Bonjour, bonsoir et bienvenue !
Pour les fêtes de Noël que je prépare depuis un moment déjà, je vous propose un chapitre par jour jusqu'au 25 (au moins). Chaque jour, je vous offre quelques petits mots, comme un drabble. Vous pouvez me proposer des mots si vous le voulez.
Cela ne changera pas la traduction que je publie le samedi ! Je continue cette publication, pas de soucie.
Bonne lecture et laissez un commentaire !
Décembre
« 1er décembre »
Avec empressement, bonheur et gaminerie, il réussit à attendre que le portable de Sam affiche 07h30 avant de pousser la couverture sous laquelle il remuait depuis des dizaines de minutes. Il ne fit pas dans la demi-mesure, se jetant de tout son poids plume hors du lit sans se soucier aucunement de son compagnon de chambré qui émit un grognement énervé et encore endormi.
Enfilant aisément ses chaussons à tête de lapin, cadeau de Castiel sous l'influence de Dean, il courut presque hors de la chambre. L'individu se ficha éperdument du froid qui mordait ses jambes dénudées. Tant qu'il avait les pieds au chaud, confortablement chaussés, Dieu pouvait bien déchaîner vents et marées contre lui. Il ne pouvait rien faire si il avait froid à cette extrémité de son anatomie. Nada.
Le bruit de sa course résonnait dans les couloirs du bunker. C'était d'ailleurs la seule chose audible dans cet endroit ce matin-là, comme si le monde entier craignait de se mettre sur son passage.
Il passa par la bibliothèques des Hommes de Lettres, tous des coincés, d'ailleurs, aurait-il dit si il les avait rencontré. Mais bon, il n'avait pas raté grand chose. Sam lui faisait quotidiennement un compte-rendu de ce savoir accumulé sur des étagères poussiéreuses. Entre vampire et loup-garou, il lui arrivait d'apprendre un ou deux trucs qu'il avait oublié sous son propre savoir bien plus immense que ces manuels pour adolescent en manque de sensation forte.
Enfin au pas de la cuisine, il sautilla sur place, les têtes de lapin suivant le rythme de ses pirouettes. Les mains habiles, il ouvrit le placard du bas, là où Sam ne mettrait jamais le nez. A côté d'une vieille vaisselle ébréchée, trois torchons mangés par la saleté et de boites en carton vides, dans l'une d'entre elle se cachait son bien le plus précieux. Il sortit le contenant en soulevant lentement le couvercle pour vérifier que tout était à sa place.
Son visage affichait une immense grimace qui se voulait être un sourire. Il n'arrivait simplement pas à contrôler ses émotions. Il bouillonnait intérieurement, la hâte l'empêchant de voir plus loin que le bout de son nez.
Il posa le tout sur la table, ne prenant pas le temps de tirer une chaise pour s'asseoir. Le carton s'envola rapidement à l'autre bout de la pièce. Seul son contenu importait. Il ramasserait plus tard. Quand Dean se plaindrait trop bruyamment du bazar qu'il avait provoqué dans sa cuisine. Et quand Cas lui tiendrait le même discours sur l'hygiène à tenir dans une cuisine. Et quand Sam y mettrait son grain de sel pour s'être pris les pieds dedans. Non mais, ce n'est qu'un bout de carton ! Pas la peste.
Et voilà. Il l'avait enfin entre les mains. Après tous ces jours passés à se retenir d'y penser, à essayer de faire autre chose de ses mains qu'il tordaient entre celles de Sammy, il pouvait enfin goûter au frit de ce dur labeur qu'était la patience.
Déchiquetant avec application le morceau coloré, le bout de son index frôla la surface lisse qui avait été cachée à ses yeux pendant si longtemps. La salive s'accumula en un temps record dans sa bouche.
Il renversa l'ensemble à l'envers, sa main contre l'ouverture qu'il venait de faire et il fut récompensé en découvrant le petit cadeau au creux de sa main.
