Note de l'auteur : Me revoilà pour une autre fiction. Le style déplaira sûrement à certain d'entre vous mais j'ai décidé de quand même la partager sur ce site. En espérant ne pas le regretter. Il y aura Shizuru et Natsuki mais je tiens à le dire en amont de votre lecture : L'histoire n'est pas centrée sur ses deux protagonistes. Quant à un hypothétique Shizuru/Natsuki, vous devrez attendre pour savoir s'il y en aura un ou pas. Je vous laisse découvrir cette nouvelle fiction qui s'étalera sur une dizaine de chapitres.
PS : Ce chapitre d'introduction est un peu court mais je pense qu'il est suffisant pour vous faire une idée du style de ma création. Lasolitaire.
La vérité sur ma mère
Prologue : Questions sans réponses.
Je sais qu'il est normal de se poser des questions. Surtout lorsque l'on approche de l'adolescence. Certaines de ces questions sont justifiées. D'autres beaucoup moins. Certaines paraissent absurdes contrairement à d'autres. Certaines d'entre elles d'ailleurs n'ont pas de réponses. Celle qui me vient actuellement à l'esprit concerne la mystérieuse énigme de la vie et de la mort "Qu'est-ce-que l'au-delà?". Je ne connais personne pouvant répondre catégoriquement à cette question. Personne n'a jamais eu la chance d'aller vers l'au-delà et de revenir pour conter sa péripétie. Il y a évidemment des hypothèses, des croyances ou même des fabulations mais comment savoir si quelqu'un possède la véritable réponse à cette énigme ? A toutes ses questions sans réponses, vous pouvez penser que mes questionnements sont sans intérêt. Et j'avoue me sentir un peu égoïste de centrer cette histoire sur ma vision des choses, sur mon ressenti et sur mes doutes et questions. Mais qui ne fait pas cela? S'intéresser en premier lieu à sa propre personne et laisser de côté les problèmes des autres. Qui ferait le choix de nier ses interrogations au détriment des interrogations d'autrui ? Pas moi en tout cas. Je suis capable d'écouter et de donner mon avis. Mais je suis incapable de demander de l'aide ou des conseils à quelqu'un. Mes amis ? Je n'en ai pas vraiment. J'ai appris à être seule, à ne pas me lier. J'évite ainsi toutes situations délicates et inconfortables. Parmi elles, la perte d'amitié suite à un déménagement. Je n'ai pas voulu cela, c'est juste que j'ai appris à vivre avec. Il n'y a pas que des questions dans mon esprit, il y a aussi des observations. L'une d'entre elles est présente depuis ma plus tendre enfance. Et j'avoue que c'est celle qui me fait ressentir le plus d'émotion. Douleur, peur, haine, regret, soulagement mais surtout amour et colère. Et c'est de celle-là que j'ai décidé de vous parler.
J'ai toujours su que je n'avais pas tous les éléments en main pour comprendre ma mère. Je savais que quelque chose m'échappait. Non pas quelque chose, le tout m'échappait. Je ne connaissais rien d'elle. Que ce soit son présent, son futur mais surtout son passé. Je n'avais aucune connaissance de ce qu'elle aimait le plus au monde et à l'opposé de ce qu'elle détestait. Je n'avait jamais compris ses regards, ses silences ou encore ses soupirs plus ou moins sonores. Je ne connaissais aucune personne pouvant m'apporter des réponses. Mes grand-parents ne trouvaient pas judicieux de m'expliquer et après plusieurs demandes sans réponses, j'avais fini par abandonner. Quand à mon père, il n'était pas la solution. J'essayais donc de décrypter le moindre fait et geste de celle-ci dans mes plus jeunes années. Mais c'est comme tout, après plusieurs tentatives amenant à un échec, on abandonne. Et c'est ce que j'ai fait. J'ai préféré me concentrer sur ce qu'elle m'offrait. Son silence, sa froideur et tout simplement son manque d'intérêt à mon égard. Elle ne se souciait pas de moi. Elle n'en avait que faire de ma présence. Me savoir en cours ou dans ma chambre lui était amplement suffisant. Le reste, ma solitude, mon besoin maternel ou encore mes sentiments étaient inconnus pour elle. Et c'est devenu un fardeau pour moi. Fardeau qui petit à petit prenait une place de plus en plus petite dans mon coeur et qui après plusieurs années a fini par disparaître. J'avais cessé de quémander un contact, une attention ou même une réprimande de sa part. J'avais cessé de lui dire des "je t'aime" ou de lui poser des questions. Je faisais avec. Un simple "bonjour"et "bonne nuit" les jours de vacances ou de week-end. Un "je sors" puis un "je suis rentrée" lorsque je finissais les cours ou allais me balader. Voilà mon petit train de vie. J'avais fini par ne plus vouloir la comprendre dans un premier temps et la laisser de côté dans un second plan. A quoi bon essayer si votre mère ne souhaite qu'une seule chose : la paix. J'avais donc arrêté d'espérer comprendre ma mère et surtout avoir toutes les pièces du puzzle pour comprendre le mystère derrière sa personne. Jusqu'à ce jour. Je pensais que c'était dans sa nature de ne parler que très peu, de rester des heures le regard perdu. Je pensais qu'elle était solitaire et qu'elle m'avait transmis ce trait de caractère. Mais ce que j'ignorais c'est que ma mère n'était pas la femme que j'avais en face de moi. Ne vous méprenez pas, je possède son sang. Elle m'a portée pendant neuf mois. Elle m'a donné la vie et a même faillit perdre la sienne à ce moment donné. Elle m'a allaitée. Elle m'a consolée lors de mes premiers cris et m'a appris mes premiers mots. Mais ça, je ne m'en souviens pas. Car depuis mes sept ans, ma mère s'est forgée un cocon, non plutôt une carapace dans laquelle je n'ai pas ma place. Elle n'était pas la mère que j'aurais aimé qu'elle soit. Qui voudrait d'une mère qui, semble-t-il, regrette plus votre venue au monde qu'autre chose? Une mère qui ne prend pas part à votre éducation. Une mère qui ne vous encourage pas lors de vos échecs ou réussites scolaires. Une mère ne voulant pas de cette responsabilité. Même si elle m'aime. Car oui, je suis convaincue qu'elle m'aime sinon, pourquoi serait-elle encore dans cette demeure avec moi? Pourquoi aurait-elle pris le risque de mourir pour me permettre de vivre? Pourquoi aurait-elle pris le temps de soigner mes blessures? Pourquoi aurait-elle pris le temps de m'apprendre mes premiers mots et surtout le mot "mère"? Je sais qu'elle m'aime mais à côté de cela, il y a quelque chose en moi qu'elle méprise au plus haut point. La question c'est quoi? Aurais-je fait ou dit quelque chose de mal? C'est ce que j'ai pensé dans mes premières années mais en grandissant, je me suis rendue compte que je ne provoquais rien pouvant expliquer son comportement. J'ai essayé de comprendre, de trouver la raison de tout cela. Mais encore une fois, j'ai fait face à une question sans réponse. Je n'ai jamais su ce que c'était jusqu'à ce jour. Seriez-vous prêt à m'accorder votre attention et de revenir sur votre première impression. Je sais ce que vous vous dîtes. Que ma mère est une femme sans coeur pour renier sa progéniture. J'avoue l'avoir pensé moi-même. Mais vous ne connaissez pas la vérité de ma mère. Cela vous intéresse? Alors laissez-moi vous raconter le commencement de tout cela. Le moment même où j'ai compris, où j'ai découvert qui était réellement ma mère.
