Salut, je sais que l'introduction est passée inaperçue mais voici la première vraie fic avec le personnage que j'ai imaginé. J'espère qu'elle vous plaira.
Disclaimer : Supernatural n'est pas ma propriété.


Courant de saison 3

Dean et Sam Winchester franchirent la porte d'un établissement comme on en trouve dans toutes les villes : une sorte de restoroute qui accueillait aussi bien les habitués que les gens de passage, où le café était bon et où ils pourraient prendre un bon petit déjeuner en récompense d'une nuit passée à rouler.
Ils trouvèrent une table libre près de la vitrine et s'y installèrent alors que la serveuse allait à leur rencontre.
— Bonjour. Umm... Un café et un jus de fruit, s'il vous plaît, commanda Sam.
Son frère grogna et jeta un œil éteint sur la carte qu'il parcouru à peine.
— Un petit déjeuner complet avec beaucoup de bacon, de l'œuf et un grand café, s'il vous plaît.
La serveuse commença par leur servir leurs tasses de café avant de s'éloigner.
— Hé bien, le café doit être très bon ici, pour qu'il y ait autant de monde, souligna Dean.
Sam souleva un sourcil sans comprendre.
— Ce n'est pas son sourire qui va attirer la foule, expliqua l'aîné en désignant la serveuse qui s'éloignait.
Son frère ne releva pas et sortit son ordinateur portable.
— Bon, voyons voir s'il y a du neuf, dit-il.
— Attends une seconde, l'interrompit Dean. Regarde, là-bas, au fond. Tu ne la reconnais pas ?
Il désignait une table au fond du restaurant, occupé par une jeune femme aux cheveux courts et châtains, plongée dans un journal et qui sirotait un café.
— Li... la fille du nid à vampire... s'étonna Sam.
— Allons dire bonjour, dit gaiement Dean.
Il s'était déjà levé et se dirigeait vers la jeune femme. Sam soupira, remballa son ordinateur et l'emporta avec son café à la table du fond. Son frère était déjà installé. La chasseuse leur jeta un regard froid, ce qui n'était pas très étonnant puisque, la dernière fois qu'ils l'avaient croisée, Dean avait réussi à l'insulter. Cette précédente rencontre, qui était aussi leur première, avait laissé l'aîné sur sa faim. En effet, pour une raison qu'il ne comprenait pas encore, il trouvait la jeune femme bizarre. Sam avait bien tenté de comprendre ce que son frère avait voulu dire mais il avait marmonné quelque chose au sujet de son lancer de couteau qui n'était pas naturel, d'une intuition qu'il avait. Sam n'avait pas été convaincu mais ne l'avait pas contredit. Après tout, l'instinct de son frère lui avait bien souvent sauvé la vie.
— Salut ! l'interpella Dean.
— Bonjour, renchérit Sam avec un sourire.
Li ne répondit pas mais les regarda tour à tour. Elle finit par ouvrir la bouche.
— Si c'est encore pour balancer des insultes, je passe.
Dean prit un air de conspirateur.
— Désolé, on est là pour un vrai travail, on n'a pas le temps de s'amuser.
Li claqua la page de son journal et se redressa complètement.
— Vous voulez quoi ?
— Euh... en fait, s'interposa Sam, on a eu vent de choses bizarres qui pourraient correspondre au genre d'affaires que nous traitons. J'imagine que c'est pour cette même raison que tu es là.
La chasseuse jeta un regard suspicieux à l'aîné mais se radoucit légèrement en se tournant vers Sam.
— Les disparus, oui.
Li rouvrit le journal et leur montra un article.
— On a eu un cinquième disparu hier. Bien évidemment, la police ne peut pas enquêter car le type a disparu depuis moins de quarante-huit heures mais les journalistes sont des rapaces et sautent sur ce type d'événement. Surtout dans une ville où il ne se passe rien, comme ici.
— Tu as pu voir ce qu'il en est des quatre premières disparitions ? demande Dean.
— Oui, j'ai fouillé un peu et il y a un truc plutôt étrange qui revient à chaque fois...
