Titre: Dans la gueule du loup
Rating: T, au cas où... Surement M, plus tard.
Disclaimer: Les personnages ne m'appartiennent pas (c'est bien dommage...) Vive Ubisoft.
Notes: Oula, ça fait longtemps que je n'ai pas écrit, moi... Avec le bac qui approche, j'ai des horaires restreints... Et voilà le prologue de "Dans la gueule du loup"! Je suis en grosse panne d'inspiration pour Animus
2.1, Ezio ne veut pas se laisser faire... Je suis vraiment désolée, chers lecteurs...
La suite viendra rapidement pour celle-ci, pas d'inquiétude! N'oubliez pas de me laisser une petite review ;)
PROLOGUE
Le jeune Desmond Miles soupira en jetant un nouveau regard à son plan. Non, pas d'erreur, c'était bien ici… Il releva la tête, choqué par l'immensité de la bâtisse qui lui faisait face. On aurait dit une forteresse monumentale, ornée de tentures multicolores et entourée d'un jardin majestueux. On se serait cru de retour au Moyen-Age si le portail en fer forgé de l'entrée n'avait pas porté la mention : Institut Pascal. Des groupes d'étudiants allaient et venaient d'un air affairé dans les jardins, montaient et descendaient les marches interminables du perron les bras chargés de piles de dossiers divers. Sa mère… Il toussota, s'avança timidement dans l'allée, serrant son certificat de transfert dans sa main moite. Pour lui qui venait d'une toute petite FAC, se retrouver ici, du jour au lendemain était carrément… Déstabilisant. Il s'ébroua, grimpa quatre à quatre les marches de marbre, la tête droite et le regard fier. Il s'arrêta en haut, essoufflé. Monter cet escalier de malade tous les matins n'allait pas être d'un repos absolu… Il se remit en route, essaya tant bien que mal d'ignorer la porte monstrueuse qui marquait l'entrée du hall et remonta rapidement le moelleux tapis rouge et or qui recouvrait une partie du sol. Une voix sèche l'arrêta :
-Excusez-moi, Monsieur, qui êtes-vous ?
Desmond sursauta et se retourna pour se trouver nez-à-nez avec un type approximativement de son âge, aux cheveux brun-roux en bataille, qui le regardait froidement à travers ses lunettes. Il tenait un petit livre à la main et lâcha brutalement :
-Vous n'avez rien à faire ici. Veuillez sortir.
Desmond se secoua et, le plus calmement possible, expliqua :
-Je suis un nouvel élève, j'ai été transféré. Est-ce que vous pouvez m'indiquer où se trouve le bureau du directeur ?
Ignorant sa question, l'autre eut un petit rire sarcastique :
-Oh, on accueille des pauvres maintenant ? Cet établissement est tombé bien bas…
L'américain retint avec peine l'insulte qui lui brûlait la langue. Ce mec commençait à lui pomper l'air méchamment. Il lui rendit son sourire avec insolence et siffla :
-Soignez votre langage, cher ami. Tout ce que je vous demande, c'est de me guider jusqu'au bureau du directeur. Si c'est trop compliqué à comprendre pour un riche, je ferais mieux de m'adresser à quelqu'un de moins coincé.
Le roux lui adressa un regard bouillonnant de haine qui ne fit qu'agrandir le sourire de Desmond. Il cracha à l'intention de l'américain :
-En haut des escaliers, couloir de gauche, première à gauche, c'est au fond.
Desmond s'inclina brièvement pour le remercier et tourna les talons, planta son futur camarade de classe au milieu du hall. Il monta à nouveau des escaliers, suivit l'itinéraire gentiment cédé par le gars à lunettes et déboucha sur une petite antichambre étouffée dans les dorures et les diplômes qui noyaient les murs. Un jeune homme installé à un bureau lui fit signe d'approcher et il s'annonça :
-Je suis Desmond Miles, le nouvel élève de la filière A. On m'a dit de venir me présenter au directeur à mon premier jour.
Son vis-à-vis hocha la tête avec compréhension et lui demanda d'une voix neutre d'attendre quelques minutes, le temps qu'il aille prévenir le directeur. Quand il se leva, Desmond le suivit des yeux. Il était plutôt grand, type arabe, avec une silhouette svelte. Alors qu'il ouvrait la porte, sa manche gauche flotta bizarrement, comme si elle était vide. Il disparut dans l'entrebâillement de la porte, laissant Desmond seul dans cette pièce trop chargée de décoration. Pour s'occuper, il s'approcha de la fenêtre. La vue lui coupa le souffle. Si la cour de l'institut était étonnante, le parc immense qui s'étendait à l'arrière du bâtiment était improbable.
