Bonsoir tout le monde ! Non je ne suis pas morte, en fait j'ai même commencé une nouvelle histoire. Je n'ai pas laissé tomber l'autre je vous le promets mais j'ai eu une autre idée qui me passionnait plus et l'inspiration ne vient qu'avec l'envie.
Cette fiction est déjà pratiquement entièrement tapée donc l'attente entre les parties ne devrait pas être très longue. Au début, il s'agissait d'un one-shot et puis finalement non. C'était aussi supposé être un 100 % Pov Katniss mais j'ai rajouté des Pov de Peeta après coup pour rajouter de l'émotion.
Précision sur l'histoire : C'est bien une Katniss x Peeta. L'action se déroule 1 ans après la fin de la guerre. Ici, Gale n'est pas responsable de la mort de Prim (Cela change justement beaucoup de chose et puis je n'avais pas envie de m'encombré de cela ^^)
Tout l'univers de "the hunger games" appartient à Suzanne Collins et non à moi !
Partie I :« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. » Lamartine
« Les choses les plus précieuses sont plus légères que l'air. » Paul Auster
Katniss
Ce matin, un filet de lumière passe au travers de la fenêtre. Je me sens totalement léthargique et regarde les grains de poussières flotter dans les airs. Il semble faire beau à l'extérieur mais pas ici dans ma chambre. Ici l'air est frais, ma gorge me fait mal et bloque ma respiration. Une angine surement. Soudain Gale gémi dans son sommeil et ses pieds touchent mes jambes. Je déteste ça. Ses pieds sont toujours froids. De toute façon, mes draps sont froid, la pièce est froide, tout est froid… Je dois être malade.
Après la guerre, quand je suis revenu au district 12…seule… j'étais à peine vivante. Je veux dire par là que comme dans une sorte de purgatoire, je côtoyais les vivants tout en flirtant avec la mort. Balançant constamment entre les deux. Pour ne rien vous cacher, l'idée de mettre fin à mes jours à traverser mon esprit. Mais bizarrement, je n'ai pas franchi le cap. Pourtant j'avais tout perdus : Ma mère, mes amis, ma santé, mon mental… ma sœur. Mais chaque jour je me disais : « pas maintenant Katniss, demain. » Un peu comme si j'attendais encore quelque chose.
Et 2 mois après la fin de la guerre, quelqu'un a enfin frappé à ma porte : Gale.
Avec lui petit à petit, j'ai retrouvé un semblant de stabilité. Il me forçait à m'alimenter, à me laver et surtout à me lever le matin quand la peine était trop grande. Ces matins-là, quand les cauchemars et les idées noirs m'assaillent, c'est comme si mes poumons sont trop faible pour filtrer l'air. En fait, cette sensation de manque d'oxygène, je la ressens plus au moins tout le temps, mais les matins de mes mauvais jours c'est pire. Je suppose que tous mes ennuis de santé depuis 3 ans ont dû réellement impacter mon système respiratoire. Gale pense que l'air du district ne doit plus être très saine à cause des cendres du bombardement et qu'il faudra attendre encore quelque années avant qu'elle ne soit pure à nouveau. C'est vrai que parfois, quand je me ballade en ville, devant les restes des anciens commerces : Fleuriste, apothicaire, boucherie… boulangerie… j'arrive presque à sentir la cendre sur mon palet, le feu s'immisçant dans ma gorge, la suie infiltrant mes poumons… C'est généralement à ce moment-là que je préfère rentrer à la maison avant de faire une crise d'asthme ou autre chose.
Le bras de Gale s'enroule autour de moi. Au début, je panique car je pense qu'il est réveillé, mais finalement je l'entends ronfler et cela me rassure. Délicatement, j'entreprends de me m'échapper de son emprise et sort de mon lit en silence. C'est bizarre je sais, mais je préfère être la première levé. Comme cela nous n'avons pas à discuter la tête sur l'oreiller comme si tout était normal. Je déteste ça, alors je me lève avant son réveil. J'apprécie l'affection de Gale, sincèrement cela me touche, mais même si nous dormons ensemble depuis des mois maintenant, je ne suis toujours pas assez à l'aise pour accepter une trop forte proximité. S'il est peiné, il ne le montre pas vraiment, en fait il me connaît depuis longtemps et donc sait que je ne suis pas du genre affection, contact physique etc. Pour lui c'est donc déjà un immense privilège d'occuper le côté droit de mon matelas. Je ne lui ai jamais dit que pourtant j'avais été ce genre de fille, dans un autre lit…dans une autre vie.
