Je m'appelle Bella Swan, j'ai 20ans. J'ai pris la décision de venir vivre à Forks pour rencontrer mon père, qui a rejeté ma mère quand il a su qu'elle était enceinte. J'ai trouvé un job à l'hôpital, au coté d'un certain docteur Cullen. Je ne le sais pas encore mais je vais tomber éperdument amoureuse de Jacob Black, un indien quileute. A mon plus grand désespoir, il a déjà une petite-amie et en plus c'est un garçon très mystérieux, tout comme ses copains, et comme je suis très curieuse, je vais tout faire pour découvrir leur secret… Mais vais-je vraiment accepter leur monde étrange et dangereux ?
Bien sur les personnages appartiennent à Stephenie Meyer et je joue juste avec eux.
Petite précision, pas d'imprégnation dans mon histoire, juste des histoires d'amour avec des liens peut être plus forts à cause du coté animal, mais pas de coup de foudre mystique.
Et un immense merci à Smilepika pour son aide précieuse et son enthousiasme.
POV BELLA
La pluie assombrissait cette fin d'après-midi et je ne distinguais plus les bords de la route, les arbres ressemblaient à des géants qui se resserraient autour de ma voiture. Je ralentis encore et je coupai la radio, comme si le silence pouvait m'aider à avancer vers Forks. Des marteaux frappaient mes tempes et je me fatiguais à force de scruter l'obscurité à travers les trombes d'eau qui me tombaient sur la tête. Soudain, deux yeux immenses percèrent la nuit juste devant moi, je donnai un brusque coup de volant et ma grosse Ford réagit instantanément. J'évitai l'animal mais en même temps les roues se mirent à glisser sur le sol mouillé. Ne pouvant rien faire pour maîtriser ma voiture, je me crispai sur le volant et attendis le choc.
J'entendis des craquements et bruits bizarres puis la Ford se coucha sur le côté et je hurlai tandis qu'elle s'enfonçait dans la forêt. Elle finit par se caler contre un tronc dans un fracas épouvantable. J'étais un peu sonnée mais je n'avais rien de casser. Je me détachai et récupérai mon sac à la recherche de mon portable. Pas de réseau ! J'enfonçai le klaxon, j'entendis un grognement, puis le silence, comme si ma voiture n'avait même plus le courage de crier.
- Bon dieu ! Ça commence bien la vie dans ce bled paumé ! Je hais la pluie et les animaux qui ne prennent pas les passages piétons ! P'tain, comment je vais sortir de ce tas de ferrailles ?
Je parlai toute seule, ça me rassurait. Je n'étais pas du genre à paniquer pour un rien, mais là, je me sentais mal barrée, seule dans la foret en contrebas de la route dans le noir total. Si quelqu'un me retrouvait un jour, ce serait un anthropologue dans 100 ans et il analyserait les circonstances étranges de ma présence dans ce lieu.
- Ho-hé, y'a pas quelqu'un avec un ouvre-boite géant ?
Faire de l'humour me redonna un peu de courage et j'étudiai la situation, il fallait que j'arrive à ouvrir ma portière, je me redressai et poussai de toutes mes forces mais elle refusa de m'obéir. Je m'appuyai contre les dossiers pour réfléchir, je devais me hisser et coincer mes pieds plus haut pour que mon dos puisse faire levier. Je grimpai un pied sur le levier de vitesse et essayai de coincer l'autre entre les sièges. Mon dos allait appuyer sur la vitre mais mon pied glissa et je basculai en avant. Ma tête cogna le montant de la voiture et je sentis le sang couler sur mon front.
- Y manquait plus que ça ! Me voilà avec une bosse et du sang qui coule partout. Mais pourquoi suis je venue dans cette galère ?
Je commençai à paniquer réellement et je sentais qu'une boule se formait dans ma gorge.
- Ah non ! Isabella Swan, tu ne vas pas te mettre à pleurer, ça ne sert à rien et puis c'est pas le moment. Tu vas réfléchir et sortir de là !
