Cette fanfic n'est pas à moi (malheureusement), mais elle appartient à Yahtzee et Rheanna
Traductrice: Aurélie (a.a.k)
Titre : Une Maille Dans Le Temps (Livre Deux)
Auteur: Yahtzee et Rheanna
Dénégations Les personnages suivant sont la propriété de Mutant Enemy, 20th Century Fox, Warner Brothers, Joss Whedon, David Greenwalt et ainsi de suite. Ils sont utilisés sans permission, intention d'infraction ou espérance de bénéfice.
Sommaire: Cette histoire est la seconde partie de "Une Maille Dans Le Temps," et donc une séquelle/continuation de " Le Dixième de Jamais"; vous avez vraiment besoin d'avoir lu la première histoire pour comprendre ce qu'il se passe dans celle-ci.
Spoiler: Cette histoire contient des spoilers à partir de l'épisode "Quitte ou Double" de la saison 3 d'Ats.
Livre Deux:
La Onzième Heure
Chapitre Premier
"Ca ne va pas."
Angel pu entendre ses propres mots résonner de façon creuse dans le grand hall du musée. Il pouvait entendre les respirations rapides et peu profondes de Cordélia, Fred et Gunn, se tenant tous épouvantés à ses côtés. Par-delà les murs du musée, il pouvait encore entendre les cris.
"Tu m'étonnes que ça ne va pas!" Cordélia pressa ses paumes contre la porte, comme si elle faisait un effort de volonté pour que l'extérieur se change dans le monde qu'ils avaient quitté. "Oh, mon Dieu, qu'est-ce qui s'est passé? Où sommes-nous? Je veux dire – quand sommes-nous?"
"On doit avoir dépasser," dit Gunn. Sa voix était blanche, morte avec le choc. "On a atterrit au milieu de la 3ème Guerre Mondiale."
"Nous n'avons changé aucun des réglages sur la machine à voyager dans le temps," dit Fred. Elle entortillait nerveusement ses cheveux, rebondissant légèrement sur ses talons. "Logiquement, ça aurait dû nous ramener là d'où nous étions parti. A moins – à moins que ce ne soit une autre dimension. Une dimension démoniaque, comme l'endroit où --" Elle regarda Angel et s'arrêta.
Quartoth, pensa Angel, et pour un instant il sentit un genre d'espoir insensé. Il aurait accueilli un retour en enfer, s'il y avait eu la moindre chance pour qu'il y retrouve son fils. Mais même ce rêve vacillant fut rapidement broyé quand il réalisa qu'il reconnaissait l'une des structures à l'extérieur. "Non. Ca n'est pas une autre dimension."
"Angel, je suis désolée, mais ça n'est PAS Los Angeles," dit Cordélia.
"Pas notre voisinage," dit Gunn. "Peut-être Compton.(c'est un quartier de L.A)"
"Non," dit Angel. "C'est Rome."
Comme moyen de démonstration, il ouvrit à nouveau la porte. Pendant quelques moments, ils fixèrent tous la ville ruinée. Dans certains endroits les feux faisaient rage dans les coquilles creuses des buildings, tandis que dans d'autres les flammes s'égouttaient de bas nuages de soufre. Partout où il regardait, Angel vit une dévastation si totale que rien n'y avait échappée. Mais la ville, bien que morte, n'était pas déserte. Les débris pullulaient de créatures qui glissaient et couraient précipitamment, bondissant les unes sur les autre avec une joie de cannibales. Dans les rues et sur les coins gisaient les corps de ceux qui avaient essayé de fuir et avaient échoué. Dans la distance lointaine était la silhouette indubitable du Colisée.
Angel referma à nouveau la porte. Fred dit faiblement, "Maintenant, vous voyez, je me demandais quand ils avaient construit un stade de football en ville."
Cordélia murmura, "Angel – on a tout fichu en l'air." Son visage était pale comme elle se rapprochait de lui. "Pas vrai? Quand on était dans le passé, on a fait quelque chose de mal et – et on -- oh, Seigneur. On a fait ça."
"La servante!" Les yeux de Gunn étaient écarquillés. "Celle que j'ai empêchée d'entrer dans votre planque de vampires. Elle était sûrement censée mourir. A la place je l'ai sauvée, du coup elle a pu vivre et donner naissance à l'Antéchrist."
"On ne sait pas ça," dit Fred. Elle tremblait maintenant, et sa voix était légèrement plus aigue comme elle continuait, "L'effet d'ondulation signifie que ça pourrait être n'importe quoi que nous ayons fait qui était différent de ce qui était censé se passer – un minuscule changement que nous avons causé a des effets imprévus, qui à leurs tours ont des effets imprévus, devenant de plus en plus cataclysmiques comme le temps avancent, faisant éventuellement fondre la réalité que nous connaissions, par le passé, inefficace et vide --" Soudainement, elle se gifla le visage. Comme Angel et les autres la fixèrent, Fred prit une profonde respiration et dit, "Ca aurait pu être n'importe quoi. Je doute que nous puissions jamais découvrir ce que nous avons fait de travers."
Angel considéra ce qu'elle avait dit pendant un moment, puis il se senti se raidir comme l'implications se faisait comprendre. "Si nous ne savons pas ce que nous avons fait de travers – alors on ne peut pas retourner dans le passé et arranger ça."
Fred acquiesça lentement. "Nous pourrions même faire que ça devienne pire."
"Pire?" Cordélia fit un geste vers la direction générale de la porte, et par extension, vers le monde anéanti derrière. "Comment, exactement, est-ce que ça pourrait devenir pire?"
"Retombée nucléaire," dit Gunn. "C'est juste outre le haut de ma tête, mais je suis sûr qu'il y a plus de là où ça vient. (hum, pas sure que ça signifie quelque chose, désolée !)"
"Nous devons tout de même essayer," dit Angel.
"Ouais, je sais," dit Fred. "Je dis juste que – nous ne pouvons pas retourné là-bas en aveugle. D'abord nous devons découvrir ce qu'il s'est passé ici et ce qui a conduit à cela. C'est notre seul espoir de l'annuler."
Cordélia essaya de sourire. "Donc, je suppose que ça signifie qu'on ne retournera pas en 1960 pour découvrir les Beatles."
Ca n'était pas vraiment une plaisanterie, mais Angel en était tout de même reconnaissant. Il serra rapidement la main de Cordélia, empruntant du courage autant qu'il en donnait. "Très bien. Nous devons découvrir ce qu'il s'est passé. On peut aussi bien commencer ici."
