Salutations, ami(e)s lecteur et lectrices ! Ceci est le retour de notre démon préféré depuis le cataclysme qu'il à engendré.
De vous à moi, je me sentais le besoin de reprendre l'histoire sur une base plus solide. SSWD: return of a living Chaos était vraiment ce que son titre indiquait: un chaos autant dans la trame que dans mon personnage de Benjamin Titanrage.
Aussi ais-je décider de reprendre ici plus sereinement, avec plus de calme et un vrai fil narrateur (et surtout moins de cliffangers foireux ...). J'espère que le passage de Return of a Living Chaos à cette histoire se passera bien pour vous, mais il fallait que je fasse un peu un "reboot".
Ce que vous allez lire est une chose que je vois très rarement dans les fanfics. Certains tentent de faire apparaître le véritable maitre de leur histoire à leurs protagonistes, mais que ce passerait il si le personnage rencontrait vraiment l'auteur ?
Je ne vous laisse pas patienter comme des loutres alcooliques en manque de Whisky, bonne lecture et à la prochaine ^^
PS de lecture : Ce chapitre présente quelques informations sur Ben (avec ma sauce dangereusement folle) et n'est pas nécessaire pour suivre la nouvelle série du White Devil. Si vous n'arrivez pas à comprendre, vous pouvez passer sans soucis au chapitre suivant
-Où suis-je ? S'interrogea une voix, sa question résonnant a l'infini sans jamais avoir de réponse.
Tout était blanc, une unique onde blanche que même ses yeux fermés ne pouvait cacher.
...ses yeux fermés ? Mais ils n'étaient pas fermés ! Pas plus qu'il n'avait de paupières !
Comprenant avec stupeur cette révélation, l'âme tenta de se redresser mais ne bougea pas d'un pouce. Il voyait, percevait, comprenait des voix sans jamais les repérer.
Un son lui parvint cependant, un ricanement amusé par-dessus des claquements, comme si deux roches s'entrechoquaient.
-Enfin réveillé ? Interrogea la première voix, alors que la seconde présence soufflait froidement de lassitude.
-Il est le fruit de ton esprit, tu pouvais le ramener sans recourir a moi ... et puis, lui expliquer ce qu'il fait ici ...
-Mais il devait rencontrer Celle a qui il a offert tant de ses services jusqu'à présent, voyons ! S'exclama la première voix avec un petit ton amusé. Mais tu as raison ...
Il sentit son corps se faire soulever, ce qui était son corps tout du moins. Car il s'en aperçut en se levant, mais son corps entier était transparent ! Chaque détail y figurait, de la longueur de ses cheveux jusqu'à l'absence de main gauche, mais aucun muscle, chair, organes qu'il ne pouvait ressentir. Il n'était plus que sens, et cela le déboussola totalement.
-Je peux te comprendre, j'ai eu cette sensation la première fois que je me sui perdu dans mon esprit ... dit avec une voix rassurante celle qui autrefois ricanait joyeusement.
Il s'agissait d'un jeune homme, la vingtaine au bas mot, grand comme Ace et ses frères, dont le physique puissant ne laissait pas supposer qu'il pouvait le faire bouger sans lever le petit doigt. A ses côtés se tenait une personne d'environ 2 mètres de haut, entièrement dissimulée sous une cape d'ombre sauf une mince partie de son visage, laissant filtrer une peau extrêmement pale sur un visage squelettique.
Son âme fut déposée sur le sol, debout face aux deux autres, alors que la table de pierre blanche sur laquelle il était allonger s'évaporait comme de la brume.
-Je suis content de te revoir, Benjamin. Depuis le temps que je t'ai laisser libre, je suis content de voir comment tu as grandit.
Le jeune homme eut un petit sourire et, sans regarder, bascula en arrière dans un fauteuil de cuir noir qui venait d'apparaitre de nulle part. La personne sous sa cape d'ombre s'assit à son tour sur un fauteuil étrange composé de squelettes aggloméré artistiquement, tandis que l'âme prit place dans un fauteuil classique.
-Ton style est toujours de mauvais goût ... maugréa d'une voix froide la personne encapuchonnée.