A cet instant la portière s'ouvrit et une voix me répondit.
- Si tu me tends la main, tu devrais pouvoir sortir et après si tu veux, tu pourras pleurer tant que tu veux.
Je regardai mon sauveur. C'était un colosse, enfin il avait des traits enfantins mais le bras qu'il me tendait était celui d'un homme, d'une musculature impressionnante ! Ses biceps se gonflèrent en me tirant en dehors de la Ford et je pus apercevoir un tatouage au motif original mais je n'eus pas le temps de le contempler plus longtemps. Il me reposa sur le sol et je dus lever la tête pour le regarder dans les yeux, il était immense, très brun, la peau mate et il avait un regard joyeux et confiant. Puis j'écarquillai les yeux et ne pus m'empêcher de remarquer.
- Dis donc, tu te promènes souvent torse nu la nuit dans la forêt ? C'est une coutume locale ou je t'ai dérangé dans une activité... physique.
Il éclata d'un grand rire franc et me répondit.
- Et toi, tu remercies toujours ceux qui te sauvent en leur lançant des vannes ?
- Désolée, je suis tellement surprise de voir que tu es à moitié nu par un temps pareil que j'en oublie la politesse. Merci ! Merci beaucoup. Sans toi, je pense que j'aurai passé la nuit dans ma voiture.
- Excuses acceptées. Sinon ça va ? Tu n'as pas trop mal à la tête ?
- Je vais avoir une belle bosse et quelques bleus un peu partout, mais rien de grave.
Je bougeai mes jambes, mes bras, heureuse de voir que tout fonctionnait normalement. Pendant ce temps, mon sauveur semblait réfléchir, il scrutait les alentours, l'inquiétude se lisait son visage maintenant fermé. Soudain il partit en courant vers la route.
- J'entends une voiture, ne bouge pas, je reviens. Cria t-il en disparaissant dans les arbres.
Moi je n'avais rien entendu du tout, il devait avoir l'habitude des bruits de la forêt, car je ne percevais que les bruits du vent dans les branches et celui des gouttes qui tombaient sur la carrosserie. Je voulais attraper mon sac mais pour cela il fallait que je rentre dans l'habitacle et je préférais attendre qu'il revienne pour m'aider. Je commençai à trouver le temps long et je me dis que je devrais peut être essayer de rejoindre la civilisation par mes propres moyens. Je reviendrai plus tard chercher mes affaires. Je m'attaquai à la montée quand il réapparut devant moi.
- Je suis arrivé trop tard, elle était déjà passée. Bon je vais t'aider à grimper sur la route, après il y a aura bien une voiture qui passera. Au fait je m'appelle Seth Clearwater et toi Isabella Swan, c'est ça ?
- Je préfère Bella, mais comment tu le sais ? Demandai je suspicieuse.
- Tout à l'heure quand tu te parlais dans ta voiture. Rigola t-il.
- Ah ok, mais dis donc tu as l'ouïe fine, toi.
C- 'est ce qu'on me dit souvent. Me répondit-il d'un air gêné. Bon on y va ?
Je lui demandai s'il pouvait attraper mon sac à main et il s'exécuta rapidement avec une souplesse déconcertante. J'étais admirative devant la gentillesse et la simplicité de ce garçon. La pluie cessa enfin et nous remontâmes lentement la pente savonneuse, enfin surtout pour moi. Il me soutint plusieurs fois car je patinais avec mes petites chaussures de ville. Finalement il posa ses mains sur ma taille et me poussa devant lui, mes pieds ne touchaient presque plus terre et nous arrivâmes enfin sur le bitume. J'étais essoufflée par l'effort produit et me pliai en deux pour reprendre ma respiration alors que lui, m'observait en souriant encore et toujours.
- C'est quoi ton truc pour être toujours aussi hilare ? Grognai-je.
- J'ai pas de truc, je suis juste heureux de vivre. J'ai pas de raison de ne pas l'être.