"D'accord," dit Fred, s'illuminant très légèrement. "Les musées sont habituellement à propos de l'histoire, après tout."
Angel inspira profondément et se concentra, cherchant l'odeur de fumée dans l'air. Après un moment, il dit, "Ce bâtiment n'est pas encore en feu. On a un peu de temps, je crois."
"Ce bâtiment est en pierre, pas vrai?" dit Cordélia. "Ca y ressemble, pour la plupart. Je veux dire, beaucoup de trucs inflammables à l'intérieur, mais ces murs de pierre doivent nous donner un peu de temps."
Angel réfléchi à ce qu'elle avait dit et sentit son corps se raidir une fois encore. "Tu as raison. Le problème est, tu ne vas pas être la seule à penser à ça."
"Ce qui signifie --" la mâchoire de Cordélia tomba. "Quelque chose d'autre pourrait essayer d'entrer."
Fred dit rapidement, "Pourquoi n'allons-nous pas voir si ce musée à une section d'armes et d'armements?"
Un présentoir de brochures et de guides de musée rapportaient une version en Anglais, qui les informa qu'ils avaient laissé la machine à voyager dans le temps dans un hall de sculpture ("Je n'étais pas la seule qui pensait que c'était une statue," dit Cordélia d'une manière significative). Encore mieux, le guide pointait le chemin vers une exposition considérable d'armes médiévales, Européennes et Asiatiques. Ils s'y rendirent rapidement, et Angel brisa les caisses sans la moindre pensée pour le système d'alarme. Il doutait qu'il reste qui que ce soit pour l'entendre.
Il ne dit rien, et ses amis dirent peu. Fred était trop occupée à étudier les guides variés du musée pour des indices au sujet de la période qu'ils avaient trouvé et l'histoire qu'ils avaient changée; lui, Gunn et Cordélia testaient leur arme. Cordélia sembla brièvement intéressée par un cimeterre, mais Angel fut soulagé de la voir choisir une épée classique. Pas de temps pour l'expérimentation, pensa-t-il, lançant un regard évaluateur à une massue. Nous devons porter ce avec quoi nous sommes les meilleures, pas plus.
Angel trouva qu'il avait besoin de se concentrer seulement sur les aspects les plus immédiats, pragmatiques de leur situation. Aiguiser l'épée de Cordélia. Vérifier la poigne sur la hache de Gunn. Guider tout le monde de retour vers la machine à voyager dans le temps; il valait mieux découvrir leurs prochains mouvements tout en protégeant simultanément leurs moyens de transport.
S'il se laissait penser à tout autre chose, alors Angel se trouvait à penser à l'histoire qui n'était pas encore arrivée dans ce monde. Il ne savait toujours pas exactement quand ils étaient ou ce qui avait changé, mais voilà ce qu'il savait – des milliers, peut-être des millions, de gens avaient horriblement souffert parce qu'ils avaient fait une erreur. Le dégât supplémentaire qu'ils avaient fait, ils ne le connaîtraient peut-être jamais.
Et le pire de tous -- Angel était pratiquement sûr que dans cette réalité, Connor n'avait jamais vu le jour.
Comme ils faisaient leur chemin dans le musée sombre, se dirigeant vers le hall de sculpture, Cordélia dit, "Cette brochure t'a déjà appris quelque chose, Fred?"
Fred secoua la tête. "Jusque là, il ne semble pas que quelque chose est différent. Je veux dire, ce musée a beaucoup d'antiquités – des choses que nous n'aurions pas changées de toute façon – mais ils ont aussi certaines choses modernes. Warhol a tout de même peint des boîtes de soupes. Picasso a tout de même eu une période bleue."
Gunn dit, "Ouais, je détesterais penser qu'on ait empêché des peintures d'être faite sur notre chemin pour détruire le monde."
"Charles, c'est un aussi bon moyen de savoir que beaucoup de choses étaient toujours les mêmes, du moins jusqu'à très récemment."
"Alors qu'est-ce qui s'est passé?" demanda Cordélia, posant la question à personne et tout le monde. "On a changé Dieu-sait-quoi en 1898, tout le vingtième siècle s'est passé sans problème et puis -- kablooey! Tout va de travers un siècle plus tard? Ca ne colle pas."
Angel arrêta de marcher. Les autres gelèrent immédiatement sur place; quand il se tourna à moitié, ils le fixèrent tous. Lentement, Angel leva son doigt à sa bouche, les prévenant de garder le silence. Fred serra la brochure contre sa poitrine, et Cordélia ajusta sa prise sur son épée, l'apprêtant.
Les pas étaient ordinaires – poids humain, vitesse de marche régulière, pas de précaution spéciale sur le bruit. Combien de personnes? pensa Angel. Peut-être quatre -- non, cinq. Il leva la main et déplia ses doigts délibérément, les comptant silencieusement pour les autres.
Cordélia hocha la tête. Gunn dit silencieuse le mot, "Où?"
Angel les écouta quelques moments de plus. Ils étaient un niveau plus haut, quelques mètres plus loin – il se concentra, puis murmura, "Le hall de sculpture."
"La machine à voyager dans le temps!" chuchota Fred.
Angel couru vers le hall, se déplaçant aussi rapidement et silencieusement qu'il le pouvait, laissant tomber ses amis derrière. Ca n'avait pas d'importance. Si quelqu'un ou quelque chose – peut-être la chose qui était le plus directement responsable du grabuge dehors – essayait d'atteindre la machine à voyager dans le temps, alors Angel devait les arrêter immédiatement ou mourir en essayant.
Il grimpa les escaliers quatre à quatre vers le niveau suivant, quand il pu entendre leur voix – des hommes, pour la plupart, mais une femme – et chargea dans la porte. Parmi les statues, Angel pu voir cinq personnes se tenant là. Ils ressemblaient à des gens ordinaires en habits ordinaires, cependant chacun était armé d'une épée. Quelques uns des intrus étaient dans les ombres, mais sur le visage de l'homme le plus près de lui, Angel vit du choc, de la récognition et du dégoût. "Angélus," dit-il, d'un accent anglais froid et coupé. "Nous aurions savoir."