-Gabriel, qu'est-ce que tu fais ?
Sam le regardait faire, les yeux mi-rieurs, mi-désabusés. Sous ses airs d'ange, c'était un vrai gamin en puissance. Mais que pouvait-il faire ?
Gabriel enfourna son chocolat du jour, comme si Sam le menaçait de le lui voler.
-Qu'est-ce que je peux bien faire, selon toi, un premier décembre aussi tôt le matin ? lui demanda-t-il, la bouche pleine de chocolat.
-Je croyais que tu ne voulais pas le faire cette année.
-Moi, j'ai dit ça ? Ça m'étonnerait. A moins que ce soit le soir où tu m'as mis ta...
-C'est bon, stop ! le coupa Sam, les joues rouges.
-Bref, reprit Gabriel. Tu m'avais fait juré de ne plus acheter, ni faire apparaître, ni transformer, ni voler, ni préparer de chocolat si je voulais atteindre le septième ciel dans tes bras. Et j'ai tenu parole.
-Et c'est là que tu me dis que ce ne sont pas des chocolats, hein ?
-Pas du tout. Ce sont bien de chocolats. Tout ce qu'il y a de plus sucré au monde. Tu as juste tort sur un point.
-Ah oui ?
-Je les ai eu avant de te promettre quoi que ce soit. Donc, selon toute logique, ce calendrier de l'avent, rempli de 24 chocolats au lait pas plus gros qu'une pièce de monnaie n'est pas soumis à ta règle.
Tout en disant tout cela, il parcourait du bout des doigts les cases suivantes.
-Tu crois que tu tiendras assez longtemps ?
-J'ai bien tenu pendant sept heures aujourd'hui. Je peux très bien tenir 24 heures de plus.
Sam pinça les lèvres mais hocha la tête. Il pouvait lui laisser le bénéfice du doute. Après tout, il avait tenu sept heures ce matin. Ce n'était pas rien.
Puis, il le détailla de la tête aux pieds.
-Par contre, tu devrais t'habiller. Je ne crois pas que Dean va sauter de joie en te voyant dans cet état.
-Quoi Dean ? fit l'intéressé en arrivant à son tour dans la cuisine, réveillé immédiatement par la course folle de Gabriel dans les couloirs un peu plus tôt.
Le nouveau venu se figea un instant et il en lu fallut qu'un centième de seconde pour s'enfuir en courant.
-OH MAIS MERDE ! GABRIEL ! METS AU MOINS UN SLIP !
-Il n'a pas tort, ajouta Sam tiraillé entre l'amusement et la gêne. Tu aurais pu t'habiller avec de sortir de la chambre.
-J'ai mis des chaussons. Ce n'est pas suffisant ?
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« Rapidité »
Une fois son chocolat avalé et savouré, et une fois habillé, Gabriel ne put tenir une seconde de plus en place. Le mois de décembre venait tout juste de commencer à peine quelques heures plus tôt mais le voilà aussi agité que lors de sa sortie de l'œuf. Et ça n'avait pas été une mince histoire.
Des guirlandes dans les mains, il avait insisté pour faire tout ça tout seule, comme un grand, sans utiliser sa grâce qui pétillait pourtant à l'idée de rendre le bunker aussi joli que le pole nord. Avec des pingouins et des ours polaires. Et puis des phoques aussi. Avec des rennes et un igloo construit selon les règles de l'art.
Mais Sam avait posé son veto. En même temps ni lui ni son frère n'aurait résisté face à la température glaciale que cela aurait imposé. Le jeune archange du se contenter des quelques babioles chinées sur internet et qu'il avait invoqué d'un claquement de doigt. Il n'était pas non plus une bonne poire. Un lot de 12 boules de noël à 3 dollars 50 ?! Non merci.