- Mouais, t'es un mec à part, toi.
Il rigola entre plus, à croire que la vie pour lui n'était faite que de joie et rires. Et sa bonne humeur était contagieuse puisque je me surpris à sourire aussi.
- Bon maintenant que tu respires normalement, on va aller en direction de Forks, c'est bien ce que tu comptais faire avant de jeter ta voiture dans la forêt ? Annonça t-il en me montrant la route qui serpentait entre les arbres.
- C'est bien ça, je vais à Forks. Tu y habites peut être ? Répondis-je en avançant
- Je vis plus loin dans la réserve indienne, la Push. Et toi, que viens-tu faire à Forks ? C'est pas souvent qu'on rencontre des étrangers par ici. Dit-il en ralentissant pour rester à ma hauteur.
- Je viens y travailler, j'ai été embauchée comme secrétaire médicale à l'hôpital et je commence lundi. Alors comme ça tu es indien ?
- Et oui, de la tribu des Quileutes. Et toi, tu viens de quel coin ?
- Je suis de Phoenix... en Arizona. Rajoutai je comme si je parlais à un inculte.
- Je sais où se trouve Phoenix, je vais au lycée tu sais. Railla t-il gentiment. Et comment tu as fait pour trouver du boulot aussi loin du soleil de l'Arizona ?
- Le hasard des offres d'emploi. J'ai pensé que ce serait bien de connaître une autre région. Et puis si ça ne me plaît pas, je pourrais toujours repartir et j'aurai au moins une expérience à monnayer. Mentis je sans hésiter.
Je ne pouvais pas lui dire que c'était mon choix, que je venais dans ce trou paumé pour y retrouver mes origines.
- Alors je te souhaite, bienvenue à Forks, même si ton arrivée est plutôt mouvementée.
- Merci Seth. En tout cas, si le climat n'est pas très accueillant, ma première rencontre est plutôt sympa, mais tu veux bien me dire ce que tu fais pieds et torse nus dans la forêt pour un temps pareil ? A part bien sur, sauver les jeunes filles en détresse.
- C'est tout à fait ça, tu as deviné, je cours les bois à la recherche des conductrices imprudentes qui se jettent contre les arbres. Plaisanta t-il.
- Ok et à part ça... Insistai-je.
- En fait j'adore courir dans les bois et comme je transpire beaucoup, je ne prends pas de tee-shirt. C'est tout.
Il parlait en fixant la route devant nous. J'aurai pu jurer qu'il n'était pas très à l'aise avec mon insistance. J'étais un peu peste sur les bords et je le titillai encore un peu pour voir s'il pouvait s'énerver et m'envoyer balader.
- Et les chaussures ? Tu transpires des pieds aussi ? Me marrai-je.
- Ça alourdit ma foulée et je ne peux pas courir très vite alors je m'en passe.
Il avait réponse à tout, je n'arriverai pas à lui faire avouer ce qu'il faisait exactement avant de voler à mon secours. J'étais persuadée qu'il était avec une fille et je me demandai ce qu'elle faisait à cet instant et pourquoi elle n'était pas venue avec lui, peut être que leurs parents n'acceptaient pas leur relation ou alors il s'agissait d'une femme mariée. Mon esprit tortueux ne manquait pas d'idées. Il y avait un secret dans la vie de ce garçon, et je finirai par le savoir, tout se sait dans les petites villes.
Seth avait calé son pas sur le mien et il ne se plaignait pas, c'était un compagnon agréable.
- Tu as de la famille dans la région ? Demanda t-il soudain.
- Pas que je sache. Pourquoi ? Mentis je une nouvelle fois.
- Parce que le chef de la police s'appelle Swan comme toi, je pensais que vous pourriez être parent.
Mon cœur se mit à battre très fort, ça ne pouvait pas être aussi facile ! Et il fallait que je sache s'il y avait d'autres familles Swan dans la ville. Comment allais-je lui demander son prénom ?
