Si, une dernière petite chose, le titre est sûrement même très certainement provisoire, le temps que je trouve mieux…
Chapitre 1« Tant de souffrance… »
Allongé dans son lit, Ron n'arrivait pas à s'endormir. Il n'avait de cesse de tourner et de se retourner, s'emmêlant dans ses draps, puis il finit par se caler sur le dos, les yeux grands ouverts, fixant un point invisible au plafond… Au bout de quelques minutes, il tourna légèrement la tête vers le lit d'Harry, écarta les rideaux de son lit à baldaquin, et vit qu'une fois de plus, le lit de son ami était vide. Il poussa un léger soupir, se tourna vers le mur, sa tête posée sur son bras replié, et il demeura ainsi quelques minutes encore, les yeux toujours ouverts. Puis, gagné par la fatigue, il les ferma et plongea dans un sommeil tourmenté, à contre cœur. Il avait un mauvais pressentiment, sans trop savoir pourquoi, et ne pouvait se défaire de cette impression, cette étrange angoisse, ce malaise qui l'habitait depuis sa dernière entrevue avec son meilleur ami. Ce soir là, peu de temps après que les derniers élèves se soient couchés, et alors qu'Hermione s'affaissait à rendre la salle convenable, Harry était venu s'asseoir près de lui, sur le canapé au coin du feu. Sans un mot, sans un regard échangé, ils étaient restés ainsi quelques minutes, jusqu'à ce qu'Harry rompe le silence qui s'était installé.
- Tu sais, je n'ai jamais vraiment eu d'amis quand j'étais petit. Peut être parce que j'étais différent, ou peut être bien parce que Duddley prenait un malin plaisir à terroriser tout ceux qui s'approchaient de moi, mais le fait est que je n'ai jamais étais proche de quelqu'un, quelqu'un sur qui je pouvais me reposer, en qui avoir confiance, et qui m'aiderait à traverser toutes les épreuves que la vie mettrait sur ma route…
Ron l'écoutait attentivement, attendant avec curiosité et crainte de savoir où son ami voulait en venir. Il l'observait, alors que, sans quitter le crépitement du feu dont les flammes dansaient dans la cheminée, Harry poursuivait son discours.
- Quand j'ai reçu ma lettre de Poudlard, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre, et à accepter. Je ne savais pas de quoi il s'agissait, et pour tout avouer, je n'ai pas cru un seul mot de ce que me disait Hagrid, je le trouvais un peu fou, mais j'avais devant moi la seule possibilité qui s'offrait à moi de pouvoir quitter les Dursley, et je ne pouvais pas la rater. J'ai alors suivi Hagrid, et je n'ai jamais, à aucun moment, regretté le choix que j'avais fait. Une nouvelle vie avait commencé, une vie qui me plaisait, dans laquelle j'étais à l'aise, et surtout une vie où je n'avais pas la crainte de me faire battre ou de dire un mot de travers. Ensuite, dans le train, j'ai fait ta connaissance, et j'ai tout de suite su qu'on allait devenir ami. Tu étais spécial, différent, et tu avais l'air à la fois si calme et serein que je me suis senti bien et en confiance, avec toi. Et j'avais raison, car en six années, on ne s'est jamais disputé, du moins jamais violemment, et j'en suis très heureux. On a toujours était ami, complice, on a traversé tant d'épreuves ensemble qu'elles n'ont fait que renforcer notre amitié… Ce que je voudrais simplement te dire, c'est que tu es le meilleur et le plus loyal des amis que l'on puisse avoir, et je suis fier de t'avoir comme meilleur ami…
- Arrêtes, à t'entendre, c'est la dernière fois que l'on se voit… répliqua son ami, toutefois mal à l'aise, ce à quoi Harry ne répondit que par un faible sourire. Et avant qu'il n'ait pu ajouter quoique ce soit, Harry le serra dans ses bras et le relacher quelques secondes plus tard, avant de monter rejoindre Hermione, partie un peu plus tôt, après l'avoir embrassé et souhaité bonne nuit.