Cela est mieux ainsi de toute façon. Le passé est le passé. Je secoue la tête pour éclaircir mon esprit, ma poitrine se serre alors je prends une grande bouffé d'oxygène. Satané poumons…
« Un feu lointain ne réchauffe point. »
Proverbe algérien
Peeta
Le ciel est constellé d'étoile ce soir et la pâleur de la lune rend la scène plutôt agréable. Mes coudes reposent sur le bord de la fenêtre, soutenant maladroitement ma tête. Cette nuit comme toutes les autres d'ailleurs, j'ai encore ouvert la lucarne. Je ne peux pas dormir sans cela. En fait, je ne peux pas dormir tout court…
Je ne sais pas vraiment pourquoi je fais cela mais c'est un rituel depuis que je suis enfant. Je crois que j'ai toujours cherché ou prévu une issue en quelque sorte. Lorsque j'étais un petit garçon et que ma mère criait beaucoup trop, j'avais l'habitude de m'enfermer dans ma chambre et d'ouvrir la fenêtre. Dès lors j'écartais les bras et m'imaginais m'envoler, partir loin et ne jamais revenir. Mon père disait que j'aimais un peu trop « m'aérer l'esprit ».
« M'aérer l'esprit » ? Quelle blague aujourd'hui. De l'air c'est justement tout ce qui compose ma tête désormais. Mes pensées et mes souvenirs sont totalement retournés, confus, corrompus… Je suis comme dans un éternel, constant et épais brouillard, et cela…aucune fenêtre ne parvient à le changer.
Alors pourquoi diable suis- je encore là à humer l'air dans la pénombre ?!
Jesuppose que c'est parce que je n'ai rien d'autre à faire, en tout cas, dormir n'est pas une option…trop de cauchemars ont perduré mon sommeil cette semaine et j'en ai assez de les raconter au docteur Aurelius.
Une chouette hulule au loin et me sort de mon questionnement nocturne.
Les animaux sont de plus en plus nombreux au district 13 dernièrement. Je suppose que l'environnement est plus agréable qu'auparavant étant donné le nouveau plan de « réaménagement de la surface.» Je peux voir que le climat et l'ambiance se sont améliorés ici cette dernière année, mais je ne parviens pas à le sentir. J'ai du mal à ressentir quoi que ce soit pour dire vrai, je me sens juste vide.
Je crois que si l'air frais ne me fait plus aucun effet c'est parce que je suis devenu « air » moi-même. Un être immatériel, impalpable, inconsistant. Même pas un être en somme, juste du vent… Le docteur Aurélius dit que je dois juste me « réapproprié » mon corps et mon esprit, mais personnellement je pense qu'il me manque autre chose…comme une étincelle, une fragile lueur de vie, un peu de chaleur…
Lassé de mes propres réflexions, je décide finalement de fermer les volets et de retourner quand même sous les couvertures.
Depuis la fin de la guerre, j'habite ici au district 13. Pourquoi ? Pas parce que c'est agréable, ni parce que je m'y sens chez moi mais simplement parce que je suis fou.
« Instable » est le terme médicale exacte mais peu importe le mot, n'est-ce pas ? Peu importe la langue, un homme fou reste un homme fou après tout. Pour être honnête y a aussi le fait qu'en vérité je ne sais pas ou allé. Le district 12 n'est pas ma maison, il fut le refuge de l'ancien Peeta, celui qui s'est égaré, pas le mien. De plus trop de mes démons s'y trouvent encore, le genre auquel je ne me sens pas prêt à faire face…
Cette première année de paix n'a, néanmoins, pas été si laborieuse pour moi que ce que je laisse entendre. Je vais mieux. C'est vrai. Mon comportement est plus docile et sauf en cas de gestes vraiment trop brusque, je suis désormais rarement violent. Les hallucinations empiètent de moins en moins sur mon quotidien et parfois un souvenir d'enfance vient éclairer ma journée. Dans ces moments-là je souri. Je souri vraiment etpendant un court instant, je me sens moins vide, moins imperceptible, un peu plus…réel.