- C'est cool ça. Tu le connais bien ? Peut être que tu pourras me le présenter.
- Tu sais, à Forks, tout le monde connaît Charlie Swan, il fait partie des gens qu'on ne peut pas ignorer. Peut être que vous faites partie de la même famille sans le savoir.
Il ne savait pas à quel point il visait juste. Je venais à Forks pour une seule et unique raison, rencontrer le salaud qui avait rejeté ma mère quand il avait su qu'elle était enceinte. Ils étaient mariés et il n'avait pourtant pas eu de scrupules à la jeter dehors. Il lui avait donné un peu d'argent pour qu'elle avorte ou qu'elle quitte la région et elle avait du partir à Phoenix où j'étais née. Il n'était jamais venu nous voir. Pendant longtemps j'avais refusé d'en entendre parler, il ne voulait pas de nous, je ne voulais pas lui. Puis au fil des années, mon indifférence s'était transformée en colère, puis en haine. Et aujourd'hui j'étais bien décidée à me planter en face de lui et à lui dire ce que je pensais de son attitude lâche et irresponsable. Apprendre qu'il était le chef de la police me réjouissait, j'allais saboter son image, il allait payer le prix fort. Après ça, comment les habitants pourraient encore faire confiance à un homme qui a abandonné sa famille ?
Je regardai mon sauveur du coin de l'œil, il semblait perdu dans ses pensées lui aussi, peut être qu'il cherchait dans ses souvenirs si le chef Swan avait parlé d'une famille quelconque. Ce silence ne me dérangeait pas, j'étais fatiguée mais tranquillisée par la présence rassurante de ce garçon. Je n'avais pas peur d'être seule avec lui, sur le bord d'une route déserte, dans la nuit. Je sentais pour une raison inconnue que, jamais il ne me ferait de mal, c'était un gars bien. Et d'ailleurs il m'avait sortie de mon véhicule, sans lui je serais encore en train de me geler ou d'essayer d'ouvrir la portière. Je commençais à ressentir la conséquence de mes efforts, je n'étais pas très sportive. Et cette route semblait ne mener à rien.
- La ville est encore loin ? J'ai l'impression que personne ne passe sur cette route.
Je le vis sursauter. Ma voix trahissait ma lassitude, je rêvais de m'asseoir ou mieux de me coucher dans la mousse sous un arbre et de dormir.
- Je pense qu'on est à une bonne dizaine de kilomètres, mais ne t'en fais pas, il y aura bien quelqu'un pour nous récupérer. Dit il sur de lui.
- Tu as couru dix kilomètres et tu as l'air en pleine forme. Tu m'épates tu sais !
- A travers les bois, ça fait moins de kilomètres. Me contredit-il.
Il se cramponnait à son histoire de course dans les bois, je devais jouer le jeu, après tout, il ne me connaissait pas, il n'allait pas me raconter sa vie.
- Tu as quel âge, Seth ? Demandai-je brusquement.
- J'ai 18 ans depuis 2 mois.
Je fixai ses grands yeux sombres en hochant la tête, il était très charpenté pour un garçon de cet âge.
- Tu as bien le visage d'un mec de 18 ans mais par contre, tes muscles te font paraitre vachement plus vieux.
- Ha ouais tant que ça ! Rigola-t-il un moment. Puis il enchaina. Et toi ? Et ne me dis pas que tu es trop vieille pour dire ton âge.
Cela me fit rire et je répondis sans attendre.
- J'ai 21 ans depuis quelques mois, déjà. Ça va ? Tu me donnais plus ?
- Non pas du tout, j'avais deviné que tu avais la vingtaine. Je suis bon à ce jeu.
Il me regardait, je ne sais pas ce qu'il voyait dans le noir mais peut être que ses yeux étaient, comme ses oreilles, en meilleur état que les miens.
- Dis-moi, que fait-on à Forks pour passer le temps ? Demandai-je pour faire la conversation.
