Auteur : oliv
Email : olivs@free.fr
Origine : Gundam Wing
Disclaimer : Ils ont toujours la propriété de Sunrise et compagnie
Genre : Yaoi – One shot – pas mal de Shonen-ai, et une touche de lemon.
Couple : Bon vous vous doutez qu'il y aura un truc entre 1 et 2 mais comme c'est tout le but de l'histoire j'en dirai pas plus. Sinon il y a forcement 3+4+3 et ça se termine par du (1,2,3,4,5,6,9,V...)-(R,O,J,M...).
Remarque : au départ cette fics était un coup de gueule contre un truc qui me choque pas mal dans GW. Donc voilà c'est une histoire moralisatrice autant qu'un Yaoi qui met en scène des ados de 15 ans puisse l'être !!! C'est un OS en 5 parties. Pour une fois je suis assez content du titre, je trouve qu'il colle assez bien à l'histoire.
Ne pas oublier : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé.
Quand la branche casse 1er mouvement : VincentVincent était là comme chaque soir accoudé au bar. Ses yeux brûlant des larmes imbibées d'alcool qui affleuraient à ses paupières. Comme chaque soir, il se donnait en spectacle. Son corps trop maigre avachi sur un tabouret, les doigts crispés sur son whisky coca. Il n'avait que vingt ans, mais il était déjà là depuis trop longtemps. Quand il était venu pour la première fois, quatre ans plus tôt, dans ce même bar, tous les regards s'étaient tournés vers lui. Il était jeune et frais. Il ne comprenait pas alors qu'il n'était qu'un bout de chair fraîche qui allait se donner en pâture à des hommes sans scrupule qui abuseraient de sa jeunesse et de sa candeur. Chaque soir, ils lui promettaient un Eldorado qu'il ne verrait jamais. Au début, il était le roi, le petit prince qui a tout le monde à ses pieds. Il choisissait parmi la foule celui dont il serait la victime consentante, répudiant dans un sarcasme cruel ceux qui osaient l'approcher et qui n'étaient pas à son goût. Mais avec le temps, il se fit de moins en moins difficile et tout le monde y passa même ceux qui jadis n'auraient eu aucune chance, ceux qu'il avait insultés, raillés, blessés. Il n'était plus jeune, il faisait partie des murs comme tant d'autres, comme ceux pour qui il n'avait que pitié et dégoût du temps de sa splendeur. Il était mignon pourtant, pas très grand, tout maigre, des cheveux bruns hirsutes et de grands yeux gris parsemés d'éclats noisette et verts. Il avait une certaine innocence dans son regard quand il était à jeun, mais depuis longtemps déjà il n'osait plus franchir les portes du bar sans avoir auparavant éclusé quelques bières. Il fallait oublier qu'il serait là, comme chaque soir, seul et que personne ne lui adresserait la parole. Oublier qu'il finirait au petit matin dans un le lit inconnu. Celui d'un homme de plus qui aurait trois fois son âge, à qui il aura vendu son cul contre quelques verres de trop. Non jamais plus il ne rencontrerait dans ce rade sordide quelqu'un qui ne le regarderait autrement que comme un déchet de bar.
La semaine passée pourtant, il avait bien rencontré quelqu'un, un garçon magnifique, plus jeune que lui, mais qui visiblement avait dû en endurer assez pour avoir l'air plus dur que le reste de la population de ce trou. Il était beau, Il avait des yeux d'un bleu à faire pâlir les océans, une peau matte et cuivrée tendue par des muscles fins et puissants et des cheveux en bataille qui lorsqu'il ne souriait pas lui donnait un air plus boudeur que méchant. Ce garçon-là l'avait approché, ils avaient parlé, ils étaient allé chez lui...