Alors, un tas de décorations encombrait la table de la bibliothèques ainsi qu'une dizaine de cartons et les bras de Sam qui le suivait à la fois pour l'aider et pour surveiller.
Gabriel mettait vraiment du cœur à l'ouvrage, s'appliquant à accrocher le plus de guirlandes et de décorations sur les murs ou les étagères. Les couleurs s'affichaient au fur et à mesure qu'il les disposait dans tout le bunker.
Il allait à une allure qu'il ne lui fallut que deux petites heures de rien du tout pour transformer le repère des Hommes de Lettre en un véritable nid douillet pour passer les fêtes.
Le rouge et le vert se mariaient plutôt bien tandis que le jaune et le bleu rompaient avec le traditionnel. Sur chacune d'elle, pendait une boule pailletée ou bien flashy ou même des petits rennes et des bûches en plastique. Une guirlande électrique avait été scotchée au plafond pour former des étoiles et des sapins grâce aux lumières clignotantes. Dans les couloirs résonnaient des chants de noël, de quoi décrisper Dean de sa malheureuse rencontre du matin.
Castiel s'était joint un peu plus tard à leur groupe. Il avait du s'absenter quelques temps à l'extérieur pour reprendre contact avec certains anges encore de son côté. Il n'avait plus vraiment la côté depuis qu'il s'était lié aux Winchester au détriment de ses frères et sœurs. Mais il ne pouvait pas rompre le contact avec ceux qui outrepassaient cela.
Comme à chaque fois qu'il rentrait de sa sortie hebdomadaire, Castiel était un peu déprimé, se remettant en question encore et encore. Cependant cette fois-ci, il n'en eut pas l'occasion. Les nouvelles couleurs du repère lui agressèrent le cerveau, au point qu'il cru à une attaque d'un esprit très imaginatif.
Dean le rassura rapidement, le voyant sur ses gardes, lame à la main, prêt à trancher qui ou quoi que ce soit.
Il n'avait fallu que deux heures à Gabriel pour amener l'esprit de noël dans un lieu qui respirait la sagesse et l'ennui profond. Sam, à ses côtés, avait laissé son air je-suis-trop-sérieux-pour-ce-genre-de-connerie aux vestiaires et laissait apparaître un sourire tendre sur ses lèvres. Le jeune archange n'avait pas pu s'empêcher de les embrasser à plusieurs reprises furtivement lorsque Sam se mettait à rêver sur ce qu'il avait dans les bras.
Qu'il l'aimait son chasseur... Il s'occuperait de lui plus tard. D'abord, il devait penser à Noël, aux fêtes, à la nourriture, aux cadeaux, à la nourriture (on n'était jamais trop prudent) et au sapin.
Mais déjà, il venait de faire à lui tout seul, avec l'aide de Sam, quand même, la renaissance du bunker avec une rapidité effrayante.
Quand l'archange avait une idée en tête, ce n'était pas la peine de lui mettre des bâtons dans les roues. Encore moins d'essayer de lui faire changer d'idée. Il était comme ça.
Cette rapidité à faire ce qu'il voulait, il l'avait acquise en transmettant les messages de Dieu sur Terre. Mieux que la poste ! En même temps, il avait plutôt intérêt. Si il avait transmis trop tard son message à Noé, il préférait ne pas penser aux conséquences...
D'ailleurs, maintenant qu'il en avait fini avec toutes ces guirlandes, il voyait que Sam était pailleté de partout. Sûrement à cause de lui quand il lui avait renversé une boite de paillettes au-dessus de la tête. Sammy n'aurait pas du dire non quand Gabe lui avait proposé de les saupoudrer dans les fringues de son aîné.
Maintenant, il se demandait en combien de temps il pourrait le nettoyer de fond en comble. Peut-être pourrait-il battre son record de rapidité ? Hein ?
Quand c'était bien fait, il n'avait pas à se priver.
Et Sam ne se plaindrait sûrement pas pour aller un peu plus vite.