Il hésita à répondre comme s'il y avait trop d'activités à faire dans la ville de Forks.
- On joue au ballon sur la plage, on fait des randonnées en foret, des feux de camps entre potes et pour ceux qui aiment on va danser dans l'unique club de la ville, mais on organise aussi des soirées privées. Sinon on va à Port Angeles, il y a un bowling, des restaurants, un ciné... et des magasins.
Les boutiques ! Il devait croire que j'étais une dingue du shopping comme la majorité des filles. Il aurait été surpris de savoir que cette activité passait loin derrière une bonne balade en forêt ou une soirée tranquille blottie dans un canapé devant bon film. Mais je fus contente d'apprendre qu'il y avait une boite dans ce trou, il faudrait juste que je me fasse des amis pour m'y accompagner.
- Donc on ne s'ennuie pas, c'est bien ça. J'espère que je rencontrerai des gens sympas pour pouvoir sortir. Commentai je songeuse.
- Je te présenterai mes potes et aussi ma sœur, vous avez à peu près le même âge.
- Merci Seth. Finalement je pense que la bestiole qui m'a forcée à quitter la route devait être mon ange gardien. Elle voulait que je te rencontre.
Il pila, comme statufié sur place, il semblait surpris par mes propos. Je repensai à ces deux billes brillantes qui m'avaient déconcentrée, et je me demandai s'il savait quel genre d'animal j'avais croisé ou si ma plaisanterie sur l'ange gardien le dérangeait. Peut être que ses croyances indiennes lui faisaient supposer que les animaux dirigeaient la vie des hommes.
- Une bête ? C'est vrai que tu ne m'as pas raconté comment tu as fini, encastrée dans l'un des plus beaux sapins de la forêt. Demanda t-il en retrouvant son air insouciant.
- Je roulai tranquillement quand tout à coup, j'ai vu deux yeux et j'ai braqué d'un coup et tu connais la suite. Mais en fait je ne suis pas sure d'avoir vu quoique ce soit, il faisait tellement sombre à cause de la pluie. J'ai peut être eu une hallucination.
- Il y a pas mal d'animaux dans les bois et il se peut que tu en ais vu un. Dit-il, rassuré.
Nous continuâmes à discuter en marchant mais la fatigue augmentait à chaque enjambée et je me décourageais, je ne savais pas où je puisais l'énergie pour mettre un pied devant l'autre. Peut être devrais je lui demander de faire une pause, mais il avançait toujours de la même foulée souple et je ne remarquai aucun signe de faiblesse chez lui. Il était souvent plongé dans ses pensées, j'entendais sa respiration inégale, ce n'était pas de l'essoufflement mais plutôt des soupirs, il semblait regretter quelque chose. J'aurai aimé voir son visage mais ma vision déjà imparfaite par temps clair devenait complètement floue dans l'obscurité.
Tout à coup, le vrombissement d'une voiture troua le calme de la forêt et je stoppai net. Seth me dévisagea et s'arrêta lui aussi. Hé-hé, il n'avait pas l'ouïe aussi fine qu'il le croyait, j'avais entendu le moteur avant lui. Une Volkswagen déboucha dans le virage, elle roulait assez vite mais ralentit quand elle nous vit. Enfin nous allions pouvoir nous asseoir et nous faire accompagner à la ville.
J'espérais qu'il y aurait assez de place dans la voiture pour nous deux mais aussi que le conducteur ne prendrait pas peur en voyant un adolescent torse et pieds nus ! Je me mis devant pour le masquer un peu, et puis en général, les filles ont plus de succès pour faire du stop !
Je me demandai si mon deuxième sauveur serait assez sympathique pour m'amener jusqu'au magasin de Madame Newton, je devais loger dans une chambre juste au dessus de son magasin. Au téléphone, elle m'avait dit que sa boutique était à l'entrée de la ville. Je fis mon plus beau sourire aux phares qui m'éblouissaient et la golf s'arrêta près de nous. Seth s'approcha du chauffeur.