Il repensait à ces moments-là quand une main d'une finesse et d'une souplesse plus féline que féminine passa sous son nez. Elle était prolongée par un bras élégant qui laissait deviner une musculature nerveuse. Il n'était pas maigre ce bras, il était juste profilé. Au bout des doigts se tenait un billet, une grosse coupure. La voix qui appartenait à ce moment d'élégance demanda un Gibson au serveur. Ce dernier renvoya paître le client au son d'un « on ne fait pas ça ici ». Mais sans rien dire de plus, il fit taper ses doigts sur le comptoir comme pour attirer sur le billet, l'attention du barman. Ce dernier s'empressa alors de faire le cocktail. Vincent n'avait pas levé la tête, il n'osait pas se retourner pour voir le reste du corps auquel appartenait une main si parfaite. Mais comme s'ils ne lui obéissaient plus ses yeux remontèrent le long du bras pour aller se poser sur le visage du garçon qui était derrière lui. Il était d'une beauté à couper le souffle, et même si ses lèvres fines n'affichaient aucun sourire[1], on pouvait deviner que si tel avait été le cas, Vincent en serait tomber de son tabouret. Ses yeux étaient immenses et l'on pouvait y voir danser une lueur d'une couleur impossible. Le nouveau venu pris son verre et se retourna. La bouche de Vincent s'ouvrit et un son s'en échappa.
Vincent : - Duo ?
L'interpellé se retourna brusquement décrochant un regard de haine à son vis-à-vis.
Duo : - Comment tu m'as appelé ?
V : - Désolé, non j'ai dû me tromper. Excusez-moi ne faites pas attention.
Effrayé par la réaction cassante du garçon et par la violence du regard qu'il portait sur lui, Vincent se retourna cherchant à fuir l'affrontement. Mais Duo lui saisi le poignet, serrant si fort que l'autre en lâcha son verre qui explosa à ses pieds.
D : - Je t'ai posé une question. J'attends une réponse.
Et il resserra un peu plus sa prise sur l'articulation de Vincent. Sa douleur était si vive que des larmes lui perlaient aux yeux. Duo le transperçait du regard.
D : - Boys don't cry !
Et il planta ses ongles longs dans la chair de sa proie. L'autre ne comprenait pas ce qui se passait. Il avait prononcé son prénom, rien de plus et l'autre était maintenant fou de rage en train d'essayer de lui casser le bras. Ne sachant plus quoi faire et trop traumatisé pour réfléchir il se risquât. À répéter le prénom. L'autre lui répondit sans desserrer ses doigts, sans calmer la violence de son regard et sans même déplisser les lèvres.
D : - Comment connais-tu mon prénom ? Il y a quatre personnes qui connaissent mon prénom dans cette ville. Tu n'en fait pas partie et l'on ne se connaît pas.
Vincent senti qu'en disant cela son tortionnaire avait une pointe de panique dans sa voie. Comme si l'autre avait autant peur que lui. Alors il se risqua. Il avait déjà vécu un truc bizarre avec son pote et en été sorti vivant alors pourquoi pas une deuxième fois. Et en plus quelque chose ne collait pas avec ce qu'il savait du monstre qui lui faisait face.
V : - Arrête tu me fais mal ! Je te ne connais pas, on s'est jamais vu, c'est vrai ! Mais bon ton pote m'a tellement parlé de toi que, ben, je t'ai reconnu.
D : - Quel pote ?
V : - Le garçon hyper mignon raide dingue amoureux de toi.
À ce moment Duo sentait qu'il allait étriper ce pauvre type. Il était bel et bien tombé sur une de ces fouines d'ozies qui leur collait aux basques. Sauf que celle-là avait décidé de se faire prendre.
D : - Il n'y a personne qui réponde à cette description.
V : - Arrête putain ! Le brun avec les cheveux en pétard, les yeux bleu sombre qui ne dit pas un mot à par pour parler de toi !
Duo commençait à perdre patience il avait devant lui un type qui se faisait passait pour un ami de Heero. Mais la description était bourrée d'incohérence. Il n'avait plus de doute sur qui il avait en face de lui : un espion d'Oz.