….
Elle ne se soucie plus vraiment de moi. Réel ou pas réel ?
…
Elle a tourné la page. Réel ou pas réel ?
…
Je suis seul. Réel ou pas réel ?
…
J'attends une réponse à mes questions mais rien ne viens…et le silence dans la pièce devient terriblement pesant. L'air me parait soudainement glacial et je rabats promptement les couvertures sur moi. Mes mains tremblent, mes dents claquent et je jurerais que mon souffle émet de la buée au contact de l'air. La seule chose dont j'aurais besoin en cet instant….c'est juste d'un peu de chaleur…
« Quand on a connu la symbiose, l'oxygène nous étouffe. »
François Lavallée
Katniss
Je chasse déjà depuis 2h lorsque Gale me rejoins dans la forêt. C'est devenu un petit rituel entre nous, un de mes préférer d'ailleurs. Cela me rattache aux enfants innocents que nous étions avant tout cela. Innocents, nous ne le sommes plus aujourd'hui.
« Hey Catnip, bien dormi ? » Il avance dans mon dos et ces bras enserrent ma taille. Immédiatement je me dérobe. Je ne voulais pas mais parfois mon corps agit plus vite que mon esprit. Je suis devenu un peu sauvage, comme les proies que je chasse. Néanmoins je ne veux pas le blesser, il a tant fait pour moi, alors je pose mon arc et lui fait face. Il reste souriant mais ses yeux trahissent une certaine déception. Mince. Du coup, je m'approche de lui, me met sur la pointe des pieds et dépose un léger baiser sur ces lèvres. Immédiatement je sens son sourire. Cette action semble lui donner confiance car aussitôt il me serre dans ses bras et posant sa tête sur mon épaule me murmure :
« Je t'aime »
Je ne réponds pas. Je ne sais pas pourquoi car je l'aime aussi à ma façon. Je crois que je suis déstabilisé par son souffle contre mon cou, étonnement…froid. Il faut dire que l'air de la forêt est aussi très frais à l'aube. De toute façon tout me parait glacé ces jours-ci. Je prends note de néanmoins contacter un médecin dans les prochains jours.
Ce jour-là, la chasse est bonne : écureuils, lapins, même un dindon sauvage. Pour Gale en tout cas, car moi j'ai été une bien piètre archère. C'est très inhabituel mais je manque de concentration aujourd'hui. Mon partenaire semble le remarquer car au bout de quelques heures, il finit par suggérer que nous rentrions car « IL est trop fatigué », ce qui veut en fait dire « TU as l'air fatigué mais TU es trop fière pour le dire. » Ce n'est pas faux.
Une fois chez moi, enfin…chez nous (j'ai encore du mal à l'admettre), Gale se propose de préparer notre gibier en vue du repas pendant que je ferais une sieste. Je n'aime pas lorsqu'on me couve mais j'acquiesce tout de même car je dois bien l'avouer, ces heures de marches dans la forêt m'ont laissé à bout de souffle. D'ailleurs, lorsque j'arrive dans le couloir à l'étage, il me faut me tenir un moment à l'encadrement d'une porte pour reprendre mon souffle. Je ferme les yeux et tente de faire les exercices de respiration que m'a conseillée Sae.
Inspire….
Expire…
Inspire…
Expire…
Au bout d'un moment je me rends compte que ma respiration a repris un rythme normal, et puis que ma main s'est inconsciemment posée sur mon cœur… C'est idiot parce que c'est sur mon abdomen que j'aurais dû la posé, ce sont mes poumons qui dérapent. Finalement je cesse de me tourmenter car je me dis que j'ai dû faire cela dans un souci de vérifier mon rythme cardiaque, une vieille habitude quand on a souvent frôlé la mort.
