Je reviens à nouveau avec une fiction expérimentale à multi-pairing, intitulé "1001 façons d'expérimenter le sexe'' ou 1001FES pour les intimes.

Késako ? Cette fiction est un genre de kamasutra revisité selon Sherlock.

Chaque chapitre est un OS écrit du point de vue de John. L'histoire autour n'est qu'un prétexte pour inclure une expérience sur John dirigé par Sherlock. Dans quel but ? Ça, vous ne le saurez qu'à la fin. Vous pouvez facilement sauter des chapitres sans que cela gêne la lecture, même si par moment, je rappelle un détail d'un précédent OS. Tout se suit chronologiquement dans le temps tout comme l'attitude des personnages évolue au fil des chapitres.

Cette fiction se compose de 36 chapitres + 1 bonus.

Genre : POV, PWP, BDSM, lemon trash - Romance / amitié / sexfriend / Treesome / Foursome. Les personnages sont ooc. Et on sort complètement de l'histoire d'origine.

Pairings : John/Sherlock - John/Mycroft - John/Lestrade - John/Moriarty - John/Molly - John/Irène - John/Anthéa - John/Mycroft/Lestrade - John/OC.

Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient.

Résumé : La situation commence au début de la saison 3, épisode 3, avec la scène où Janine apparaît de la chambre (j'ai pris quelques libertés sur les événements par rapport à la série et ne prends pas en compte la saison 4).


WARNING (merci de lire !)

Rating MA (si c'était possible de préciser) : interdit aux moins de 18 ans. Mais je dirais aussi interdit aux adultes qui ne supportent pas qu'on dépasse les limites du consentement.

Pour rappel : cette fiction est un PWP (Plot? What Plot? (Intrigue, quelle intrigue ?) ou Porn Without Plot (porno sans intrigue) ou encore Smut (littéralement « sale » ou « sexuel ») plus fréquemment utilisé sur les réseaux sociaux. Il s'agit d'une fiction courte, souvent un O.S., dont le scénario est très peu développé car juste présent pour mettre en scène un lemon, ou bien mettre en scène une petite histoire humoristique ou tendre.

Certains chapitres contiennent donc beaucoup de sexes, très gore parfois et très explicite. Il y a des scènes de viol, je les précise en début de chapitres. Je rappelle qu'on peut sauter des chapitres sans que ça ne gène la lecture.

Étant donné que vous n'aurez que le point de vue de John, vous ne connaîtrez que les ressentis de John sur comment il perçoit les expériences. Vous ne saurez rien avant le chapitre bonus sur les intentions de Sherlock ou de Mycroft.

Certains pensent que John se fait violer à tous les chapitres et qu'il n'est pas consentant. Ce n'est pas mon avis, mais comme chacun a sa propre sensibilité sur le sujet, et si vous avez des craintes de lire ce genre d'histoires, alors s'il vous plaît, NE LISEZ PAS ! J'écris pour mon plaisir, donc si vous cherchez du politiquement correct, alors passez votre chemin !

Donc à lire avec beaucoup de prudence !

VOUS VOILÀ PRÉVENUS !

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AUREZ-VOUS ASSEZ DE CRAN POUR VOUS LANCER DANS CETTE LECTURE DIABOLIQUE ?


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Mille et une façons d'expérimenter le sexe

Chapitre 0 : Introduction

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Quelque temps après mon mariage, je décide de rendre visite à Sherlock. J'aime ma nouvelle vie avec Mary, mais mon meilleur ami me manque et avec lui, la nostalgie de nos aventures palpitantes.

La surprise que j'y découvre me laisse sans voix.

Alors que Sherlock va prendre un bain après avoir passé plusieurs jours sans se laver pour infiltrer un réseau de drogue, la porte de sa chambre s'ouvre sur Janine, vêtue que d'une chemise. Après de brèves salutations un peu gênantes, elle entre dans la salle de bains rejoindre son compagnon.