D : - Tu es mal renseigné, il y a plusieurs points qui ne collent pas dans la description.
V : - Mais si ! Même qu'il s'appelle Heero, il est fou amoureux de toi mais n'ose pas te le dire et encore moins coucher avec toi. On a passé une nuit entière à en parler...
D : - Quand ça ?
V : - Hein ?
D : - Tu viens de dire que tu avais passé une nuite entière avec lui, même s'il y a encore des trucs qui clochent dans ce que tu me dis, je veux savoir quand est-ce que c'était.
V : - La semaine dernière, mardi ! Vous ne vous êtes pas engueulé à cause de moi au moins, parce que je te le jure, il ne s'est rien passé !
D : - Non, on ne s'est pas engueulé à cause de toi ! Et tu as gagné quelques minutes de vie en plus !
Duo se souvenait bien que mardi dernier Heero était sorti après le dîner. Il avait dit avoir une mission qui lui prendrait quelques heures. Ils n'en surent jamais plus : le soldat solitaire se refusa à dire un mot de plus. Il relâchât enfin le poignet du garçon.
V : - Pourquoi tu dis qu'il y a des trucs qui ne collent pas dans ce que j'ai dit ?
D : - Parce que Heero ne dit jamais rien, c'est tout juste s'il répond aux questions qu'on lui pose par un grognement.
V : - Ben moi, il m'a parlé. Tu as pas dû trouver le bon sujet de discussion avec lui !
D : - Et quel genre de sujet le rend tout d'un coup bavard ?
V : - Toi ! Sinon c'est vrai que quand tu tentes de lui parler d'autre chose il répond pas.
D : - Mais arrête avec ça ! Il ne m'aime pas, c'est clair ?
V : - Non !
D : - Tu buvais quoi ?
V : - Un whisky coca mais laisse tomber c'est pas grave ! Tu veux pas plutôt que l'on aille chez moi, c'est juste à côté !
D : - C'est ça après t'être tapé Heero, tu voudrais te taper son pote ! C'est non !
V : - Ecoute moi bien ! Si je te propose d'aller chez moi c'est juste que j'en ai marre de ce rade et qu'on serait quand même mieux pour discuter, plutôt que de rester au milieu de tous ces cons qui écoutent aux portes. J'ai pas baisé avec ton pote, j'aurais bien aimé, mais il s'est passé un truc qui a fait qu'on n'est pas allé bien loin. Et après tout ce qu'il m'a dit sur toi, et vu combien il t'aime, je ne vois pas comment je pourrais lui faire un truc pareil. Parce que moi je l'aime bien ton pote.
D : - Je n'ai pas fini mon verre, alors tu m'accompagnes avec un whisky coca et après on va chez toi ok ?
V- : Ok !
D : - Bon maintenant je vais te raconter une petite histoire qui explique : un que tu te goures, deux pourquoi je suis ici, trois pourquoi je suis un peu irritable !
V : - Toi un peu irritable autant dire que Treize Khushrenada est un peu méchant !
Duo sourit de la comparaison.
D : - Heero t'a parlé de là où il habitait ?
V : - Il m'a juste dit que c'est un assez grand appart que vous partagez avec trois autres amis à vous.
D : - Grossièrement c'est à peu près ça ! Ben ce soir nous étions en train de dîner tous les cinq autour du bar dans le living. L'un d'entre eux a fait une plaisanterie idiote nous traitant de vieux couple, Heero et moi. Tout le monde a ri. Du coup, Heero s'est vexé, il est venu derrière moi a passé ses bras autour de mes épaules. Là je me suis demandé de quelle manière il allait mettre fin à mes jours ! Puis il a tenu à expliquer à tous que : il ne m'aimait pas, qu'il ne m'aimera jamais, que j'étais juste son plus proche partenaire, mais que de toute façon ce n'était pas la peine d'insister d'avantage avec ça, il ne serait jamais amoureux de personne quelle que soit la personne et qu'il fallait arrêter de jouer avec ce genre de chose parce que ça finirait par blesser quelqu'un et moi en premier lieu. Là-dessus, il est parti dans sa chambre et moi j'ai eu besoin de prendre l'air. C'est clair ?
