Prologue

Disclaimer : L'histoire se centrera surtout sur les personnages de Johan et Pirlouit mais les Schtroumpfs n'auront ici aucun rôle.
Le prologue doit être lu pour ensuite comprendre la suite du récit.
Enfin, les personnages de l'univers de Johan et Pirlouit appartiennent à Peyo.

Il y a bien longtemps sur cette même terre, plusieurs siècles avant l'électronique, les prodiges médicaux, l'amélioration du train de vie. Mais bien après les pyramides, les invasions romaines ou barbares, en Europe on vivait une époque médiévale communément appelée « Moyen Age. »

Les châteaux forts se comptaient comme des fleurs, d'innombrables seigneurs régnaient accordant protection à leur peuple.
Nombre de gens rêvaient d'exploits chevaleresques et d'aventures que transmettraient par les siècles les troubadours.
L'on voulait s'élever plus haut que les étoiles en commençant à bâtir de ci et de là des cathédrales.
C'était aussi le temps de luttes entre les croyances. Légendes et mythes continuaient d'affronter le redoutable christianisme semblant indestructible.
Bien des gens des petits peuples avaient commencé à périr, il restait peu de gens pour rêver aux korrigans, brownies, elfes ou walkyries.

Les légendes, devinrent des mythes, de mythes elles ne deviendraient bientôt plus qu'histoires qui sombreraient dans l'oubli.
Scaldes, bardes même si ils avaient écrit en gaëlique, en runes ou en latin ces faits n'avaient pas le choix : ils devaient se plier aux exigences des seigneurs si ils voulaient continuer à gagner leur pitance.

La situation s'était aggravée, avant qu'il ne soit définitivement trop tard, il fallait agir et vite !

En ce jour d'équinoxe de printemps, c'était bel et bien la toute première fois qu'à Stonehenge sanctuaire sacré on pouvait apercevoir deux chars l'un tiré par deux boucs, l'autre par deux chats et un cheval à huit pattes.
Sur une des pierres, se tenait un corbeau observant la scène avec une expression mêlée de curiosité aucun mortel si près soit il n'aurait pu entendre quoi que ce soit. Pas la moindre parole, pas un mot, seulement le bruit du vent et de rares croassements ne donnant pas envie de s'attarder.
Et pourtant, pourtant les unes après les autres des voix chuchotaient ou parlaient à voix haute.

-Alors ?

-Eh, quoi donc encore Oberon ?

-Te décideras tu enfin à te montrer Puck ?

-Après toi, voyons. Tu joues un plus grand rôle que moi, Oberon. Tout le monde le sait.
-Soit, soit. Mais dans ces conditions, prends ton véritable aspect et quitte ce plumage. Le moment n'est pas propice pour se prêter aux futilités. La voix était devenue impérieuse prononcé par un homme de grande taille vêtu de noir.

-Il a raison. Thor Frigg et moi n'avons pas quitté Asgard pour ces enfantillages. L'heure est aux paroles puis aux actes !

Les paroles d'Odin avaient retenti tel le plus violent des coups de tonnerre. Fidèle à lui même, le dieu borgne ne voulait pas perdre son temps. Comme pour l'approuver Hugen et Mugen croassèrent bruyamment.

-Soyez remerciés de nous avoir conviés en ce lieu, dit une voix douce et mélodieuse. A son tour Frigg épouse du grand Odin avait fait son apparition.

Estimant que la taquinerie avait assez duré, le corbeau se posa sur le sol et prit l'aspect d'un garçons aux courts cheveux bouclés. Il rappelait vaguement les satyres de part les cornes sur son front.

-Jamais je n'aurais cru un jour rencontrer les Ases d'Asgard ! Je savais qu'il se passait quelque chose sous le ciel des Deux Bretagne. Mais sous les cieux de la Magique Norvège, non même dans mes rêves les plus fous, je n'y aurais songé.

-Personne n'y aurait pensé, fit observer Frigg. Hélas ! oui hélas ! Si nous ne voulons plus disparaître écrasés par la grande croix, les saints du paradis et les diables de l'enfer, nous devons nous unir.

-Sans bien sûr abandonner l'espoir. Maudits… Pourquoi ces tristes figures ? Si nous sommes presque tous réunis c'est pour faire perdurer notre existence et non pour la stopper.
-Ne te fâche pas sage Oberon, tempéra Thor. Oublierais tu que personne dans nos rangs est enchanteur. A part Morgane la Fée.
-C'est vrai ! La Fée Morgane, quels sots nous sommes ! Nous aurions dû y penser plus tôt.

-Qui m'a appelé et poussé à quitter Avalon ? Vous deux, sans doute Oberon et Thor.

-Oui Morgane. Tu ne peux plus rester là les bras croisés sans rien faire. Par la faute du Christianisme, nous courons un grave danger.

L'enchanteresse aux longs cheveux bruns vêtue de sa cape verte quitta son expression de bonté pour froncer les sourcils et émettre une protestation.

-Ah, non ! C'est absolument exclu, je ne les supporte pas. Tous des violents, des fourbes et des oppresseurs.
-Personne ne peut les aimer, si cela m'avait déjà été possible ils auraient péri en Niflheim dans les brumes glacées sans la moindre chance d'en revenir un jour !