Je patiente dans le salon, complètement déboussolé. Je ne me serais jamais attendu à ce que Sherlock puisse enfin trouver l'Amour, indirectement par mon biais, lors de mon mariage. C'est à peine croyable, après tout ce temps passé avec lui, à me rabattre qu'il était marié à son travail.

Après un moment à discuter entre nous, Janine s'en va travailler, non sans déposer un doux baiser sur les lèvres de son homme sous mes yeux médusés. Assurément, l'équation Sherlock plus femme n'arrive pas être égale à un couple normal dans mon esprit.

Je ne saurais dire pourquoi, mais une pointe de jalousie monte en moi. L'exclusivité sur le détective venait de m'être enlevée. Je devrais être heureux pour lui, après tout, moi-même me suis marié, le libérant de ma présence pour qu'il puisse faire ce qu'il veut sans que je l'en empêche. Mais voilà, je n'y arrive pas. Je tente quand même de faire bonne figure pour que Sherlock ne lise pas le malaise en moi.

Sherlock revient vers moi et s'assoit sur son fauteuil avec un air sérieux, me parlant de l'affaire en cours.

— Sherlock ? Janine et toi, c'est du sérieux ? l'interromps-je.

— Euh… Oui.

— Je suis ravie pour vous deux. Il faudra se faire un dîner ensemble avec Mary à l'occasion.

— Eh bien, comme tu veux… On peut revenir à l'affaire ?

Je ne l'écoute que d'une oreille distraite. Mon esprit tourne à toute vitesse.

— Les affaires me manquent. Pourquoi ne m'appelles-tu jamais ? le coupé-je, à nouveau.

— Si tu n'avais pas épousé Mary, tu habiterais toujours ici et tu serais aux premières loges pour toutes les enquêtes. Donc, je considère que tu as d'autres choses plus importantes à faire que de me suivre à la chasse aux criminels, se renfrogne-t-il.

Après le silence qui a suivi son assénante vérité, et qui a fait l'effet d'un poignard dans mon cœur, il continue son monologue pour me donner tous les détails sur l'homme, Charles Augustus Magnussen, qui se trouve être un manipulateur de la pire espèce.

Je suis sur le point de m'en aller, après avoir consenti de le suivre sur cette affaire, mais une pensée me taraude l'esprit et je ne peux pas la garder plus longtemps. De toute façon, ça ne changera rien à notre situation actuelle (j'ignorais à ce moment-là de la réaction qui s'est opérée dans l'esprit de Sherlock et qui allait changer toute ma vie).

— Si… Si tu n'avais pas disparu… Un mot de toi et j'étais prêt à aller plus loin.

— Qu'essaies-tu de me dire, John ?

— Tu m'as dit que tu m'avais entendu, ce jour-là, sur ta tombe… Oui, je voulais que tu ne sois pas mort, que tu me reviennes. Je ne voulais pas y croire ! Toi, le maître des illusions. Je t'ai vu accomplir des miracles ! Tu n'imagines pas à quel point tu comptais pour moi. Affectivement, je me suis accroché à toi comme à une bouée de sauvetage qui m'a sauvé de la noyade après mon retour à Londres. Tu étais tout pour moi ! Tu m'as détruit en me faisant croire à ta mort, sans explication, sans rien. Je me suis retrouvé plus bas que terre et seul… Seul avec mon arme de service. Mycroft est intervenu avant que je fasse une bêtise. Sans lui, je ne serais plus ici aujourd'hui. Et puis, après, j'ai rencontré Mary qui m'a donné une nouvelle raison de vivre et j'ai fait une croix sur ma vie d'avant.

— Mycroft m'a expliqué tout ça et crois-moi que je suis désolé pour ce passage douloureux. Mais, je ne changerais pas le passé sur ce que j'ai fait. Tu serais mort bien avant si je n'avais pas pris cette décision et crois-moi que t'abandonner n'a pas été de gaîté de cœur. Maintenant, tout peut redevenir comme avant. Ça ne dépend que de toi.

