Les personnages du manga détective Conan appartiennent à Gosho Aoyama.
AVERTISSEMENT : Vous l'avez sûrement déjà deviné, mais je me permet de le rappeler au cas où. Le thème principal de cette histoire est une relation homosexuelle et incestueuse, elle contiendra également des scènes de sexe plus ou moins explicites. Donc si vous êtes trop jeune ou que le thème vous choque, je ne saurais trop vous conseiller d'arrêter votre lecture dès maintenant. (Faites-le aussi si vous avez du mal avec les auteurs de fics trop sentimentaux qui torturent les personnages uniquement pour qu'ils reçoivent des câlins. C'est en tout cas ce que vous murmure l'esprit critique de l'auteur de cette fic quand son autre moi a le dos tourné).
Bref, prenez vos responsabilités, personne ne vous force à lire et vous ne pouvez pas dire qu'on ne vous a pas prévenu.
Un monde s'achève.
Prologue
Akemi avait longtemps cru que son enfance s'était définitivement achevée le jour où on l'avait séparée de sa petite sœur. Un triste jour de pluie où elle avait compris qu'elle n'aurait jamais le droit à une famille unie. Elle avait été séparée de ses parents par la mort, elle serait séparée de sa sœur par un océan, c'est ce qu'elle avait compris ce jour là. Au cours d'un autre jour de pluie, elle fût forcée de comprendre qu'elle serait séparée de sa sœur, non plus par un océan mais par ce qui auraient justement du les rendre inséparables, les liens du sang. Ce jour là, elle comprit que c'était seulement maintenant que son enfance prenait fin, seulement maintenant que ses dernières illusions se dissipaient, seulement maintenant que l'innocence dans laquelle elle avait encore vécue sans même s'en rendre compte s'achevait. Mais il y eut encore un autre jour de pluie avant celui là. Un jour de pluie où elle reçût un visiteur inattendu… Inattendu ? Non, en un sens, c'était plutôt un visiteur qu'elle n'avait jamais cessé d'attendre, un visiteur qu'elle ne cesserait jamais d'attendre. Un visiteur qui s'était fait annoncé en frappant timidement à la porte d'entrée de son appartement. Sa sœur.
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Shiho s'excusa en murmurant d'une voix éteinte qu'elle avait oublié son parapluie sur son lieu de travail et avait été surprise par l'averse sur le chemin du retour. Akemi aurait pu se moquer gentiment de l'étourderie de la chimiste, mais elle se contenta d'acquiescer. Elle avait remarqué les yeux rougis de sa sœur, et elle s'était rappelée de la question d'une petite fille, plusieurs années auparavant.
« Au fond, grande sœur, les larmes et les gouttes de pluie, c'est la même chose. Quand tu as été dehors sous la pluie, comment est ce que les autres peuvent savoir si les larmes qui sont sur tes joues sont les tiennes ou celle que le ciel a versée ? »
Shiho lui demanda d'un air las si elle ne pouvait pas passer la nuit ici, elle n'avait pas eu la force d'attendre le bus sous la pluie ni celle de rentrer à son domicile à pied et puisque sa sœur n'habitait pas trop loin de son lieu de travail, elle avait pensé joindre l'utile à l'agréable. Akemi se contenta de lui sourire et de s'écarter pour la laisser rentrer chez elle.
Shiho s'excusa d'imposer sa présence à sa sœur simplement parce qu'elle était trop paresseuse pour parcourir les quelques centaines de mètres qui la séparait du laboratoire où elle avait oublié son parapluie. Akemi se contenta de passer son bras sous celui de la chimiste pour la soutenir, elle avait bien compris que si sa sœur s'appuyait sur le mur du couloir, c'était parce qu'elle était dans l'incapacité de se tenir debout toute seule.
Lorsque Akemi l'eût guidé jusqu'à son lit avant de la forcer, doucement mais fermement à s'y asseoir, la chimiste jeta un coup d'œil sur le plancher de l'appartement et les flaques d'eau qui s'étaient répandu de son manteau. Elle s'était excusée une seconde fois des désagréments que sa visite apportait à sa sœur mais cette dernière se contenta de lui retirer le vêtement détrempé par la pluie avant d'aller l'accrocher au portemanteau.
En revenant dans sa chambre et en voyant que celle qu'elle y avait laissée n'avait même pas eu la force de rester assise et s'était déjà allongée sur le lit, Akemi s'apprêta doucement à la border mais la chimiste protesta faiblement en repoussant les draps et lui demanda la permission de lui emprunter sa salle de bain quelques minutes. La jeune femme obtempéra à la demande de sa soeur sans dire un mot et l'aida doucement à se relever.
Le bruit régulier du débit de la douche continuait de résonner dans l'appartement lorsque le sifflement strident de la bouilloire l'interrompît brusquement, il continua de résonner lorsque Akemi versa le liquide brûlant dans une tasse, il ne s'était toujours pas interrompu lorsque la tisane que la jeune femme avait préparé à sa sœur avait refroidie au point d'en être glaciale.
S'inquiétant pour celle qui ne se décidait toujours pas à sortir de sa salle de bain, Akemi alla frapper doucement à sa porte. Ce bruit monotone continuait de résonner imperturbablement sans être troublé par la voix de la scientifique. Frappant un peu plus fort une seconde fois, et plus fort encore une troisième fois, Akemi sentait ses angoisses s'accroître de secondes en secondes. Aussi finit-elle par se précipiter dans la pièce que son occupante du moment n'avait même pas pris la peine de verrouiller.
Le cœur de la jeune femme se resserra devant ce qu'elle découvrit. Sa sœur avait toujours eu une santé fragile, mais Akemi avait eu l'intuition que ce n'était pas la véritable cause de son état. Elle voyait son intuition confirmée.
A présent qu'elle était dans la pièce, elle pouvait entendre un autre son, beaucoup plus irrégulier que celui de l'eau qui se déversait de la pomme de douche, des sanglots.
Se précipitant à son tour sous la douche, Akemi coupa d'un geste brusque le débit de l'eau qui l'aspergeait avant de tendre la main vers une serviette dont elle recouvrit le corps qui était à ses pieds. Un corps tremblotant qui était recroquevillé sur lui-même en position fœtale, celui de sa sœur. Sa sœur dont le visage était toujours dissimulé par les mains qu'elle avait portées à ses yeux pour en essuyer les larmes qui ne cessaient de s'y écouler.
Refermant ses bras autour de la chimiste, la jeune femme la serra contre elle avant de la frictionner avec douceur. Le silence s'installa autour des deux sœurs blotties l'une contre l'autre, un silence qui n'était interrompu que par le bruit irrégulier des gouttelettes qui tombait de la chevelure dans laquelle Akemi passait doucement la main. Un silence qui perdura quand la jeune femme aida doucement la scientifique à se relever. Un silence qui était toujours là quand Akemi aida sa sœur à enfiler un pyjama de la même manière quasi-maternelle avec laquelle elle avait aidé une certaine petite fille qui faisait ses premiers pas à s'habiller, plusieurs années auparavant. Des années qui semblaient s'être rétracté pour disparaître en l'espace d'un instant tant c'était cette petite fille qu'Akemi avait l'impression d'allonger sur son lit. Une petite fille qui agrippa désespérément la main qui avait ramené les draps vers ses épaules.
Comprenant instantanément le besoin exprimé par ce geste, Akemi souleva les draps du lit une seconde fois avant de s'y glisser à son tour.
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