Chapitre 1 : Réunion
Je planche sur mes dossiers depuis tôt ce matin, encore. Disons depuis environ 9 heures ce matin, le temps pour moi de me lever, me doucher, de faire mon entraînement matinal avant d'aller déjeuner avec mes collègues. Juste après avoir fini mon plateau, et l'avoir vidé, je suis retourné à mon bureau où désormais, je travaille sur les dossiers que m'ont rendu mes petits soldats et ceux que je rédige habituellement après chaque retour de mission.
Je regarde ma montre : 19h55.
Je lâche mon stylo, et me lève en grognant sous la douleur. Mes jambes sont lourdes, et engourdies ; je peine à mettre un pied devant l'autre. Je baille et attrape ma cape de vice amirale sur son siège avant de la poser sur mes épaules et de l'attacher solidement. C'est mon petit bijou ce tissu-là ! J'en prends grand soin comme pour tous mes vêtements. Imaginez l'apocalypse pour moi, quand en mission un pirate me crache copieusement dessus et que ça tombe sur mes habits. Il mérite la mort, largement.
Le dernier suicidaire qui m'a fait ça a été sauvé par l'amiral Sakazuki et emmené loin de mes griffes, c'est-à-dire à Impel Down. Faut le faire quand même pour l'apprécier ce type. Et pourtant, personne ne naît froid : on le devient suite à des événements traumatisants je suppose. Ou après des années d'harcèlement moral et verbal. Je sais de quoi je parle : 3 ans à être torturée psychologiquement par les cons de mon ancien collège. Autant vous dire que la gentille Chesca de cette époque a été rangée au placard un moment, avant de ressortir brillante et souriante quelques années plus tard quand j'ai trouvé enfin mes perles rares d'amis.
Je secoue la tête, découragée. Je repense trop à mon passé ces temps-ci. Qu'est ce qui m'arrive ? Pourtant, je n'ai rien à regretter de ce temps-là. J'ai tout mon bonheur aujourd'hui avec des amis formidables, des parents vivants, un boulot dur mais sympa mais surtout plein de collègues ! Ce sont surtout des hommes mûrs, vu que je me suis engagé dans la marine il y a quelques mois. Sans trop me tromper, je peux affirmer avec certitude qu'à Marineford, 99% de la population vivant dans cette prestigieuse base, est composée de garçon, ce qui nous laisse 1% de femmes marines. Moi, Tashigi, Hina et Tsuru… Ca fait peu quand même !
Bah, c'est notre choix et on l'assume amplement ! Revenons à nos moutons !
J'ouvre la porte et sors tranquillement de mon bureau pour me diriger vers la grande salle de réunion où doit se dérouler …. Une réunion. Tandis que je marche d'un pas rapide pour éviter d'être en retard comme d'habitude, un violent grognement me sort de mes pensées profonde et intellectuelle. Putain ! J'ai trop la dalle là ! J'espère que la réunion ne va pas durer 3 heures, parce que je ne tiendrais pas jusqu'à la fin. Y'aura juste une poupée toute molle que l'amiral Kuzan aura plaisir à tripoter ! Ce pervers ! Je l'ai déjà attrapé à mater Hina sous la douche il y a une semaine, et autant dire que je lui ai hurlé dessus comme pas possible ! Franchement … Est-ce que moi, je vais aller le mater sous la douche quand il y est avec ces deux collègues les amiraux ? Non ! Si j'y vais, c'est juste pour mater K…. Personne…. !
Je vois la porte se refermer, je me précipite et bloque la fermeture complète avec mon pied. Mauvaise idée.
- AOUCH !
La porte se rouvre immédiatement sur mon collègue Stainless qui hausse un sourcil avant de soupirer.
- Si tu n'avais pas mis ton pied..
- Faut pas forcer non plus ! Quand ça ne veut pas fermer, ça ne veut pas !