Oui, cette « discussion » était troublante, beaucoup trop à son goût. Mais emporté par le sommeil, il se promit d'aller éclaircir tout ça dès le lendemain matin.
A peine réveillé, mais toujours endormi, Ron ouvrit rapidement les yeux en entendant l'agitation qui régnait dans la chambre. Il se leva, s'habilla rapidement et descendit les escaliers qui les menait dans leur salle commune. En bas régnait la même agitation, des élèves bougeaient dans tout les sens, d'autres pleuraient, effondrés contre leurs amis, d'autres restaient immobiles, le regard vide, comme figés d'horreur. Debout sur la dernière marche, Ron fit le tour de la pièce d'un seul regard, et sentit une vague d'inquiétude le submerger. Qu'était il arrivé pour mettre autant d'élèves dans cet état l ? Il n'eut pas l'occasion d'y réfléchir très longtemps puisque, tournant la tête vers la porte qui venait de s'ouvrir, il croisa le regard désespéré, les yeux rougis et gonflés par les larmes, de sa sœur, qui resta immobile, figée, quand les yeux se plantèrent dans les siens. Aussitôt, il se précipita vers sa sœur, qu'il n'avait jamais supportée voir pleurer. A peine il fut arrivé à sa hauteur qu'elle l'enlaça, se raccrochant à lui comme elle l'aurait fait avec une bouée de sauvetage, perdue en pleine mer. Il la laissa pleurer quelques instants, se contentant d'être là pour elle, présent, comme un grand frère qui réconforte sa petite sœur. Puis, toujours secouée de sanglots, et de grosses larmes perlant dans ses yeux, elle lui murmura, sans toutefois se détacher de son étreinte :
- C'est horrible… Ron, si tu savais… Je n'aurais jamais cru qu'une chose pareille arriverait, c'est tellement…
- Eh… calme toi, la rassura t-il du mieux qu'il put. Sèches tes larmes, et dis moi ce qu'il se passe ici, tout ça est inquiétant… Et Harry et Hermione, où sont-ils ? comment n'ont-ils pas pu être réveillés avec autant d'agitation ? la questionna Ron, sans remarquer qu'à l'évocation de ses amis, sa sœur était devenue de nouveau livide.
- Viens… Suis moi, je vais te montrer… se contenta t-elle de répondre en lui agrippant le poignet, et en l'entraînant à sa suite.
C'est ainsi que, en silence, ils sortirent de la salle, ce qui procura à Ron une sorte de soulagement. Voir tout ces élèves pleurer le mettait mal à l'aise, le troublait, d'avantage qu'il ignorait de quoi il en retournait. Mais ses inquiétudes s'accrurent quand sa sœur s'arrêta, et c'est à ce moment seulement qu'il s'aperçut qu'ils étaient devant la porte de la chambre d'Hermione.
- Vas-y seul… Entre.. Mais je te préviens, tu risques d'être choqué… déclara doucement Ginny, ses mots entrecoupés de sanglots, et le regard perdu dans le vide.
Elle lâcha la main de son frère et se laissa glisser le long du mur qui longeait la chambre. Surpris, troublé, mais surtout très inquiet, Ron posa sa main sur la poignée, et doucement, il la tourna, se contentant de pousser la porte et de faire un pas pour pénétrer dans la chambre. A sa grande surprise, il n'était pas seul. Le professeur Rogue était tapis dans l'ombre, son visage habituellement si froid et inexpressif affichait ce matin une mine déconfite, ses traits déformés par l'horreur. Il gardait cependant le silence. Un peu plus loin, le professeur McGonagall était totalement désemparée. Elle pleurait, ses mains fixes plaquées contre sa bouche, témoin de son effroi. Elle se serait effondrée si elle ne se retenait pas contre le mur… De l'autre côté enfin se tenait Dumbledore, assis sur une chaise, son visage entre les mains, en signe de désolation. Il regardait la scène, comme pour se prouver une nouvelle fois que tout cela était bien réel. Ron, d'où il se trouvait, observait alternativement les professeurs, troublé devant ce tableau, dont les protagonistes semblaient figés, attendant de se réveiller de ce cauchemar.