"Savoir quoi?" dit Angel, gagnant du temps. Il était assez sûr qu'il pouvait vaincre cinq humains, mais avec des enjeux si importants, "assez sûr" n'était pas assez bon. Les autres étaient en chemin pour améliorer les chances. "Mon nom?"
"Le monde entier sait ton nom maintenant," dit la femme, s'approchant. Elle était malade de peur, si aiguë qu'Angel pouvait sentir son parfum intoxicant flotter de l'autre côté de la pièce. Néanmoins elle conservait sa position. "Comme tu avais eu l'intention qu'ils le connaissent."
La signification intégrale de ses mots frappa fort Angel, le rendant faible, presque nauséeux, en un instant. Il dit d'une voix rauque, "Vous voulez dire -- le carnage dehors – ce qui se passe – j'ai fait ça."
"Tu es venu ici pour te vanter?" dit un autre des hommes. Il était le plus grand, et probablement le plus fort du groupe. Il y avait une raideur militariste dans son maintien. "Non. Nous savons ce pour quoi tu es là."
"La même raison à ce pour quoi vous êtes là!" Cordélia passa la porte à grand pas, Gunn et Fred tout près derrière. Angel ne se tourna pas pour leur faire face, mais il pu voir la surprise sur les visages des gens anglais alors que, un par un, ses amis se mirent à ses côtés. Cordélia continua, "Vous voulez 'hijacker' notre machine à voyager dans le temps? Ca n'arrive tellement pas. Désolée pour la semaine de merde que vous avez, mais j'ai bien peur que vous y restiez collés."
"Jusqu'à ce qu'on la change!" ajouta utilement Fred.
Gunn mit sa hache en position. "Jusque là, on suggère que vous fassiez un pas dehors. Mettez-vous à l'aise dans le reste du musée. J'ai cru comprendre qu'il y avait un snack-bar."
Le quatrième des envahisseurs, presque celui le plus en arrière, s'approcha dans la faible lumière d'urgence. Il était plus vieux que les autres, avec des cheveux gris et une barbe poivre et sel. "Nous savons ce qui est en jeu ici," commença-t-il. "Tout comme vous. C'est pour ça que vous savez que nous ne nous écarterons pas."
"Ils sont humains," chuchota la femme à l'homme aux cheveux gris. "Basil, les trois avec Angélus – ce ne sont pas des vampires. Ce sont des êtres humains."
L'homme aux cheveux gris hésita pendant un moment, mais ensuite il fit un pas de plus vers Angel. "Ca n'a pas d'importance ce qu'ils sont," dit-il. "Tout ce qui importe c'est ce qu'ils veulent faire."
"Comment ont-ils su pour la machine à voyager dans le temps?" dit le grand homme. "Ca fait partie de nos secrets les plus gardés --"
"Hey, on n'est pas SOURD," dit Cordélia. "Si vous voulez une bataille, vous pouvez en avoir une." Sa bravoure était à moitié du bluff, Angel le savait; Cordélia était devenue une combattante durant l'année passée, mais elle n'était pas encore assez endurcie pour affronter facilement l'éventualité de blesser ou de tuer des êtres humains. "Mais on ne veut pas vous blesser."
Ils fixèrent tous. Puis ils commencèrent tous à rire – un rire cruel, amer qu'Angel pouvait dire déconcertait les autres. Pour Angel, le son de cela était comme des lames de rasoir; il savait que les intrus riaient à cause de l'absurdité pure de l'idée qu'Angélus ne voulait blesser personne.
Les bohémiens m'ont maudit, pensa Angel. Je m'en souviens, et cette fois, je l'ai vu aussi. Ca s'est produit. Nous avons stoppé Dru. Cordy a tué Dru. Qu'est-ce qui a été de travers?
Comme les intrus stoppèrent de rire, le cinquième et dernier membre du groupe s'avança du fond de la pièce dans la lumière. "Au nom du Conseil des Observateurs," dit-il, "nous déclinons votre exigence d'abandon."
Angel le fixa, sachant que ses amis faisaient la même chose. Comme un, ils murmurèrent chacun, "Wesley?"
Wesley Wyndham-Pryce – vêtu d'un costume, brandissant une épée et, d'une façon ou d'une autre, ayant l'air plus jeune qu'Angel ne s'en souvenait – le fixa tous avec choc, son calme précédent oublié. "Je vous demande pardon?" dit-il, clairement étonné.
Les autres Observateurs fixaient Wesley, qui semblait à la fois dérouté et désespéré de nier connaître Angélus ou qui que ce soit le fréquentant.
Cordélia dit d'une voir étranglée, "Angel, ce sont des gens – c'est Wesley -- "
"Ils ne sont pas réel," dit Angel. Il ne pouvait voir que Wesley, son costume de lin blanc semblait briller dans l'obscurité. Il avait l'air d'un garçon. Il avait l'air qu'il avait eu le jour où Angel lui avait offert un job. "Rien de tout ça n'est réel. Demain ça n'existera pas. Cette réalité n'a pas d'importance." L'épée était lourde dans sa main, et il pouvait anticiper le pouvoir de ses coups. L'esprit humain d'Angel, confus et submergé, sembla soudainement se fermer; son esprit vampirique prit la relève, mesurant la situation et saisissant l'instant. "Rien de ce qu'on fait ici n'a d'importance."
Angel claqua le côté de son épée sur la tête de l'Observateur aux cheveux gris le plus près de lui. L'homme tomba, et l'Observatrice cria. Cordélia la fit taire en bondissant en avant et en la frappant fort à la mâchoire.
"Prenez-les!" hurla le grand homme.
Angel pouvait voir le combat continuer autour de lui – il savait que Basil se levait du sol, que Gunn s'attaquait à un autre homme, que Cordélia luttait encore sérieusement avec un autre. Il pouvait sentir le sang dégouliner de la bouche de la femme, maculant la main de Fred comme elle donnait un coup de poing à l'Observatrice pour qu'elle reste à terre.
Mais seul une silhouette dans la pièce importait. Sa proie.
Wesley trifouillait avec une arbalète, essayant de la charger. Le Wesley dont Angel se souvenait était bon avec une arbalète, mais il ne l'était devenu qu'après avoir commencé à travailler avec eux à L.A. Il avait eu besoin d'un peu de pratique pour devenir bon – de la pratique qu'il n'avait pas eue avec les Observateurs – de la pratique qu'il n'avait pas dans cette réalité.
