Petit one shot... j'espère qu'il va vous plaire! Bonne lecture!

- Tout va bien se passer Ron, tu verras !

« Tout va bien se passer Ron, tu verras »… Elle a toujours été très sûre d'elle ta mère. Toujours comme ça, à croire et faire croire que rien de mauvais ne peut arriver. En fait, je crois qu'elle a en elle, la confiance qui m'a tant de fois fait faux bond. Ou alors… ou alors elle est tout bonnement irresponsable.

Non mais sérieusement, qui de réellement censé sur cette planète, pourrait avoir cette idée ingénieuse de me laisser seul avec un bambin de tout juste six petits mois. Que dis-je… qui aurait le culot de TE laisser avec pour seule compagnie le plus grand dadet de la terre ? Non mais regarde toi ! Des cheveux bouclés et des yeux semblables à ceux d'un ange… semblables à ceux de ta mère. Regarde toi ! Pas plus grand que dix choco-grenouilles mises l'une derrière l'autre. Et regarde-moi… des mains bien trop grandes pour caresser les tiennes et bien trop maladroites pour ne pas que j'ai cette impression de te faire du mal à chaque fois que je prends le courage de te toucher.

« Tout va bien se passer Ron, tu verras »… et la voilà qui s'en va, nous laissant en tête à tête.

Tu sais quoi Rory… si ta mère n'était pas Hermione Granger, la plus grande sorcière que Poudlard ait jamais connu, je crois bien que je douterais sur sa réelle capacité à réfléchir sur cette équation. Tu sais, celle que tu m'as demandé d'élucider lorsque tu es venu au monde : toi et moi seul dans une même pièce, comment faire pour ne pas que la soirée tourne à la catastrophe ?

Ce jour-là, je veux dire, le fameux jour où tu t'es décidé à pointer le bout de ton nez, je pense bien avoir perdu tout le courage qui faisait de moi un Gryffondor. Un matin de mars… tu sais, le mois où il pleut tout le temps. Par Merlin, pourquoi je te dis ça moi. Ca rempli pas plus ta couche de le savoir… Bref, ce matin là, un dimanche… un dimanche de bonne heure, de très bonne heure. Je sens les jambes de ta mère enlacer les miennes et son souffle chaud frôler le creux de mon cou. J'ai d'abord cru qu'elle voulait simplement me réveiller, me faire comprendre qu'elle désirait que je lui amène son bol de lait avec une tartine de confiture à l'abricot. Ta mère raffolait de l'abricot. Va savoir pourquoi, on m'avait assuré que les femmes enceintes ne juraient que par la fraise. Et bien non, ta mère aurait tué un dragon pour manger de l'abricot.

Ce matin là donc, je m'apprêtais à me lever sans rechigner, lorsqu'elle prit ma main dans la sienne et me murmura ces quelques mots : « il arrive, Ron ». Ces quelques mots, si simple qu'ils pouvaient être, avaient changé ma vie. J'allais devenir père. Et même si je ne comprenais pas encore ce que ça voulait dire concrètement, crois-le où pas, ils eurent bien plus d'effet qu'un vol sur un balai pour me réveiller.

Ainsi, via la poudre de cheminette, nous arrivâmes à Ste Mangouste. Elle décontractée, et mois complètement paniqué de la voir si sereine. Je te passerais ce qu'il s'en suivit… l'accouchement de ta mère, les médicomages tout en blanc, le sang, les cris… Je te passerais tout ça parce que je ne l'ai pas vécu. Tu sais comme je déteste les hôpitaux hein ? Alors dis-toi bien que j'y ai survécu une bonne demi-heure avant de m'effondrer.

Quand je me suis réveillé, Harry était là, totalement goguenard et moi, moi j'espérais que tout cela n'était qu'un cauchemar. Et pourtant, Merlin sait comme la venue au monde d'un enfant est le plus beau des rêves.

Alors je me suis levé et j'ai rejoins cette pièce où tu n'étais pas encore. Tu m'avais attendu.

Toi, tes cheveux roux déjà bien présent qui faisaient de toi un Weasley, et ta beauté doucereuse qui ne pouvait venir que de ta mère. Tu venais de devenir ce dont j'avais toujours rêvé : le merveilleux mélange de ma 'Mione et de moi-même.