Avant d'entrer dans ma chambre ou plutôt dans notre chambre, je fais une halte devant le téléphone qui me fait face.
J'hésite quelques minutes puis finalement décroche le combiné et compose le numéro. Au bout de trois sonneries le docteur Aurelius fini par répondre. Je sais qu'il est un médecin « psychiatre » mais il est ce qui ressemble de plus à un vrai docteur dans mon entourage (Hormis ma mère… mais je ne suis pas prête à lui confier mes soucis.) Au début, il est inquiet à cause de mon appel. Je ne peux pas l'en blâmer car c'est vrai qu'a part pour nos séances téléphoniques mensuelles imposé par le district 13, je ne l'appel jamais. Mais finalement il se relaxe quand je lui dis que tout va bien mentalement mais que je désirais par contre un avis médical « physique ». Après m'avoir fortement conseillé d'aller voir un VRAI médecin généraliste pour passer de VRAI examens, il accepte finalement d'écouter mes symptômes et de me donner un avis provisoire. Dès lors je lui parle de ma faible capacité respiratoire, de mon souffle coupé, de ma gorge qui se serre, de mon buste qui se comprime. J'ajoute aussi à cela, au cas où il y aurait un lien, mon extrême frilosité du moment. Au bout d'un moment mon interlocuteur me coupe la parole et me dit calmement :
« Katniss êtes-vous sûr de cela ? »
Sa question m'irrite.
« Bien sûr que j'en suis sûr, je sais encore ce que je ressens ! Vous pensez que je m'invente des symptômes ?! Sérieusement ? »
« Non calmez-vous, ce n'est pas ce que je voulais dire Katniss. Je veux dire… Etes-vous sûr que votre douleur est…physique ? »
« Pardon ?...»
« Vous savez parfois…une grande douleur mentale engendre des réactions… physiques. J'ai bien peur que dans ces cas-là, un traitement médical ne soi d'aucun secours car dans les faits…le corps est sain. Je pense qu'il faudrait que vous trouviez la source de ce « problème » qui comme vous l'avez dit vous-même « vous empêche de respirer » et que… »
« C'est bon, c'est bon merci mais je dois y aller, on m'appelle, désolé » Dis- je sur un ton très sec.
Je trouve une excuse car si ça continue je vais lui crier dessus. Je suis très en colère contre lui. Je n'aurais pas dû lui demander conseil, après tout c'est un psy donc forcément j'aurais dû me douter qu'il allait me sortir une idiotie de théorie psychologique. Je reconnais très rarement ma souffrance physique car je déteste paraitre faible, du coup je digère très mal que lorsque je le fais, on ne me prenne pas au sérieux. Avant que je ne raccroche le combiné, Dr Aurelius me crie d'attendre. Je peur qu'il n'ajoute une autre de ses analyses loufoques mais je l'écoute quand même quand il me dit qu'il aurait besoin d'un service. Je luis dois bien ça.
« Pourriez-vous rendre visite à Haymitch Abernathy pour moi ? Il n'a pas décroché pour les 4 dernières séances que nous aurions dû avoir. Je ne pourrais pas le couvrir très longtemps... »
Je souris. Mon mentor tout craché. Je ne savais pas qu'il avait tout comme moi, des séances de psy par téléphone, mais en y réfléchissant, je suppose que cela va de soi. J'accepte de rendre service à ce bon vieux docteur en lui promettant de parler à Haymitch demain mais quand il commence à reprendre un ton paternaliste pour probablement me reparler de mes soucis, je raccroche et en moins de 2 minutes je me faufile dans mon lit. Je m'y enroule dans une tonne de couverture, emmaillotée comme un bambin mais je n'y peux rien : J'ai froid.
Voilà J'espère que cette première partie vous a plus. Dites-moi ce que vous en avez pensé please. Vous l'avez peut-être déjà compris mais je vais beaucoup jouer sur le fait que Katniss soit la métaphore du feu et Peeta celle de l'air. Je trouve cela touchant et adapté étant donné que ces deux éléments se combinent très bien.