— Tu as vérifié les EMF ? la coupa Dean.
— Aucune trace de fantôme, dit-elle.
— Le souffre ?
— Pas de trace de démon, non plus.
— Waow, une vraie professionnelle, se moqua le chasseur.
— ... bien que ce genre de trace puisse disparaître si on laisse passer trop de temps, poursuivit-elle en soupirant. Et je ne suis arrivée qu'hier.
— Okay, alors qu'est-ce qui est "étrange" ?
— J'aurais pu vous le dire depuis dix bonnes minutes si je n'étais coupée dans mon récit, répondit la chasseuse en jetant un regard de reproche à Dean.
Ce dernier sourit, fier de lui.
— Ma spécialité ! Mais je t'en prie, poursuis.
Li avala une gorgée de café avant de poursuivre.
— Il n'y a aucune trace des personnes disparues, pas de signe de surnaturel, pourtant, ces personnes se sont en quelque sorte, évaporées. Par exemple, pour la plupart des disparus, leurs conjoints ou parents pensent qu'ils n'ont rien emporté avec eux. Et quand je dis rien, c'est rien. Même leurs vêtements, leurs pyjamas, sont restés chez eux. Une mère m'a même montré la boucle d'oreille de son fils qui venait de se faire percer l'oreille.
Dean grimaça.
— Le gosse était censé garder cette boucle d'oreille pendant quelques semaines encore afin de bien laisser la cicatrisation se faire. Sa mère certifie qu'il ne l'aurait ôtée pour rien au monde : il réclamait cette boucle depuis plus d'un an et était très fier d'avoir eu gain de cause.
— Tu dis qu'ils ont disparu... nus ? demanda Sam.
— C'est ce que sous-entend la plupart des témoignages que j'ai entendu.
— La plupart ? souligna Sam.
Li eu un ricanement.
— Oui, parce que le dernier n'a rien sous-entendu. Il affirme que sa femme est sortie faire un footing très tôt le matin, a laissé ses vêtements et son baladeur au milieu du chemin du lac et a disparu.
Dean leva un sourcil.
— Et personne n'a vu une femme nue se promener aux alentours ?
Li fit signe que non.
— C'est assez particulier, commenta Sam. Est-ce qu'il y avait un point commun entre les disparus.
— Mise à part qu'ils ont disparu, tu veux dire ? J'ai eu beau chercher, je n'ai rien trouvé. Mais je vais faire un tour chez le dernier type disparu, dit-elle en montrant le journal du doigt.
— Okay, on y va ? demanda Sam en se tournant vers Dean.
— Hey, je n'ai même pas eu mon petit déjeuner ! Allez-y tous les deux, si vous voulez. Je vais faire des recherches et voir si je trouve un point commun entre nos naturistes.
Sam haussa un sourcil étonné. Il aurait plutôt parié que son frère voudrait suivre Li à la trace pour la surveiller.
— Très bien, conclut Li. J'ai terminé mon petit déjeuner. Je dois passer au motel récupérer quelques affaires. Ça te laissera le temps de déjeuner avec ton frère, Sam. Je repasse te prendre d'ici un quart d'heure ?
— Non, je viens avec toi. J'arrive, répondit-il en lui faisant signe de partir devant.
Li avala une dernière gorgée de café, rassembla son ordinateur portable et son sac à dos et partit. Sam attendit qu'elle fût assez loin pour se tourner vers Dean.
— Je croyais que tu ne lui faisais pas confiance. Du coup, j'aurais cru que tu saisirais l'occasion de connaître ses méthodes et de la surveiller de près.
— Tu le feras pour moi, sourit Dean en voyant approcher la serveuse. Génial !
Une assiette fumante et débordante venait d'atterrir devant le chasseur qui se sentait très heureux à cet instant. La serveuse posa un verre de jus de fruit devant Sam qui en but quelques gorgées rapides et le reposa avant de se lever pour partir.
— N'oublie pas de prendre une chambre au motel, jeta Dean par-dessus son épaule.