Rien de ce qu'on fait ici n'a d'importance, pensa Angel. Son visage changea, et ses crocs glissèrent dans sa bouche, pointus et forts et familiers. Il cogna l'un des Observateurs dans une statue en bronze de la Renaissance, vit l'homme s'effondrer, semi conscient. On peut tout faire ici. Vraiment tout.
"Arrêtez-le!" C'était la voix de Basil. Angel tournoya sur lui-même, balançant son épée vers la tête de Basil avec toute sa force. Quelque chose le fit tourner son poignet, le faisant utiliser le côté large une fois encore. Angel pouvait faire tout ce qu'il voulait. Il ne voulait pas tuer au hasard. Ce ne signifiait pas qu'il ne voulait pas tuer.
Basil tomba. L'Observatrice gémit comme elle basculait sur ses genoux. L'un des hommes tomba sur le sol devant Gunn, étourdi ou mort ou inconscient. Wesley avait l'arbalète prête. Il l'a pointa vers Angel et tira --
("Dors bien," avait dit Angel, et il avait embrassé le visage de son fils. Connor était bercé dans les bras de Wesley. Ca déchirait le coeur d'Angel de penser que Connor serait parti pour toute une nuit.)
Angel se tourna sur le côté, surnaturellement vite, et la flèche le frôla pour aller se planter dans le mur plus loin. Il bondit en avant, savourant la panique sur le visage de Wesley alors qu'il se bousculait pour recharger. L'épée d'Angel se balança vers le haut, son bout attrapant l'arbalète et l'envoyant voler au loin.
"Angel!" La voix de Cordélia. Pas effrayée. N'ayant pas besoin d'aide. Il pouvait l'ignorer. Angel attaqua Wesley; il sentit le torse de l'humain céder, son équilibre changeant et tombant. Ils culbutèrent sur le sol, le marbre dur sous eux. Angel saisit un aperçu du visage blême de Wesley et envoya fracasser son poing contre.
"Angel!" Pas juste Cordy maintenant. Fred aussi. Et Gunn. Toujours pas important.
Wesley leva ses mains, moins afin d'essayer d'attaquer qu'un essai futile de se protéger des coups. Angel le frappa, encore et encore et encore, et chaque fois que son poing faisait contact avec de la chair, il disait le nom de son fils. Tout haut, réalisa-t-il, entendant les mots haletés plus consciemment qu'il ne les disait: "Connor -- Connor -- Connor --"
"Angel, je t'en prie! Je t'en prie arrête! Regarde-moi simplement -- Angel --" Cordélia pleurait. Pourquoi pleurait-elle? Le danger était passé. Les autres Observateurs étaient tous inconscients; Angel pouvait le dire sans même regarder.
Wesley se poussa loin d'Angel, ne gagnant pas plus que quelques centimètres de place. Angel saisit l'épée qu'il avait laissé tomber et la balança vers le cou de Wesley --
Et gela sur place.
La pointe de l'épée était à la gorge de Wesley. Wesley était couché là, saignant et terrifié et sans défense. Les cris des autres semblaient être très loin. Rien de ce qu'il faisait ici n'avait d'importance.
Le visage de Wesley avait l'air si jeune. Le costume de lin blanc était tout juste comme celui que Wesley avait porté quand Angel lui avait offert un job.
Angel laissa tomber l'épée. Il baissa les yeux sur Wesley, qui les leva vers lui.
"Pourquoi tu as fait ça?" dit Angel, sachant que ce Wesley ne pouvait pas répondre. "Pourquoi est-ce que tu pouvais pas simplement me le dire? Je t'aurais écouté." Sa gorge se noua, mais Angel continua, les mots sortant hors de lui, mal articulés à cause de ses crocs. "Je te faisais confiance. Je te faisais plus confiance que tu ne me faisais confiance."
"Angel." La voix de Cordélia était plus proche maintenant, et quand ses mains touchèrent son épaule, le monde changea encore. Angel sentit son front se lisser, et ses crocs se rétracter. La brume d'instinct tueur se fana loin de lui, ne laissant que l'odeur du sang.
Wesley tremblait, apparemment dans un choc qui était moitié terreur et moitié soulagement. Angel dit à nouveau, "Je te faisais confiance." Il laissa sa tête tomber en arrière de sorte qu'il puisse voir le visage de Cordélia; elle le regardait à travers ses propres larmes. "S'il me l'avait dit --"
"Je sais," murmura-t-elle. "Allez. Reculons une minute, ok? On peut – on peut aller jeter un œil sur les peintures dans le couloir, hein?"
Gunn et Fred s'approchèrent, chacun avec les armes prêtes. Angel savait qu'ils surveilleraient Wesley. Il se mit sur ses pieds, mais son corps semblait trop lourd pour que ses muscles le soutiennent. Il s'effondra contre Cordélia, qui glissa son bras autour de sa taille. "On revient," chuchota-t-elle. Fred acquiesça.
Wesley prit une profonde respiration. "Parl'authoritéduConseildesObservateursjevouscommande --"
"La FERME," dit Gunn, piquant son épée dans les environs de Wesley. Wesley la ferma.
Angel laissa Cordélia le mener jusqu'au couloir, mais une fois que la porte se referma derrière elle, il re-glissa sur le sol. Cordélia ne glissa pas avec lui, mais elle lui caressa les cheveux, le guida jusqu'à ce qu'il repose la tête contre le côté de sa jambe "Tu as arrêté," dit-elle calmement. "Tu n'étais pas obligé d'arrêter, et tu l'as fait."
"Je l'aurais écouté," dit Angel. "S'il me l'avait dit."
"Ca va," dit Cordélia. "C'est fini. Tout est fini."
Angel pensa à Connor, somnolant et petit, bercé dans les bras de Wesley comme ils sortaient par la porte. "Tout est fini," fit-il écho.
"Est-ce que ça va aller?"
"Ouais," dit-il. Il enroula ses bras autour des jambes de Cordélia, ne l'enlaçant pas étroitement, se penchant juste contre elle. "Donne-moi quelques minutes."
Cordélia rit faiblement, sa voix enrouée à cause des larmes non versées. "Angel, pour une fois c'est vrai – nous avons tout le temps du monde."
D'après la montre de Cordélia, la date était 26 Avril 2002, et le temps était juste après dix-neuf heure. Elle fixa les numéros, essayant de les faire signifier quelque chose, mais peu importe à quel point elle essayait, le cadran clignotant était une baliverne sans rapport. Elle ôta la montre et la mit dans sa poche.
