Certains, si vous êtes inscrit au forum RPG DNAngel nommé "La guerre des Esprit" reconnaitront peut-être l'histoire d'Oki, la dernière personne à s'être inscrite. Je tiens à dire que je n'ai pas volé, puisque c'est moi, Oki. Et bon, je trouvais que je pourrais faire une belle fic' avec ça, alors je l'ai reprit, en modifiant quelques détails. Et oui je sais, trois fic's en même temps, c'est le mal... Mais cette idée me traîne en tête depuis bien trop longtemps XD Seulement, ne vous attendez pas à avoir les chapitres aussi rapidement que d'habitude, je l'ai écrit au fur et à mesure... Enfin bon, après tout ce tralala, je vous souhaite bonne lecture! ;)
Dans sa cave, la jeune Rio Hikari, âgée d'environ seize ans, peignait. Sur sa toile, on pouvait apercevoir la mer, tellement bien peinte qu'elle semblait réelle. Il y avait du sable aussi, qu'on avait envi de prendre dans ses mains pour le faire s'écouler comme un sablier. Mais ce qui attirait le plus l'œil, s'était sans conteste le personnage représenté dans la peinture. Elle n'était pas terminée, mais on voyait déjà se qui intéressait le plus.
En effet, on pouvait bien voir le courte chevelure beige de la chose. Deux mèches, plus longues, étaient complètement rouges. Les cheveux encadraient un visage au teint basané orné de deux yeux rouges pétillants de joie, expression accentué par le grand sourire accroché juste en dessous, où apparaissait deux canines. On pouvait aussi voir deux grandes antennes rouges sur la tête. Mais ce qui surprenait le plus, c'était sans conteste la queue. Une grande queue de poisson recouverte d'écaille bleues et rouges, de même que les mains et la poitrine de la sirène. Le rendu était magnifique, d'autant plus que la créature avait l'air très heureuse.
La jeune Hikari sourit. Elle allait faire sécher sa peinture quelques jours, puis elle invoquerait l'esprit qu'il y avait à l'intérieur.
***
Dans une mer nageait une jeune sirène. Celle-ci, elle a beau réfléchir, elle ne se souvient pas de sa naissance. Elle se souvient seulement qu'un jour, elle n'existait pas et que le lendemain, elle nageait comme un poisson. Elle aurait pu être très heureuse, dans cet endroit, s'il n'aurait pas été si... vide. Elle déprimait à force de nager seule! Et la créature ce posait tellement de question auxquelles elle ne pouvait pas répondre... Qui était-elle? D'où venait-elle? Mais surtout, elle se demandait s'il y en avait d'autre comme elle. Pourtant, à peine quelque jours après sa "création", sa vie monotone fut basculée.
Elle nageait tranquillement, comme à son habitude, un peu perdue dans ses pensées. Mais soudain, elle vit une lumière blanche éclatante. Curieuse, elle se dirigea immédiatement vers elle. Dès qu'elle toucha à cette drôle de chose, une sensation bizarre l'envahit. La lumière grossit, enveloppant le corps de la sirène, qui fut envahit d'une douce chaleur. Puis, tout se mit à tourner. Elle cria en fermant les yeux, totalement apeurée. Puis soudain, tous mouvements cessèrent. Elle tomba lourdement sur le sol, sa grande queue battant frénétiquement l'air. Elle paniquait sérieusement, les yeux toujours fermés. Où était passé cette drôle de substance bleue qui la faisait respirer?!
Sa queue heurta soudain quelque chose de dur. Qu'est-ce que c'était? Elle finit par ouvrir les yeux, toujours en manque d'eau pour respirer. Aussitôt, elle les referma, apeurée. Où était-elle? Quel était ce monde si étrange? Et pourquoi ses branchies ne pouvaient-elles pas la faire respirer?! Soudain, une douce voix se fit entendre.
- Respire par le nez! Tu ne peux pas respirer de l'air pas tes branchies, voyons!
