Disclaimer : Je ne possède aucun droit sur la série Fringe, ni ses personnages.

Une autre dimension

Olivia ouvrit les yeux. 6h30 à son réveil. Bien souvent, elle se réveillait avant que celui-ci ne sonne. La force de l'habitude sans doute. Mais ce matin quelque chose n'était pas comme d'habitude. L'esprit encore engourdi par le sommeil, elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, comme un mot qui vous reste sur le bout de la langue jusqu'à ce qu'on n'y pense plus et qu'on laisse faire l'inconscient. Elle resta immobile, laissant ses sens investiguer au hasard.

Puis soudain la perception d'une source de chaleur inhabituelle dans son dos lui parvint. Un corps, un autre corps que le sien dans son lit, dispensait sa douce tiédeur. Elle ne réagit pas tout de suite, cherchant à rassembler ses souvenirs de la veille. Cependant sa mémoire ne lui rapportait qu'une soirée tranquille en compagnie de sa nièce et de sa sœur. Rien qui n'impliquait la présence d'un autre être humain dans son lit. Sans se retourner, Olivia pouvait déjà prédire que cette personne ne pouvait pas être sa nièce, trop petite. Ni sa sœur : l'odeur ne correspondait pas bien qu'elle lui soit familière. Là encore le trou noir. Son esprit refusait de lui donner la réponse. Elle n'avait plus qu'une solution : faire face à l'intrus. Sans mouvement brusque, elle se retourna.

Peter, un sourire de gamin turbulent plaqué sur les lèvres, dormait paisiblement. Olivia resta figée devant cette découverte. Son cerveau refusait de fonctionner correctement et d'émettre la moindre pensée cohérente. Comme l'aurait dit Walter, elle n'était plus qu'une machine à questions. Elle demeura immobile quelques minutes à observer Peter, puis sembla se reprendre. Elle s'approcha de lui pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un mirage en plein désert. Mais il était bien réel avec sa barbe naissante, ses cheveux en bataille, cette petite ride du lion sur son front, qui le rendait si séduisant. C'était bien lui.

Soudain il ouvrit les yeux, pas l'air surpris du tout de la présence de l'Olivia dans le même lit que lui. Il l'accueillit d'un sourire et murmura d'une voix enrouée par le sommeil un tendre : « Bonjour, mon cœur. »

Olivia resta silencieuse, interloquée. Peter remarqua son attitude étrangement embarrassée. S'approchant de son visage pour y déposer un baiser, il lui demanda :

« Quelque chose ne va pas ? »

Olivia frissonna agréablement à ce contact et ne le repoussa pas comme elle l'aurait imaginé. Elle fixa intensément cherchant un sens à cette scène surréaliste.

« Que fais-tu ici ? » fut tout ce qu'elle réussit à trouver à dire.

Perplexe, Peter lui répondit : « J'habite ici. »

Soudain la lumière se fit dans son esprit. Ce quelque chose d'inhabituel qui l'avait tant perturbée à son réveil. Elle se retourna vers son réveil, tandis que l'expression de Peter devenait de plus en plus inquiète. La couleur des diodes était bleue au lieu d'être verte.

Ce n'était pas la réalité, ce n'était pas sa réalité, mais une sensation de déjà-vu, une fenêtre ouverte sur un monde alternatif où Peter et elle-même aurait une vie commune. Seulement cette sensation semblait perdurer plus longtemps que les précédentes. Déjà dix minutes qu'elle était éveillée, alors qu'auparavant ses expériences n'avaient pas persisté plus de quelques secondes. Elle se retourna à nouveau vers Peter. Cependant il avait disparu dans les méandres de la mécanique quantique.