Le son de pas approchant la fit lever les yeux. Gunn et Fred revenaient, leurs chaussures se répercutant bruyamment sur le sol en pierre. "C'est fait?" demanda-t-elle.
Gunn leva un gros trousseau de clés en fer, et les fit cliqueter. "On les a enfermé séparément dans les pièces Egyptiennes. Mais ça va prendre un moment avant qu'ils ne commencent à brailler pour sortir – les quatre autres sont toujours dans les vapes. Ils dorment comme des bébés --"
Il s'interrompit, et grimaça visiblement comme il réalisait ce qu'il avait dit. Cordélia lança un regard anxieux dans la direction d'Angel—à la suite de leur arrivée dans ce futur apocalyptique et la rencontre avec Wesley, son inquiétude à propos de son état émotionnel était revenue à 'DefCon Four' (désolée je suis pas sure de ce que c'est). Mais Angel ne semblait pas avoir entendu; il était assis près du petit feu qu'ils avaient commencé en utilisant le briquet de Gunn et une collection de guides, regardant la fumée du feu tournoyer jusqu'au toit haut. Il semblait calme, du moins pour le moment, et Cordélia était reconnaissante pour au moins ça. Le feu lançait les ombres de la machine à voyager dans le temps et d'Angel sur le mur, les étirant et les distordant en des formes monstrueuses.
Soudainement, un bruit qui était à moitié hurlement et à moitié cri perça le silence. Cordélia ne le reconnut pas, mais elle était pratiquement sure que ça n'était pas le genre de son fait par une créature pelucheuse, de nature gentille qui voulait juste être amies.
Angel leva les yeux. "Ca venait de dehors. Ils ne sont pas dans le building pour le moment."
"Tu devais y aller et finir avec 'pour le moment'," maugréa Gunn.
"Nous n'allons pas être en sûreté ici pour beaucoup plus longtemps," dit Fred. "Nous devons découvrir ce qu'il se passe." Elle regarda vers l'obélisque dans le coin plus loin. "Nous tous."
"Si vous pensez – pendant un instant – que je vous aiderais jamais, vous faites erreur," haleta Wesley, sa voix empâtée par son nez cassé. Ses mains étaient attachées à l'arrière de l'obélisque avec la ceinture de Gunn, l'immobilisant. Ca l'empêchait également d'essuyer le sang d'une entaille profonde sur son front, qui durcissait en une traînée poisseuse sur sa joue.
La dernière fois que Cordélia avait vu Wesley à ce point battu avait été après que Faith l'ait torturé. Alors, elle avait voulu arracher les yeux de Faith, pour lui montrer ce qui arrivait aux gens qui s'en prenaient aux amis de Cordélia Chase. Mais c'était Angel qui avait fait ça. Le chagrin et la rage d'Angel étaient inscris sur le visage de Wesley, en sang et en ecchymoses, et est-ce que Wesley était toujours son ami?
"Mon nom est Wesley Wyndham-Pryce," dit-il. "Je suis ici au service du Conseil des Observateurs et du bien supérieur. Et c'est tout ce que vous obtiendrez de moi."
Angel commença, "On n'essaye pas de --" Il sembla se reprendre, et s'interrompit abruptement. "Quelqu'un d'autre à intérêt à lui parler." Il se leva et marcha de l'autre côté du hall, son dos vers Wesley.
Cordélia réalisa instantanément que, aussi peu fiable qu'elle et les autres devaient avoir l'air aux yeux de Wesley à cet instant, ils auraient probablement une meilleure chance de négocier avec lui que le Fléau de l'Europe, alias le type qui venait de casser le nez de Wesley. Elle lança un regard vers Wesley; il essayait de masquer sa peur avec un certain succès. Seul quelqu'un qui le connaissait aussi bien que Cordelia le connaissait pouvait deviner l'intensité de la terreur qu'il essayait de cacher. Elle se dirigea vers l'obélisque où Wesley était ligoté. "Nous n'allons pas te tuer."
Wesley eut l'air – de manière justifiable, Cordélia devait l'admettre -- sceptique. "Aha. Et je suppose que vous avez donné du thé et des petites crêpes à mes collègues et les avez renvoyé sur leur chemin joyeux."
Seigneur, elle avait oublié comme il pouvait être agaçant quand il choisissait de l'être. "Ils sont tous ligotés dans la pièce à côté – ce qui est un marché plutôt bon pour eux, puisque c'est BEAUCOUP plus sûr ici que dehors," lui dit Cordélia, mettant ses mains sur ses hanches.
"Tu as également remarqué que nous ne t'avons pas encore tué, ce qui est une espèce de point en notre faveur," dit Fred de là où elle se tenait près de Gunn. "Aussi, souviens-toi comme nous hurlions pour qu'Angel arrête de te frapper? Tout ça c'est non meurtrier, pas vrai?" Cordélia lui lança un regard, et elle haussa les épaules en s'excusant. "J'essaie juste d'aider. Je vais me taire maintenant."
Wesley essaya de soulever un sourcil, avant que la douleur de son visage tuméfié et battu ne l'en empêche. "Vous m'avez indubitablement gardé en vie uniquement de sorte que je puisse -- jouir du plaisir de la compagnie d'Angélus." A l'autre bout du hall, Angel jeta légèrement un coup d'œil par-dessus son épaule, pas vraiment assez pour Cordélia lise le regard dans ses yeux. Wesley regarda curieusement Cordélia, puis Fred et Gunn tour à tour. "Aucun de vous n'est un vampire. Quel genre de marché avez-vous fait avec lui?"
"Les choses ne sont pas comme elles te semblent," dit Gunn. "Et je sais que ça va sonner insensé, mais on essaye d'arranger ce qui est allé de travers ici."
Le regard sur le visage contusionné et enflé de Wesley en réponse à ça était facile à lire. Il était clairement incrédule. "ARRANGER ça? Angélus – essayant d'ARRANGER ça?"
"Ca n'est pas Angélus!" dit Cordélia, de plus en plus déconcertée par la présence de Wesley et les sons troublants venant de dehors. "Wesley, cette machine à voyager dans le temps – nous en sommes sortis. Nous savons comment ça marche parce que nous l'avons utilisée. Nous venons --" Elle hésita, ne voulant pas raconteur à Wesley toute l'histoire en une fois, "— d'un autre temps. Un temps où Angel a une âme."