-Et moi qui pensait te faire plaisir ... choisis donc, je ne peux pas vraiment t'en empêcher de toute façon. Maugréa a son tour le jeune homme.
Définitivement, Benjamin n'y comprenait plus rien: quel était cet endroit ? Qui étaient-ils ? Où était passer Augus et Nyarlathotep ? Et surtout, qu'était-il advenu des Shirohiges ?
-Tu es ici dans MON esprit, Benjamin. Lui répondit le jeune homme dont les cheveux prenaient lentement une teinte brune, sa peau dérivant vers un blanc bronzé plus visible dans l'immensité blanche. Et je pense que te redonner un corps sera plus pratique pour communiquer.
D'un claquement de doigt, le corps de Benjamin se mit à brunir, sa peau à s'épaissir, ses canines à pousser grandement et son dos à devenir encore plus large qu'avant.
Il était devenu quelqu'un de fort, très puissant, plus puissant même qu'un humain classique.
-Ah, autant pour moi, ça c'est un orc.
Nouveau claquement de doigt et Benjamin se sentit pousser ses bras comme de longues pattes, son dos s'allongeant en même temps que son cou jusqu'à une taille démesurée.
-Eh, non, ca c'est une girafe... Marmonna le transformiste, alors que l'autre personne soupirait bruyamment.
-C'est un diplodocus, idiot. Rends lui sa vraie forme plutôt que de jouer avec.
-Mais euh ... t'es pas drôle ... bougonna l'homme en faisant la moue.
Dans quelle clique de dégénéré était-il encore tomber ?
Nouveau claquement de doigt et finalement, son corps ainsi que toutes ses forces lui revinrent, son corps n'ayant visiblement pas changer d'un pouce, si ce n'est la nouvelle main gauche qu'il avait.
-Bon, puisque Madame ici présente ne veut pas me laisser m'amuser, on va commencer a répondre aux questions ...
-Je me demande pourquoi j'ai fini par t'aimer, toi et ton esprit incontrôlable ... soupira la forme encapuchonnée alors que son camarade venait ravir ses lèvres sous sa capuche.
Ils s'échangèrent un baiser passionné, ignorant totalement Benjamin qui haussa un sourcil d'hésitation en posant son menton dans sa main, avant de reprendre leur position initiale.
-C'est justement mon esprit incontrôlable que tu aime, ma douce ... bon, où en étions nous ?
-Tu comptais répondre a mes questions, et voici ma première: qui êtes-vous, toi et ton ... amante ?
L'homme eut un sourire avant de se téléporter face à lui, surprenant Benjamin qui le sentait dans sa zone de danger.
-Mais voyons, je suis toi, mon gars ! S'exclama l'inconnu en faisant un air surprit. Et ceci est mon esprit, où tout peut exister en même temps !
C'était clair, il comprenait de moins en moins le but de cet endroit. On dirait ce qui était son esprit, mais avec son ... incarnation complètement folle lâchée a l'intérieur.
-Disons plutôt que tu es un personnage que moi, Ben, j'ai décider de créer pour compléter un univers.
-...
Un instant de flottement passa avant que la forme encapuchonnée ne décide a se lever et s'installer à coté des deux hommes.
-Pour faire simple, il est Benjamin. tu es aussi Benjamin, mais celui conçu pour s'acclimater à un certain monde.
Le Ben spirituel se massa les yeux et souffla un coup. Il avait définitivement du mal à comprendre le sens de cette discussion
-Donc, je suis le toi de mon monde, c'est ça ? Interrogea-t'il avec doute.
-Le moi de ton monde, ou moi dans un autre monde que le mien: tel est la question. Répondit le brun avec un air mystérieux. Qui est le vrai: celui qui t'a créer dans ce monde que tu crois tien, ou la projection de ce moi dans un univers que je voudrais voir ?
Il marqua une pause, semblant peser le pour et le contre, alors que la forme encapuchonnée venait poser une main squelettique sur l'épaule de Benjamin.
-Laisse-le donc à ces questions, il en a tout le temps des dizaines tout aussi improbables. Lui dit-elle avec un sourire froid se voulant rassurant. Mais cet esprit indomptable et curieux a beaucoup d'avantage comme de défaut ...
Elle sortit ses maigres mains de sous sa cape et agrippa les pans de sa capuche, la retirant lentement.