- Hé salut ! Tu tombes bien. Tu peux nous ramener à Forks ? La demoiselle que tu vois, a eu un accident et sa voiture est restée coincée contre un arbre.
Je n'entendis pas la réponse mais Seth fit le tour de la voiture et vint m'ouvrir la portière.
- Monte Bella, on a de la chance. Jake est un pote et il va nous conduire.
Je ne me fis pas prier et grimpai rapidement sur le siège passager. Je profitai de la faible lueur du plafonnier pour regarder le conducteur. Waouh ! Ce fut la seule chose qui me vint à l'esprit, il ressemblait à Seth par la couleur de sa peau et ses cheveux corbeau coupés courts, mais son visage était plus viril et son sourire... Son sourire illuminait tout autour de lui, son sourire irradiait jusqu'à ses yeux, faisant plisser ses paupières. Son sourire dévoilait des dents d'une blancheur éclatante entre des lèvres charnues café crème. La portière se referma et je plongeai dans le noir.
- Bella, je te présente Jacob Black. Jake, voici Bella Swan. Dit Seth cérémonieusement en s'installant à l'arrière.
- Bon... soir Jacob. Mer… ci. Bégayai-je bêtement en rougissant
Heureusement que nous étions dans l'obscurité, il ne le verrait pas. Mon balbutiement suffisait assez à me faire passer pour une idiote, alors que j'aurai voulu l'impressionner autant qu'il m'éblouissait.
- Enchanté de rencontrer Bella. Dit-il d'une voix grave et douce.
POV JACOB
Je chantonnais en roulant, je pensais à Seth, il n'y avait qu'à lui qu'il arrivait des histoires pareilles. Provoquer la sortie de route d'une voiture et être obligé d'aller sauver la conductrice en laissant s'enfuir une sangsue, puis appeler au secours pour qu'on vienne le raccompagner lui et sa pauvre victime, il allait en entendre parler pendant longtemps. Je réfléchissais aux vannes que je l'avais lui lancer dès que nous serions seuls. Je venais de quitter Port Angeles quand Emily m'avait appelé sur mon portable pour me demander de faire le taxi.
Je concentrais mes pensées sur Seth, ça me calmait, car depuis que les Cullen étaient revenus à Forks un an auparavant, j'étais tout le temps en colère. Je ne parvenais pas à admettre que les légendes de ma tribu quileute que l'on me racontait depuis mon enfance étaient réelles et surtout que j'en étais un membre à part entière ! Être un métamorphe, un modificateur, un loup-garou, chacun avait sa propre dénomination, mais ça revenait au même, je ne me sentais plus vraiment humain, une moitié de moi était animale et je haïssais les vampires qui avaient activé ce gêne.
Car non seulement je devais accepter cette nouvelle partie de moi-même qui me permettait de traquer ces morts-vivants, ces êtres monstrueux qui buvaient le sang des humains pour continuer à exister, mais en plus je n'avais pas le droit de toucher à ceux qui vivaient à côté de chez nous, car ils avaient signé un pacte avec mon arrière grand-père sous prétexte qu'ils ne buvaient que du sang animal. Pourtant j'aurai aimé les détruire pour qu'aucun autre enfant de la réserve où je vivais ne devienne un loup et ne voit sa vie détruite.
J'avais du abandonner mes rêves de faire des études de droit pour devenir avocat. Ce projet resterait un rêve, je ne pouvais pas quitter la Push, ni la meute, ils avaient besoin de moi. J'avais du trouver un emploi, mais là aussi, mon statut de protecteur m'avait posé des problèmes, il fallait que je sois disponible rapidement en cas d'invasion vampirique.
Mon père était l'un des membres du conseil quileute et grâce à son intervention, je travaillais comme technicien dans les divers bâtiments administratifs de la réserve. Je m'occupais de tout, l'électricité, la plomberie, les petits travaux de réparation, cela ne me déplaisait pas, j'étais assez bricoleur mais j'avais l'impression de passer à côté de ma vie. Et tout cela parce que mes foutus gênes réagissaient en présence de ces sales vampires.