Je rentre et regarde tous les visages tournés vers moi avec amusement pour certains, et agacement pour d'autres comme l'amiral Sakazuki qui me fusille du regard avec Sengoku. Arf, je suis pile à l'heure …
Je fais un salut réglementaire à l'amiral en chef avant de m'asseoir sur mon fauteuil juste devant Smoker, deux cigares en bouche. Je me retourne et lui arrache des mains avec un grognement.
- Ralentis ta cadence sur tes paquets, idiot… Tu vas crever d'un cancer du poumon avant d'avoir la cinquantaine toi… !
- Occupe-toi de tes oignons, murmure-t-il en tentant de récupérer son bien.
- Quand vous aurez fini de faire les enfants, nous pourrons peut-être commencer sérieusement ! tonne Sengoku.
Je me remets correctement sur mon fauteuil, et croise les jambes en regardant Sengoku devant nous, toujours avec son chapeau mouette qui cache en réalité sa coupe afro démodée, et avec sa barbe brune super longue.
- Bien. La réunion peut enfin commencer !
Il allume son escargot-projecteur et divers avis de recherche apparaissent sur l'écran blanc. Il désire augmenter la prime de certains rookies comme Trafalgar Law qui est pour l'instant de 200 millions de berry. C'est le temps du vote : les 3 amiraux sont en accord avec lui, et la plupart des vice-amiraux.
Je ne bouge pas la main, et reçoit le regard un peu surpris de plusieurs d'entre eux. C'est à présent le tour du fameux Monkey D Luffy, et des membres de son équipage qui sont …. Spéciaux.
- Nous avons une vidéo qui nous a été transmise ce matin même. Nous y apercevons l'intégralité de l'équipage du Chapeau de Paille. Nous débâterons les primes à augmenter chez eux, fait-il en lançant la vidéo.
L'image est d'abord floue, puis elle devient plus nette. Des soldats passent devant en courant, les armes en mains pour contrer l'attaque des pirates qui semblent bien décidés à le réduire en pièce. La caméra est secouée pendant quelques secondes encore avant d'être immobilisé et dirigé vers le bateau à tête de lion.
- Shishishi ! fait le pirate avec un chapeau de paille, avant d'agrandir son bras et de se jeter sur les soldats sur le navire de la marine.
A sa suite, se précipite le rookie Roronoa Zoro aux cheveux verts gazons armés de 3 sabres et le cuisinier Sanji la jambe noire. Je plisse le nez et regarde son avis de recherche. Qui a fait ce dessin … Il est bien mieux en réalité ce type. Faudrait lui faire une photo officielle au lieu de le ridiculiser avec ce dessin minable ! Même un gosse ferait mieux que ça.
Je relève les yeux vers la vidéo et observe les 3 monstres qui frappent les soldats et les balancent à l'eau sans grande difficulté apparente. La caméra recule à l'abri et se tourne ensuite vers le navire où on aperçoit deux jeunes et belles femmes : une rousse et une brune. Je vois un léger sourire s'agrandir chez l'amiral Kuzan, à la vue des deux filles. Pervers, comme je vous le disais précédemment.
Je me concentre à nouveau sur le bateau, où désormais les filles ont été rejointes par un petit renne trop chou, un squelette, un type au long nez qui me rappelle une certaine marionnette de mon enfance et … un cyborg ?! Mes yeux se transforment en étoiles en l'espace d'un instant quand de redevenir normal. Où il l'a trouvé ce type ? Il a trop la classe… Pas trop sexy, mais il a l'air très balèze !
Les derniers soldats sont évacués de force du pont, et nous voyons désormais le capitaine Monkey D Luffy qui s'approche de la caméra, un doigt dans le nez mais toujours avec un grand sourire.
- Shishishi … C'est marrant ! Y'a une petite lumière rouge là …
Il se fait brutalement assommé par le cuisinier blond, qui tire sur sa cigarette avant de se pencher à son tour sur le denden vidéo.
- Ils nous ont filmés depuis le début… Baka..
Puis, il tend la main et la vidéo s'arrête là.
Les lumières sont rallumés et nous observons, le chef qui se frotte la barbe en nous observant lui aussi.