- Monsieur Vidic vous attend.
Desmond hocha la tête :
-Euh, oui, excusez-moi, j'y vais tout de suite.
Il franchit le seuil du bureau à petits pas. C'était une salle moyenne, aux ornements lourds, équipée en son centre d'un grand bureau en bois massif où trônait un ordinateur dernier cri. Un homme d'un certain âge, en costume blanc tiré à quatre épingles, avec des mains parcheminées ornées de bagues dorées l'y attendait. Une courte barbe grise couvrait son menton et une partie de ses joues et son front couvert de rides le faisait paraître soucieux. Il lui fit signe de s'asseoir en face de lui. Desmond s'exécuta. Son instinct lui hurlait de se méfier de ce vieil homme qui l'observait attentivement alors qu'il tirait une chaise jusqu'au bureau pour s'y asseoir calmement. Il y avait quelque chose de presque malsain dans sa façon de détailler ses mouvements. Desmond aurait presque pu parier qu'il avait regardé ses fesses. Un frisson désagréable lui parcouru l'échine et il essaya tant bien que mal de se redonner une contenance en présentant son dossier au directeur de l'Institut. Les doigts de ce dernier frôlèrent les siens durant un instant et il dût réprimer un sursaut de dégout. Le directeur survola le dossier avant de s'exclamer :
-Ah oui... Monsieur Miles, c'est cela ? Bien sûr, j'ai approuvé votre transfert pas plus tard que la semaine dernière. Bien, bien…
Un silence gênant plana sur Desmond pendant plusieurs minutes avant que l'homme ne reprenne la parole :
-Donc vous venez d'Abington School, mmh ? Vos choix de spécialités sont intrigants… Pourquoi Lettres anciennes ?
Desmond s'empressa de répondre :
-C'est un choix de mes parents, Monsieur, selon eux c'est important.
-Et vous aimez cette matière, Monsieur Miles ?
Desmond dissimula habilement un haussement d'épaule révélateur et continua :
-C'est un cours très intéressant.
Nouveau sourire du directeur, accompagné d'un clin d'œil malicieux que Desmond eut vite fait de décrypter : il était vieux, certes, mais ni fou, ni idiot. Une fois le dossier épluché en long et en large, le vieil homme releva encore la tête :
-Bien, bien, je pense que vous allez vous plaire ici, Monsieur Miles. Cet établissement est fait pour de jeunes gens dynamiques comme vous. Vous verrez, je suis sûr que vous allez très vite vous habituez à nos locaux.
Aha. « Locaux », mon cul. Palais tu veux dire…
-Je pense que le dortoir A2 sera parfait pour vous. Ne soyez pas timide ! Tenez, voici votre emploi du temps, les cours commencent la semaine prochaine, soyez prêt.
Et soudainement, il s'écria :
-Malik !
La porte s'ouvrit doucement sur le réceptionniste. Une lueur étrange traversa les yeux de Vidic, arrachant un frémissement écœuré à Desmond. Le directeur n'en eut pas conscience, ou fit mine de l'ignorer et lança un sourire doucereux au jeune homme qui venait d'entrer :
-Je vous donne une permission spéciale pour aujourd'hui, vous pouvez regagner vos quartiers. Notre nouvel ami ici présent va venir agrandir les rangs du dortoir A2, si vous pouviez avoir l'extrême obligeance de l'y accompagner…
Le jeune arabe acquiesça doucement et Desmond se leva pour le suivre. Ils fermèrent la porte derrière eux, échangèrent un regard dégouté et explosèrent de rire simultanément. Malik tendit sa main droite à Desmond :
-Malik Al-Sayf.
-Desmond Miles.
Malik lui sourit en ramassant ses affaires :
-Alors t'es nouveau ? Tu viens d'où ?
-Abington, Côte Ouest des États Unis.
L'arabe poussa un long sifflement :
-Ça fait une trotte…
-M'en parle pas, mes parents ont décidé du jour au lendemain de venir s'installer en Angleterre… J'étais dans un tout petit établissement, je te raconte pas le choc quand j'ai passé le portail d'ici…
-Tu m'étonnes… Alors tu viens au A2, c'est ça ? Viens, c'est par là.
