La fin de Castle ne représentait pas nos héros, était trop rapide, trop résumée.

Cette fic en 2 chapitres assez courts n'est peut-être pas la mieux travaillée, ni la plus complète. Elle mériterait certainement plus de sentiments mais c'est ce qui m'est venu à la vue de la dernière scène de Castle et j'avais envie de le partager.

Je n'ai vu que ce passage de l'épisode, donc il est fort probable que certains faits ne soient pas corrects et je m'en excuse également par avance.

A/N : Castle ne m'a jamais appartenu, ne m'appartient pas et ne m'appartiendra jamais. Le nom et l'ensemble des personnages restent la propriété de ses créateurs, et des magnifiques acteurs qui ont donné vie à des personnages inoubliables.

Bonne lecture…

Cela faisait maintenant six mois, que Ryan et Esposito avaient retrouvé les corps de leurs amis, Kate Beckett et Richard Castle, baignant dans une mare de sang, les mains entrelacées. Lorsque les ambulanciers étaient arrivés sur les lieux, le couple était mal en point : leur respiration était faible et ils avaient perdu beaucoup de sang, cependant l'écrivain semblait moins grièvement touché que son épouse. Pour parvenir à leur donner les meilleurs soins, les sauveteurs durent les désunir, ce qui s'avéra très difficile tant leurs doigts étaient crispés sur la main de l'autre, prêts à affronter ensemble leur funeste destin. Ils furent emmenés à l'hôpital le plus proche du loft, le St-James Memorial hospital, où ils furent opérés durant de longues heures. Aucun médecin ne souhaitait se prononcer sur leur pronostic vital, laissant leurs amis et familles affronter une angoisse sans nom. Ce ne fut qu'en milieu de nuit qu'on leur annonça que, malgré tous les obstacles médicaux, Kate et Richard Castle étaient sortis d'affaires.

L'écrivain s'en était tiré avec un muscle déchiré à l'épaule gauche, une fracture de la clavicule, deux mois de rééducation et un nouveau trophée à afficher dans un pot sur une étagère de son bureau, un morceau de métal qui lui rappelait chaque jour le chemin que Kate et lui avaient parcouru et la fin d'une époque Quant à la policière, touchée à l'abdomen et à l'estomac, les médecins lui avaient annoncé une longue période de rééducation et un repos forcé de plusieurs mois. Durant tout leur séjour en clinique, et après de nombreux esclandres dans les couloirs, les Castle avaient été placés dans la même chambre, côtes-à-côtes, pour le meilleur et pour le pire, à la vie à la mort, always. Lorsque Kate semblait faiblir, Rick, toujours optimiste, la motivait, d'un seul regard, d'une main sur la joue, d'un baiser sur la tempe, elle retrouvait l'envie de se redresser et d'affronter cet endroit aseptisé. En retour, il obtenait toujours la plus belle des récompenses, un sourire lumineux dont seul son rayon de soleil avait le secret.

Peu à peu, ils avaient retrouvé leur totale autonomie et leurs liens déjà si puissants étaient passés au stade supérieur. Eux qui n'avaient jamais eu besoin de beaucoup de mots pour se comprendre ne communiquaient quasiment plus qu'au touché et au regard. Lanie et les gars se moquaient gentiment de leur comportement alors que Martha, Jim et Alexis restaient ébahis devant tant d'amour et de complicité. Leur petite bulle de bonheur les avaient conduit jusqu'à la sortie du milieu hospitalier après trois semaines.

Aujourd'hui, Kate Beckett, debout, en tenue d'Eve, devant le miroir de sa chambre à coucher, observait ses blessures de guerre. La première, celle infligée par Maddox au cimetière de New-York. Celle qui, depuis une distance insoupçonnée, l'avait atteinte en plein cœur. Une balle qui lui avait en quelque sorte sauvé la vie. Une balle qui lui avait permis d'entendre pour la première fois tout l'amour que l'écrivain Richard Castle pouvait lui vouer. Une balle qui lui avait laissé une cicatrice indélébile au milieu de sa poitrine, à l'endroit même où les mots de l'écrivain avaient fait mouche en cette triste journée ensoleillée. Lentement, son regard descendit un peu plus bas, vers la deuxième marque, et ses yeux se posèrent sur la ligne qui lui barrait l'abdomen.