-Après tout, ce n'est pas n'importe quel esprit impossible à incarner dans un monde qui peut réussir a impressionner la Mort ...
Elle laissa tomber la capuche, faisant s'ouvrir grand les yeux de Benjamin: ses cheveux était d'un blanc éclatant, ses yeux d'un vert clair envoutant avec une croix noire en son centre, sa peau pâle reflétant son aspect squelettique et pourtant pleinement vivante. Elle était l'incarnation d'une vie qui s'éteint sans jamais disparaitre, une chose qui survit à la disparition de ses fonctions basiques et vit par-delà.
-Tu es dans un esprit où des centaines, des milliers d'univers se rencontrent, forment un tout et plus encore. Par exemple, regarde autour de toi ...
Ben lui obéit inconsciemment, observant les figures qui venaient d'apparaitre autour de lui, l'observant avec calme. L'une d'elle avait les cheveux blonds longs, une robe brune avec des reflets d'écaille de dragons, un bras entièrement bleue ciel débordant de puissance et qui affichait un petit sourire sous une capuche aux oreilles pointues. Derrière lui se tenait deux autres personnes, un grand homme aux cheveux bruns bien coiffés sous une capuche au oreilles cette fois sur le côté, son visage sage coupé par un sourire fatigué qu'expliquait sans doute le bras qui lui manquait sous sa robe blanche et brune. Le deuxième était un jeune garçon aux cheveux blonds sous un chapeau similaire à celui devant lui, mais aux vêtements d'une vive couleur bleue.
Ainsi, tout autour de lui, il voyait des formes, lointaines ou non, qui le regardait toujours avec un calme a la fois rassurant et oppressant. Des centaines de personnages, tous lui étant plus inconnus les uns que les autres: un jeune garçon aux cheveux brun avec des lunettes rondes, une jeune brune et un petit roux. Un homme d'âge avancé aux cheveux gris qui s'appuyait sur un bâton a pommeau d'oiseau. Même de grands et puissants dragons volaient au-dessus de sa tête.
Puis advint finalement ceux qu'il avait toujours connu jusqu'à présent: Vicento, son air mauvais toujours présent, Ace et Marco, Luffy, Sabo, Barbe Blanche-senshô et aussi Sophia et Haruta.
Maintenant qu'il les avait si proche l'une de l'autre, il pouvait comprendre pourquoi il avait fini par l'aimer aussi soudainement qu'elle l'avait fait. Il sentit un pincement dans son cœur en repensant à ses amis et à sa mort douloureuse face à Nyarlathotep, aussi il ne fit pas attention à l'autre lui qui se téléportait auprès d'eux.
-Tout ceux que tu vois là, devant, sont les créations de mon esprit pour écrire "mon" histoire dans d'autres univers que le mien. Je n'ai plus la satisfaction que je pourrais trouver dans le mien, aussi je m'imagine dans d'autres...
Il désigna d'un large mouvement de bras ses 'enfants', qui lui renvoyèrent tous un salut respectueux d'un même mouvement. Tous ceux derrière eux sourirent à leur tour, comme s'ils semblaient conscient de ce qui les entourait et l'appréciait alors qu'ils les rejoignaient.
-Tous, d'une certaine façon, sont mes enfants. Et par dessus-tout, j'écoute leurs conseils et leurs avis pour former le mien. Dit-il avec un air théâtral et néanmoins sérieux
-Et moi, je suis un de tes fils ? Possède-tu toi aussi des pouvoirs comme Ace, ce bras magique bleue ou les tatouages d'Augus ? Interrogea un Benjamin plus que perdu par les événements et donc inconscient de ses questions.
Ben eut un vague sourire et retira son tee-shirt d'un claquement de doigt, dévoilant sa poitrine musclée sur laquelle se baladaient des dizaines de tatouages, partant de ses mains jusqu'à son ventre, au-delà et même jusqu'à sa tête. Ils n'étaient pas rouges, comme ceux d'Augus, non. Ceux-là étaient de toutes les couleurs à la fois: vert, bleu, rouge, mauve, orange, noirs, toutes les couleurs possibles et imaginables.
