Titre : Je ne veux qu'Elle (pas d'une autre façon)
Auteure : Marie-Ève M.
Type : Semi-UA
Date d'écriture : En cours depuis le 11 octobre 2011...
Résumé : Saison 3 avant la Genèse. L'équipage visite une planète sur laquelle la population vit en apparence à l'équivalent de l'époque moderne sans que ce soit le cas. Ils en profitent comme toujours de leur visite pour essayer de trouver quelques tuyaux pour trouver une planète habitable… Ce qu'ils ne savent pas ? À la cour, le prince héritier et son entourage profitera de cette délégation diplomatique venue des cieux d'une manière bien spéciale…
Note : L'idée originale est de Jakie, mais je l'exploite très différemment… Dédicace pour Oli.
Je ne veux qu'Elle
''They share a look in silence and everything is understood.'' – Hurts
Prologue : Partie 1
Lui :
Il avait toujours été terriblement timide et peu doué avec les femmes. Il n'avait su comment faire, quoi dire, comment réagir, les comprendre. Il fallait dire qu'elles n'avaient jamais été très bien classées dans la liste de ses priorités. Certaines passaient comme un coup de vent, mais il ne s'y intéressait guère plus. Presque aucun intérêt. Du manque. Du besoin. Un iota d'attirance. La séduction, boulot de la principale intéressée. Du plaisir. Et puis, voilà. Fini. Affaire classée. Il était aussitôt replongé dans des manuels de gestion ou dans le nouveau best-seller sur la confiance en soi ou le bonheur. Quelques fois, il avait même fait quelques redressements assis (pour maintenir sa forme qui devait être à son sommet même après l'effort!) quand il n'avait pas pu faire ses exercices quotidiens. Les rares jeunes femmes, un peu insultées de cette attitude si raide ou de ne pas avoir eu assez d'attention de sa part, quittaient la petite chambre universitaire, puis celle des résidences de l'académie, toujours en claquant la porte, à moitié décoiffées et rhabillées.
Aimer une femme… Aimer une femme, à quoi ça servait ? C'était bien l'obstacle, une distraction, à ses ambitions. C'était des attractions qui menaient aux désastres. Il s'était dit qu'il ne s'en priverait pas si l'occasion se présentait après avoir gradué et monté dans la hiérarchie… et encore, c'était un métier de solitude, d'autorité, de rationalité, de dévouement, de sacrifices pour les autres…. Il ne pouvait pas se permettre d'être déconcentré par des sentiments amoureux…
Il s'était toujours dit qu'il plaignait cette future femme qui allait devoir se plier à toutes les exigences de sa vie d'officier. Et il ne faisait pas comme les autres. Les gars normaux sont des casse-têtes, alors lui…
Il y avait eu aussi ce qu'il avait baptisé ''l'erreur Alice''. Celle-ci, qui avait été plus féroce pour l'exciter que d'autre, qui l'avait charmé sans penser aux conséquences alors qu'il était en service. Une nuit qu'il avait terriblement appréciée, mais qui n'aurait jamais dû se produire. Il se jura de ne plus jamais que ça se reproduise. Il était le matricule 15-27-A, après tout. Il ne pouvait pas se permettre de coucher avec une subalterne, peu importe sa beauté et sa férocité. Il aurait pu mettre dans son lit une civile ! Alice, elle avait été et elle resterait toujours une collègue qui souhaitait devenir adjudant-chef ou lieutenant avec de la chance ! Si un jour, on le découvrait, il n'osait pas penser aux conséquences… Non, mais ! Il était le capitaine si prometteur que tous ses supérieurs vantaient chaleureusement, il ne pouvait pas se permettre de tout perdre ! Il aurait pu continuer à veiller sur tout ou relire les écrits de Stanislavski ou de Fafard au lieu de succomber à ses pulsions !
Et il y avait eu Elle.
Valence. Sa Valence.
Le coup de foudre, alors qu'il y avait jamais vraiment cru jusqu'à ce moment si inexplicable. Un moment si électrique. Le feu qui le léchait de l'intérieur. En une seconde, il se savait lié à elle. Qu'elle le veuille ou non. Qu'il le veuille ou non.
Par gêne, il ne lui avait jamais dit qu'elle avait été la première, la vraie, l'unique. Il ne savait pas qu'un jour, il lui dirait de façon désespéré pour la retenir. Ce devait être la ligne logique de leur relation interdite… des choses qui ne se disaient pas, même pas à elle….
Après tout, ne lui avait-il pas dit ''je t'aime'' qu'après 6 mois de flottement, de flirt, de ce désir si fort qui le dévorait, que pour la sauver, que pour lui éviter une mort certaine sans qu'elle ne sache ?
Rapidement, il avait essayé de se mentir. Se dire qu'il ne la voulait pas.
Oh non, il ne la voulait pas.
Se dire qu'il ne l'aimait pas sans savoir pourquoi.
Oh non, il ne l'aimait pas.
Il s'était vite rendu compte que c'était impossible. Il ne pouvait pas lutter. Tout le ramenait à l'évidence. Il n'y avait pas d'autre façon de le concevoir.
Oui, elle était si belle que ça.
Oui, il sentait son cœur être à la limite de lui sortir de la poitrine à chaque fois qu'il pensait à elle.
Elle le rendait si faible, si connecté même s'ils n'avaient rien en commun, qu'il ne pouvait résister. Il se sentait bien idiot en sa présence, il était bien loin de lutter comme il devrait le faire, d'appliquer le règlement. Même si rien n'avait encore été bafoué à ce moment.
Il avait senti qu'elle aussi ressentait la même chose. Même si, au début, c'était peut-être plus le fait qu'elle était flattée d'être traitée comme il le faisait qu'avec elle…
Elle était une lionne. Une lionne qui ne craignait ni le danger, ni les monstres intérieurs, ni même les idiots comme lui qui ne se contenaient pas devant elle. Ça le faisait fondre.
Il s'était laissé aller. Ce qu'elle ignorait, c'est qu'il avait fait semblant d'être le début. De savoir, de tout savoir. Il aurait été affreusement gêné de lui dire, alors qu'elle avait tellement d'expérience. Alors, il savait tout. Le désir, l'amour, la dualité, les faire croire collègues et amis.
Bien paraitre, c'était l'essentiel. Brad qui avait tourné autour d'eux comme un paparazzi vautour ne lui avait pas donné de répit. Il devait être sans faille devant les autres.
Bref, il ne devait pas parler d'elle. Parler d'elle, c'était parler de sa vie.
Même si c'était une vie à taire. Une vie très loin de ce qu'il devrait vivre. Une vie dont il ignorait la viabilité, même s'il savait que personne ne la remplacerait. Il ne pouvait pas se tromper. Du moins, il le croyait.