- C'est terminé Pompom… cessez de vous agiter de la sorte, on ne peut plus rien faire….lança Dumbledore sans bouger d'une once, à l'infirmière que Ron n'avait pas remarqué.
- Mais qu'avons nous fait ? Merlin, qu'avons nous fait ? Tout cela est de notre faute…se lamenta McGonagall d'une voix tremblante.
Et c'est alors que Ron, pour la première fois s'intéressa à ce qui se trouvait au delà des professeurs. Il fit un pas en avant, mais fut stoppé sur place par rogue qui lui barra le chemin avec son bras.
- Je ne vous conseille pas Weasley…
Mais Ron fit fi de cet avertissement, et entreprit un nouveau pas, se rapprochant de ce qui semblait être le lit d'Hermione. Et ce qu'il vit le laissa perplexe, il ne voyait pas ce qu'il y avait de si étrange, de si horrible à ce que… Attendez une minute, si toute l'école était en émoi, et si même les professeurs pensaient que.. c'est qu'il ne pouvaient qu'être… Soudain, on comprenant, sa vision de ses deux amis enlacés, semblant dormir paisiblement le figea d'horreur, lui glaçant le sang. Un couteau enfoncé minutieusement en plein cœur aurait semblé dérisoire à côté de la douleur qu'il ressentait. Il se senti vidé de l'intérieur, de tout sentiment, comme si tout autours de lui s'était brusquement arrêté. Ses jambes se dérobèrent, le souffle lui manqua, puis soudainement, tout son repas de la veille sembla vouloir s'extirper de son corps, et il sortit précipitamment de la chambre. Il couru aux toilettes où dans un violent haut le cœur, il vomit tout ce qu'il avait mangé la veille. Il sortit, pantelant, se retenant au mur qui longeait le couloir. Quelques pas faisant, il s'arrêta, ses jambes refusant un pas de plus, et il se laissa glisser contre le mur. Prenant son visage entre ses mains, il se laissa aller, pleurant, extériorisant toute la douleur qu'il avait ressenti depuis quelques minutes, qui lui avaient paru une éternité. Il pleurait, il avait mal, et à ce moment là, il s'en voulait tellement de n'avoir rien vu, rien compris, que la seule pensée qui lui venait était de les rejoindre, de mourir, pour ne plus ressentir cette souffrance, ce vide, cette horreur dont il avait été le témoin. Plus jamais il ne pourrait se faire face, regrettant à jamais de ne rien avoir vu, de ne rien avoir voulu voir, comprendre. Il savait que quelque chose n'allait pas, il l'avait senti, mais n'avait rien fait…. Sa douleur était telle qu'il n'avait qu'une envie, mourir, saisir la moindre occasion de s'ôter la vie, comme il avait ôté la vie de ses amis… La seule chose qui l'en empêcha était l'image de sa sœur, totalement effondrée par la perte de son frère, soutenue par toute sa famille, plongée dans le même tourment, la même tristesse. Non, pour rien au monde il ne leur infligerait cela. C'était son calvaire, son fardeau, et il l'assumerait…
Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne sentit pas les bras de sa sœur s'enroulaient autours de ses épaules et le serraient aussi fort qu'elle put, mêlant ses larmes aux siennes, et partageant la même douleur. Ils restèrent ainsi quelques instants, puis elle s'écarta légèrement, et la vue brouillée par les larmes, et lui demanda faiblement
- Qu'est ce qu'on va faire maintenant ? Qu'est ce qu'on va devenir sans eux ? C'est tellement dur…
- Je sais, si seulement on pouvait revenir en arrière, tout changer… mais on peut pas, et… il va falloir apprendre à vivre avec, sans eux…
Les jours qui passèrent furent difficiles, et chaque seconde sembla durer une éternité. Tous avaient appris la nouvelle, et personne ne trouvait les mots justes pour exprimer leur chagrin, et pour réconforter les jeunes Weasleys. Mais pour la première fois depuis longtemps, les conflits et rivalités avaient été mis de côté. Tous, sans exception, restaient sans voix, comme anéantis, même les serpentards avaient cessé leurs insultes. Pour la première fois, ils semblaient réellement touchés par l'événement, même si certains semblaient totalement indifférents, ils n'en demeuraient pas moins sans voix, et baissaient les yeux en croisant ceux vides de toute expression des Weasleys.