-Je n'ai pas de pouvoir permettant d'agir sur mon monde physique, mais je dispose d'un autre pouvoir. Un que j'ai transmit à chacun de mes incarnations...
Il désigna la tête de Benjamin, puis l'ensemble de son domaine blanc qui devint immédiatement une pleine fertile proche de la mer. Le vent marin passant dans les herbes fraiches vint frapper les sens de Benjamin de plein fouet, lui faisant arracher une larme de nostalgie et un petit tremblement de satisfaction.
-Vous avez la capacité de penser par vous-même, de concevoir votre monde mental et physique selon votre choix. Il faut cependant distinguer que je n'ai pas le droit de vous donner tout les pouvoirs pour ca.
-Ah bon, et pourquoi ? Questionna Benjamin alors que le reste des personnes vaquaient à leurs occupations, les premiers qu'il ait vu s'approchant lentement.
-Un trop grand pouvoir ... commença le jeune garçon blond
-Un savoir qui ne s'efface jamais ... continua l'homme brun à ses côtés.
-Une foi aveugle ... reprit le petit garçon roux.
-Un manque de jugement ... intervint la jeune fille brune.
-Le sacrifice de soi pour son pouvoir ... rajouta le jeune garçon brun.
-Aucun ne doivent être pris à la légère, car ... continua l'homme agé aux cheveux gris en plantant son bâton dans la terre.
-... mal maitrisés, tous ou un peuvent mener n'importe qui à sa perte. Conclurent tous ensemble les rassemblés.
-L'Eliacube m'a fait miroiter de réunir notre famille, pour qu'enfin je sois libérer de voir ma mort encore et toujours. ... dit l'homme brun qui portait une robe blanche.
-Les Dofus ont créer un peuple que je n'ai pas su diriger, et ne me permettant pas de préparer la venue des vrais. Continua le blond garçon.
-Nous croyons tous aveuglément en Dumbledore, et nous avons tous perdu pied lorsqu'il est mort ... reprit a son tour le jeune roux.
-ma connaissance n'a pas toujours été utile pour nous sauver quand il le fallait ...
-J'ai affronter un fou qui à vendu son humanité et son pouvoir à une Légion de démons qu'il pensait contrôler.
Les deux chefs de file s'avancèrent et joignirent leur mains sur le cœur de Ben. Ce dernier sentit une chaleur le gagner, alors que des milliers d'informations lui parvenaient à propos d'un monde de magiciens et de démons, et un au 12 peuples vivants joyeusement leur vies.
-Tous ont affronter et comprit qu'un trop grand pouvoir représentait un danger. Aussi, à toi de comprendre et de faire un choix...
Et ils s'en allèrent comme ils étaient venus, avec calme et sérénité. L'homme fou se tourna alors vers Benjamin et lui dit d'une voix rassurante.
-C'est ainsi que je pense toute chose: il faut sacrifier pour y parvenir, mais seulement sacrifier des efforts et des essais. Jamais plus.
-Je ... crois comprendre ce que tu veux dire ... Mais, où sont ceux de mon monde ?
-Ils y sont toujours, le seul qui ait brisé la frontière entre le fictif et l'auteur dans ton univers, c'est toi. Toi qui as beaucoup de pouvoir pour un humain, mais qui a préférer mourir pour sauver sa famille que d'en abuser.
Benjamin se tourna vers l'horizon, son âme se perdant à l'infini sans jamais parvenir à associer une idée cohérente. Jusqu'à ce que, finalement, deux idées germes finalement et ne prennent toute la place.
-Tu es mon auteur, et je suis le fils de ton esprit. Père, peux-tu me renvoyer dans mon monde ?
-De toi à moi, le veux-tu vraiment ? Tout ceux que mon esprit à créer ont pu trouver ici la paix qu'ils n'ont pas encore dans leur mondes. Qu'est-ce que tu veux retrouver là-bas ?
Benjamin eut un petit sourire, sourire qui s'étendit au visage de la Mort et de l'autre Ben. Il s'agenouilla pour poser le genou a terre, sentant deux mains sur ses épaules.
-Il doit faire attention à sa copine, mon gars ! S'exclama une voix que Benjamin ne reconnut que trop bien.
