I can't fell my senses

I just feel the cold

All colours, seems to fade away

I can't reach my soul

Sous la tente spacieuse de Perkins, l'ancien employé de bureau de Mr Weasley, Harry Potter songeait. En voyant Hermione entrer dans la tente, trempée jusqu'aux os et grelottant de froid, il fut brusquement tiré de ses pensées et s'empressant de lui tendre une serviette magique de la marque Eponge-tout. Il s'en voulait car il ne s'était même pas rendu compte qu'une violente tempête sévissait au-dehors, car sinon c'est lui qui se serait proposé pour aller chercher des provisions.

I would stop running

If I knew there was a chance

It tears me apart, that you would never know

But I have to let go

A présent, Harry entendait distinctement au dehors le bruit des arbres malmenés par la tempête. Il était fatigué, lassé par cette désespérante chasse aux Horcruxes, qui ne l'avait d'ailleurs conduite, jusqu'à présent, qu'à la fuite de Ron, son meilleur ami. Cependant, il savait qu'il n'avait pas le choix, il devait absolument accomplir la mission que Dumbledore lui avait confiée avant de mourir, ne serait-ce que pour honorer sa mémoire. Seule restait Hermione, fidèle d'entre les fidèles, pour l'aider et le soutenir ; elle qui depuis leur rencontre lors de leur première année scolaire à Poudlard, l'avait toujours aidé et soutenu dans ses moments les plus sombres et ses combats les plus difficiles. Celle-ci s'assit alors à côté de lui, lui servant au passage une assiettée de la soupe des champignons qu'elle avait récolté sous la pluie battante. Un long silence suivit. Seul le vieux poste de radio diffusait un refrain entraînant et mélodieux qui emplissait toute la pièce de ses enceintes poussiéreuses :

Tell me I'm frozen
But what can I do ?
Can't tell the reasons
I did it for you
When lies turn into truth
I sacrifice for you
You say that I am frozen
But what can I do ?

Serrés l'un contre l'autre dans une longue étreinte charnelle, ils unirent, de leurs langues entrelacés, leurs cœurs amoureux qui se réjouissaient en cet instant comme deux fleurs épanouies s'ouvrant lentement au soleil d'été. Hermione, rougissante comme une amante confuse, regardait Harry avec fièvre de ses yeux bleus ardents. Harry, quant à lui, ne cessait de se demander s'il ne vivait pas un rêve, tant ce baiser lui semblait irréel, puissant et heureux. Jamais, même avec Ginny, il n'avait ressenti un tel moment d'euphorie, se sentant si fort, si comblée que rien, pas même Voldemort, ne pouvait troubler la quiétude d'un tel moment de bonheur.