The Breath of Water

Lilwen a 24 ans, Naïla 26, elles se sont rencontrées grâce un forum d'écriture, et ne se doutaient pas qu'elles seraient aussi semblables. Adoptées, sans aucun moyen de retrouver leurs parents, cet étrange pouvoir qu'elles semblaient maitriser, mais surtout ces hommes inconnus à leurs trousses. Chacune décide de partir de son côté pour sauver sa peau mais au final, était-ce réellement la bonne chose à faire ?

Disclaimer : Les personnages d'Harry Potter, de Once Upon a Time et de Tara Duncan ne m'appartiennent pas. Ils sont les créations de leurs auteurs respectifs. (Attention, certains personnages sont de mon imagination comme Naïla et Lilwen )


Prologue : No light … I have to escape

J'accélérais encore, lançant un coup d'œil dans le rétroviseur. J'étais sur une route déserte, avec des arbres de chaque côté et derrière moi, des nuages de fumées qui avançaient à une vitesse sidérante et me suivaient de peu. Je sentais mon cœur tambouriner dans ma poitrine à m'en faire mal et ma respiration se bloquait par intermittence tant j'avais peur pour ma vie. J'étais poursuivie par des personnes qui pouvaient voler. Des personnes qui visiblement pouvaient me tuer à tout instant, et d'ailleurs c'est ce qu'ils semblaient chercher à faire. M'atteindre, me blesser. Ils employaient la manière forte, celle dont m'avait parlé ce vieux fou qui avait débarqué dans mon appartement, vêtu d'une robe. Tout ce qu'il y a de plus normal en somme… Il avait dit vouloir m'emmener dans une école pour des gens comme moi. J'avais refusé après maintes négociations de sa part et il avait décidé d'employer d'autres moyens beaucoup moins sympathiques pour arriver à ses fins. Je me souvenais encore de sa main qui m'enserrait le poignet. Je m'étais dégagée en quelques secondes et m'étais précipitée à l'extérieur, fuyant dans les rues de Paris dans l'espoir de trouver un taxi. Et aujourd'hui encore, soit trois jours après cette rencontre, je m'étais retrouvée obligée de voler une moto pour échapper à ces gens bizarres qui étaient sans aucun doute possible des sorciers.

Dire que cette situation me terrifiait était un euphémisme. J'étais littéralement envahie par la peur.
J'amorçais un virage, me penchant sur le côté, quand un rayon rouge m'effleura. Je glapis, mon cœur manquant un battement, et me remis droite, me couchant encore plus si c'était possible sur le véhicule pour éviter un maximum de jets brulants. Cependant, le prochain rayon ne me visait pas, mais bel et bien un arbre à dix mètres de moi qui émit un grincement effrayant et tomba en plein milieu de la route. Je freinais et fit tout pour tourner mais mon véhicule se renversa face au virage trop brusque que je lui imposais. J'eu le bon réflexe de sauter avant qu'il ne rencontre le sol et je fis un roulé-boulé, le souffle coupé par le choc. J'avais mal dans tous mes muscles et je tremblais, sonnée. Je lançais un regard autour de moi pour remarquer qu'ils étaient six hommes, et qu'ils formaient un demi-cercle des plus menaçants sans pour autant s'avancer, sûrs de leur victoire.

- Tu as fini de jouer au chat et à la souris ? Ironisa l'un d'eux d'une voix qui m'arracha un frisson de terreur.

Je me mordis la lèvre, cherchant une échappatoire. Le seul moyen de leur échapper et d'être à peu près protégée était de traverser la forêt juste derrière moi qui était touffue et assez angoissante quand on y regardait de plus près. Surtout que la nuit commençait à tomber et pour ne pas arranger les choses, nous étions en plein hiver et il régnait un silence de mort sur les environs. Comme si tous les animaux avaient fui. Ce qui, vu le bruit qu'avait produit mon accident, était des plus normal mais absolument pas rassurant. Je me forçais à adopter un air confiant mais ça ne devait pas avoir très bien fonctionné vu qu'ils me sourirent ironiquement. Je me relevais en grimaçant face à la douleur que me coutait chaque mouvement. Je fis volte-face et pris mes jambes à mon cou, me forçant à oublier momentanément les élancements qui me parcouraient. Cependant, un des hommes apparut juste devant moi dans un craquement sinistre. Je réagis par réflexe et lui donnait un coup de pied bien placé. Il poussa un beuglement de douleur et je l'écartais violemment pour continuer ma course, entrant dans les fourrés, les branches me fouettant le visage avec violence, m'arrachant une petite plainte. J'en parvins à bénir mes entrainements à l'escrime qui m'avaient procurés une bonne endurance et tournais à droite, slalomant entre les arbres et bondissant au-dessus des racines quand c'était nécessaire.

Un arbre explosa à quelques mètres de moi et je me jetais au sol, me relevant presque aussitôt pour repartir du plus vite que je le pouvais, la poitrine en feu. Je savais que si j'étais aussi rapide c'était grâce à cette peur d'être captive ou pire, de mourir. Elle semblait me donner des ailes et me pousser en avant dans un mélange de sentiments grisants. L'excitation de la course, mais aussi la terreur.