Il ne sut pas si son frère l'avait entendu, cependant, il aperçut du coin de l'œil un deuxième serveur, accroupi par terre, en train de ramasser une assiette cassée et qui se faisait rabrouer par un client. Ce dernier semblait visiblement très irrité et le faisait savoir à toute la salle. La serveuse, qui repassait vers Dean pour lui resservir du café, soupira.
— Ça arrive souvent ? demanda Dean.
— Qu'il se fasse engueuler ? Tous les jours que dieu fait, soupira la femme. Non seulement il n'a pas été gâté par la nature, mais en plus, il n'est pas très doué dans son travail. Ce pauvre garçon n'a pas une vie de rêve.
La serveuse s'éloigna en direction de la dispute afin de calmer les choses. En y regardant de plus près, Dean se rendit compte qu'il avait mal jugé la situation au premier abord. Le serveur n'était pas accroupi mais debout : sa tête arrivait péniblement à la hauteur de l'épaule du client qui était assis. Le chasseur retourna à son assiette.
— Pas de chance...

Une voiture de location se gara devant un immeuble bon marché. Li et Sam sortirent du véhicule et pénétrèrent dans l'immeuble.
— Quel étage ? demanda Sam.
— Premier. J'ai cru comprendre qu'il vivait avec quelqu'un.
— Okay. Hum... tu es sûre que ce plan va fonctionner ?
— Certaine. Méthode vérifiée et certifiée gagnante à tous les coups. Fais-moi confiance.
Le chasseur ne répondit pas.
— Vous faites comment d'habitude ? s'intéressa Li.
— Le plus souvent, nous sortons nos plus beaux costumes et nos badges du FBI.
— Je vois. En l'occurrence, ce ne serait pas logique. Le FBI ne s'intéresserait pas à une affaire ne comptant aucun cadavre. De plus, il ne s'agit que d'un disparu qu'on ne peut pas signaler puisqu'il a disparu depuis moins de quarante-huit heures.
— Hé bien, tu sais, la plupart des gens sont assez ... confiants quand on leur présente un badge officiel. Il n'y a que les autorités locales qui remettent en cause notre légitimité, et encore.
— Oui, j'imagine, répondit pensivement Li. Mais, comme je n'ai ni fausse plaque, ni joli costume, on va essayer ma méthode, hein ? dit-elle avec un sourire confiant.
— J'imagine...
Il prit une seconde pour détailler la tenue de sa coéquipière provisoire. Comme la dernière fois, elle portait des vêtements très amples qui pouvaient masquer n'importe quelle déformation génétique, des kilos en trop ou même une queue de lapin. Seul son visage fin, qu'on pouvait voir car elle avait abaissé sa capuche, montrait qu'elle ne devait pas être très épaisse.
Ils arrivèrent devant la porte et frappèrent. Elle s'ouvrit assez rapidement devant un jeune homme de haute taille, blond, le cheveu décoiffé et l'œil rouge.
— Oui ?
— Bonjour, je m'appelle Rita Dubois, dit Li en faisant un pas et en tendant la main vers l'inconnu. Et voici Roy McMitt.
L'homme serra la main des deux visiteurs.
— Mike Boyd. C'est pour quoi ?
— Nous faisons partie d'une association d'aide aux personnes disparues et nous avons entendu parler de la disparition de votre colocataire.
L'homme les invita à entrer.

Installés sur le convertible du salon, Li et Sam se faisaient servir un café par Mike.
— En vérité, nous ne sommes pas vraiment colocataires, commença Mike en posant les tasses de café.
— Vous ne vivez pas ici ? demanda Sam.
— Si.
— Vous êtes ensemble, donc, conclut Li. Êtes-vous le dernier à l'avoir vu ?
— J'imagine, oui. On s'est couché avant hier soir comme d'habitude. Je l'ai même entendu ronfler un peu, sourit Mike. Mais le matin, lorsque je me suis réveillé, il n'y avait plus personne.
— Est-ce que vous avez remarqué quelque chose d'inhabituel ? demanda Sam. Une odeur, une impression...
— Non, rien du tout. Sauf ...