Il se retourna et le vit: corps de guerrier, teint basané, les cheveux blancs hirsutes et son pantalon de toile toujours immaculé, affichant un grand sourire.
-Tu pense pas que j'allais te laisser là-bas mon coco ! Je dois encore ramener Ashura et tabasser l'autre con, tu va pas me laisse là ?!
Ben eut un sourire et se retourna pour donner une tape sur l'épaule du nouveau venu. Le teint brun et les cheveux hirsutes de son ancien compagnons étaient reconnaissables entre mille dans cet infinie blancheur.
-Augus, vieille canaille, comment veux-tu que je puisse partir tranquillement en sachant que tu feras n'importe quoi pendant ce temps ? Questionna Benjamin avec un très grand sourire
-Hey ! Je suis pas aussi imbuvable que ça, sinon le vieux aurait pas tenu longtemps avant de te balancer par dessus bord ! Lui répondit Augus avec le même sourire.
La Mort eut un petit rire froid, et l'autre Ben un grand rire qui résonna dans le vide de l'esprit. S'il avait pu se tordre de rire, ça aurait été encore plus hilarant mais bon, fallait pas pousser mémé dans les orties, oh !
-Ah la la, ce démon est juste génial ! J'ai vraiment bien fait de te confier ma création. Mais dis-moi, comment as-tu pu rejoindre le reste de son âme ?
-Je suis un bon démon, Créateur. Et au moins, je sais faire preuve d'ingéniosité quand je le veux. Ricana Augus avec un air fier
-Qu'est-ce que tu veux dire par là ? L'interrogea Ben en levant ses yeux vers le démon, Ashura soupirant à l'écart.
-J'ai laisser une petite demande à Barbe Blanche pour ton enterrement. Si tout se passe bien, il devrait y avoir un moyen de revenir dans ton monde et ils ne l'auront même pas compris
-USO ?! S'exclama Ben totalement surprit.
L'autre Ben était plié en deux de rire, se roulant par terre de la situation géniale qui se déroulait sous ses yeux. La Mort, elle, retenait un soupir de lassitude.
-Ce que les démons peuvent être pénibles à jouer avec mon travail ...
-Mais si c'est pour continuer l'histoire, tu peux faire une exception, non ? Demanda le Ben adolescent avec des yeux de chiots empruntés visiblement à Ace.
-Hai hai, finit ton travail, il faut réguler l'histoire de ton "fils" ... maugréa la Mort en faisant apparaitre une grande table circulaire.
-Tu as raison, ma chère. Prenez place !
Tous s'assirent, sans exception, même Ashura et Augus du côté de Ben. Le garçon aux tatouages arc-en-ciels se tourna alors avec un air se voulant sérieux.
-Tu as dû le comprendre, Ben, tu va pouvoir réintégrer ton monde ...
Un profond sentiment de joie et de satisfaction le saisit à cet instant. Il allait enfin pouvoir retourner auprès de sa famille !
-...néanmoins, il serait assez inégal de te renvoyer avec ton plein potentiel. D'autant plus que ton portail est faible, Augus ?
-Tu semble vraiment capable de voir tout, Auteur. Dit Augus d'un ton plat, à l'opposé de son air provocateur habituel. Tu vois également qu'Ashura et moi devons rester dans le crâne de ce petit ?
-Oui je le vois. Répondit celui qu'ils appelaient l'Auteur, par égard pour la logique des noms et pour le lecteur, d'un ton morne. Et pour cela, il devra perdre de son pouvoir.
-Je comprends, ce ne serait pas juste sinon ... je peux devenir un Yonkou ? Demanda Ben d'un air tout à fait innocent volé à Luffy.
-Non ! Lui répondirent tous en même temps les personnes autour de la table, lui arrachant une moue adorable.
-Aussi fou que son père ... soupira la Mort en se levant de son siège pour s'installer derrière lui, les mains osseuses sur les tempes. Nous allons décider quoi te retirer, je déciderais de quoi il sera fait.
Ben eut une mauvaise sensation, là, dans son crâne. Une impression d'une présence malsaine, froide mais pas méchante, juste incapable d'éprouver un remord à ce qu'elle allait faire.
-Nous disions que tes compétences, bien que très utiles pour le scénario, sont un peu trop nombreuses pour être logique. Énonça l'auteur d'une voix plate. Nous allons donc ôter deux-trois choses ...
