Me voilà avec une nouvelle histoire, une réponse au défis de Lied. Je sais que "j'ai peur" n'est pas terminé, loin de là, mais j'avais besoin de me changer les idée, fanfictionement parlant, lol! Ce défis m'a tout de suite plus. J'espère que ce prologue vous plaira! SVP laissez moi des reviews, pour savoir si ça vaut la peine que je continue ou pas. Je vous le promet j'y répondrai ! Bisous à tous.


Prologue.

Campagne anglaise. 15 juillet 1995. 16h13.

Hermione remonte le chemin bordé d'ormes qui mène à la maison de vacances de ses parents. Le soleil filtre dans le feuillage, des rayons incandescents viennent s'accrocher aux cheveux touffus de la jeune fille et leur donnent des reflets cuivrés. Il fait chaud, mais un vent tiède s'est levé en début d'après midi, un vent tiède qui caresse sa peau bronzée, qui s'engouffre sous sa robe et la soulève. Elle rit. Elle se sent bien, elle se sent chez elle, dans cette campagne où elle a passé sa petite enfance. Elle sait qu'en rentrant elle trouvera un grand verre d'orangeade sur la table de la cuisine. Sa mère sera en train de s'activer au-dessus des fourneaux. Une succulente tarte au citron meringuée pour le goûter. L'adolescente s'en lèche déjà les babines. Elle n'a qu'une hâte, sentir l'odeur acidulée de la crème au citron, laisser fondre la meringue sur sa langue, lécher les plats… Elle sourit et accélère le pas. Elle court presque dans le chemin accidenté, elle ne pense qu'à cette tarte qui attend de se faire dévorer. Elle dévale les derniers mètres et déboule dans la maison. Elle a le souffle court. Son père la regarde les yeux rieurs. Il sait qu'elle n'a pas pu résister à l'appel de la tarte. Il la trouve belle sa petite fille. Son escapade dans la campagne lui a donné des couleurs, elle sent l'odeur des blés, l'odeur de l'herbe haute dans laquelle elle s'est couchée. Elle sent la joie de vivre, sa petite fille. Elle a beaucoup grandi, est devenue plus femme. Il la prend dans ses bras et la sert fort contre lui. Elle a grandi, elle a changé mais elle restera toujours sa petite fille. Elle se laisse faire et pose sa tête contre son torse.

« Papa ? »

« Oui. »

« Tu viendras avec moi observer les étoiles cette nuit ? »

« Oui. »

Ils restent immobiles, tous les deux, à savourer cet instant de bonheur simple, cet instant de complicité entre un père et sa fille. Ils restent serrer l'un contre l'autre, jusqu'à ce qu'un « à table » tonitruant les fasse réagir.


Au même instant, dans un lieu non cartable.

L'homme tremble malgré la chaleur pesante. La peur le prend aux tripes, un goût de bile envahit sa bouche. Il avance d'un pas mal assuré et se prosterne devant le trône, se prosterne jusqu'à ce que son front rencontre le sol de pierre glacé. Il sent le regard du maître sur lui, un regard rubicond qui vous brûle juste en se posant sur vous. Il reste prostré et attend l'ordre, la remontrance ou la punition. Cette attente est un véritable supplice. L'homme tremble de plus en plus. Et les yeux rubiconds se délectent des soubresauts qui agitent le corps frêle de son sbire, se repaissent du spectacle de la peur. La peur… Il ne la connaît plus lui, lui qui est immortel désormais, lui qui n'a même plus à craindre la mort, lui qui vient de la vaincre, qui vient de renaître la vie, lui qui vient de recouvrir tous ses pouvoirs… Le rire glacial retentit dans l'immense salle, se répercute à n'en plus finir. Un rire qui n'a plus rien d'humain. Et l'homme prostré ne contrôle plus aucun de ces tremblements, l'homme prostré sent un liquide chaud couler le long de ses cuisses, imprégné le tissus rêche de son pantalon. Le rire se fait plus strident, plus perçant, puis retombe aussi brusquement qu'il a éclaté.

« Debout ! Imbécile ! »

L'homme s'exécute tant bien que mal, ses jambes le soutiennent à peine. Les yeux rubiconds s'attardent sur la flaque aux pieds du sbire, un sourire sournois passe sur la bouche sans lèvres.

« Tout est prêt ? »

« Tout est prêt, Maître. »

« Bien. Ce soir alors. N'oublie pas, il me la faut vivante ! »

« Oui, Maître. »

« Surtout ne me déçois pas ! »

« Oui, maître. »

L'homme est au bord de la crise de nerfs, les larmes lui viennent aux yeux. Le mépris s'affiche plus intensément encore sur le visage reptilien du Lord Noir. Il ne supporte pas les couards. Les doigts longs et fins caressent la baguette. Presque amoureusement. Pas maintenant… quand la mission sera mener à bien.