— Je ne peux pas ! C'est impossible ! Je suis marié ! lui dis-je en lui montrant l'alliance à mon doigt. Et je vais bientôt avoir un enfant. J'aime Mary. Elle a pris ta place. Définitivement.

— Si c'est là ta décision, je la respecterai, me répond-il, en haussant les épaules et cette conversation s'arrête là.

Au fond de moi, j'aurais espéré une petite lueur d'espoir. Un mot, un regard, un geste qui en dirait plus qu'il ne laisse paraître… Je crains que certaines choses ne changent jamais et que je devais m'en faire une raison. Et oublier.

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J'apprends peu après que sa relation avec Janine n'était qu'un leurre pour pouvoir s'infiltrer dans le bureau de Magnussen où elle travaille comme secrétaire. Je découvre violemment les mensonges de ma femme sur sa vie et qui a failli tuer Sherlock au passage (vous n'imaginez pas mon état émotionnel à la crainte de perdre mon ami une deuxième fois). Je finis tout de même par lui pardonner parce qu'elle était la femme que j'aime et notre enfant grandissait en elle. Pourtant, quelque chose s'était brisée et je savais que rien ne serait plus jamais comme avant.

Malheureusement, les événements qui ont suivi plusieurs mois plus tard m'ont prouvé que nos passés respectifs pouvaient nous rattraper plus rapidement qu'on ne le voudrait : une affaire effroyable m'apprend toute la vérité sur ma femme : qui elle était, ce qu'elle a fait…

La mort nous suivait à la trace. Sherlock et moi avons tout tenter pour arrêter les anciens ennemis de Mary. J'étais prêt à mourir pour la sauver. Pourtant, c'est par son sacrifice, en recevant la balle qui m'était destinée que Sherlock a pu arrêter l'homme qui nous traquait sans relâche.

Nous avons amené Mary aux urgences. Elle avait perdu beaucoup de sang et était très faible. Pour le bébé, il était déjà trop tard. Je me suis effondré à son chevet alors qu'elle s'en allait paisiblement. Avant de s'éteindre, elle a fait promettre à Sherlock de veiller sur moi. Quelques jours plus tard, c'est dans la douleur que j'ai mis en terre ma femme et le bébé que nous aurions dû avoir.

Depuis, je ne suis que l'ombre de moi-même. Cette tragédie me ramène à la même période où j'ai pleuré Sherlock, à la différence que cette fois-ci, il est à mes côtés pour me soutenir.

Je reste prostré chez moi sans aller travailler ni voir qui que ce soit pendant plusieurs semaines, avant que Sherlock ne se décide à prendre les choses en main (avec l'insistance de Mycroft qui ne voulait pas, à nouveau, me ramasser à la petite cuillère) : j'ai vendu la maison qui me rappelait trop de souvenirs douloureux et les espoirs de fonder une famille et revendu mon cabinet que je partageais avec Mary, à sa demande.

J'ai donc repris mes quartiers à l'étage de l'appartement du 221B Baker Street, ainsi que les enquêtes – mon nouveau travail à plein temps – avec Sherlock, seuls moyens d'oublier ce tragique destin. J'ai toujours été un homme fort, capable de supporter tous les sacrifices. Pourtant, certains me semblent bien trop dures à surmonter.

Sherlock veille à ne jamais me laisser seul trop longtemps. Le son du violon au milieu de la nuit m'empêche de revivre indéfiniment le souvenir de ce drame douloureux. Sherlock prend toutes les enquêtes qu'ils trouvent, même les plus simples, afin de me sortir de ma léthargie qui revient encore par moments.

Sherlock a beaucoup changé depuis que Mary nous a quittés. Il se conduit comme un véritable ami, fidèle et attentif et je lui dois beaucoup. Grâce à lui, je retrouve enfin goût à la vie.

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Il se passe huit mois depuis mon aménagement, avant que Sherlock me fasse une proposition déconcertante, un soir, alors que je lisais un roman policier – que j'ai réussi à sauvegarder de l'analyse du détective –, tout en écoutant l'air qu'il jouait au violon.