Il prit une tablette de calepin sur laquelle il tapota, à la surprise de Ben, et qui afficha une liste longue comme le bras de choses dans une langue qu'il ne comprenait pas ...
-Donc, j'ai dû sélectionner quelques trucs pour te donner un retour crédible. Soyons potable, soyons sérieux autant que je puisse l'être avant de retrouver une idée saugrenue ...
Il afficha trois tableaux, tous déséquilibrés entre eux, et désigna le plus rempli:
-Tu as beaucoup de qualités, un peu trop même. Pour le monde où tu vis, tes capacités te rapproche d'un dieu. Hors, même avec un démon dans la tête, tu reste un humain.
-J'ai cru comprendre en affrontant Nyarla, merci ... maugréa Ben dans sa barbe naissante.
-Nous allons nous mettre d'accord: tu perd une bonne partie de ta puissance physique, les runes sanguimagiques, une partie de ton espérance de vie et la capacité de parler à 75% des animaux. On est d'accord ?
Ben eut un petit sourire suspicieux, que partagea Augus, mais finit par accepter. On ne pouvait savoir ce que pensait un démon, pas même un Auteur fou amant de la Mort.
-Bon, tu as sans doute plein de questions à te poser et encore plus à m'adresser, mais je pense pas que tu te souviendras de quoi que ce soit d'ici. Reprit le maitre des lieux avec le peu de sérieux dont il était capable
-Je garde la mémoire interdite, créateur. Répondit Augus en se moquant visiblement de lui. Je lui dirais presque rien, promis !
-Augus, je te serais gré de garder tu-sais-quoi pour toi le temps que le scénario avance ... L'Armageddon à Déjà commencer avec votre action, ne le précipitons pas ... Dit l'Auteur en se grattant sa propre barbe mal rasée.
L'univers alentour disparut au profit d'une salle de restaurant où tous les esprits étaient présents et mangeaient entre eux, la table circulaire restant la seule non servie.
-C'est pour calmer l'ambiance, ne t'en fais pas ... Bref, où en étions-nous ? Demanda l'Auteur après avoir passé un costume certes court mais seyant.
-J'efface ces capacités et je vous laisserait le temps de préparer le portail avec Augus ... dit la Mort avant d'enfoncer ses longs doigts fins dans les tempes de l'âme de Benjamin.
Celui-ci n'eut aucune sensation de douleur, mais une très étrange sentiment qu'on jouait avec ses souvenirs, son corps ou ce qui en faisait office, et cela était peu agréable. Comme un voile froid qui se pose sur vous et qui vous empêchait de bouger comme vous vouliez sans vous blesser.
Puis, aussi soudainement que cette sensation était venue, elle s'en est allée. Partie, envolée, disparue entre les myriades de vide qu'il y avait maintenant dans son âme.
-Tu reviendras avec la force d'un quarantenaire, mais ton corps vieillira plus vite que la normale. Dit la Mort avec sa voix sans émotions. Mon travail est terminé, Augus, Ashura, voulez-vous bien m'aider ?
-Mais bien sûr, madame ! Lui dit Augus d'un ton enjôleur qui contrastait totalement avec son naturel peu délicat.
-Augus, ferme-là ou je t'étripe ... marmonna Ashura en suivant la Mort de mauvaise grâce, laissant les deux hommes entre eux.
Il s'écoula un certain moment où l'Auteur, dont le titre lui simplifiait véritablement l'écriture, et Benjamin s'observèrent dans le blanc des yeux. Ni l'un ni l'autre ne bougeait vraiment, s'observant et se jugeant comme deux personnes communes alors que l'un avait les pouvoirs d'un dieu pour l'autre, ce dernier ne s'en faisant pourtant pas.
Puis, avec une rigueur religieuse, les deux hommes se levèrent alors que la table et les meubles disparaissaient au profit d'un bord de mer calme et paisible.
Les deux hommes, tout les deux bien habillés désormais, marchaient le long de la berge avec un calme serein coupé par le chant des mouettes et la brise marine dans leurs cheveux.
-Benjamin, je dois avouer une chose ... commença l'auteur sans s'arrêter. Tu es devenu un homme bon.