Dieu que je haïs les Cullen ! Pourquoi ils étaient revenus à Forks ? Pourquoi mon cher ancêtre avait signé ce foutu traité qui m'interdisait de les exterminer ? Pourquoi existaient-ils ? Sans eux jamais je ne serais devenu ce monstre poilu capable de tuer n'importe quel humain d'un coup de patte. Bien sur il y avait quelques avantages à être un loup, j'étais devenu plus fort, plus résistant et tous mes sens s'étaient développés. J'aimais aussi cette sensation de liberté quand j'étais sous ma forme animale et que je courais dans les bois, j'avais l'impression d'être invincible.
Deux ombres au bord de la route me sortirent de mes songes. Je reconnus la stature imposante de Seth et à côté de lui, la silhouette fine d'une femme. Quand ils apparurent dans la lueur de mes phares, je fus comme pétrifié. Cette fille était splendide, son sourire m'éblouissait. Je le lui rendis tout en sachant qu'elle ne pouvait me voir. Je pilai la golf devant eux et ne la lâchai pas des yeux. Seth vint près de moi et il parla mais je ne l'écoutai pas, je contemplai ma future passagère.
Ses longs cheveux châtains descendaient en cascade de chaque côté de son visage. L'intelligence et la vivacité se remarquaient dans ses beaux yeux noisette. Je devinais la douceur de sa peau et je ne pus m'empêcher de la détailler de la tête au pied, son corps était mince mais bien fait. Seth avait déniché un trésor et j''étais heureux de cette rencontre.
Elle entra dans la voiture et me refit un sourire timide, mais naturel.
- Bella, je te présente Jacob Black. Jake, je te présente Bella Swan. Dit Seth cérémonieusement en s'installant à l'arrière.
- Bon... soir Jacob. Mer… ci. Dit elle d'une voix mélodieuse et un peu tremblante.
Elle devait être mal à l'aise avec les inconnus, surtout de notre gabarit. Je ne voulais surtout pas l'effrayer, j'espérai que Seth avait été correct avec elle. Au fond de moi, je savais que le gamin était un bon gars et je lui faisais confiance, il fallait maintenant qu'elle se sente en sécurité avec moi aussi.
- Enchanté de te rencontrer Bella. Dis-je sincèrement en prenant une voix douce.
Elle tremblait et se recroquevilla dans le siège entourant son corps de ses bras.
- Seth, vas voir dans le coffre et sors le plaid pour Bella. Je dois avoir laissé un tee-shirt aussi, tu peux le prendre. Ordonnai-je en ne lâchant pas des yeux la déesse à mes côtés.
Il revint très vite et Bella nous remercia en s'enroulant dans le plaid. Je la vis fermer les yeux en frottant le tissu contre son nez, elle huma l'odeur et tourna la tête vers moi. Elle rougit en voyant que je la regardais au lieu de démarrer et elle cacha son visage dans le plaid. Cela me remit les pieds sur terre.
- Je te dépose à un endroit précis ou tu es juste venue comme ça, pour tester ta résistance à l'humidité ?
- J'ai loué une chambre chez Madame Newton, elle m'a dit que c'était facile à trouver. Son magasin est à l'entrée de Forks. Tu connais ?
- Bien sur, on ne peut pas le rater, et elle non plus… Mais je te laisse la surprise.
Seth éclata de rire en confirmant qu'elle était vraiment incontournable à Forks.
- Alors comme ça tu es venue pour faire de la randonnée. Repris-je
- Heu, non je viens travailler à l'hôpital, mais comment sais tu que j'adore les balades en foret ?
- Parce que Madame Newton tient l'unique boutique d'équipement sportif de la ville et qu'elle est spécialisée en matériel de camping et de rando.
- Je ne savais pas, elle n'avait pas précisé.