Sherlock pose son violon sur le bureau et s'assied sur son fauteuil face à moi. Son regard sur moi est insistant et je finis par lever les yeux par-dessus mes lunettes de lecture pour constater qu'il était en attente de me parler.

Je pose mon livre sur les genoux et monte mes lunettes au-dessus de la tête.

— Tu as toute mon attention, Sherlock.

Sherlock s'humecte ses lèvres avant de commencer :

— Tu sais, John, j'ai une bonne mémoire et ce que tu m'as dit un jour, m'a convaincu qu'il pouvait y avoir plus qu'une simple relation amicale et professionnelle entre nous.

— Tu sais, notre cohabitation me suffit. Tu m'apportes déjà beaucoup tous les jours. Je pense vivre avec toi aussi longtemps que tu supporteras ma présence. Après quoi, nous mènerons nos vies chacun de notre côté.

— Je ne te demanderais jamais de partir. Tu m'es indispensable dans mes enquêtes et ta compagnie est appréciable.

— Alors restons ensemble, si tu le veux bien. Moi, ça me convient aussi.

— Très bien. Oui, bien…

Il garde le silence un moment, semblant cogiter intérieurement, avant de reprendre la parole :

— Hum… Je voulais aborder avec toi… d'un autre sujet. C'est très particulier et… je comprendrais que tu ne le veuilles pas. Je ne t'oblige à rien, hein ! C'est toi qui décides si tu le veux ou pas et… Tu as prévu de sortir avec une femme prochainement ? Non, j'en doute. À mon avis, tu ne vas pas vouloir. Ou peut-être... Ou non… C'est si difficile de lire en toi par moments. Je t'ai déjà dit que les expériences me passionnaient ? Oui, bien sûr que…

Ses phrases sont saccadées et son débit de paroles est si rapide que je n'ai capté que quelques bribes qui ne voulaient rien dire de concret.

— STOP ! le coupé-je. Sherlock, je ne comprends pas un traître mot de ce que tu essaies de me dire. Recommence calmement et sois clair. Je n'ai pas ton génie pour dépatouiller ton charabia. J'ai juste compris une chose et la réponse est : non, je n'ai pas prévu de sortir avec une femme. Je suis en deuil, je te rappelle.

— D'accord. Okay ! L'aspect deuil est peut-être problématique. Tu comptes rester en deuil combien de temps ?

— On peut être en deuil toute sa vie, tu sais. En fait, je pourrais recommencer à sortir avec des femmes pour reprendre ma vie d'avant, mais pour le moment, je n'en ressens pas le besoin.

— Tu es sûr ? Pas d'envie particulière à soulager ?

— Hé ! Je te trouve bien indiscret ! m'offusqué-je.

— C'est parce que je t'entends, parfois, sous la douche que…

— Oh ! fais-je en rougissant, mal à l'aise. Tu écoutes aux portes maintenant ?

— Non. En fait… Oui, avoue-t-il en grimaçant. Je devais savoir si tu étais disposé à accepter une proposition un peu… délicate.

— Je t'écoute !

— Tu connais mon intérêt pour les expériences chimiques sur les corps humains.

— Oh, oui ! Je me souviens bien de la tête dans le frigo, des doigts dans le grille-pain, et j'en passe. Il y en a même dans le micro-onde en ce moment, il me semble.

— Tu sais que je suis un scientifique et que j'aime faire des expériences pour le besoin des enquêtes à élucider ou pour comprendre le comportement des gens. Tu sais combien certains aspects humains me sont totalement inconnus. Notamment en ce qui concerne les émotions et tout ce qui tourne autour. En comparaison, les animaux sont tellement plus simples à comprendre.

— Je ne vois pas où tu veux en venir. C'est vrai que ta logique l'emporte sur certaines choses plus concrètes. Ta relation avec Janine était vraiment candide. J'ignore jusqu'où tu as été avec elle, mais j'imagine que tu as pu analyser certaines choses.

— Nous n'avons rien fait ! Elle dormait avec moi. On s'est embrassé, caressé un peu, mais rien de plus… Et puis ce n'était pas le sujet, j'avais une affaire à mener, rougit-il.