Même les professeurs ne savaient trop comment réagir, faire face à cet évènement qui les dépassait. Mais le comportement du professeur de potion restait sans aucun doute le plus troublant. Son visage avait perdu sa froideur, et il semblait sans cesse tourmenté, se rongeant les sangs, comme s'il était face à un dilemme. Sans nul doute il était le plus affecté par la mort de ces deux élèves, morts par amour, par des liens qu'ils auraient tant aimé pouvoir renier, mais qui, plus fort que tout, les avait contraints à cette finalité. Leur professeur semblait regretter la situation, même si, comme le lui avait fait remarqué Ron dans un excès de colère, il devait se réjouir d'être débarrassé de l'insolente Miss Je-sais-tout et de la progéniture de son pire ennemi. Cette réflexion, que tout pensaient si fort mais n'osaient dire, lui valut une gifle qui le laissa de marbre. Il soutint le regard de son professeur qui ne sembla pas choquer de son attitude, puis ramassa ses affaires et sortit du cours, calmement, sous les yeux interdits de Drago. Il l'avait toujours détesté, mais comme pour Harry et Hermione, cette animosité n'était qu'un leur, une façade qui cachait une sentiment bien plus profond qu'il n'osait s'avouer, un sentiment de jalousie, d'admiration qui le rongeait de l'intérieur, sentiment qu'il haïssait tellement qu'il en avait naturellement transposé sa rancœur contre ceux à l'origine de ce sentiment. Mais cette fois, il ne pouvait se résoudre à les insulter, jugeant qu'ils souffraient assez pour ne pas en rajouter. Ils les observait souvent, l'un et l'autre, mais le plus affecté des deux était sans nul doute Ginny. Selon Drago, elle était la plus fragile, la plus vulnérable des deux, et avait perdu à la fois sa meilleure amie et le garçon qu'elle aimait depuis si longtemps. Et sans savoir pourquoi, il se jura de veiller sur elle, de la protéger et de tout faire pour lui éviter d'avantage de souffrance… De plus, il savait, par son père, que Voldemort recherchait de nouveaux partisans, et Drago savait que la douleur et le sentiment d'impuissance était source de tout engagement. Le jugement faussé par la rancœur, la colère, une souffrance trop grande, beaucoup de partisans l'étaient devenus de cette façon, il était bien placé pour le savoir…
Quand la fin de l'heure sonna, Drago sortit de ses pensées et ramassant ses affaires, il sortit précipitamment de la salle. Il avait cours à l'autre bout du château, dans le parc plus précisément, mais il ne se dépêchait pas pour autant. Il longeait les longs couloirs de Poudlard, et se dirigea vers la zone du parc où aurait lieu son cours. Il faisait froid, et la neige s'était mise à tomber depuis quelques jours. Il ajusta son écharpe, sortit ses gants, et promena ses regards dans le vaste parc.
Quelque chose attira son attention, quelque chose d'inhabituelle. Il se tourna alors vers le château, et observa quelques secondes les élèves qui s'acheminaient vers leur cours, d'un pas résigné. Il changea alors de direction et marcha vers le lac. Quand il arriva à son hauteur, il distingua une forme, et s'aperçu alors qu'il s'agissait de la jeune Weasley, le regard vague, perdu dans la contemplation du lac. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues, et Drago se sentit mal à l'aise. Elle semblait si désemparée, si triste, qu'il ne pouvait que comprendre ce qu'elle ressentait. Il s'approcha doucement d'elle, sans faire de bruit pour ne pas l'effrayer.