Il le guida le long des couloirs couverts de tableaux jusqu'à l'aile droite du bâtiment. Il y avait une immense salle dont chaque mur était agrémenté par deux portes, dont chacune avait une couleur différente. Malik se dirigea vers une grande porte aux montants argentés, l'ouvrit théâtralement et lâcha :
-Bienvenue au dortoir A2 !
Desmond passa la porte timidement. La porte s'ouvrait sur un petit couloir qui débouchait sur un salon. Trois canapés rouges à l'apparence moelleuse se tenaient là, en face d'une cheminée éteinte. Deux grandes fenêtres laissaient entrer de longs rais de lumière qui éclairaient la pièce, illuminant le lustre accroché au plafond. Desmond se passa la main sur le visage en soupirant. Malik lui tapa dans le dos :
-Hé, ça va ?
-Euh, ouais. Impressionné, c'est tout.
L'arabe haussa un sourcil :
-Ouais, Vidic ne lésine pas sur les moyens, hein… Enfin, on s'y fait, ne t'inquiète pas. Tes bagages ne devraient pas tarder à arriver. Tu veux visiter ?
Desmond grimaça en lorgnant le jardin par la fenêtre :
-T'es sûr qu'on sera rentré avant demain ?
La plaisanterie fut accueillie avec bonne humeur et la porte s'ouvrit sur un beau brun aux yeux pétillants. Il salua vivement Malik et se planta devant Desmond pour le détailler de la tête aux pieds. L'américain lui sourit gentiment. L'autre lui décocha un sourire éblouissant et lui lança joyeusement :
-Ta braguette est ouverte.
Malik se retint de rire, les larmes aux yeux, alors que Desmond se débattait avec son pantalon pour soumettre la fermeture félonne. Dès qu'il eut fini, le brun, qui se tenait les côtes en réprimant un fou rire, lui tendit la main et se présenta :
-Ezio Auditore, ravi de te rencontrer !
Desmond se présenta à son tour, sentant le rouge lui monter lentement aux joues. Ah bien, la bonne impression… Malik jeta un coup d'œil aux papiers qu'Ezio agitait négligemment dans sa main en les attrapant avec vivacité.
-C'est quoi ?
Ezio se détourna de Desmond et perdit son sourire :
-Les papiers pour fermer le club d'escrime. Encore. Vidic m'a dit qu'il te voulait dans son bureau à la première heure demain matin pour en discuter.
Malik jura entre ses dents et parcourut attentivement les feuilles couvertes d'une écriture dactylographiée en petits caractères. Ezio lui posa la main sur l'épaule :
-Tu devrais abandonner. Il se sert de toi.
Malik jeta les papiers sur la table basse et se mordit violemment le pouce. A nouveau, sa manche gauche flotta bizarrement. Desmond se baissa juste à temps pour ne pas recevoir un sac de sport noir en pleine tête. Un troisième jeune homme venait d'entrer et traversa la salle comme un cyclone avant de claquer la porte de la salle de bain avec colère. Malik se redressa, lâcha son pouce et lorgna la porte avec un regard coupable. Un silence désagréable tomba sur les trois étudiants et la porte de l'entrée s'ouvrit à nouveau. Desmond afficha un air surpris en reconnaissant le roux à lunettes qui l'avait « accueilli ». Ce dernier lui lança un regard hautain puis questionna Malik du regard. Celui-ci expliqua brièvement la situation, soustrayant un grognement au roux qui s'emporta :
-C'est une blague ?
Ezio s'approcha de Desmond furtivement et lui glissa :
-Il râle parce que sa chambre est la seule avec un lit libre… Du coup, vous allez être colocataires.
Les lèvres de Desmond se tordirent en une moue douloureuse. Voilà qui lui promettait du plaisir… Le roux tempêta encore un peu puis se calma d'un coup et reprit son masque d'impassibilité. Un homme entra sans ménagement dans le dortoir, les bras chargés de valise. Il poussa une porte du genou, se glissa dans une des chambres, déposa les valises au pied d'un lit et esquissa une légère révérence avant de repartir en sifflotant un air guilleret. Malik profita de l'accalmie pour pousser le roux vers Desmond :
-Allez, dites-vous bonjour au moins !
Desmond tendit sa main vers le jeune homme aux lunettes à contrecœur :
-Je suis Desmond Miles.
L'autre lui répondit avec la même moue agacée en lui serrant vivement la main :
-Hastings. Shaun Hastings.
Je vous laisse là pour aujourd'hui :D