— En résumé, tu n'as rien voulu faire de peur de paraître incompétent.

En le voyant se triturer les doigts et à son regard fuyant, je comprends que j'ai fait mouche.

— Quelle est donc ta proposition ? ajouté-je.

— C'est pourtant simple à comprendre : je voudrais faire de toi le sujet principal de mes expériences sur les réactions d'un corps humain vivant par les différentes variantes que je testerais sur le tien.

— Pardon ?! m'affolè-je.

Il veut me mettre dans un frigo, me cuire dans un four ou tester des produits chimiques sur moi ?

— Les actes sexuels, John, suis un peu, précise-t-il en voyant ma mine pâlir.

— Ah oui, bien sûr ! C'est tellement évident en t'écoutant, me troublé-je, nerveux. Et… Et donc, tu voudrais que je fasse quoi, exactement ?

— Tester tous les aspects de la sexualité avec différents partenaires. Mycroft et Graham ont spontanément accepté de participer. J'envisage d'autres intervenants pour avoir plus de matière à étudier.

Je grimace à l'évocation des noms. Autant des femmes, pourquoi pas ? Mais faire participer des hommes, qui plus est, mes amis dans les expériences dont je serais le point central me dérange beaucoup. Greg, et non Graham, est un bon ami et nous travaillons ensemble. Coucher avec lui serait très délicat sans que notre amitié en pâtisse. Et puis, il est encore marié, même s'il s'est séparé de sa femme depuis un moment. Quant à Mycroft, je montre quelques réserves : il m'a sauvé d'une mort certaine et je lui suis très reconnaissant pour m'avoir aidé tous ces mois à me sortir de ma dépression, cependant, il s'agit du frère de Sherlock. Je trouve cela très malsain si d'aventure les deux frères devaient participer en même temps.

— Attends une seconde ! Je suis hétéro, je te rappelle. Tu ne peux pas me faire coucher avec des hommes, surtout pas avec Greg et ton frère !

Je vois Sherlock rouler des yeux. Quand quelque chose l'agace, il fait souvent ça.

— Je le sais parfaitement, John. Et c'est pour ça qu'il y aura des femmes dans les expériences. Mais pour que je puisse étudier tous les comportements de la société, je ne peux pas négliger une partie de la population.

— Tu m'en demandes beaucoup, tu sais ? soupiré-je... Heu… Et toi ?

— Je dois avant tout rester objectif en restant un observateur extérieur, mais j'imagine que j'ai aussi besoin d'appréhender par moi-même ce que ressentent les corps pour en comprendre tous les mécanismes.

Je reste songeur un moment. Tout ce qu'il vient de me dire ne me laisse pas indifférent et ça changera forcément notre relation d'une manière ou d'une autre. Du moins, si j'accepte sa proposition. Auquel cas, rien ne changera entre-nous.

— As-tu des questions ? Souhaites-tu plus d'amples détails sur les expériences que je voudrais mener ?

— Non, ça ira pour l'instant, laisse-moi digérer tout ce que tu viens de me dire… Sherlock ? Pourquoi moi ?

— Parce que tu es mon meilleur ami, colocataire et collègue. Tu es celui qui m'accepte comme je suis et qui me soutient dans tout ce que je fais depuis le premier jour. Je ne pourrais demander ce service à personne d'autre que toi.

— Puis-je y réfléchir quelque temps ? Ce que tu me demandes n'est pas un sujet à prendre à la légère. J'ai besoin de peser le pour et le contre.

— Tu auras du sexe autant que tu voudras. Je ne vois pas…

— Ce n'est pas qu'une question de sexe, Sherlock. Déjà, tu me proposes en premier lieu des partenaires masculins. Je te rappelle que je ne suis pas gai. Tu n'imagines pas à quel point il est difficile pour moi de m'imaginer avoir ce genre de relations, et pourtant, je n'ai rien contre les homosexuels. Je les respecte pour vivre leur amour librement. En ce qui me concerne, j'ai une sœur lesbienne, et je suis très ouvert d'esprit, mais de là à essayer moi-même le sexe entre hommes… Et j'imagine bien que ce ne serait pas que pour quelques expériences, n'est-ce pas ?

