Bonjour, voici une nouvelle fic en cours d'écriture sur laquelle je stagne un peu actuellement. Bon , j'ai déjà 9 chapitres de bouclé, mais je trouve les personnages peu fidèles à eux-même au fur et à mesure que j'avance... C'était un défi pour moi à la base d'écrire sur ce couple, et au final, je suis heureuse de m'être accrochée. J'espère juste réussir à la terminer en étant suffisamment satisfaite.

En attendant, je vous laisse le loisir de découvrir cette petite fic. A bientôt.


Il l'avait laissé partir, n'avait pas cherché à le retenir. Ce n'était pas dans son caractère après tout de courir après des personnes qui ne voulaient plus de lui. Il s'en était toujours accommodé, enchaînant des relations plus ou moins longues, pour oublier un temps la seule qui avait véritablement compté. Pourtant, ce soir, il se sentait vraiment perdu. Comment avait-il pu croire que cette relation serait comme toutes les autres alors que tout ce qu'ils avaient partagé la différenciait en tout point de tout ce qu'il avait connu jusque-là. Il s'empara de son rabot, mais le reposa un instant plus tard. Il n'avait même pas envie de se changer les idées. Pour une fois, il se décida à se laisser emporter par la déprime. Ouvrant un livre posé sur l'atelier, il en sortit une petite photo en noir et blanc qu'ils avaient pris le jour où il avait tenté de lui apprendre quelques notions de navigation. Il eu un vague sourire au souvenir de cette journée. Il avait loué un bateau à la marina et ils étaient partis en mer pour la journée. Là, ils seraient au calme et ne risqueraient pas de se faire découvrir par des inopportuns. Chassant de son esprit les images de cette belle journée qu'ils avaient passée ensemble, il prit sur l'étagère la petite boite métallique qui avait pour lui tant d'importance, y rangea la photographie et s'en détourna pour se servir le troisième verre de bourbon de sa soirée. Voilà à quoi il passerait sa nuit : boire en regardant les photos de sa vie : Shannon, Kelly, Jenny,….Lui.

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Il était parti sans un regard en arrière. Il en avait décidé ainsi, il ne fléchirait pas, mais pour ce faire, il avait dû éviter son regard électrisant durant toute la discussion. Ce regard qu'il savait désormais si bien décoder, dans lequel il avait pu voir toute l'affection qu'il portait à Tony, même s'il passait son temps à le sermonner, le respect qu'il portait à Ziva, l'amour presque paternel qu'il avait pour Abby et cette amitié sans faille pour Ducky. Ce regard dans lequel il n'avait jamais pu déchiffrer les sentiments que lui portait réellement l'ancien marine et qui faisait qu'il avait pris cette ultime décision. Il savait qu'il s'en voudrait rapidement de l'avoir prise, ne serait-ce que le lendemain lorsqu'il arriverait au bureau pour y prendre son service, ne serait-ce que tous les autres jours qu'ils auraient à passer avec lui, en simple collègue. Gibbs avait vraiment raison : ils auraient du respecter cette fichue règle n°12. Il n'aurait ainsi pas tant eu à souffrir de leur relation. Ils avaient pourtant passé de si bons moments tous les deux, en cachette de leurs amis, après le travail, les week-ends,…Lui savait ce qu'il voulait, il l'avait toujours su depuis qu'il avait croisé ce regard pénétrant des années auparavant, sans y croire jamais cependant. Mais il doutait que son amant n'ait jamais su ce que, lui, désirait vraiment. Et il ne pouvait lui en vouloir. Il avait comprit que le passé de l'ancien marine était truffé de douleurs et de peines, il avait eu connaissance de certaines durant toutes ces années, et il savait qu'il y en avait d'autres encore enfouies profondément. Mais il ne pouvait plus accepter de l'attendre indéfiniment. Il souhaitait plus, il voulait plus, plus que des instants volés entre deux enquêtes, plus que ces quelques rendez-vous qu'ils avaient partagés. Il y avait cru pourtant, lors de cette sortie en mer. Cette merveilleuse journée où il avait senti son amant se détendre, où il l'avait surpris à sourire et à rire de bon cœur, où il avait enfin entraperçu l'homme qu'il pourrait être au quotidien, s'il acceptait de tomber les barrières et de s'ouvrir complètement à lui. Mais le retour sur la terre ferme lui avait fait perdre ses dernières illusions. Il avait retrouvé l'homme froid et distant, toujours tendre mais sans sentiment apparent, et malgré les semaines qui s'écoulaient, il n'avait pu oublier ce fond de bonheur qu'il avait entraperçu ce jour-là. Il se réfugia dans son petit appartement, derrière sa machine à écrire, la seule amie qui pourrait lui tenir compagnie en cette douloureuse soirée. Après tout, quelques-uns des plus grands auteurs avaient écrit leurs plus beaux chefs-d'œuvre sous le coup d'une tristesse intense. Il en serait peut être de même pour lui, qui sait…