« Disparais et appelles moi Severus. »


Campagne anglaise. 15 juillet 1995. 11H45

Ils sont couchés dans un champ. L'herbe sèche picote leur peau. Ils ont le regard rivé sur le ciel étoilé, un ciel de velours picoté de diamants doux. Ils se taisent, il n'y a plus besoin de mot entre eux… Et d'ailleurs, il n'y a pas de mot pour décrire ce qu'ils ressentent. Ils contemplent le spectacle de la nature, le spectacle troublant de l'intimité qu'elle leur révèle. Leurs doigts se sont emmêlés, soudés les uns aux autres, comme le gage de leur entente parfaite. Elle est étendue tout contre lui, elle sent la chaleur de ce corps plein de vie. Elle sourit à la lune, la lune qui est presque pleine ce soir, la lune qui les habille de sa clarté obscure, qui fait ressortir le blanc de sa robe. Soudain, elle se contracte. Elle vient d'en voir une, une histoire filante, une âme qui prend son envol pour rejoindre le bleu de l'espace. Elle ferme les yeux et fait un souhait. Elle reste les paupières closes, se laisse aller à son bien être, un bien être comateux. Puis, d'un seul coup, elle sent comme un poids lui peser sur la poitrine, un mauvais pressentiment qui l'étreint. Elle se lève sur son séant, secoue son père qui s'est endormi. Elle sent l'angoisse monter en elle, la prendre à la gorge. Une envie irrépressible de pleurer. Elle secoue plus rudement son père qui grommelle, le tire par la main, le force à se lever, le traîne jusqu'au bosquet attenant.

« Tais-toi, surtout tais-toi… »

Elle se plaque contre le tronc d'un arbre. Le cœur qui bat à cent à l'heure, le coeur qui bat à en déchirer sa poitrine. Elle invite son père à l'imiter. L'homme est perdu, ne sait pas s'il s'agit d'une plaisanterie ou d'une nouvelle lubie. Ils restent immobiles pendant de longues minutes.

« Hermione, à quoi tu joues ? »

Il commence à être agacé par cette attente.

« Tais-toi papa, je t'en pris tais-toi. Ils arrivent. »

Elle a des larmes dans la voix. Lui aussi sent l'inquiétude l'étreindre.

« Qui ils ? »

« Les Mangemorts… »

Des bruits éclatent, des pops lumineux, et une nuée d'hommes encapuchonnés envahit le champ. Hermione enfonce ses ongles dans l'écorce de l'arbre. Il lui semble que son cœur va cesser de battre. Les hommes avancent en silence, prennent des directions opposées. Deux d'entre eux s'approchent inexorablement du bosquet. Agir, il faut agir maintenant ou jamais. Fuir… S'enfoncer plus profondément dans la forêt, rapidement, sans bruit. Elle pousse son père vers l'avant. Le désespoir la submerge. Elle pousse son père toujours plus fort. Fuir toujours plus en avant. Elle jette sans cesse des regards derrière elle. Vérifier l'avancée des Mangemorts. Prendre ses distances, du moins ne pas en perdre. Elle regarde derrière, presse son père, sent qu'elle va devenir folle. Elle regarde derrière et ne prend pas garde à où elle met les pieds. Elle trébuche sur une racine, se rattrape à son père, qui pousse un cri. Il lui semble que le cri n'en finit plus de retentir dans le silence, dans le silence de mort. La nature s'est tue autour d'eux. Plus que le silence et ce cri. Elle reste figée sur place, figé d'horreur, l'horreur qui monte en elle, qui lui glace le sang. Elle reste figée et l'horreur éclate en elle, emporte tout. Elle reste figée dans l attente. Elle sait maintenant que le piège va se refermer sur eux. Elle sait qu'il n'y a plus aucune échappatoire. Elle reste figée, puis elle les voit, ces ombres torturées et machiavéliques, ces ombres qui les entourent, qui les enserrent dans étau. Elle sert convulsivement la main de son père dans la sienne. Ils vont mourir. Elle suffoque, elle ne veut pas mourir, pas encore. Le cercle s'est refermé sur eux, un cercle de baguettes menaçantes, de sourires sardoniques, de regards malfaisants. Elle ferme les yeux. Elle va mourir, son père aussi et par sa faute. Elle attend le sort impardonnable qui va les frapper dans un souffle vert. Elle attend, mais le sort ne vient pas. Elle ouvre les yeux et les ombres éclatent de rire. Elle ne comprend plus. Que veulent-ils ? Elle se tourne vers son père, blême dans le cœur de lune. Elle se tourne vers son père et voit à quelques mètres, un cercle brillant sous un chêne centenaire. Un cercle luisant et mouvant. Son cœur manque un battement. Elle ne voit plus que ce cercle. Et il n'y a plus que cette certitude, la certitude que leur heure n'est pas encore arrivée. La certitude… Elle agrippe son père par le bras et fonce droit dans le mur des Mangemorts. Le mur des Mangemorts qui s'effondre sous le coup de la surprise. Elle court comme une folle avec son père, plus que quelques secondes. Ils n'ont que quelques secondes avant que les ombres ne se ressaisissent. Elle court, le regard fixé sur le cercle brillant. Un rond des fées. Un rond des fées. Elle se répète la définition. "Le rond de fées est un passage entre le monde mortel et le monde féerique. Le franchir consiste à disparaître et se livrer aux fées. Nul n'en revient." Elle entend le cri des Mangemorts, elle se jette désespéramment dans le cercle. Elle se jette au moment où un souffle rouge vient cueillir son père à la porte du monde des fées. Elle se jette et entraîne son père avec elle. Elle se jette et tout devient noir et silencieux…


Alors vous en pensez quoi ?

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A la prochaine !