— En effet, c'est pour du long terme. Je veux tout tester.

— Donc, j'aimerais que tu n'en parles plus jusqu'à ce que je te donne ma réponse. Je ne veux pas que tu influences ma décision de quelque façon. Et si je refuse, tu ne m'en parleras plus jamais !

— C'est d'accord !

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Les jours, les semaines, les mois se succèdent et Sherlock tient sa promesse de ne plus aborder le sujet. Nous continuons notre vie comme si nous n'avions jamais eu cette discussion. Je ne le savais pas si patient et pourtant, rien dans son comportement prouverait qu'il attende ma réponse.

Ce n'est pas pour l'embêter que je le fais patienter si longtemps, mais j'ai vraiment besoin de me faire à l'idée et me convaincre que je pourrais le faire. J'ai fait pas mal de recherches sur la question afin de savoir comment se passe les relations homosexuelles, même si je n'aurais jamais une meilleur compréhension de la chose tant que je n'aurais pas essayé moi-même.

En faisant le point sur notre relation, je sais que Sherlock compte beaucoup pour moi. C'est mon meilleur ami, le seul que j'ai jamais eu en fait et je l'aime beaucoup. Quand il a fait cette chute de Reichenbach, il m'a brisé. Je lui en veux encore aujourd'hui. Même si la douleur est partie depuis, mes cauchemars me reviennent parfois, se superposant à ceux de l'armée. Pourtant, je ne veux pas que cette rancune me ronge jusqu'à la fin de mes jours.

Je veux une relation digne de notre amitié, digne de notre partenariat dans les enquêtes, digne de la célébrité que je lui ai faite via mon blog. Et… lui apprendre la sexualité serait une aventure extraordinaire pour un homme qui est tout sauf ordinaire. Et qu'il me l'ait demandé, à moi, est signe qu'il me fait confiance. Je ne suis pas sûr de réagir aussi bien s'il l'avait demandé à quelqu'un d'autre. Ce qu'il fera sûrement si je refuse...

Alors bien sûr, il ne sera pas mon partenaire récurrent, et c'est bien le seul point que je regrette, car quitte à choisir, j'aurais voulu n'avoir que lui avec qui baiser, mais je ne pouvais pas le lui dire franchement. Et puis, ce ne sont que des expériences. Il ne faut y voir qu'un sujet d'étude et non une tentative maladroite d'avoir une relation avec moi. Il n'est pas comme ça et ne le sera sans doute jamais.

Par contre, si je refuse, cette opportunité d'avoir plus d'intimité avec lui, que je n'en ai aujourd'hui, s'évanouirait à jamais… Bref, changeons de sujet !

En ce qui concerne Mycroft, je m'entends plutôt bien avec lui et notre relation s'est un peu plus resserrée après le faux suicide de Sherlock. S'il a accepté de faire les expériences, ce qui m'étonne grandement d'ailleurs quand je connais la rivalité qui entoure les deux frères, était-ce parce que, tout comme Sherlock, il se montre curieux sur le sexe ? Non, improbable ! Ce n'est pas du tout son genre. Il est au-delà de ça ! Alors pourquoi ? Il faudra que je lui en parle.

Pour Greg, c'est encore différent. On se regarde de temps en temps un match au pub tout en buvant notre pesant d'alcool, on rigole bien ensemble et on parle beaucoup de Sherlock. Il est ce qui se rapproche le plus d'un ami « normal ». Il est seul depuis pas mal de temps et à cause de son boulot très prenant, il n'a pas le loisir de sortir. Je dirais qu'il a juste envie de sexe et j'imagine qu'en solo, ça ne donne pas le change. Mais pourquoi avec moi ? Encore une question à poser.