Je ne voyais presque rien de ce qui m'entourait, totalement focalisée sur ma route et tentant de me concentrer sur ce qu'il y avait devant moi pour ne pas tomber ou me ralentir d'une quelconque façon mais les questions se bousculaient dans ma tête. Est-ce qu'ils étaient loin de moi ? Les avais-je seulement semé où étais-je encore bien loin du compte ? Et surtout, est-ce que je m'en sortirais vivante ?

Un rayon me frôla et je poussais un cri de douleur en sentant une vive brulure au niveau du bras droit. Je ne m'étais pas décalée à temps et j'en avais payé le prix. La peine allait par vague, et je fis tout pour ne pas heurter mon membre blessé à une branche ou toute autre chose mais c'était des plus difficiles dans cette panique qui me saisissait aux tripes. Je débouchais sur une toute petite clairière avec un puits en son centre, je me stoppais contre la pierre en y appliquant mes mains pour me retenir de tomber et inspirais profondément pour reprendre mon souffle. Mon cœur tambourinait avec force contre ma poitrine et j'avais l'impression que j'allais bientôt étouffer. Je sursautais violemment lorsqu'un des hommes apparut devant moi et pointa un bout de bois dans ma direction. Mon sang se glaça dans mes veines à cet instant et je me sentis bien incapable de bouger alors qu'un rayon ardent fusait vers moi. Mon cerveau me hurlait de bouger, de me remettre à courir mais mes jambes n'étaient capables d'aucun mouvements. J'étais pétrifiée par la peur et ma mort semblait arriver à une vitesse vertigineuse. En dernier recours, je mis mes mains devant moi en guise de protection, et le feu se stoppa devant elles à ma grande stupéfaction et fut renvoyé vers mon agresseur qui s'écarta, mais trop lentement. La moitié de son visage et de son épaule avaient étés touchés. J'entendis son hurlement de douleur qui me vrilla les tympans et me remis en route.

Je détalais aussi vite que je le pouvais et un autre de mes assaillants surgit soudainement devant moi. Une sueur froide coula le long de ma colonne vertébrale alors que je m'arrêtais une fraction de seconde avant de tourner brusquement. J'étais terrifiée à l'idée de mourir et la douleur de mes muscles et de ma brûlure revenaient à la charge, me faisant gémir. J'étais à bout de souffle et je n'avais plus qu'une envie, trouver un endroit où me cacher et qu'on ne me retrouve pas. Je voulais être de nouveau chez moi et mener ma vie tranquille d'étudiante en arts appliqués. Je l'entendais qui courrait derrière moi, je savais qu'il allait me rattraper et cette idée me glaçait d'effroi. Chacun de mes pas était synonyme de souffrance. Je n'en pouvais tout simplement plus.
Je tombais au sol, me rattrapant de justesse avec mes mains et un feu brulant se déversa en moi à cet instant. Mes os craquèrent sinistrement les uns après les autres, j'avais l'impression que ma colonne vertébrale s'allongeait, me tirant des cris de douleurs. Mes doigts s'enfoncèrent dans le sol meuble et y creusèrent de profonds sillons alors que toutes mes articulations se mettaient à me faire souffrir. Je courbais l'échine et mon cœur se serra. Je crus que j'allais mourir, cette certitude s'ancrant dans mon cerveau avec la force d'un bloc de béton. Je ne verrais pas le soleil se lever demain. Je hurlais à nouveau mais mon cri se mua en un râle roque. J'entendis tout à coup les pas de l'homme qui arrivait derrière moi, les branches craquaient, les feuillages crissaient et je savais pourtant qu'il n'était pas loin derrière moi, mais il venait seulement d'arriver. Se pourrait-il que cette douleur n'ait duré que quelques instants ?

Je me retournais vers lui, toujours à quatre pattes, et il se recula aussitôt, sortant sa baguette. Mais je n'avais plus vraiment conscience de ce que je faisais, aussi, je me ramassais sur moi-même et utilisais mes pieds pour bondir sur lui. Je sentis mes bras partir en avant, mon corps qui se courbait et je le percutais de plein fouet, le mordant à l'épaule avec force. J'enfonçais mes dents dans sa peau et je l'entendis crier. Je l'assommais d'un coup de poing pour le faire taire et une fois sûre qu'il ne me causerait plus de soucis, je fis demi-tour et me mis à courir dans la direction empruntée auparavant. J'entendais des bruissements, ceux des animaux qui s'enfuyaient à mon passage mais il n'y avait plus rien de menaçant. Je le sentais. Comme je sentais une douleur cuisante au niveau de ma hanche. Mon souffle s'était précipité et je me pris le pied dans une des racines qui sortaient de la terre. Je tombais au sol et roulais jusqu'à atterrir brutalement sur la route, incapable de bouger. J'avais mal et la lumière m'aveuglait. Deux chaussures noires et cirées apparurent dans mon champ de vision mais plus elles approchaient, plus j'avais du mal à les distinguer. Ma vision se troublait de plus en plus et les lumières semblèrent se multiplier, me brûlant les yeux. Je les fermais presque instantanément et sombrais dans les méandres de l'inconscient.