-Merci, je suppose ... Qu'est-ce qui vous permet de me dire cela, Père ? Interrogea le concerné sans s'arrêter lui non plus.
-Il est ... un art difficile de créer un être de son esprit ne possédant pas toutes les qualités que peut offrir l'univers. Dans mon monde, on nomme cela le Gary Sue ...
Il marqua une pause, laissant à son "enfant" le soin de comprendre ce qu'il pouvait comprendre de tout cela.
-Si je comprends le but de tes paroles, j'ai failli devenir un Gary Sue ? Questionna Ben avec un air curieux.
-Oui, et non ... je t'ai conçu pour être tel que je souhaiterais te voir et tu es devenu un Gary Sue. Cela n'est pas grave, bien au contraire ... seulement, il n'est pas commun dans l'univers où tu vis qu'un Gary Sue existe.
-Pardonne-moi, mais la moitié des gens que je connais posséde un pouvoir issu d'un fruit démoniaque. Moi-même, je vis avec Augus en moi depuis vingt ans ! Comment veux-tu que cela soit normal ?
-Je t'accorde ce point, néanmoins ils gardent des failles là où tu n'en possédais aucune, si ce n'est Augus lui-même. C'est d'ailleurs pour cela que je t'ai fait affronter Nyarlathotep ...
A la mention de Son nom, le Pharaon Noir surgit des eaux en une colossale créature abominable et sans aucun mot mortel pour le décrire sans mourir en essayant. Benjamin fut pris d'un intense sentiment de terreur, là où l'auteur tendit juste la main vers le Dieu Extérieur en un signe de salut.
-Nyarla, viens donc marcher avec nous, tu veux ?
Et aussi surprenant que ce soit, le monstre diminua de taille et finit pas sortir ses immondes tentacules de l'eau pour tenter d'attraper l'Auteur à la gorge, qui se contenta de parer les tentacules pour poser ses doigts sur le front de la créature.
-Mon univers est mien, mon esprit est le sien. Celui que l'on ne devrait pas nommer et qui n'existe pas, par ma main disparait. Incanta l'Auteur, faisant disparaitre le Dieu Extérieur comme s'il s'était agit d'un fétu de paille.
-Voici le principe d'un Gary Sue, et de pouvoir parler avec la majorité des animaux plus les runes sanguimagique récupérées à Agman-Durnok fait de toi un homme trop dangereux pour l'équilibre de ce monde.
-Ainsi, c'est pour cela que Dame Mort ma privé de la plupart de ses capacités ?
-Tout a fait, et j'en ai fait également pour la suite ... puis-je te poser une simple question, Benjamin ?
-Demandez-toujours, Père. Vous êtes l'Auteur de mon histoire, à vous de me la décrire ...
L'Auteur eut un sourire satisfait et stoppa sa marche devant l'entrée d'une grotte aux parois couvertes de pictogrammes étranges et néanmoins artistiques, gravés dans la pierre.
-Benjamin, quel est ton véritable objectif dans ton monde ... ?
-Je veux la paix pour tous, voyons. la paix pour les Shirohiges, la paix pour les mercenaires, la paix sous toute ces formes ...
-Il y a quelque chose que tu désire plus que tout au monde, Ben, et dont tu t'es toujours privé directement ou indirectement ...
L'homme eut un soupir fatigué devant le jeune adulte qui semblait beaucoup plus mature qu'il ne l'était et qu'il n'était censé être.
-Je veux pouvoir avoir une vraie famille, Père. Une que je n'aurais pas à voir mourir de mes mains ...
Il se mit à sangloter, tombant à genoux au sol en ressentant pour la première fois depuis des années la douleur de toutes ces disparitions : ses compagnons de souffrances dans les arènes, ses frères et sœurs gardiens d'Agman-Durnok et le prêtre qui l'y a accueillit, tout les Marines qu'il avait former et dont la plupart ne sont plus ...
Il avait tant investi dans ce monde et tant perdu de proche que son espoir de paix ne lui semblait plus qu'un lointain souvenir ...
-Raccroche-toi à se souvenir, fils. Et sache que quoi que tu finisse par penser, ton démon t'aidera à te ramener sur la voie ... marmonna l'auteur depuis une distance lointaine, ramenant l'âme de Ben en un seul morceau.