Elle avait remontée ses genoux, qu'elle enlaçait de ses bras, sa tête appuyée sur. Il s'avança vers elle, se mit à sa hauteur, et du dos de sa main lui caressa la joue. Elle eut un sursaut de surprise, mais quand elle se tourna vers lui, et qu'elle plongea son regard rempli de larmes sur lui, il comprit qu'il avait eut tort, pendant si longtemps, et que personne ne devait mériter une peine pareille. Ni l'un ni l'autre ne soufflèrent mot pendant de longues secondes, puis semblant se réveiller, elle lui murmura, avant de retourner à la contemplation du lac
- Pas aujourd'hui Malefoy… s'il te plait, laisses moi tranquille…
- Je… je veux t'aider… répondit t-il en remuant à peine les lèvres. Je sais ce que tu peux ressentir, alors…
- Tu sais ce que je peux ressentir ? s'écria Ginny dans une soudaine colère. Toi, Drago Malefoy, qui n'a eut de cesse de nous critiquer, nous insulter et nous rabaisser pendant 5ans, Toi, le prétentieux, arrogant et suffisant serpentard, fils de mangemort, en devenir, toi qui est si méprisant et si froid, tu peux savoir ce que je ressens ? Que connais-tu de la souffrance, tu as toujours eu tout ce que tu voulais alors laisse moi…
- Tu ne me connais pas… se contenta t-il de répondre, face à toute la colère de Ginny. Il ne pouvait pas la blâmer, elle avait raison, et il ne méritait rien de plus que son mépris. De plus, elle avait besoin d'extérioriser, trop de souffrance et de rancœur s'accumulaient en elle, elle devait les faire sortir.
- C'est vrai… mais je n'en ai aucune envie, alors laisse moi, je veux plus te voir… ajouta t-elle en reposant sa tête sur ses genoux.
- Non, je ne te laisserai pas. Peut être que j'ai toujours été odieux avec vous, peut être qu'indirectement, tu en as le plus souffert, car tu manquais de discernement, de force, tu n'étais encore qu'une gamine, naïve et vulnérable, et tout ce que je pouvais dire t'affectait plus que les autres. Et j'en suis désolé, mais ce qui est fait est fait, je ne peux pas effacer toutes ces blessures. Mais saches que tu ne me connais pas, tout c que tu connais de moi n'est qu'une façade, un masque, je ne suis pas comme ça. Et pour ton information, tu ne détiens pas le monopole de la douleur, de la souffrance… Bien au contraire, ta vie n'a toujours été que bonheur, rire et joie, alors ne me juges pas, car tu ne sais rien de moi…
- Et je te l'ai déjà dit, je n'ai aucune envie de te connaître ! répliqua t-elle sèchement en se levant. S'il ne voulait pas la laisser, alors c'est elle qui partirait.
Elle fit quelques pas vers le château, laissant Drago seul face au lac, complètement interdit. Cette fille était vraiment étrange, mais renfermait tant de peine et de souffrance qu'il devait l'aider, qu'elle le veuille ou non. Mais pour le moment, il devait la laisser, il n'arriverait à rien avec elle, elle était trop énervée et bouleversée pour lui parler. Il prit alors le chemin du retour, sans prendre la peine de retourner en cours. Il descendit vers les cachots et s'engouffra derrière le tableau qui masquait l'entrée de la salle commune des serpentards. Il prit l'escalier et entra dans sa chambre, privilège dont il bénéficiait étant préfet. Il s'allongea sur son lit, les bras croisés derrière sa tête, et réfléchi. Cette fille était vraiment étrange. Plus il l'approchait, et plus elle l'intriguait. Elle renfermait tant de choses, tant de mystères, de souffrance, car oui, elle souffrait, elle avait mal, tout son corps n'exprimait que souffrance… Mais il allait l'aider. Il ne savait pas comment, il ne savait pas pourquoi, mais il allait l'aider, et ce grâce à sa douleur, sa souffrance qui selon elle les différenciait, mais qui bien au contraire faisait la force de Drago… Oui, c'était sa souffrance, leur souffrance qui allait les rapprocher, bien plus qu'il ne l'aurait imaginer…