Mike posa sa tasse et se leva.
— Venez voir. Je n'ai pas voulu retourner dans le lit la nuit dernière, je n'aime pas dormir seul. Du coup, vous verrez le lit tel qu'il était à mon réveil.
Ils le suivirent dans la chambre. Tout avait l'air tout à fait normal. Mike désigna cependant le côté droit du lit. On y voyait dépasser un vêtement.
— Un tee-shirt ? demanda Li en s'approchant.
— Son tee-shirt. Soulevez le drap, suggéra-t-il.
Li s'exécuta. Ils découvrirent que le vêtement était prolongé d'un pantalon lâche, le tout simulant la position d'une personne endormie sur le côté. Les deux chasseurs se regardèrent. La position des vêtements donnait vraiment l'impression que la personne qui les avait occupées s'était évaporée.
— Ça vous dérange si je reste ici pour voir si je trouve des empreintes ou des indices ? demanda Sam.
— Je vous en prie, invita le jeune homme.
Li retourna au salon avec Mike.
— Est-ce que vous connaissez des ennemis à votre compagnon ?
— John a beaucoup d'humour. Il adore rire et faire rire. C'est d'ailleurs son sens de l'humour qui m'a d'abord séduit chez lui. Mais il est vrai qu'il a parfois vexé quelques personnes. Mais on ne kidnappe pas quelqu'un parce qu'il ne vous fait pas rire... ? Non ?
— Pas à ma connaissance, répondit Li. Vous n'avez pas été contacté pour une demande de rançon, n'est-ce pas ?
— Non. Et la police ne veut rien savoir tant que quarante-huit heures ne se sont pas écoulées.
— C'est tout l'intérêt de notre association. Nous savons que chaque minute est importante dans ce genre de situation, nous démarrons donc les recherches avant les policiers.
Mike soupira. Sam revint de la chambre à ce moment-là.
— Pouvez-vous me dire où travaillait votre compagnon ? demanda Li.
— Un magasin d'outillage à l'est de la ville.
— Vous auriez l'adresse exacte ?
— Bien sûr.
Li et Sam ressortirent avec les coordonnées du patron et le numéro de Mike.
— Tu as trouvé quelque chose dans la chambre ? demanda la jeune femme.
— Rien du tout.
— Très bien. Allons voir son patron.

Le gérant du magasin d'outillage ne fut d'abord pas très coopératif. Il refusa même de les recevoir dans un premier temps mais, en insistant un peu, ils purent se glisser dans son bureau.
— Dépêchez-vous, je n'ai pas que ça à faire, les accueillit-il.
— Bonjour, Monsieur, entama Li. Je m'appelle Rit...
— Droit au but, la coupa-t-il.
— Nous avons des questions concernant Ethan Miller, commença Sam.
— C'est un fainéant ! Il aurait dû faire l'ouverture hier et il n'a même pas appelé pour prévenir de son absence. Hé bien, vous les posez ces questions ?!
— En fait, commença Li, nous voul... oh, pardon, excusez-moi !
La jeune femme s'était un peu trop rapprochée du bureau encombré et, dans un geste malencontreux, avait renversé une des piles de documents qui trônait dans l'un des angles. Le gérant jura et se pencha avec Li qui s'excusait platement en l'aidant à ramasser les feuilles. Il reprit sa place derrière son bureau et s'assit en soupirant lourdement lorsque tout fut remis à sa place.
— Nous aimerions savoir quand vous avez vu Ethan pour la dernière fois.
Le gérant pris le temps de méditer la question avant de répondre posément.
— C'était avant-hier. Il est parti vers quinze heures trente. Je l'ai remarqué car il a fait trente minutes de plus que nécessaire pour répondre à un client exigeant.
Sam souleva un sourcil surpris. Le changement de comportement du gérant était très étonnant. Il en profita pour poser une autre question avant que son humeur ne change à nouveau.
— Est-ce que tout se passait bien avec ses collègues ? Les clients ? Vous savez s'il avait des problèmes avec quelqu'un ?