- Tu es infirmière ?
- Non, mais c'est pas un peu sexiste comme remarque, fille plus hôpital égal infirmière ? Je suis peut être médecin. Se moqua-t-elle.
J'entendis Seth pouffer derrière nous.
- Peut être, mais je te trouve très jeune pour être docteur, mais peut être que tu es beaucoup plus vieille qu'il n'y parait… répliquai-je encore plus moqueur qu'elle.
Seth siffla entre ses dents pour masquer son hilarité.
- Mouais tu t'en tires bien. En fait je suis secrétaire médicale, un vrai métier de fille. Rigola-t-elle.
Cette fois Seth éclata franchement de rire.
- Alors comme ça tu viens travailler à Forks. Quelle idée bizarre, alors que tout le monde, ici, rêve de partir vers les grandes villes.
Ma voix me trahit et je me serais battu d'avoir laissé transparaître ma tristesse, Bella ne devait pas l'avoir ressentie, mais Seth si, et cela m'énervait car lui était heureux de son statut de protecteur.
- On n'est pas bien à Forks ? Demanda-t-elle soudain.
- On est très bien ici quand on y est né, mais je pense que pour les étrangers ça doit être difficile de s'habituer à notre climat. En tout cas, bienvenue dans le coin le plus humide de l'état. Au moins, toi tu es…
Merde, j'allais dire normale. Cette fille faisait tomber mes barrières, en général, j'étais très prudent dans mes paroles, mais avec elle, j'avais envie d'être moi, Jacob l'humain et Jacob le loup, qu'elle sache tout de suite que je n'étais pas un homme comme les autres. Je ne comprenais pas d'où me venait cette répugnance à lui mentir sur mon état de modificateur, j'avais l'habitude de le cacher aux humains. Je remarquai que Seth retenait son souffle. Subitement je ressentis un malaise et le regard curieux de Bella posé sur moi.
- Je suis quoi ? Insista-t-elle.
Je toussotai pour me donner une contenance et tournai la tête vers elle.
- Tu es une fille bien.
- Et tu sais ça rien qu'en me regardant ? Ne sois pas trop sur de toi, les gens ne sont que rarement ce qu'ils paraissent.
J'avais envie de rire, c''était elle qui disait cela, comme si elle savait que nous n'étions pas que deux indiens sympas et inoffensifs. Je grommelai qu'elle devrait se méfier des créatures vivant à Forks. J'entendis le ricanement de Seth. Finalement nous arrivâmes devant le panneau « Ville de Forks, bienvenue à vous » et peu après nous découvrîmes le grand bâtiment sur lequel trônait fièrement l'énorme enseigne clignotante « Chez Newton & fils » c'était sur qu'à moins d'être aveugle, on ne pouvait pas la manquer. Je me garai au pied des marches.
- Voilà, tu es arrivée à bon port. Tu vas voir si tout est ok, on t'attend là au cas où cette folle de Newton t'aurait oubliée.
Je fis une grimace en pensant à la femme qui tenait ce magasin. Bella se dégagea de la couverture et frissonna, elle semblait complètement frigorifiée et j'aurais pu la réchauffer en la serrant contre moi. Mais tout à coup, une odeur doucereuse atteignit mes narines, cette puanteur sucrée, je la connaissait trop bien et la haïssais plus que tout sur cette terre. Je cherchai à savoir si elle m'était familière comme celle des Cullen, mais je ne la reconnus pas. Un vampire inconnu venait chasser à Forks, Bella ne devait pas sortir de la voiture. Mon regard croisa celui de Seth dans le rétroviseur, il l'avait sentie aussi et il comprit instantanément qu'il devait veiller sur notre jolie passagère.
- Ne bouge pas de là ! Je vais aller voir. Commandai-je à Bella tandis que Seth fixait un point dans la nuit.
- Mais je peux le faire... moi même.
Je poussai déjà la porte du magasin quand elle prononça ces mots.