La créature ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu? Elle n'avait jamais rien entendu, mis à part le clapotis de l'eau! Tant bien que mal, elle se tourna vers la provenance de ce son incompréhensible, mais si doux à ses oreilles. Elle se retrouva face à une jeune adolescente avec de longs cheveux bleu et de yeux de la couleur de l'eau. De l'eau très froide, d'ailleurs. Mais où brillait un peu d'inquiétude. Sa peau blanche semblait si fragile...
Comprenant soudain que le jeune esprit ne comprenait pas, l'humaine se mit à respirer exagérément en mimant à grands gestes l'air qui pénétrait par son nez. Cette fois, la femme-poisson comprit et prit sa première pouffé d'air. Soulagée et trouvant la sensation très agréable, elle plusieurs fois. Mais elle avait toujours peur, ne sachant pas où elle était et ne comprenant rien au charabia de la jeune fille. Celle-ci eut un petit sourire avant de continuer.
- Maintenant que ce petit détails est réglé, je vais te trouver un nom. Oki (Haute mer). Oui, ça te vas à merveille.
Elle joignit gestes et paroles. Elle appuya sur la poitrine de l'oeuvre en disant:
- O-ki...
L'esprit ne comprit que lorsque l'humaine appuya sur sa propre poitrine en disant:
- Ri-o-Hi-ka-ri
Elle adressa un grand sourire à la sirène qui disait, se pointant elle même et la voix tremblante:
- Oki...?
Rio hocha la tête. Aussitôt, surprenant ainsi l'Hikari, Oki se mit à chantonner joyeusement son prénom, première chose qu'elle réussit à dire. Sa créatrice monta ensuite. Après quelques minutes, la peur serra de nouveau le cœur de la sirène. Elle ne savait toujours pas où elle se trouvait... Cependant, ce sentiment fit bientôt place au soulagement. Au moins, elle se savait sécurité, pour le moment. Mais surtout, elle n'était plus seule...
***
Oki resta quelques années dans le sous-sol de Rio. Celle-ci s'était bien rendue compte que son œuvre était inoffensive. Mais elle s'était attachée à elle. Pour faciliter la communication, la jeune créatrice avait entreprit d'apprendre le langage humain à la sirène, de même que des coutumes, des cours de Maths/Géo et compagnie et tout ce qu'elle devait savoir... Cette-dernière apprenait plus vite que l'adolescente ne l'aurait crue. Un jour, alors que les deux jeunes gens discutaient et qu'Oki apprenait par la même occasion, la femme-poisson fit soudain remarquer quelque chose.
- Pourquoi ton ventre grossir toujours?
La concernée sourit. Surtout devant le bonheur que lui apportait la réponse, mais aussi à cause de la légère erreur de son œuvre devenue amie.
- Grossit. C'est le verbe « Grossir » accordé à la troisième personne du singulier au présent.
- Désolée…
- Ce n'est rien. Pour répondre à ta question, disons seulement qu'un nouveau membre va se joindre à nous…
L'esprit se mit à peser les mots, tentant de trouver une signification à ces paroles. Mais elle n'en trouva pas. La conversation reprit comme si rien ne s'était produit. À ce moment, l'œuvre ne savait pas encore se transformer en humaine. Elle ne l'apprit qu'un peu plus tard.
Ce jour là, quelques mois plus tard, Rio était montée pour chercher un verre d'eau. Son amie, restée au sous-sol, attendait avec impatience le retour de sa créatrice. Mais un bruit de verre fracassé et de corps tombant sur le sol lui signala que quelque chose n'allait pas. Paniquée, elle se mit à crier.
- Hikari-sama! Hikari-sama, ça va?!