V : - Non !
D : - Comment ça non ?
V : - Non ce n'est pas clair ! Il ne devait pas le penser c'est tout !
D : - Pour qu'Heero aligne un aussi grand nombre de mots à la suite il fallait vraiment qu'il le pense !
V : - N'empêche que ça va à l'opposé de tout ce qu'il m'a dit l'autre soir ! Et ça prouve que j'ai raison sur un point.
D : - Quel point ?
V : - Quand il parle de toi, il devient tout de suite plus bavard. Allez vient je pense qu'il faut que je te raconte un certain nombre de choses !
D : - Juste une dernière chose avant d'y aller. Tu as dit qu'il y avait un truc qui avait empêché que vous baisiez ensemble. C'est quoi ?
V : - Je pense effectivement que tu as le droit de savoir, mais pas ici s'il te plait. Je te promets que je commencerai par ça.
Ils quittèrent donc le bar et après avoir parcourus une cinquantaine de mètres et grimpé cinq étages ils pénétrèrent dans le studio de Vincent.
V :- Installe toi, je vais faire du café.
Quelques instants après et après avoir échangé quelques poncifs sur la décoration de l'appartement du garçon, la conversation reprit là où ils l'avaient laissé dans le bar.
V : - Donc n'ayant pas réussi à échanger plus de dix mots avec lui je lui ai proposé de passé à la pratique. Déjà première surprise quand je lui ai tendu le tube de lubrifiant, il m'a dit que ce serait plus pratique si c'était moi qui le mettait ! J'ai pas bien compris sur le coup, mais il a insisté et visiblement il voulait que ce soit moi qui le prenne ! Ça ne m'était jamais arrivé avant !
D : - Quoi Heero passif ? C'est pas possible !
V : - Ben pourtant et il me l'a reconfirmé par la suite quand on a parlé de toi, mais bon !
D : - Tu peux m'en dire plus là ?
V : - Non je suis désolé, je ne pense pas que je t'en dise plus sur ce sujet. Je pense qu'il m'a dit ça en étant persuadé que je ne le répèterai jamais à personne et surtout pas à toi ! Il m'a dit qu'il n'avait personne à qui se confier. Les fantasmes, c'est vachement perso !
D : - Et nous ces amis ?
V : - Ben toi je le vois mal t'en parler. Et puis il m'a dit que Quatre c'était déjà ton confident que Trowa était le petit ami de Quatre et qu'ils devaient tout se dire et qu'enfin Chang ben ça le faisait pas !
D : - On peu ne pas dire qu'il ait eu tort !
V : - Donc j'étais en train de lui mettre du gel et lui il était sur le dos en train de gémir, les yeux fermés. J'ai tout de suite compris qu'à ce moment précis il n'était pas mentalement avec moi. Mais bon j'ai l'habitude de ce genre de comportement ! Bêtement je me suis mis à parler. Et là il est sorti de sa transe et comme un éclair, il s'est relevé et je me suis retrouvé avec un flingue appuyé sur la tempe.
D : - C'est tout lui ça !
V : - Et il m'a dit un truc que j'ai pas compris.
D : - Omae o korosu
V : - Vi c'est ça !
D : - C'est du japonais. Ça veut dire : je vais te tuer.
V : - Logique ! Enfin tu comprends qu'après j'étais plutôt refroidi !
D : - Tu as le sens de la formule !
V : - Du coup, je me suis relevé, je suis allé chercher mon peignoir dans la salle de bain et quand je suis revenu c'est là que l'on s'est mis à papoter.
D : - Et c'est là que je ne te croie plus !
V : - Quand je suis revenu de la salle de bain, il tenait un bout de papier entre ses doigts. Ça semblait bien être une photo. Alors je lui ai demandé si c'était le garçon auquel il pensait quand je le caressais. Et il a répondu que oui !
