En une seconde tout s'était fini. Dans un souffle tout s'était effacé.
Il n'y avait plus de peur. Plus de douleur.
Juste un nom qui m'appartenait autrefois et l'espace que mon corps occupait auparavant n'existait plus.
Quelques larmes coulèrent mais il n'y avait pas de tristesse. Juste un sentiment amer de culpabilité.
Quelques prières.
Je n'allais être désormais plus qu'une ligne dans un journal. Un sujet peu important dans les médias. Les gens allaient se sentir désolés pour ce pauvre garçon que j'étais, montrant à quel point j'étais trop faible pour me battre contre mes montres intérieurs.
Je n'allais être qu'un sujet de conversation. Un commentaire. Et puis, je disparaitrais. Je serais oublié. Comme toutes les personnes avant moi. Mais, je me sentais déjà oublié. Ce n'était de la faute de personne. Juste une série d'événements malheureux.
Il n'y avait plus rien à faire. Il n'y avait jamais eu d'espoir. Juste des rêves inaccessibles. Et une faible motivation qui n'était plus suffisante pour supporter le poids de ce monde.
Ce monde faisait tellement peur. J'avais peur de mourir mais j'avais également peur de vivre. Je voulais être sauvé.
Je voulais pleurer mais je n'avais désormais plus de larmes. J'avais peur mais il n'y avait plus de moyen pour m'en sortir. Parce que les monstres dont je tentais de m'échapper étaient à l'intérieur de moi. J'essayais de me convaincre que le bonheur existant. Que j'étais capable d'être heureux.
Je voulais être heureux. Mais en face moi il n'y avait que du noir.
Une seule étape, puis une autre. Il y avait du vide. J'avais peur du vide. Mais je voulais sentir quelque chose. Je voulais vivre pour la première fois dans ma vie.
Parce que dans ce moment. Un instant avant l'impact. Dans un dernier souffle.
J'avais été libre.