-Oui Odin, tu as raison ! Ils sont même indignes de participer quand sera venu le jour au Ragnarok, approuva Thor en frappant le sol de son marteau . A cet instant précis les éclairs zébrèrent le ciel d'Angleterre semblables à un feu d'artifice suivi par d'assourdissants coup de tonnerre.
-Indignes également de chercher le pouvoir divin, le Graal ou de prendre place au château de Kaamelot , renchérit le roi des elfes.
-Ce ne sont vraiment que des empoisonneurs sans valeur, ils ne méritent pas tant de paroles à leur égard.
-Arrête bouffon ! Tu parles dans le vide ! Aurais tu déjà oublié comment bons nombre de Boggies, Korrigans, Nains, Elfes ont déjà péri. Combien de statues de leurs idoles ont été mises en lieux qui autrefois étaient notres ?
-Ou de temples, fontaines magiques protégées par des runes détruites ? De drakkars emportant les guerriers vers le Walhalla ne prenant plus la mer ? Ces malheureux en sont réduits à venir frapper à mon palais couverts de terre et sortant de boites en bois qu'ils appellent « cercueil », ajouta Odin.
-Par miracle nombre d'entre nous tiennent encore bon, désireux de protéger nos lieux et nos gens. Y aura il ce soir un coucher de soleil annonçant un répit.
-C'est fort probable Frigg, approuva Morgane. Accablés par le chagrin nous ne voyons que les parts les plus lugubres du tableau.

Il existe pourtant des enfants ou des vieillards qui songent à ces légendes et veulent y croire. Tant que les rêveurs de cette espèce existeront, nous continuerons à exister.

-Ah Morgane, Morgane ce que tu viens de dire est la chose la plus belle que j'aie entendu en ce jour.
Pour la première fois, Oberon daigna esquisser un sourire, Odin et Thor également. Allons, il ne fallait pas oublier que malgré l'épaisse couche de nuages était toujours là.
Que leurs rangs n'étaient pas si gravement affaiblis et qu'il subsistait des plantes, arbre ou objets chargés de pouvoir divin.

Yggdrasil était toujours aussi vigoureux, Excalibur bien qu'à nouveau figée dans le roc n'avait rien perdu de son tranchant…
Oui, oui ils réussiraient à se sortir de cette impasse. Il fallait seulement mettre en place la solution.

Le ciel se teintait peu à peu de teintes rouges orangées, de minces bandes de bleu sombre coloraient le nord et le sud.
Tous venaient d'achever un repas arrivant au dessert composé de tarte et d'une jatte de pommes dorées.

Puck croqua la sienne et se mit à l'observer avec curiosité comme si c'était la première fois qu'il voyait ce fruit.
Si seulement, si seulement… Mais pourquoi pas, vu la solidité des chênes et du frêne magique il en était probablement de même pour ce pommier.
-Noble Frigg, commença il d'un ton hésitant puis plus assuré. Pardonnez ma curiosité, mais qu'est il advenu d'Idrun ?

-Bien qu'elle soit gravement malade, son pommier continue à produire les pommes de l'éternelle jeunesse. Moins qu'avant certes, mais par mes soins, l'arbre reste en vie.
-Avez vous emmené avec vous de ces fruits ? Demanda à son tour Oberon qui comprenait où voulait en venir ce petit espiègle.
-Oui, il m'en reste quatre et une demie. Ne me dites pas que ?
-N'y pensez même pas ! Ces pommes sont réservées aux Dieux ou aux Héros. Pas aux mortels.
-Nous n'avons pas beaucoup d'autres choix Odin ! Myrddin est toujours plongé dans ses songes, si profondément qu'il ne pourra rien faire. Et les mortels peuvent réserver des surprises !

Ce n'est vraiment pas le moment d'être bornés, il y a une solution. Une solution, cria Morgane en se dressant devant le géant borgne.
-Mon aimé, tiens tu réellement à nos gens et à notre petit peuple ?
-Bien sûr que oui mais…
-Alors nous devons agir. Et le plus vite avant que la nuit ne tombe pour de bon !
Pressé par les autres, Oberon et Odin finirent par donner leur accord. Quelle idée périlleuse, vraiment risquée, dangereuse pouvant les révéler au grand jour. Mais si ça réussissait, alors ils seraient tranquilles pour un bout de temps.

Morgane et Frigg s'affairèrent en préparations en incantations tandis que d'autres traçaient des cercles, des symboles, consultant des grimoires.
Au coût élevé de sang, sueur, fatigue, usage de denrées rarissimes, magie blanche, le résultat finit par apparaître.
Tout d'abord timidement presque imperceptible puis se manifestant davantage.

Les étoiles soient louées ! Enfin tirés d'affaire rectification temporairement tirés d'affaire.
Sur un parchemin dont la peau venait d'un cerf, les participants de cette réunion rédigèrent chacun le contrat passé. En lettres majuscules des noms connus d'eux seuls.

Il ne resterait plus qu'à disperser les demies pommes dans le Royaume uni de Grande Bretagne, de Norvége sans oublier celui des Francs. Et de laisser agir le temps.
La nuit était sur le point de mourir la réunion devait elle aussi prendre fin.

Oberon fût le dernier à rester dans le cercle de pierres.
« il est temps pour moi de reprendre place dans les livres, d'observer le déroulement futur dans chaque gravure me représentant. A bientôt Bretagnes, jusqu'au moment où vous aurez à nouveau besoin de nous. »

Au lever du soleil, tout était redevenu en apparence comme avant. Aux mortels d'écrire leurs chroniques passées, présentes et futures.