-Merci, Père ... de m'avoir permis d'être honnête avec moi-même ... dit Ben d'un ton emplit de reconnaissance.
-Ne t'en fais pas, ta belle n'a pas encore perdu l'espoir de te revoir un jour. Et qui sait, elle pourrait te donner ce que tu recherche ?
-Vous le savez mais vous ne me le direz pas, j'ai raison ?
-Pas plus que je ne le révélerait à ton démon. Ricana l'auteur en réponse à sa question et son sourire malicieux. Allez, file rejoindre tes démons, le portail doit être ouvert ...
-Quand nous reverrons-nous ? Demanda Ben en s'avançant dans le couloir infini qui débouchait sur une salle circulaire comme dans le temple de l'île tentaculaire.
-Pas avant la fin de cette histoire ... dit une voix perdue au lointain qui ne résonna que dans ses oreilles.
Sous ses yeux s'ouvraient un très grand portail rouge, maintenu en place par des copies conformes de la Mort réparties en pentagramme autour de l'ouverture, Augus et Ashura assit au centre en attendant le guerrier qui finissait sa discussion.
-Dépêche-toi, Ben. On a pas toute la journée ! S'énerva Augus, assit qu'il était fixé au sol.
-Hai hai, j'arrive Augustus. Mais pourquoi es-tu si pressé ? Demanda Ben avant de regarder la Mort lui rendre son regard.
-Ça fait deux semaines qu'on est assit pour ouvrir ce portail, magne-toi !
Quoi ?! deux semaines ?! Mais ils n'avaient marché qu'une heure ou deux, tout au plus ! Comment cela était-il possible ?
-Le temps n'a pas le même écoulement dans votre cycle temporel et ici. Quand ce portail sera rouvert, vous renaitrez là où se portail vous guidera. Mais pour tout ceux qui vous ont connus, un mois et demi ce sera écoulé. Dit la Mort de son éternel ton froid.
-Je ne vais pas les faire attendre plus longtemps, dans ce cas. Veuillez nous ramener chez nous ,je vous en prie Dame Nocturne. Demanda Ben en s'inclinant respectueusement.
-En voilà un qui n'a pas oublier ses bonnes manières, lui au moins ... soupira la Mort avant que toutes ses copies ne posent leurs mains au sol.
-Eh, la Mort, tu sais ce qu'il te dit le gars aux bonnes ... pesta Augus avant d'être interrompu.
Le portail s'ouvrit et des flammes vertes envahirent les lieux, recouvrant les trois personnes et les engloutissant sauvagement.
Puis, quand le feu diminua, on ne découvrit nulle trace d'eux. Rien, pas une poussière, pas un simple résidu matériel, tout était lisse comme si cela n'avait jamais été utilisé.
-Tu t'épargne le nettoyage, Ben ... soupira la Mort en quittant le caveau.
Des millions de kilomètres de là, sur une petite île d'un océan réputé pour être le plus dangereux du monde, une petite lueur monta depuis l'îlot.
Puis une flamme, et un feu, et un immense brasier qui monta haut dans le ciel en une affreuse colonne vert avant de retomber brutalement au sol, devant une pierre de marbre blanc.
Sur cette pierre se tenait une antique claymore rayonnant encore de l'éclat vert pâle caractéristique des démons, une motte de terre visiblement fraichement entretenue devant elle avec deux bouquets de jonquilles et deux flambeaux de parts et d'autres de la stèle.
Ces flambeaux brulaient du feu vert ardent et illuminaient la nuit d'une ambiance angoissante, découvrant le devenir d'une apocalypse pour ce monde
Un homme immense et nu, à la peau brun pâle et aux cheveux tendant vers le gris blanc, et au visage inexpressif tourné vers le ciel.
Un corbeau vint se poser alors sur la stèle, croassant bruyamment et s'envola en relâchant une plume qui vint se poser sur la tête de l'homme dont les yeux s'ouvrirent alors.
Deux orbes ardents et jaunes, puissants comme des soleils, et avec lesquels apparurent un sourire
Un sourire, oh combien prompt à déchainer l'enfer ...