Cette fois encore, son mari et elle avaient eu beaucoup de chance. Loksat était mort, mais son bras droit ne voulait pas en rester là. Il était venu dans sa maison, chez eux, pour terminer le travail qui lui incombait. Mais la mort Johanna Beckett était définitivement vengée, sa fille en sortait grandie, complète et libre d'aimer et de fonder une famille. Après plusieurs semaines en clinique, veillée par ses amis et sa famille, son mari dans le lit voisin du sien, la capitaine du douzième avait perdu quelques centimètres d'intestins dans la bagarre, subit plusieurs transfusions sanguines, mais avait traversé la dernière épreuve que lui avaient lancé le Sénateur Bracken et Mason pour en sortir victorieuse une fois de plus.

Le couple s'était vu octroyé le feu vert pour recommencer à vivre normalement. Castle subirait régulièrement des douleurs rhumatismales, qu'il acceptait aisément quand il voyait les répercussions de la mise hors jeu de Loksat, et elle devrait s'attendre à ce que ses abdominaux de soient plus forcément aussi galbés qu'auparavant, rien de bien méchant. Elle détacha ses yeux de l'image qui lui était renvoyée pour s'attarder sur son téléphone qui venait de vibrer sur le rebord de l'évier à sa droite. "J'avais oublié à quel point Gina pouvait être barbante… Je préfèrerais tant être avec toi 3". Le message lui attira un sourire crispé.

C'était la première fois, depuis les événements qu'ils étaient séparés pendant plus d'une heure. Le cœur lourd, l'écrivain devait bien se rendre à l'évidence : Black Pawn ne l'avait pas oublié, ou du moins n'avait pas oublié l'avance plus que conséquente attribuée en vue de son prochain Nikki Hard. Le grand Richard Castle et sa moitié avaient beau être convoqués pour recevoir une médaille d'honneur dans moins de deux heures, Gina Cowell ne se laissait pas attendrir par l'héroïsme de son ex-compagnon, et attendait les premières épreuves dans les plus brefs délais. "Courage Babe! Je t'aime. Tu me manques 3". Elle redéposa son portable, prit une grande inspiration nostalgique de ces moments partagés durant lesquels ils étaient dans leur petite bulle, protégés du monde extérieur, secoua légèrement la tête et jeta un coup d'œil à la magnifique robe rouge que lui avait offerte Rick en vue de la cérémonie.

"Je t'aime aussi mon cœur".

"Attend de voir ce que je te prépare si tu es sage ;-)" Elle retourna dans la chambre, la robe sous le bras, enfila ses plus beaux sous-vêtements en dentelle qu'elle avait acheté lors de leur premier Noël. Un cadeau original qu'il n'avait pas pris le temps d'apprécié à sa juste valeur. Kate se pencha pour ramasser ses chaussures et fut prise d'une vague de nausées qu'elle balaya rapidement pour se concentrer sur ses habits. Depuis quelques jours elle ne pouvait plus faire certains mouvements sans que son estomac ne lui joue des tours. Elle avait pensé demander à Lanie de l'ausculter mais n'était pas parvenue à s'y résoudre. Elle avait déjà effrayé suffisamment sa meilleure amie et ne voulait pas à nouveau la tracasser avec un si petit détail.

"Enfin libre! Pas de bêtise sans moi, j'arrive."

"Du calme Jolly Jumper.". Kate sourit, le téléphone rivé dans ses mains, de peur de rater un message de l'homme de sa vie, elle enfila la robe rouge vermillon, aux épaules dénudées qui s'arrêtait au dessus de ses genoux. Elle avait le cœur serré et ses yeux s'embrumèrent. Elle s'apprêtait à finaliser l' enquête de toute une vie, à rendre un dernier hommage à Johanna Beckett. La vérité était enfin révélée et toutes les morts qui avaient parsemés son chemin pouvaient trouver le repos éternel. La capitaine se tamponnait les yeux pour ne pas abîmer son maquillage quand une nouvelle vague de nausée la prit par surprise. Encore pieds nus, Beckett couru vers la salle de bains et arriva à temps pour vider le contenu de son estomac dans la cuvette. Sa tête tournait et sa vision se troublait. D'une main elle retenait sa chevelure abondante et de l'autre elle tâta les alentours à la recherche de son téléphone et envoya un texto à Lanie "J'ai besoin de toi! 911!" avant de sombrer dans le néant.