Me suis toujours demandé ce que pouvait donner l'union de la plus grande des sorcières de ce pays et du plus maladroit de ces mêmes sorciers. Et bien crois-le ou pas, le résultat est plus qu'incroyable. Te voilà, petit morceau d'être, pris au piège dans les bras de ton idiot de père.

Arrête de me regarder avec ces yeux tu veux ? Je ne me dénigre pas… depuis quand dire la vérité est si mal que ça ? Et par Merlin, ne te mets pas à pleurer. Ne vois-tu pas l'effort que je dois déployer pour ne pas céder à la panique ? Hermione avait peut-être raison… j'ai l'esprit bien trop puéril pour devenir papa… où même l'envisager.

Ta mère m'avait dit ça lorsque nous avons appris ta future naissance. Sous le coup de la peur, elle avait même envisagé l'idée de te « laisser à plus tard ». Je n'avais rien compris de ces termes si moldus qu'elle avait utilisé pour m'avouer qu'elle ne te désirait pas pour maintenant. Qu'elle ne voulait pas un enfant de moi.

Pour sa défense, je dirai que j'étais à l'époque, plus idiot que maintenant. Cela ne faisait que quelques semaines que nous étions ensemble, sans avoir pris la peine de l'annoncer à qui que soit. Quelques semaines que nous n'avions pas le courage de mettre des mots sur l'acte que nous faisions chaque nuit et qui nous unissait. Attends voir un peu… tu serais pas un peu jeune pour entendre ça ? 'Mione dit que les bébés comprennent tout… Et dire que je viens de dire que… si ça se trouve mon père a fait la même chose avec moi quand…

Oublie ça Rory… si ta mère te demande, je t'ai lu un des livres qu'il y a dans ta chambre…

A l'époque où… enfin… quand tu as fais savoir ta future venue, la guerre battait son plein, et j'avoue qu'il me paraissait totalement irresponsable de faire venir une autre personne dans ce monde totalement paumé. Ta mère pensait la même chose et avait utilisé une autre manière pour me le faire savoir.

Le fait que tu sois là, résulte d'un double miracle en fait… premièrement, j'ai eu le courage d'avouer à ta mère que j'étais fou amoureux d'elle et que même dans un monde pourri, nous avions le droit à un peu de bonheur. Le second, vient de cette guerre elle-même… les batailles se succédaient et je partais sur le front des semaines entières. Elle ne voulait pas prendre de décisions sans moi…

Tu sais Rory, j'aurais pu te raconter que tu étais venu au monde après des semaines d'attente. Que nous t'avions désiré et attendu impatiemment. Et bien ça serait te mentir. Nous ne t'avons pas voulu, mais tu comprendras plus tard que les plus belles surprises sont celles auxquelles on ne s'attend pas. Et puis… si je n'étais pas si impatient à te voir arriver, c'est juste que j'avais peur. Peur de ne pas être le père parfait que je rêvais d'être.

Non je ne serai pas ce père… parce que personne ne sera jamais à la hauteur de la merveille que tu es. Et puis surtout, parce que jamais Hermione ne me laissera t'apprendre à monter sur un balai avant tes dix ans.

Ma 'Mione… si tu voyais le regard qu'elle porte sur toi. Elle est la plus merveilleuse des mères. Si merveilleusement magnifique qu'il m'arrive de ne pas vouloir rentrer dans ta chambre quand elle s'y trouve avec toi. Je ne voudrais pour rien au monde briser cette harmonie qui vous lie.

Tu vois mon Rory… Tu as choisi de naître dans la famille la plus délurée de sorciers. Tu apprendras qu'ici le chef de famille c'est moi, mais que les décisions, c'est ta mère qui les prends. Tu verras que les micros disputes font parties de notre vie et qu'elle gagne toujours sur ce plan là. Tu auras sans doute des frères et sœurs et je serai avec eux aussi débilement craignos qu'avec toi. Mais tu seras certain d'une chose…

Rien ne pourra jamais me faire peur… pas tant que ta mère sera là pour m'assurer que « Tout va bien se passer ».