D : - Me dis pas qu'il se trimbale avec une photo de moi !
V : - Ben si ! je lui ai demandé comment tu t'appelais et il m'a répondu : c'est mon baka c'est Duo.
D : - Ah ben oui c'est bien moi ! Tu as vu la photo ?
V : - Non il n'a pas voulu me la montrer ! Il m'a juste dit que c'est une photo de vous deux, prise il y a quelques mois à Montmartre à Paris.
D : - Le salaud !
V : - Pourquoi ?
D : - Je me souviens, très bien de cette photo. J'avais insisté pendant des heures pour qu'on se fasse prendre en photo à cet endroit. Il avait fini par craquer et on avait demandé à un couple de japonais...
V : - de prendre la photo et tu avais insisté encore pour que tu le tiennes par la taille et lui par le cou. Et ça avait bien fait rire les japonais. Il a piqué la photo en allant chercher le développement.
D : - Il m'a dit que ça avait pas dû marcher !
V : - Je crois qu'il y tient beaucoup à cette photo. Il la garde dans la pochette de son palm. Et du reste quand il la regardait il avait un très beau sourire. C'est la première fois de la soirée qu'il a souri.
D : - Et c'est tout ce qu'il a dit sur moi !
V : - Non loin de là ! Ensuite je lui ai de mandé de te décrire physiquement. Tu peux me croire ça n'avait rien de technique sa description !
D : - Comment ça ?
V : - J'aurais du mal à redire les mots qu'il a employés mais... Je ne voudrais pas te choquer !
D : - Ne t'inquiète pas pour ça, tu ne risques pas me choquer !
V : - Juré ? Bon et bien quand il t'a décrit c'était tellement sensuel que j'ai eu une érection !
D : - On nage en pleine science-fiction ! Heero ne peut pas être sensuel !
V : - Quand il parle de toi, si ! On en revient toujours à ça. Je te promets que ce garçon t'aime de tout son être et que ça transpire par tous les pores de sa peau.
D : - Je t'ai dit tout à l'heure ce qu'il a dit ce soir !
V : - Ouai ! C'est vrai que c'est pas logique !
D : - Vous avez discuté combien de temps après ça ?
V : - Je sais plus trop ! On a dû quitter le bar vers les onze heures et il devait être minuit et demi quand on a commencé à parler de toi et il est parti à cinq heure du mat.
D : - Est-ce que tu l'as entendu dire une seule fois pendant ces cinq heures qu'il m'aimait ?
V : - Pas directement c'est vrai, mais il doit te le réserver. Par contre il y avait ce petit mot d'amour qu'il prononçait à tout bout de champs. Je suis certain que ça veut dire « mon amour » ou « mon ange» enfin un truc super romantique tu vois. Vu la façon dont il le disait même si je n'ai pas compris le mot, il y avait tellement d'amour qui s'exprimait quand il prononçait ces deux syllabes !
D : - C'était quoi ? Kenshi ? Koibito ? Duo-kun ?
V : - Non c'était : baka ! Tu sais ce que ça veut dire ?
D : - Crétin.
V : - Eh crétin toi-même, j'ai pas étudié le japonais moi à l'école !
D : - Non, je répondais juste à ta question. Baka ça veut dire crétin en japonais !
V : - beuh !
D : - Vi ! Mais il est vrai que des fois, je me demande si c'est pas affectueux la façon dont il l'emploie.
V : - Ben là-dessus il y a aucun doute ! Déjà il disait toujours « mon baka » si ça n'avait pas été affectueux, il aurait dit « l'autre baka » ou « le baka » il n'aurait pas utilisé le possessif ! Et en plus quand il t'appelait comme ça c'était que pour raconter des trucs mignon qui le faisait sourire ou qui lui plaisait bien !
D : - Stop ! Heero ne dit jamais que quelque chose lui plait ou lui déplait !
