant tant bien que mal de se redresser, sous le regard moqueur de son amant. Ce dernier vint enlacer sa taille, murmurant à son oreille.
- Tu ne veux pas rester un peu couché ? Tu m'as horriblement manqué…
Kanda frissonna, murmurant d'une voix boudeuse.
- Pas dans ce putain de canapé…
- Pas de soucis.
Et, avec une vitesse impressionnante, l'albinos le souleva avec facilité, l'emportant jusqu'au lit pour les glisser sous les couvertures, leurs corps pressés l'un contre l'autre. Un soupir d'aise lui échappa alors qu'il se blottissait contre les oreilles, laissant Allen s'installer sur son torse après un baiser.
La quiétude régnait dans la pièce, les deux amants profitant de la chaleur de l'autre sans chercher à aller plus loin. Somnolant légèrement Kanda sursauta légèrement quand le blandin prit la parole.
- Au fait… Comment est-ce que ça s'est passé ? Avec les flics ?
Le brun retint un soupir agacé.
- Je me suis déjà excusé pour avoir prévenu l'inspecteur… Mais comment est-ce que je devais réagir ?!
Le plus jeune sourit, jouant avec une mèche ébène.
- Je ne te jette pas la pierre. Moi aussi j'aurais paniqué si tu avais disparu…
- Te connaissant t'aurais retrouvé les kidnappeurs en 30 secondes, et tu aurais massacré tout le monde. Je ne sais pas si tu m'as collé une puce ou autre mais tu ne perds jamais ma trace.
- …Pas faux.
Il déposa un baiser sur sa tempe.
- Mais c'est parce que je suis un affreux punk.
Le brun soupira, serrant l'albinos contre lui.
- Tu vas me dire ce qui s'est passé dans ce foutu appart ?
- Pas grand-chose. Cross a pété une case après avoir consulté une tablette vide, il a dit que « mon cul de pédale allait subir » et il a essayé de me violer. Manque de chance pour lui, un mec lui a tranché la gorge avant qu'il ne vienne dans la chambre où il m'avait cloitré.
La sonnerie de la porte l'interrompit dans sa phrase. Il fronça les sourcils.
- Tu attends quelqu'un ?
Le brun secoua la tête. Il soupira, avant de quitter le cocon de chaleur, récupérant rapidement un pantalon de jogging noir et un haut sans manche avant de partir vers la porte. Nerveux, le brun tendit l'oreille, priant intérieurement pour que l'inspecteur tienne parole quant à sa visite.
Une voix doucereuse retendit alors, lui arrachant un frisson d'angoisse.
- Nea…
- Je suis heureux de te voir en un seul morceau, Allen.
L'albinos lui sourit en retour, laissant son ainé le serrer contre lui, avant de s'écarter.
- Tu me connais. Je ne suis pas du genre à me laisser faire.
- Certains l'ignorent encore… Espérons maintenant que cet inspecteur passe à autre chose.
Le blandin toussota.
- C'est vrai que Link à l'air… Bien sérieux, pour un policier.
La voix du plus vieux se fit glaciale.
- Alors nous avons un problème.
- Ne t'inquiète pas, Nea. Il suffit de jouer la carte de l'adorable petite victime et il me laissera tranquille.
- Si tu savais t'entourer, nous ne serions pas dans pareille situation.
Le cadet poussa un grognement agacé.
- Ne recommence pas. De toute manière cela ne te concerne plus de toute façon. Tu as abandonné le masque alors occupe-toi du mafieux qui te sert d'amant et laisse le mien tranquille.
Les deux hommes gardèrent le silence, avant que Nea ne souffle d'une voix doucereuse.
- Même si je te l'ai cédé, je n'en reste pas moins le créateur, Allen. Ne l'oublie pas.
Et, sans un mot de plus, il prit la porte, le visage impassible. L'albinos poussa un soupir, revenant rapidement dans la chambre, sa main triturant nerveusement ses mèches blanches.
- C'était Nea. Plus le temps passe moins il peut te voir en peinture.
- L'idée de savoir son pauvre petit neveu dans les bras d'un connard de détective doit pas l'emballer.
Les deux hommes se dévisagèrent en silence, leurs respirations se mêlant tant ils étaient proche l'un de l'autre. Kanda fit le premier geste, déposant avec douceur ses lèvres contre celles d'Allen tandis que ce dernier caressait sa joue, laissant le brun se blottir contre lui. Puis, il se recula, murmurant d'une voix blanche.
- Je t'aime, c'est tout ce qu'i savoir. Et c'est pas ton vieux qui me fera changer.
Le blandin sourit.
- Je sais.
et voilà :) j'espère que cette première partie vous aura plu ^^ n'hésitez pas à me laisser un commentaire ça fait toujours plaisir!
allez je vous laisse
a pluche les Koneko !
Neko-chan