Lorsqu'un gémissement douloureux lui répondit, l'esprit paniqua. Son amie n'allait vraiment pas bien, c'était évident. La femme-poisson se traina jusqu'aux escaliers. Mais elle ne parvint pas à les monter. Entendant un cri de douleur, elle se mit à vraiment avoir peur pour sa créatrice. Elle se mit à souhaiter avec ferveur d'avoir des jambes, de ses transformer en humaine. Lorsqu'un nouveau cri lui parvint, elle éclata en sanglots. Rapidement cette tristesse se transforma en colère.
- Humaine! Je veux avoir un corps humain!!
Une vagues de colère la submergea alors qu'elle répétant inlassablement son vœu. Soudain, ses yeux devinrent deux billes rouges, alors qu'une douce lueur de même couleur l'enveloppait. Son apparence changea radicalement. Lorsque la lumière cessa, elle était devenue humaine, du moins en apparence.
Ses cheveux avaient poussés, devenant entièrement beiges. Sa peau avait pâlie, ses canines raccourcies et ses antennes, disparus. Ses yeux étaient maintenant bleus. Mais surtout, sa queue avait disparu, faisant place à deux belle jambes. Une longue robe rouge avec des tâches bleues la couvrait. Elle chancela un peu sur ses nouvelles jambes. Elle ne prit pas le temps de s'admirer. Trébuchant souvent, elle monta à l'étage aussi rapidement qu'elle le pouvait. Elle ne connaissait pas la maison, se fiant aux gémissements de douleurs qu'elle entendait pour se localiser. Elle déboula dans la cuisine. Ce qu'elle vit l'attrista. Sa seule amie reposait, crispée, sur le sol et poussaient des gémissements. L'esprit s'accroupit immédiatement près de Rio et cria presque :
- Hikari-sama! Hikari-sama! Qu'est-ce que vous avez?!
La concernée leva les yeux vers son interlocutrice.
- Oki?
- Oui, c'est moi, Hikari-sama.
- Tu as enfin réussit à prendre ta forme humaine… Cette journée ne peut pas être meilleure.
- Sauf votre respect, Hikari-sama, je crois que si vous ne souffriez pas de la sorte, la journée serait bien meilleure…
- Au contraire… Car cette douleur indique la venue imminente de mon enfant…
Le visage de la jeune femme, maintenant âgée de 19 ans, se crispa.
- Oki… Prends le téléphone… Et appelle l'hôpital.
- Oui, Hikari-sama.
- Et, s'il te plaît, appelle-moi Rio-chan.
- D'accord, Hi… Rio-chan.
Ce jour là, trois grands évènements s'étaient produits. Satoshi Hikari était né. De plus, Oki avait appris à se transformer en humaine et elle avait fait sa première sortie dans le monde humain.
Quelques jours plus tard, Rio revint à la maison, mais pas seule. Un petit bébé reposait dans le creux de ses bras. Elle avait un sourire tendre, mais ses yeux étaient mélancoliques. Oki accueillit joyeusement sa créatrice. Mais, se rendant compte que quelque chose clochait, elle lui demanda se qui n'allait pas.
- C'est un garçon… Il aura un destin bien difficile.
Elle ne donna pas plus d'explications à ce sujet. Une pointe de tristesse dans la voix, elle continua.
- Et maintenant que j'ai un enfant, je devrai me séparer de toi…
- P… Pourquoi?
Une larme roula sur la joue de l'esprit.
- Je ne pourrais plus te consacrer de temps… Et il serait très dangereux de te garder ici. Je vais donner l'œuvre « Les fonds marins » au musée. Ce sera mieux pour toi.
La voix de la sirène trembla lorsqu'elle demanda :
- Mais je pourrais venir vous voir, n'est-ce pas?
- Je crois qu'il serait préférable de couper tous liens. Je suis désolée.
Oki savait que sa créatrice était désolée, elle le voyait dans ses yeux. Mais Rio lui cachait quelque chose. Cependant, jamais la femme-poisson ne tenta de découvrir ce que c'était. Le lendemain, le tableau l'ayant vue naître se retrouva au musée et plus jamais elle ne revit son amie.