Un mois avait passé depuis l'évènement, et Poudlard commençait petit à petit à retrouver l'ambiance et la chaleur qui y régnait autrefois. Certes, le souvenir était toujours présent, mais il n'en restait qu'un souvenir, et l'on ne s'y référait que par « l'avant » ou « l'après », sans jamais oser clairement nommer ce qu'il s'était passé. Tout les élèves avaient reprit leur vie, Ron semblait allait un peu mieux, et Ginny aussi, en apparence. En apparence, car comme l'avait fait remarquer Drago, Ginny avait toujours été la plus fragile, al plus vulnérable, celle qui prend tout trop à cœur, qui encaisse sans en parler, et qui souffre en silence. C'était ce qu'avait remarqué Drago en tout cas, de loin, à son plus grand regret, car la jeune gryffondor ne le laissait pas approcher de trop près…
Ron, de son côté, semblait lui aussi aller mieux. Il avait reprit une vie presque normale, assistait de nouveau à chacun de ses cours, et avait même l'autorisation de rentrer chez lui le week-end, avec Ginny, à caractère exceptionnelle compte tenu des évènements.
Mais s'il allait mieux la journée, ses nuits étaient toujours très agitées. Il ne cessait de revoir les corps de ses amis, en apparence tendrement enlacés, comme un couple normale. Mais aussitôt, cette vision idyllique devenait plus sombre, plus macabre, leur peau devenait plus pale, plus froide, leur visage inexpressif, leur regard vitreux… Il se rappelait chaque seconde, dès l'instant où il avait pénétré dans la chambre, jusqu'à sa sortie précipitée… Il revoyait le professeur Rogue lui conseiller de ne pas avancer, qu'il ne le supporterait pas, il se souvint avoir croisé le regard du professeur de métamorphose, puis tourner la tête en entendant son directeur parler il revivait cette scène chaque nuit, dans les moindres détails, comme pour lui rappeler ce qu'il s'était passé, ce qu'il aurait pu éviter… Il se revoyait se tourner vers le lit, apercevoir ses deux amis, endormis, paisible, puis sans un mot, sans comprendre pourquoi, il s'était approché davantage et avait posé sa main sur celle d'Hermione, qu'elle avait apposée sur la joue d'Harry, dans une dernière caresse…. Il avait eu un mouvement brusque, de terreur. Sa main était si froide, sans vie… C'est à ce moment là qu'il avait compris, et un regard vers les professeurs, qui évitaient à présent son regard, lui avait confirmer ses craintes. Il avait alors compris, et tout s'était enchaîné très vite.
Depuis un mois, il revivait sans cesse ces évènements, son repos en serait à jamais troublé. Et chaque nuit, il se réveillait dans un sursaut, et ne pouvait se rendormir, le visage de ses amis lui apparaissant dès qu'il fermait les yeux.
Un matin, quand il pénétra dans la grande salle, il s'aperçut qu'il y régnait une étrange agitation. Les élèves étaient excités, tous se parlaient entre eux, et Ron, se dirigeant vers la table des gryffondors, entendit quelques bribes de conversations, des questions majoritairement. Les uns se demandaient s'ils savaient qu'ils y étaient, d'où ils venaient, ou encore dans quelle maison ils seraient attribués. « Ils »… Ron se demandait bien de qui tout les élèves étaient en train de parler. Quand il s'assit à la table, il embrassa furtivement sa sœur et lui jeta un regard interrogatif, ce à quoi elle répondit
- Dumbledore a annoncé il y a cinq minutes à peine que deux nouveaux élèves allaient arriver dès ce soir. Mais il ne nous en a pas dit plus, donc tout le monde est impatient de savoir à quoi ils vont ressembler, et surtout dans quelle maison ils vont aller.
- Oh, je vois.. répondit-il simplement, son regard se voilant aussitôt.