V : - Non mais quand il dit que tu fais un truc et que ça lui manque quand tu le fais plus et bien on peut quand même en conclure que ça lui plait !
D : - Exemple ?
V : - Quand tu dors dans son lit quand il n'est pas là !
D : - Oups ! Il s'en est rendu compte ! Comment ?
V : - Ton odeur et les cheveux que tu laisses dans ses draps. C'est assez facile d'identifier le propriétaire de cheveux châtains de plus d'un mètre de long ! Il m'en a même montré un !
D : - Non déjà la photo, j'ai du mal à y croire, mais le cheveu, c'est impossible !
V : - Tu as jamais remarqué qu'il avait un truc autour du cou ?
D : - Oui une espèce de collier porte bonheur hyper fin quasiment invisible. C'est un fil d'or de Méoptna. C'est une tribu de la cordillère des Andes qui nourrit d'or des chenilles de vers à soie et du coup les chenilles produisent une soie d'or que les indiens transforment en fil.
V : - C'est joli comme histoire. Totalement délirant, mais c'est joli. C'est Heero qui t'a raconté ça ?
D : - Ben oui !
V : - Je comprends mieux ton surnom alors !
D : - Pourquoi, c'est quoi alors si c'est pas ça ?
Vincent ramassa un cheveu égaré de Duo et se le mit autour du cou.
V : - Et voilà moi aussi je suis un indien Méoptruc
Duo resta hébété un moment.
D : - Alors il sait que je squatte son lit quand il n'est pas là !
V : - Vi ! Il m'a même dit qu'il espérait que pendant que nous étions ensemble, lui et moi, tu sois dans son lit, pour que le lendemain soir, il puisse dormir dans ton odeur !
D : - J'ai vraiment du mal à reconnaître Heero dans ce que tu me décris ! Il est tellement loin de ça avec moi ! Il y en a d'autres comme l'histoire de son lit ?
V : - Son ordinateur ?
D : - Aie ! Ça c'était couru d'avance qu'il s'en doute ! Mais il a qu'à changer son mot de passe de temps en temps aussi !
V : - Le mot de passe que tu utilises, c'est bien lui qui te la donné ?
D : - Oui un jour où il était à l'extérieur et il avait besoin d'avoir un truc dessus. Alors il m'a demandé de regarder.
V : - Oui et il était même vachement loin ! Il était au bar en face de votre appart de l'époque ! Il se doutait que tu chercherais un jour ou l'autre à aller sur son portable. Alors il a généré un compte spécifique pour toi et quand tu te logues sur le portable, il sait quand et ce que tu y as vu.
D : - Merde !
V : - Il y a un truc qui l'étonne vachement. C'est que tu as le même ordinateur avec le même disque dur et tu ne t'es jamais demandé pourquoi le sien affichait une capacité d'un tiers inférieure au tien. Le tiers restant il n'y a que lui qui y a accès. Il contient tout ce qu'il a pu récupérer comme vidéo sur toi et les photos qu'il a fait.
D : - Des vidéos ?
V : - Avec son palm ou avec la caméra sur son ordinateur. Quand tu l'allumes, elle se met à te filmer ! Il m'a dit que celle qui l'amusait le plus c'est celle ou tu découvres un dossier « Réléna nue ».
D : - Le pourrit ! J'avais jamais compris l'intérêt de ce dossier vide sur son ordi ! Vraiment, Vincent, je n'y comprends plus rien !
V : - C'est comme s'il refusait d'admettre les sentiments qu'il a pour toi ! Pourtant c'est si évident qu'ils sont si forts ! Tu vois là, il doit faire les cent pas en attendant que tu rentres.
D : - N'exagères pas non plus !
V : - Duo, tu sais il s'inquiète vachement pour toi. Il m'a clairement dit qu'il ne pouvait pas dormir s'il ne te savait pas en sécurité et qu'à chaque fois que tu rentrais il avait besoin de s'assurer de visu que tu étais bien en un seul morceau.
