Prologue

Allen aggripa la petite boîte en fer rouillée et usée par le temps. Cette petite boîte d'un vert plus que délavé et écaillé qui comptait quasiment plus que sa propre vie et qui était cachée sous une latte de bois de son plancher miteux. Il l'ouvrit après avoir prit soin de remettre la planche en place. Si quelqu'un entrait, il ne fallait pas qu'il découvre l'endroit où il la cachait. Dedans, il y avait plein de petites choses qui comptaient à ses yeux. Ces petits objets qui auraient pu paraître si anodins aux autres qu'ils se foutraient encore plus de lui.

Ses cheveux blancs, la cicatrice qu'il portait au visage ainsi que son bras presque entièrement brûlé et qui présentait une rebutante couleur rouge lui attiraient les railleries des autres orphelins. Des railleries qu'il avait marre de suporter, lui qui était si seul et si vulnérable. Il caressa du bout de l'index une balle de caoutchouc bleue encerclées d'étoiles jaunes. Ensuite, son regard se perdit dans la contemplation d'une petite boîte de maquillage au couleurs farfelues. Il y avait aussi un morceau de tissu aux bords calcinés et quelques pièces de monnaies.

Comme il entendait quelqu'un arriver, il remit prestement la boîte sous le plancher et se coucha précipitamment sur son lit. La porte de sa chambre s'ouvrit à la volée sur jeune homme aux longs cheveux bruns à l'allure peu engageante. Yû Kanda n'était pas la personne à fréquenter, sauf quand on s'appelait Lavi Dick Bookman et qu'on était le jouet du brun. Allen détestait cet homme et inversement, ils s'étaient haï dès qu'ils s'étaient vu, dès que leurs regards s'étaient croisés. L'albinos se demanda pourquoi cet être qui le méprisait tant venait le chercher en personne.

Il eut la réponse très rapidement. Luberier, le directeur de l'Orphelinat Millenium, souhaitait le voir. C'était pas bon, vraiment. Quand Luberier demandais à un orphelin de venir le voir, c'était jamais bon signe. Allen soupira et se leva lentement alors que Kanda repartait d'un pas pressé, sans doute hâtif d'aller jouer avec Lavi. Les genoux d'Allen falgeolaient et il lui fallut une bonne minute pour réussir à enchaîner des pas correctement. Il arriva devant la porte du directeur et y frappa timidement. Une voix rêche et effryante lui répondit qu'il avait la permission d'entrer. Après avoir inspiré un bon coup, il tourna la poignée et ouvrit le battant.

Luberier lui avait toujours foutu les jetons et ressemblait à cet homme, là, Hitler. Autant en apparence que mentalement, et beaucoup se demandaient pourquoi un homme tel que lui, qui ne pensait qu'a l'argent et à se payer des putes, tenait un orphelinat. La réponse était pourtant évidente : s'il le fermait et qu'il foutait à la rue tout ses occupents, la justice en aurait après lui. Son casier n'était pas vierge. Il devait même être légèrement noir. Dealeur de drogue très jeune, il n'avait jamais arrêté de consommer depuis et c'était ça qui effrayait le plus Allen. Que Luberier soit sous le coup de la cocaïne ou de l'héroïne et qu'il commette des actes irréfléchis.

Malcolm C. Luberier lui fit signe qu'il pouvait s'asseoir. Allen s'éxécuta. Ses mains tremblaient et il faillit sursauter quand il entendit le grinçement de bois usé du fauteuil lorsqu'il s'assit dessus. Il attendit la suite des évènements, une désagréable sensation de peur lui nouant les entrailles. Une boule de la taille d'une balle de hand s'était formée dans sa gorge et il priait tout les Dieux dont il connaissait le nom pour que cela se passe vite. Luberier s'éclaircit la gorge avant d'anoncer de but en blanc :

-Allen Walker, je ne peut plus vous garder ici.

L'albinos sentit ses mains se refermer contre ses genoux. Luberier eut une moue désaprobatrice avant d'ajouter que cela voulait dire qu'il devait se casser de l'orphelinat pour ne jamais y revenir. Allen faillit s'évanouir sur place. Il n'avait nulle part où aller, aucun ami, aucune famille pour l'accueillir. Et même si ce mois de juin s'annonçait chaud, dormir dehors n'était pas l'idée la plus intelligente du siècle.

Il se souvint qu'une fois, il avait entendu des bribes de conversations entre Lenalee et son ami Toma. Ils disaient que Luberier se débarassait des gamins au compte-goutte pour avoir moins de dépenses. Peu de temps après, Lenalee s'était retrouvée à la rue et on avait retrouvé Toma en pleur devant un journal qui annonçait qu'une jeune fille de 17 ans avait été violée puis assassinée en pleine rue. Le jeune garçon s'était suicidé peu de temps après. Allen tenta de se relever mais ne réussit qu'a retomber lourdement sur sa chaise.

Après moult efforts, il réussit à s lever et regagna sa chambre d'un pas mal assuré. Il se sentait nauséeux l'envie de vomir montait en lui comme une tasse qui déborde de lait. Il se laissa tomber sur son lit et tenta de reprendre son souffle. Quand il ouvrit la bouche, seuls des sanglots s'en échappèrent, et il commença à pleurer plus que son corps affaibli ne lui permettait.

Quelques minutes plus tard quand il fut trop fatigué pour continuer de pleurer, il se laissa tomber au sol et récupéra sa petite boîte verte. Il la serra contre son coeur avant d'avancer à quatre patte vers l'armoire de la chambre. Avec le lit, elle constituait le seul ameublement de la pièce. Allen prit un drap propre et en déchira un bout dans lequel il enrubanna la petite boîte. Après quoi il sortit de la bâtisse sans se retourner. Allen Walker était désormais à la rue.

Il commença par rejoindre des rues un peu plus fréquentées mais pas trop. Les gens s'écartaient à son passage en voyant ses habits -non, ses loques- sales et déchirées. Ou alors, il reçevait des regards dégoutés ou empreint de pitié. Et il détestait ça. L'albinos marcha sans but dans la ville, attendant que ses jambes ne le portent plus et qu'il s'écroule à même le sol pour se faire abuser puis tuer. Il n'avait plus rien à quoi s'accrocher. Ses parents étaient morts, l'homme qui l'avait recueillit aussi et son dernier tuteur légal avait succombé d'une overdose. A croire qu'il apportait la mort avec lui.

La nuit tomba bien vite sur cette triste ville qu'était Saphaël. Allen continuait de marcher au gré de ses pas sans penser à rien, comme un zombie. Ses yeux argentés regardaient devants eux sans rien voir et il lui arrivait bien souvent de se cogner contre des murs ou des lampadaires. Puis, épuisé au plus haut point et totalement désespéré, il s'écroula devant une grande bâtisse bien éclairée par une rangée de lampadaire.


Alors, qu'avez-vous pensé? Je sais que c'était court, mais les prochains chapitres seront plus longs. Encore une précision pour ceux qui lisent Deux elfes en trop : je pourrais pas écrire la suite tant que j'aurais pas les passages en tête, et donc je doit attendre que mon pote me prête ses DVD avec le Seigneur des Anneaux dessus. Faudra être patients !

Laissez une chtite review, pour dire ce que vous avez pensé de ça...