"Une âme?" répéta Wesley. Cordélia hocha la tête et croisa les bras sur sa poitrine. Ca changerait les choses, ferait comprendre à Wesley que ceci était différent.
Puis Wesley commença à rire.
Le son fit écho sur le sol en marbre, le plafond haut, les statues qui les encadraient. Ca n'était pas un son cruel; il ne se moquait pas d'eux. Cordélia souhaitait presque que ce soit le cas. Wesley riait de pure surprise et incrédulité. Elle regarda par-dessus son épaule pour voir que les autres étaient également troublés par sa réaction. Gunn marmonna, "J'ai le sentiment que ça va être une vente difficile."
"Ca c'est fort," dit enfin Wesley. "Et, je dois vous l'avouer, une tentative ingénieuse. Vous avez manifestement des sources profondes à l'intérieur du Conseil. Le niveau de trahison --" Il s'arrêta un moment, puis se reprit. "Honnêtement. Vous vous tenez tous ici en jeans bleus et T-shirts, utilisant un argot moderne, aussi Américain que Mickey Mouse. Est-ce que vous avez vraiment cru que je penserais que vous avez fait un bond dans le temps de la Roumanie du dix-neuvième siècle?"
La bouche de Cordélia s'ouvrit grand. "Comment l'as-tu su?" Wesley détourna les yeux, peu dispose à continuer la conversation et regrettant manifestement son indiscrétion. "Comment est-il possible que tu saches cela?"
A l'autre bout du hall, Angel se retourna et vint les rejoindre, toute réticence à parler à Wesley surmontée par quelque chose de plus urgent. "Je n'avais pas d'âme en Roumanie du dix-neuvième siècle," dit-il comme il venait se tenir près de Cordélia. "Pas jusqu'à la fin --"
"Attendez une seconde," dit Fred. "Ce que dit Wesley est, dans cette réalité, il y a eu une période où Angel a eu une âme, mais – mais il n'en a plus, et ce depuis un moment. Pas depuis la Roumanie? Wesley?" Il bougea légèrement; Cordélia réalisa qu'il semblait inconfortable, même à part toute la tuméfaction et le saignement. L'angle de ses bras devait faire mal, au moins un peu.
Elle se dirigea vers l'obélisque et détendu la ceinture d'une petite fraction. Wesley se précipita en avant, mais les liens ne se brisèrent pas; il pouvait, toutefois, se tenir un peu plus droit. Comme elle l'avait espéré, le geste fit que Wesley la regarde dans les yeux lorsqu'elle refit le tour. "Raconte-nous simplement au sujet d'Angel ayant une âme," dit Cordélia. "Et comment il l'a perdue. C'est tout ce que nous voulons savoir. Ca ne peut pas faire de mal, pas vrai? C'est la fin du monde. C'est pas comme si ça allait devenir pire que ça."
Pendant un moment, Wesley hésita, mais ensuite il dit, "Il n'y a pas beaucoup plus à savoir. Ce que votre source vous a dit est vraiment toute l'information qu'il y a. La légende des Observateurs dit que, en Roumanie de fin de dix-neuvième siècle, Angélus a assassiné une jeune bohémienne. Comme vengeance, les bohémiens l'ont maudit avec une âme, de sorte qu'il puisse connaître toutes les horreurs qu'il avait faite. Mais Darla – et ne prétendez pas que vous ne savez pas qui elle est --"
Je souhaiterais ne pas le savoir, pensa Cordélia.
"Darla a, d'une façon ou d'une autre, forcé le bohémiens à enlever la malédiction et lui rendre son ancienne amoralité. Ils l'ont fait – et ont été promptement massacrer pour leurs souffrances." Wesley était clairement épuisé, très probablement, ébranlé; il pencha sa tête contre l'obélisque. Il lança inégalement un regard noir à Angel, qui le fixa en retour avec une horreur muette. "Les registres des Observateurs disaient que les souvenirs d'Angélus de sa conscience ne firent que le stimuler pour de la plus grande méchanceté et brutalité après. Il a commencé à traquer les membres de la famille de ses victimes passées. Il s'excusait – et puis les tuait aussi."
"Darla a essayé d'annuler la malédiction," dit Angel. Il ferma les yeux pendant un moment, réfléchissant profondément. "Bon sang, qu'est-ce qu'elle avait dit?"
"Angel?" dit Gunn. "Tu sais de quoi il parle?
"Ma mémoire juste au début – juste après la malédiction – c'est confus," dit Angel. Il commença à arpenter le hall, de l'énergie nerveuse évidente dans chaque pas qu'il faisait, chaque ligne de son corps. "Pendant une longue période après que ça soit arrivé – des années – j'étais à peine sain d'esprit. Mais une fois, quand j'étais avec elle en Chine, Darla m'a raconté quelque chose... elle m'a raconté qu'elle avait trouvé celui qui avait accompli la malédiction. Elle allait le menacer de tuer sa famille à moins qu'il ne l'annule."
"Le vrai amour," nota sèchement Gunn. "Pourquoi ça n'a pas marcher?"
"Spike a raté la partie 'menaçante'," dit Angel. "Il les a mangé."
"Quelque chose que nous avons fait a dû changer ça," dit Fred. "Nous devons penser à tout ce que nous avons fait en 1898 qui aurait pu changer ça."
Il y eu un silence comme ils y réfléchissaient tous. Cordélia supposait que les autres pensaient la même chose qu'elle – peu importe à quel point ils avaient fort essayé de ne pas interférer avec le passé, une fois que vous commenciez à faire une liste, c'était clair qu'ils avaient changé beaucoup de choses. Elle jeta un œil sur Wesley pour voir comment il le prenait, mais il s'était soit évanoui soit il n'en était pas loin.
"Nous avons été chez les bohémiens," dit enfin Angel. "Ils savaient que nous étions du futur."
"On a parlé à ces Anglais sur la route," ajouta Gunn.
"J'ai tué Drusilla," dit Cordy.
"Non, ça ne compte pas," dit Fred. "Tu as tué notre Drusilla, celle du présent."
Angel arrêta ses cent pas, gela sur place et se retourna. Il fixa Fred, puis Cordelia. "Comment le savons-nous?"
Cordy le regarda. "Savons quoi?"
"Comment savons-nous que la Drusilla que tu as tuée était celle de 2002?"
