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Ron Weasley, tu n'es qu'un pauvre type.

Je ne dirai à personne combien lâche tu as été, Ronald. Je ne le dirai à personne, car ça fait encore trop mal. Ça fait mal, bordel ! Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi m'as tu laissé ? Je n'étais pas assez bien pour toi ?

Tu m'as laissé tombé pour elle, je le sais, ne me le répète pas .

Tu m'as laissé pour elle, car tu ne m'aimais pas ? Alors pourquoi m'as-tu embrassé, ce soir-là ? Parce qu'un baiser était le bienvenu pour le nouveau roi de l'équipe de Gryffondor, c'est ça ? Pourquoi avoir transformé ça en relation à long terme alors ? Je t'aimais, moi. Je t'aimais de tout mon coeur, Ronald Weasley. Et toi, tu t'es permis de jouer avec pendant des semaines !

J'étais à tes genoux, accrochée à ton cou, j'étais si fière de t'avoir pour moi. J'avais hâte de rencontrer ta famille, de te présenter à la mienne. Je leur ai tant parlé de toi. Lorsqu'ils ont appris que tu m'avais laissé, ils ont voulu venir te dire deux-trois mots. Mais je les en ai empêché. Parce que je t'aimais encore, et que je ne te voulais aucun mal.

Mais toi, ça ne semble pas être le cas.

À l'infirmerie, tu t'es moqué de moi devant tout le monde. Tu as prononcé son nom à ELLE. Tu m'as tellement fait honte. Mais ça ne t'as pas dérangé hein, de m'humilier publiquement comme ça ? Ça ne t'es jamais passé à l'esprit de venir t'excuser pour ça, bien sûr que non. Monsieur était trop occupé à fêter sa petite victoire personnelle. C'était ça, ouais.

Ron, écoute. Je m'excuse de ne pas avoir été à la hauteur. Pardonne moi de t'avoir collé aux basques, j'avais peur de te perdre.

Il y a pas une minute où je ne regrette pas ce qui s'est passé.

Je me meurs, Ron, et tu t'en fiches probablement. Le sang coule sur mes jambes, mes avants-bras. Je le fais couler, car comme ça, ça me rappelle un peu toi. Dans chaque ligne grossièrement tracée, j'entends ta voix rire, crier, m'insulter. Parfois, même, tu me demandes d'arrêter. Et c'est à ces moments-là où je me sens le plus vivante. Où je sens qu'il y a encore un peu de vie à l'intérieur de ce corps que je m'amuse à meurtrir.

Je me sens dépérir. Dépérir de plus en plus derrière tout ce rouge sur la blancheur de ma peau.

Je souffre tant, Ronald. Elle seule me tient en vie. J'attends tout les jours qu'enfin, tu daignes m'adresser un regard, un sourire. Mais je sais que ça n'arrivera pas. C'est elle que tu aimes désormais. Moi, je n'ai été qu'un jouet d'amusement, en attendant ...

Entends-tu seulement ce que je te dis ? Vois-tu seulement le fruit de ma souffrance ?

Je ne passe pas une seule seconde sans penser à toi, à nous, à ce que nous étions et ce que nous sommes devenus. Je sens mon coeur battre dans ma tête, tellement fort qu'on dirait plutôt un marteau qui cogne sur un clou.

Je t'entends me crier dessus, tu me prends par les épaules et tu me secoues. Tu me fais peur, quand tu fais ça. Tu m'insultes, tu me dis que je ne serai jamais à toi. D'un couteau, tu menaces de me tuer, mais à la place, tu me donnes une claque. L'empreinte de ta main reste imprimée sur ma joue devenue creuse, alors qu'elle m'a propulsé par terre. Alors je pleure, et je crie, et je te supplie de revenir.

Parfois même, tu me cries que je devrais me tuer.

Chaque jour qui passe est une épreuve supplémentaire, des heures à passer dans la suffocation des insultes que je t'entends me lancer.

Ces insultes et ces coups que tu me balances ne sont qu'imaginaires. Tu diras bien que je suis folle si tu souhaites le penser, mais...

La seule chose que je te demande, c'est de comprendre que parfois, j'aime bien croire que tu penses encore à moi.