— Non, personne. Il s'entend très bien avec ses collègues. Ils vont même déjeuner ensemble dès qu'ils en ont l'occasion. Il est toujours de bonne humeur, ça aide à maintenir la cohésion dans le groupe. Surtout que je ne suis pas de tout repos, si vous voyez ce que je veux dire.
Gênés, Li et Sam regardèrent ailleurs afin de ne pas avoir à répondre. Le gérant poursuivit.
— Quant aux clients, je dirais que c'est un employé modèle. Comme je le disais, il peut faire des heures supplémentaires sans rechigner quand il s'agit de satisfaire un client. Donc, pour vous répondre, non, il n'a de problèmes avec personnes.
— D'accord. Est-ce que son comportement a changé ces derniers temps ? demanda Li.
— Non, identique à lui-même.
— Avez-vous remarqué quoi que ce soit de bizarre dans votre magasin, dernièrement ? demanda Sam.
— Vous pouvez définir bizarre ?
— Inhabituel, sortant de l'ordinaire. Une odeur de soufre, un courant d'air.
Le gérant éclata de rire.
— Vous pourriez faire concurrence à Ethan avec votre sens de l'humour, vous ! Non, rien d'anormal.
Li fourra ses mains dans ses poches.
— Hé bien merci de nous avoir reçus, Monsieur. Et d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
— Aucun problème. Ce fut un plaisir.
Lorsqu'ils sortirent, le gérant chantonnait en rangeant son bureau. Sur le parking, Sam s'arrêta en regardant Li.
— Ce type ne t'a pas paru bizarre ?
— Euh... il est bi polaire ?
— Mouais... dit Sam sans conviction. Bon, si je résume, nous n'avons absolument rien. Même pas le début d'un indice.
Li soupira.
— Je sais. C'est bien pour ça que je vous laisse traîner dans le coin ton frère et toi. Je n'y comprends rien.
— Tu nous "laisse traîner dans le coin", ricana Sam.
— Bon, d'accord, tu n'es pas aussi désagréable que ton frère... commença Li avant de se reprendre. Bon, d'accord, tu es sympa, toi...
— Contrairement à Dean, finit Sam.
— Disons qu'il n'a rien fait pour gagner ma sympathie.
— C'est le meilleur chasseur que je connaisse.
— Ça ne joue pas en sa faveur.
— Dean est quelqu'un de très bien.
Li se détourna et retourna vers la voiture.
— Bien sûr... Je retourne au motel pour fouiller la vie de ce type. Tu veux que je te dépose quelque part ?
Sam fronça les sourcils. Il était gêné que Li pense du mal de son frère mais il ne pouvait pas trop le défendre au vu de son comportement avec elle.
— Je viens avec toi.

Quelques heures plus tard, Dean rentra dans la chambre louée par son frère. Ce dernier était installé devant son ordinateur. Un autre ordinateur était placé devant lui, mais il n'y avait personne d'autre dans la pièce.
— Salut. Tout seul ?
— Plus ou moins. Li a dû s'absenter un moment. Elle va revenir d'un moment à l'autre.
— Okay.
— Tu as trouvé des points communs entre les disparus, alors ? demanda Sam.
— Non, je n'ai pas cherché, répondit Dean en posant un pack de bière sur la table.
Sam le regarda par-dessus son écran.
— Tu n'as pas cherché ? s'étonna-t-il.
— Je suis allé voir tous les endroits où vivent les disparus, les lieux où ils travaillent. Voir les choses de mes propres yeux, tu comprends.
— Vérifier que Li avait bien fait son travail...
— Aussi.
— Et ?
Dean fit la moue.
— Est-ce que tu sais que Bobby ne l'a jamais rencontré. Il connaît tous les chasseurs de la terre, pourtant, elle n'a jamais fait un détour par chez lui.
— Bobby ne les connaît pas tous. Et puis qu'est-ce que ça peut faire qu'ils ne se soient jamais rencontrés ? demanda Sam.
Son frère commença à faire les cent pas.