"Hé bien --" Cordélia fronça les sourcils. "Elle portrait la même robe qu'elle avait quand on l'a trouvée au musée à L.A. Tu sais, la rouge flottante de chez Saks, avec l'ourlet en dégradé et les petites bretelles --"
Angel leva une main, coupant Cordélia. "Mais es-tu SURE que c'était la Dru de notre temps?"
"EVIDÉMMENT que je suis sure," dit sèchement Cordélia. Mais, presque immédiatement, le doute se glissa dans son esprit. "Je t'ai dit, elle portrait la robe d'avant, et c'est pas comme si elles auraient pu échanger les robes – je veux dire, je suppose qu'elles auraient pu, mais on n'en sait rien." Puis elle hésita. "Et -- et – enfin, elle ne m'a pas reconnu. Mais c'est difficilement bizarre par rapport aux normes de Drusilla, pas vrai? C'est pas comme si on avait passé beaucoup de temps ensemble, donc elle pourrait ne pas connaître mon nom --"
"Elle connaît ton nom," dit Angel. "A Sunnydale, quand Alex a fait ce sort, celui qui a fait toutes les femmes de la ville craquer pour lui --"
Oh, Seigneur, pensa Cordélia. Le sort magique d'Alex, celui qui a fait que Willow nous poursuive avec une hache et que la mère de Buffy lui fasse du rentre dedans. Ca semblait être un souvenir d'une autre vie.
"-- Drusilla s'était entichée de lui, et elle était furieuse contre toi parce que tu étais celle qu'il voulait." Angel hésita. "Je, euh, lui ai peut-être dit ton nom. Et où tu vivais. Et quand finissait l'entraînement de pom-pom girl."
"Angel!" Cordélia le frappa fort sur le bras. "Tu aurais pu me faire tuer!"
"C'était le but." Angel eut l'air foncièrement misérable. "Cordy, je suis désolé. Crois-moi, j'y ai pensé, et ça me rend --" Il stoppa, détourna les yeux et, après une seconde, continua, "Sa colère a disparu avec le sort. Mais Drusilla savait qui tu étais. Elle n'aurait pas oublié."
Fred dit d'un ton d'urgence, "Y avait-il quelque chose, n'importe quoi d'autre qu'elle a dit qui l'identifierait en tant que notre Dru? Ou en tant que pas-notre-Dru? Quoi que ce soit?"
"Elle était très troublée, pas de surprise là, elle ne semblait pas réaliser que je saurais ce qu'elle était ou comment l'arrêter..." Cordélia se stoppa et déglutit. "Elle ne me connaissait pas. Elle m'a demandé qui j'étais. Euh, les gars? Je crois que j'ai peut-être tué la mauvaise Dru."
Gunn jura dans sa barbe. Puis il dit, "On l'a laissée là-bas. On a cru qu'on avait gagné, donc on est revenu à la maison et on a laissé Dru de 2002 en 1898."
Tout était si évident, maintenant, que Cordélia n'arrivait pas à croire qu'ils ne l'avaient pas compris plus tôt. Angel dit, "Drusilla n'a jamais eu l'intention de d'empêcher la malédiction originale. Son plan était de changer ce qui s'était passé après. De s'assurer qu'elle soit annulée. C'était un objectif aussi bon, et plus facile pour elle à réussir, parce qu'elle savait exactement ce qui avait été de travers. Et nous sommes simplement rentrer à la maison et nous l'avons laissée faire."
Ils restèrent silencieux pendant quelques moments, digérant ça. Gunn leva la main comme un étudiant posant une question difficile en classe. "Pas pour regarder dans le nuage sombre et trouver une garniture encore plus sombre, mais – on est sûr que c'est tout ce qui a changé?"
Cordélia se retourna et frappa gentiment Wesley sur la joue avec la paume. "On se réveille, Wes. On doit parler."
Il ouvrit ses yeux à moitié et la regarda de façon patraque. "Ah. Vous n'êtes pas encore tous mort. Dommage."
Cordélia ignora ça. "Ca te dérangerait de clarifier, pour nous qui venons juste d'arriver, comment au juste est-ce qu'Angélus a détruit le monde?"
"Pas Angélus," dit Wesley. Il bredouillait un peu ses mots. "Pas techniquement, je veux dire. La majorité du massacre et de l'incinération est le travail du Juge. Mais Angélus a aidé Drusilla et Spike à rassembler cette satanée chose, et c'est le seul assez pur dans sa malfaisance pour commander l'allégeance du Juge." Il rit de façon brisée. "Mais pourquoi me demandez-vous des choses que vous savez déjà?"
"Le Juge," Les pensées de Cordélia tournoyaient maintenant. "Angel, c'était ce perdant de la fois au centre commercial, pas vrai? Celui que Buffy a vaincu avec un lance rocket?"
La mâchoire de Wesley tomba. "Une lance rocket! Bien SÛR! Non forgée par la main de l'homme --"
Angel acquiesça. "C'est lui. Et ce que nous avons vu dehors – il pourrait faire ça. Mais les indices pour trouver les pièces du Juge ont été découverts il y a des années -- attends. Wesley, nous sommes en quelle année?"
Cordélia pouvait voir l'hésitation de Wesley, sa réticence à répondre à Angélus. Mais peut-être que la banalité absolue de la question le fit hausser les épaules et dire, "C'est 1998, naturellement."
"C'est il y a quatre ans!" dit Cordélia, d'une façon indignée. "Fred, je croyais qu'on allait retourner là d'où on était venu! Ou de quand!"
"Nous aurions dû," dit Fred. "Je ne sais pas exactement comment marche la machine, mais ça n'a pas de sens qu'elle choisisse une nouvelle date de sortie au hasard --"
"Non," dit soudainement Angel. "Pas au hasard." Les autres le regardèrent tous. Il dit, "Ne voyez-vous pas? Elle nous a amené aussi loin dans le futur qu'elle le pouvait. Elle ne pouvait pas aller plus loin que ça."
Fred mit sa main sur sa bouche, puis acquiesça. "Parce que -- 1998 est là où la réalité finit."
La paupière gauche de Wesley – celle qui n'était pas si enflée qu'on ne la reconnaissait pas – fut ouverte et fermée. Cordélia le secoua à nouveau en état de veille. "Pourquoi vous n'avez pas utiliser la machine plus tôt? Pourquoi vous avez laissé ça aller si loin?"