Duo se mit à réfléchir à ce que venait de dire Vincent. C'était totalement loufoque. Heero ne lui avait jamais sauté au cou quand il rentrait de mission. Non, au contraire systématiquement quand il arrivait, Heero venait, le regardait de la tête aux pieds et repartait à son travail sans dire un mot. Mais ça, il l'aurait fait pour chaque pilote. Enfin, Duo s'imaginait qu'il le ferait pour n'importe quel autre pilote. Quand l'un d'entre eux rentrait de mission, c'était toujours lui, Duo, le premier à sauter dans les bras du pilote pour s'assurer que ce dernier allait bien. Cela avait le don d'énerver au plus haut point un chinois de sa connaissance quand il se retrouvait avec un natté pendu à son cou. Et toujours ensuite, Duo allait prévenir le japonais que leur ami était bien sain et sauf. Vincent avait raison, Il n'y avait que pour lui que Heero lâchait tout pour venir s'assurer en personne de son état de santé général. Comment l'avait-il pas observé par lui-même ?
D : - C'est complètement dingue !
V : - Alors tu vas finir par me croire quand je te dis qu'il est fou amoureux de toi ?
D : - Le problème reste entier : il n'est pas prêt à l'admettre. Depuis déjà très longtemps, on lui bourre le crâne avec l'idée qu'il ne doit pas avoir de sentiment. Et la personne qui lui ressasse ça sans arrêt a toute sa confiance et il ne mettra jamais en doute sa parole !
V : - Mais c'est quoi cette connerie ! Comment et pourquoi on pourrait s'amuser à faire croire ça à quelqu'un, à part dans le but de le rendre complètement cinglé ! Ils veulent en faire quoi ? Un robot ?
D : - Oui !
A la réponse de Duo, Vincent resta sans voix. Et un blanc de plusieurs minutes s'en suivit.
D : - Il t'a dit quoi au juste sur son travail ?
V : - Pas grand-chose, que vous étiez pilotes et que vous transportiez des personnalités importantes. Enfin c'est ce que j'ai pu comprendre.
D : - Vincent après tout ce que tu viens de me dire, je pense que je te dois la vérité. Heero me tuerait s'il savait que je vais te la dire, mais je ne mens jamais. Nous sommes bien des pilotes. Nous ne pilotons pas des navettes mais des gundams. Nous sommes des soldats. Nous avons été entraînés chacun de notre côté par cinq professeurs. Nous nous sommes rencontrés lors de l'opération Météores. Chacun d'entre nous a reçu un entraînement très différent. Le mentor de Heero a voulu faire de lui un soldat parfait qui ne se préoccupe que de sa mission, sans aucune considération pour sa vie ou pour celle de ses coéquipiers. On pourrait mourir à côté de lui qu'il ne devrait pas lever le petit doigt. Depuis quelque temps Heero n'agit plus comme ça il lui est déjà arrivé de nous faire passer avant la mission. Ça lui a à chaque fois valu pas mal de problèmes avec J, son mentor. Alors tu imagines ce que représente pour lui l'idée même d'aimer quelqu'un !
V : - Ah ben merde alors !
D : - Comme tu le dis !
V : - Mais pourtant il t'aime !
D : - C'est ça le pire, ça doit lui foutre pas mal de bordel dans le crâne tout ça !
V : - Oh putain ! Que je suis con !
D : - Qu'est-ce qu'il y a ?
V : - Je crois que j'ai fait une bourde monumentale ! Pour l'attirer ici j'ai été obligé de lui dire que le sexe n'avait rien à voir avec les sentiments. Il m'avait dit que ce n'était pas une bonne idée de baiser ensemble car il ne m'aimait pas. S'il a ce genre de connerie en tête, il va penser que ce qu'il ressent pour toi ce n'est que de l'attirance physique et ça va être dur de lui faire comprendre autre chose. Putain que je suis con !
D : - Arrêtes ! Je ne pense pas que tu sois con bien au contraire ! Comment aurais-tu pu savoir ?