— Je sais pas, comme je t'ai dit, elle me parait bizarre, cette fille. D'ailleurs, tu sais ce que d'autres chasseurs ont dit d'elle quand ils en ont parlé à Bobby ?
— Je suppose que je vais le savoir.
— Qu'elle est flippante, dit Dean dans un murmure.
Sam le regarda, sans réaction. Dean leva les bras, désespéré.
— Hé ben quoi ? Tu passes une matinée avec elle et c'est ta copine ? Tu vas la défendre ?
— La défendre de quoi, Dean ? De l'accusation d'être flippante ? Je suis sûr qu'elle saurait se débrouiller toute seule. Et après avoir passé quelques heures en sa compagnie, en effet, je la trouve sympathique.
— Sympathique ? s'exclama Dean dans un geste d'incompréhension.
— Et alors ?
Quelqu'un frappa à la porte. Aussi vif qu'à son habitude, Dean sortit son revolver et s'approcha silencieusement de la fenêtre pour voir qui était là. Il grogna en rangeant son arme, ouvrit la porte et s'en éloigna sans un regard en arrière. Li était là, les bras chargés de sacs. Un coup d'œil à l'intérieur la renseigna sur la présence des deux frères. Elle entra, poussa la porte du pied et posa ses sacs sur la table déjà encombrée. Dean lui lança un regard mauvais et récupéra ses bières qu'il fourra dans le frigo à l'exception d'une qu'il garda.
— Je ne savais pas que tu étais revenu, dit Li en sortant des salades composées de ses sacs. Sinon, je t'aurais également prit quelque chose.
— Pas la peine, j'ai ce qu'il me faut, grogna Dean en montrant sa bière.
La jeune femme ne répondit pas et s'installa devant son ordinateur et sa salade.
— Tu as trouvé quelque chose, alors ? demanda-t-elle à l'aîné.
Il ignora la question et alluma la télé.
— J'ai peut-être quelque chose, dit Sam.
Les deux autres tendirent l'oreille, attentifs.
— Les disparus numéro un et trois... et le quatre ... habitent dans le même quartier. Et le numéro cinq, Ethan, travaille dans ce quartier. Si la numéro deux a un lien avec ce quartier, on aurait un début de piste.
Li se leva pour regarder l'écran de Sam.
— Quartier est. En effet, maintenant que tu le dis, c'est un début.
— Tu as déjà pris contact avec la famille de la numéro deux... Megan Clark ? demanda Sam.
— Oui, elle vit avec sa mère dans le centre. Mais sa mère n'a pas fait mention de ce quartier.
— Tu pourrais l'appeler pour lui poser des questions ?
— Bien sûr. Juste le temps de retrouver son numéro.
Li tapota rapidement sur son ordinateur, sortit son téléphone et composa un numéro. Les garçons pouvaient entendre la tonalité à l'autre bout et une voix de femme qui répondait.
— Bonjour madame Clark, ici Rita Dubois, de l'associa... oui, c'est moi. Je voulais... Non, je comprends bien mais je voulais quand même... Bien sûr que non, je ne veux pas me substituer à la police, je... madame Clark ?
Li écarta le téléphone de son oreille pour le regarder avec étonnement.
— Hé ben putain... Il y a longtemps que je ne m'étais pas fait jeter aussi vite.
Dean éclata de rire tandis que Sam prenait un air désolé.
— Okay, j'y vais, dit-elle en rangeant son téléphone et en allant vers la porte.
— Mais elle vient de t'envoyer bouler, s'étonna Sam.
— Je sais, mais ça passe toujours mieux quand on est face à face. J'aurais l'information.
Li franchissait la porte quand Dean l'interpella.
— Je viens avec toi, dit-il en attrapant sa veste.
La chasseuse lui jeta un regard interdit.
— Pour quoi faire ?
Il fit un geste vague.
— Besoin de bouger.
Li haussa les épaules et tourna les talons, suivie par Dean. Avant de fermer la porte, ce dernier se tourna vers son frère.
— J'ai hâte de la voir se faire jeter en direct, dit-il en souriant à belles dents et en faisant un clin d'œil à son frère.