"Trop risqué," marmonna Wesley. "Le dernier recourt. Nous la connaissions depuis un long moment... nous l'avons laissée cachée, juste une autre pièce de musée... Pour le mieux. Trop tentant, trop facile de changer les choses..."
La part qui tuait, pensa tristement Cordélia, était qu'il avait raison. Entre l'interférence de Drusilla et les leurs, l'histoire avait, d'une façon ou d'une autre, était bien et vraiment gâchée.
"Qu'est-ce que vous alliez faire dans le passé?"
"La chose la plus simple, la plus évidente... Nous retournions dans le passé pour plonger un pieu dans le cœur d'Angélus. L'arrêter... avant qu'il n'ait une chance de réveiller le Juge pour assassiner le monde. Mais vous nous avez mis des battons dans les roues, et j'ai échoué. J'ai encore échoué." Il leva les yeux vers Cordélia, et elle vit une plaidoirie particulière, désespérée sur son visage. "Tuez-le. Si vous avez la moindre parcelle de décence, d'humanité, tuez-le. Si le monde ne peut pas être sauvé, au moins laissez-le être vengé."
Son seul oeil ouvert la fixa, un bord de blanc injecté visible tout autour. Cordélia pouvait voir sa propre révulsion se reflété dans le cercle noir de la pupille. Encore plus de vengeance.
Puis l'œil de Wesley se ferma, et sa tête s'affaissa de côté sur son épaule.
Un autre souvenir lui vint à l'esprit, un qui était si vivant et réel que ses yeux piquèrent avec des larmes. Elle se souvenait manger le petit déjeuner avec Angel et Wesley, tous les trois assis autour de la table dans la cuisine de l'appartement d'Angel en dessous de l'ancien bureau. Angel avait fait des oeufs, et Wesley les avait dévorés comme s'il n'avait pas eu un véritable repas depuis des jours. Cordélia avait taquiné Wesley que quelqu'un de si squelettique n'aurait pas dû être capable de manger autant, et Angel avait sourit pour la première fois depuis que Doyle était mort, et Cordélia avait pensé que peut-être que tout allait bien se passer, après tout.
Elle regarda encore les marques de fureur que les poings d'Angel avaient laissé sur le visage de ce Wesley, et elle essaya de ressentir une certaine mesure de sympathie pour lui. Mais tout ce à quoi elle pensait était Connor, minuscule et sans défense et parti pour de bon.
Ca n'est pas le seul futur qui a été anéanti, pensa-t-elle.
De quelque part d'autre dans le musée, il y eut un fracas, suivit par un son martelant, tambourinant qui devint rapidement bruyant d'une façon assourdissante. "Ils sont dans le bâtiment," dit Angel.
Cordélia bondit sur ses pieds. "Qu'est-ce que c'est ? Non, attend, après réflexion, je ne veux vraiment pas savoir."
"La machine à voyager dans le temps," dit Angel. Ils se précipitèrent vers elle, les bruits martelant et hululant se rapprochant tous le temps. Sous ses pieds, Cordélia pouvait sentir le sol trembler, comme si quelque chose de massif venant d'en bas essayait de faire son chemin jusqu'en haut. "Fred, tu peux nous ramener en 1898? Juste après qu'on soit parti?"
"Je crois que oui --"
A ce moment-là, le sol du musée s'ouvrit, une fissure dentelée divisant le hall d'exposition en deux. Gunn et Fred étaient d'un côté, avec la machine à voyager dans le temps; Cordélia et Angel étaient de l'autre. Profondément en contrebas, la crevasse rougeoyait d'un rouge ardent, et Gunn et Fred semblaient osciller à travers la vague de chaleur.
Angel regarda le fossé s'élargissant, puis Cordélia. "Nous devons sauter."
"J'espérais TELLEMENT que tu n'allais pas dire ça," dit Cordélia. Le visage d'Angel avait l'air étrange, et durant une a seconde elle cru que c'était purement l'effet de l'atroce rougeoiement venant de la crevasse. Puis elle réalisa que c'était quelque chose d'autre. Il a peur, pensa-t-elle. Il a peur qu'on n'y arrive pas.
Angel prit sa main, et ensemble ils reculèrent aussi loin qu'ils le pouvaient. Alors qu'ils couraient vers la crevasse béante, Cordélia pouvait sentir le sol se réchauffer avec chaque pas jusqu'à ce que, comme elle reposait son pied sur le bord du gouffre, elle sente les semelles de ses chaussures patauger comme elles fondaient. Elle serra la main d'Angel aussi fort qu'elle le pu – et ils sautèrent.
Pendant un instant, ils furent suspendus dans un souffle de chaleur si intense que c'était comme si l'air lui-même était en feu. Cordélia baissa les yeux et vit sous eux un puits qui semblait s'enfoncer interminablement, plongeant à travers des couches de chaleur rouge et blanche vers une source qui était plus noire que la nuit. Et elle vit que les murs du puits grouillaient d'hordes de démons hurlant et s'accrochant, chacun d'eux grimpant vers le monde au-dessus, prêt à le clamer comme étant le leur.
Puis elle atterrit sur le côté lointain du gouffre, perdant son équilibre et tombant maladroitement. Des mains la saisirent et la tirèrent plus loin pour plus de sûreté. Quand elle ouvrit les yeux, elle vit Gunn. "Angel --"
"Ca va. Tu as réussi. Vous avez tous les deux réussi."
"Angel --"
Gunn tourna la tête de Cordélia sur le côté. "Ca va. Regarde. Tu n'as même jamais lâcher sa main."
Cordélia regarda et vit que sa main était toujours enroulée autour de celle d'Angel. Il était couché à côté d'elle, souriant inégalement. Elle essaya de sourire en retour. "Je pense qu'on vient juste de gagner la médaille d'or Olympique pour le Saut de la Bouche de l'Enfer," dit-elle rauquement.
Fred regardait derrière eux, vers la silhouette du corps de Wesley ligoté, inconscient et sans défense, vers l'obélisque comme les démons cavalcadaient plus près. "Tu sais ce que tu fais, en le laissant ici," dit-elle, clignant fort des yeux. "Tu le tues."
"Non, je ne le tue pas," dit Angel. Certaines des ombres qui avaient hantées ses yeux depuis son attaque sur Wesley semblèrent le déserter. "Je le sauve."
Il tira les autres vers la machine à voyager dans le temps, laissant le monde agonisant brûler derrière eux.