- Moi aussi j'ai eu la même réaction, mais ne t'inquiètes pas, Dumbledore ne cherche absolument pas à les remplacer, loin de là. Il essaye probablement de nous changer les idées. L'arrivée de ces élèves va apporter un souffle nouveau à Poudlard. Tout est devenu si triste…
- Et tu veux que je te rappelle pourquoi peut être ? répliqua t-il plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu, car en croisant le regard qui s'embuait de larmes de sa sœur, il comprit qu'il était injuste avec elle.
- Moi aussi j'en souffre figure toi. Moi aussi ils me manquent… Mais on doit arrêter de regarder seulement en arrière, il faut essayer d'aller de l'avant, même si c'est difficile… ajouta t-elle dans un murmure, avant de quitter précipitamment la salle, sous l'œil surpris de Drago.
La journée passa anormalement vite pour Drago. Peut être qu'inconsciemment, il avait hâte de connaître les nouveaux élèves, de savoir s'ils iraient à Gryffondors, s'ils deviendraient amis… Son dernier cours terminé, il monta dans son dortoir, s'arrêta quelques secondes devant le lit vide à côté de lui, déposa ses affaires sur son lit et redescendit dans la grande salle, où tous attendaient impatiemment les nouveaux élèves. Quand tous furent arrivé, et eurent commencé à manger, Dumbledore se leva et prit la parole.
- Chers élèves… Comment je vous en ai fait part ce matin, nous accueillons aujourd'hui deux nouveaux élèves. Ils s'agit de Miss Hailie Gensen et de Mr Honey Pully. Ils sont un peu effrayés à l'idée d'arriver en cours d'année, alors je vous serai reconnaissant de ne pas les assaillir de questions, mais de les accueillir comme ils se doit, et surtout de les laisser s'habituer à leur nouvel environnement.
Quand ils entrèrent dans la salle, accompagnés du professeur McGonagall, Ron ne put s'empêcher de les comparer à ses amis. Il les jugea d'emblée très différents, la jeune fille réservée, blonde avec de belles boucles qui lui tombaient en cascade sur les épaules. Elle était tout de noir vêtue, tel un ange des ténèbres, très mystérieuse. Elle portait de grandes bottes qui lui arrivaient au dessus du genou, un jupe noire ¾, fendue jusqu'à mi-cuisse et portait un haut près du corps, mais dont les manches étaient assez longues, de sorte qu'elles lui recouvraient les mains jusqu'aux doigts. Ron la jugea, certes réservée, mais à la fois dégageant une certaine assurance, une arrogance qui l'insupportait déjà. Il imagina déjà les ravages qu'elle ferait à serpentard –puisque c'est là qu'elle sera envoyée, il en était sûr-, car elle était d'une beauté troublante. Elle avait de grands yeux d'un bleu profond, des lèvres bien dessinées, mises en valeur par un maquillage léger, et de très belles formes. Elle était vraiment très belle, un peut trop peut être… Le jeune homme, lui, paraissait beaucoup plus simple. Il était brun, le visage agréable, et n'avait de cesse de jeter des regards autours de lui. Il était visiblement mal à l'aise, il ne devait pas aimer être le centre d'intérêt d'autant de monde, un peu comme… Mais Ron se stoppa dans sa pensée. Il ne devait pas, il devait, comme lui avait dit Ginny, aller de l'avant, penser à autres choses. Quand ils arrivèrent face à Dumbledore, celui ci demanda d'aller chercher le choixpeau magique, et ainsi de définir, grâce à leurs qualités respectives, dans quelle maison ils seraient envoyés.
Le choixpeau sembla réfléchir un long moment, comme en proie au même dilemme qu'en première année, lorsqu'il avait longuement hésité à envoyer Harry à Gryffondor.
Soudain, de nombreux élèves applaudirent, ce qui sortit Ron de ses pensées. Ils voyaient ses mais applaudirent, il fit de même, sans pour autant savoir où le choixpeau les avaient envoyés. Finalement, il fut surpris de les voir tout deux s'approcher de leur table, et tout naturellement venir s'asseoir à côté de lui…