- Bien. Ce sont les seules images que nous possédons pour le moment. Je propose que l'on augmente la prime des 3 criminels que nous avons vu de près : Monkey D Luffy, Roronoa Zoro et Sanji la jambe noir.
Les votes sont rapidement faits, et cette fois je participe malgré mon peu d'enthousiasme à le faire. Ils ont déjà pas mal de chasseurs de prime derrière eux, mais là … Si on augmente encore plus, ça va empirer. Bah, j'en ai rien à faire, j'suis pas à leur place et je suis contre eux alors ça m'arrange un peu.
Les collègues commencent alors à se lever, signe que Sengoku nous a donné la permission de partir. Je me lève à mon tour et suis tranquillement les camarades et m'arrête à côté de Smoker qui m'attend hors de la salle.
- Tu n'avais pas l'air très enchantée d'être là…
- Comme d'habitude quoi. Ça m'ennuie autant que toi ce genre de réunion longue et barbante. En plus, je crève de faim là !
On rigole de bon cœur avant de partir avec les autres, les amiraux sur les talons comme s'ils surveillaient des gamins dans une grande cour de récréation. Smoker et moi discutons joyeusement en se dirigeant d'une marche assurée vers le réfectoire où nous attend la nourriture. Nous débattons sur la qualité du café, quand une explosion soudaine se fait entendre, et que l'alarme générale retentit dans toute la base.
Je suis allongée sur Smoker, à moitié assommée. Je me relève, le rouge aux joues et l'aide à se relever avant de nous précipiter derrière les amiraux, les armes en main.
Nous arrivons à l'extérieur, où des soldats sont déjà placés les fusils dirigés vers une fumée blanche comme s'il y avait eu une grande explosion, ou collision brutale sur le sol. Je me place auprès des amiraux, et attend lentement que la fumée se dégage pour voir ce qui a provoqué ce remue-ménage.
Une météorite ?
Ce serait la première fois que ça tombe sur Marineford… Ca sent un peu le traquenard… Je regarde les amiraux qui hochent la tête, et je m'avance vers la silhouette que je vois à travers la fumée. Je garde la main sur le manche de mon katana à ma ceinture, et je m'éclaircis la gorge tout en me montrant menaçante. Mes autres collègues me suivent de près.
- Qui est là … ?! Déposez les armes et montrez-vous les mains sur la tête !
La silhouette s'immobilise et je plisse les yeux pour voir finalement, une fois la fumée partie ….
Une petite fille habillée d'un pyjama rose, avec un doudou en forme de chat dans les bras. Son état est lamentable : elle est toute sale, avec du sang coulant sur son visage, habillé d'un simple pyjama déchiré et ces cheveux sont en pagaille. Son visage est déformé par la tristesse, et des larmes coulent sur ces joues roses.
J'hausse un sourcil. Comment est-elle arrivée ici ? C'est elle qui a provoqué l'immense impact visible sur le sol ?!
Je me détends légèrement mais je reste sur mes gardes. Les pirates ne se gênent pas pour utiliser des enfants pour se protéger et couvrir leur trace. Après tout, ce n'est qu'une vie d'un être inutile. Je me retourne et cherche une réponse du côté des amiraux ainsi que du chef qui eux, semblent être aussi surpris que moi par la frêle silhouette devant eux.
Je m'avance vers la petite fille et je me baisse doucement vers elle, pour ne pas l'effrayer et la regarde avec tendresse.
- Bonjour toi…. Qui es-tu ?
La fillette, qui jusque-là avait gardé les yeux baissés sur sa peluche, les relève avec rapidité et m'observe avec ces beaux yeux bleus gris clairs. Je remarque alors les cheveux brun et lisse qui contrastent avec le bleu de ces yeux… Elle se mord la joue, comme pour retenir un sanglot. Elle s'élance sur moi, et me fait tomber sur le dos en éclatant en sanglot en lâchant un cri distinct et audible par tous :
- MAMAN !