V : - Tu m'en veux quand même non ?
D : - Comment je pourrais t'en vouloir ? J'aime Heero comme un dingue depuis le premier instant où je l'ai vu et tu viens de me dire que Heero m'aime aussi. Jamais j'aurais pu espérer entendre quelque chose qui me fasse plus plaisir.
V : - Et te foute en même temps autant dans la merde !
D : - Certes !
V : - Comment tu vas faire ?
D : - Je sais pas, jusque-là c'était facile, je me disais qu'il ne m'aimait pas et j'arrivais à gérer ça.
V : - Duo, ça va ?
D : - Non pas trop, je me sens un peu paumé !
V : - On va y arriver. Je suis sûr qu'on va trouver une solution !
D : - Tu en a déjà beaucoup fait Vincent. Je ne vois pas ce que tu pourrais faire de plus !
V : - Tu es dur avec moi là ! Si Heero s'est confié à moi comme avec personne d'autre, il reviendra peut-être me voir pour me parler. Et maintenant que j'ai quelques infos qu'il me manquait, je pense que j'y arriverai.
D : - Vincent tu es un amour. Pourquoi tu fais tout ça pour nous ? Après tout à nous deux on t'a gâché deux soirées !
V : - Vous n'avez rien gâché du tout ! Au contraire si je fais ça je le fais avant tout pour moi ! Tu sais combien de personnes m'ont parlé dans ce bar au cours de cette dernière année ?
D : - ben non !
V : - Et biens si on ne compte pas les vieux libidineux qui m'ont demandé ce que je voulais boire pour pouvoir me sauter ensuite. Si je compte bien, il y a deux personnes qui m'ont parlé. Toi et Heero. Et même si on ne se connaît pas depuis longtemps, et qu'il est peut-être un peu tôt pour de telles effusions. Si je devais compter autour de moi, vous êtes mes deux seuls amis !
D : - Cinq on est cinq. On partage toujours à ce niveau-là nos ennemis comme nos amis.
V : - C'est adorable de ta part, mais ils ne me connaissent même pas !
D : - Le fait de savoir ce que tu veux faire pour Heero et moi leur suffira amplement pour se faire une idée.
V : - Tu ne peux pas savoir le bien que ça me fait de me sentir utile à quelqu'un !
D : - Tu dois quand même m'en vouloir puisque à cause de moi tu n'as pas pu mettre Heero dans ton lit ?
V : - Non vraiment pas ! Et franchement c'est pas exactement l'homme de mes rêves !
D : - Ah ! Et il est comment l'homme de tes rêves ?
V : - J'ai un énorme faible pour les asiatiques !
D : - Heero a des origines japonaises !
V : - Ce n'est pas assez flagrant !
D : - Alors tant mieux !
V : - Il me reste plus qu'à me trouver un beau chinois !
D : - Heero t'a parlé de Chang Wufei?
V : - Non mais franchement Quatre est arabe et il est blond aux yeux bleus et Heero est japonais et il a les cheveux bruns en pétards et il a lui aussi les yeux bleu. Quant à toi excuse- moi mais avec tes yeux violets et ta natte châtain tu n'es pas le prototype de l'Américain de base. Alors votre chinois, je préfère pas imaginer à quoi il ressemble.
Sur cette analyse des plus pertinentes, les deux commères éclatèrent de rire de concert.
D : - Et toi à part le fait de ne pas avoir trouvé le chinois de tes rêves, tu m'as rien dit sur toi !
V : - Bof tu sais c'est pas très intéressant et plutôt déprimant même. Je ne pense pas que tu aies besoin de perdre ton temps avec ça !
D : - Au contraire. On est amis n'est-ce pas ? Alors, je t'écoute
V : -...[2]
TBC
1- Si ça lui arrive de faire la gueule, j'ai vérifié !
2- Vraiment si ça intéresse quelqu'un je me fendrai peut-être d'une biographie mais comme j'en doute...