Si j'analyse les différentes situations, Sherlock, Mycroft et Greg seront probablement les partenaires que j'aurais le plus souvent. Chez les femmes… Molly, peut-être. Donovan ? grimacé-je. Quitte à choisir, je préfère l'éviter. Greg sera sûrement discret, mais je préférerais ne pas avoir d'autres membres de Scotland Yard dans mon lit. Je pense que je friserais l'arrêt cardiaque. Les femmes sont plutôt rares dans l'entourage de Sherlock, ce qui me laisse à penser qu'il n'y en aurait pas tant que ça.

Quand je m'imagine, la nuit, dans mon lit, tous les partenaires éventuelles que je pourrais avoir (et mon imagination est assez florissante en la matière), dans un sens, sa proposition est vraiment tentante. Car oui, plus le temps passait, plus je me faisais à l'idée que coucher avec un homme ne me révulsait plus autant qu'au début. L'idée faisait son chemin. Bien entendu, un homme en particulier m'aidait grandement, mais je ne me l'avouerais jamais. Ça, non, plutôt mourir que d'admettre ce qui trotte dans ma petite tête.

Sherlock ferait ses expériences et moi je prendrais du bon temps. Que demander de plus ? Après Mary, je ne comptais pas reprendre de relations sérieuses, juste des coups d'un soir, alors pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable ?

Et puis, je suis curieux de savoir tout ce que Sherlock pourrait imaginer : le plaisir du sexe, son inventivité qui pourrait me faire découvrir bien plus de sensations que je n'en avais découvertes par moi-même. À condition, bien sûr, qu'il ne me déçoive pas. Je serais donc très exigeant. Lui qui ne fait rien dans la demi-mesure, je me dois de lui expliquer ce qu'il peut ou ne pas faire. Je suis même persuadé qu'il ne connaît pas les règles à tenir lors d'actes sexuels. Des choses à ne surtout pas faire. Non pas qu'il me ferait du mal intentionnellement, mais il est parfois si ignorant sur certaines choses pourtant évidentes. Donc, il ne tiendra qu'à moi d'évaluer ses expériences et d'en définir les limites à sa place.

Plus de deux mois se sont écoulés depuis ce fameux jour. Sherlock jouait du violon et moi, je l'écoutais, rêveur, assis sur mon fauteuil, à observer son archet glisser sur les cordes et ses doigts virevolter pour jouer les notes avec justesse. Les yeux fermés, tout son corps se berçait à la mélodie apaisante. Le tableau qu'il offrait, était magnifique.

— C'est d'accord ! lâché-je enfin.

La musique s'arrête. Sherlock ouvre les yeux pour croiser les miens avec une lueur de surprise et de ravissement dans les yeux.

Ma décision était prise. Maintenant, et plus que jamais, je voulais le faire. Je me sentais enfin prêt à franchir le pas.

— J'émets juste quelques réserves : avant chaque expérience, tu m'expliques ce que tu comptes faire. Je me donne le droit de refuser si jamais ce que tu me fais ne me plaît pas. N'oublie pas que je ne suis pas un cadavre à qui tu peux faire n'importe quoi. Tu dois prendre en compte le fait que je dois être parfaitement consentant pour que tout se passe bien. Je pourrais même te proposer des idées. Après tout, j'ai de l'expérience, même si ce n'est qu'avec des femmes. Acceptes-tu les termes de notre contrat ?

— Tu veux un contrat écrit ?

— Non, ta parole me suffira et je sais que tu la respecteras.

— Alors je te le promets !

Je me lève et m'approche de Sherlock en lui tendant la main. Il me la serre pour conclure notre marché.

Bizarrement, je ressens quelque chose au fond de moi, comme un nœud qui se desserrait. Je suis un peu angoissé tout de même parce que coucher avec des hommes, n'est pas chose aisée pour l'hétéro pudique que je suis, mais c'est comme si on m'enlevait des chaînes dont je n'avais pas conscience.

Ai-je pris la bonne décision ? Seul l'avenir me le dira.


Donc voilà, c'était juste la mise en situation générale. Les expériences commencent au chapitre suivant.