Samedi 1er Septembre :

Le quai 9 ¾ de la gare de King's Cross.

Y êtes-vous déjà allé ?

Non ?

Vous devez sûrement vous dire que c'est un endroit magique, fabuleux, resplendissant de propreté.

Tout y brille, les gens y courent se serrent dans leurs bras tout le monde est heureux et souriant.

L'animation donne du baume au cœur et rien qu'à observer les autres on se sent vivant, enfin heureux d'être rentré chez soi au milieu de ce désordre bon enfant !

Et bien, dès à présent, je vais casser le mythe.

King's Cross tout d'abord est une vieille gare où les gens passent sans se voir et sans accorder de l'importance aux autres.

Le quai 9 ¾ est encore pire. Il n'y a aucune magie car tout le monde s'efforce de garder sa baguette dans sa poche. Les adultes pour ne pas montrer le mauvais exemple aux enfants, les enfants parce qu'il y a les adultes et qu'ils n'ont officiellement par encore le droit de s'en servir.

Tout le monde bouscule tout le monde, à ce moment précis où je vous parle j'ai déjà perdu à deux reprise mon gros orteil gauche, mon épaule droite est sûrement démise, et j'ai même une griffure sur ma mâchoire… Merci aux filles de hurler les bras en l'air avec leurs sacs à main ! Le pire est que... OUCH ! Att… Attendez…. Je, je reprends… Ma respiration…

« Inna tu vas bien ? » S'inquiéta soudainement ma mère en posant une main réconfortante sur mon épaule.

Je hoche la tête, toujours plié en deux.

« Quel abrutis celui-là ! » Peste ma sœur, « un coup de coude ET MÊME PAS ON S'EXCUSE ? CERVEAU DE TROLL VA ! » Lui crie-t-elle à son intention ce qui a l'effet de me faire un peu rire. Le garçon en question ne se retourne même pas. Je grimace mais me redresse complétement.

« T'as la ratte éclaté ? » Me taquine-t-elle.

« Je pense. Hémorragie interne, on verra si j'arrive au bout de ces six heures de train. »

Ma sœur éclate de rire et ma mère nous tape gentiment (ou pas) l'arrière de la tête : « Arrêtez de dire des bêtises vous deux ! »

Ma sœur et moi rions tandis que mon père s'exclame : « Ah ah regardez, regardez ! A quoi ça sert ça ?

Un crapaud papa, on peut aussi avoir un chat ou un hibou… Ça fait quand même 7 ans que tu viens dans cette gare, il faudrait que tu t'y fasses ! » Répliqua Nell, ma sœur.

De son vrai prénom Ornella. Si je suis une Serdaigle plutôt timide, ma sœur était une Poufsouffle qui se faisait beaucoup remarqué ! Mais ça, c'était jusqu'à l'année dernière. A présent elle a quitté Poudlard, et j'allais faire ma deuxième année sans ma meilleure amie. Mon père quant à lui est un moldu.

« Bon Miss Dares, tu veux qu'on te déroule le tapis rouge pour entrer dans ce fichu train ? » Me demande Nell.

« Non mais je cherche Malcolm.

Ouh Inna ne peut se déplacer sans son chériiiie !

Maman ? Elle m'embête ! » Répliquais-je comme l'enfant de douze ans que je suis.

Pour couper court, trois câlins plus tard ma sœur me pousse vers le train. Je ne vois plus grand-chose tellement les larmes me brouillent la vue, mais je monte avec ma valise.

Oui, comme un bébé j'ai pleuré. Pas quelques larmes que j'aurais tenté de cacher de la vue des autres élèves qui s'aventuraient dans mon compartiment, tandis que j'aurais regardé le paysage défiler, non…

De gros torrents accompagnés de hoquets, d'une respiration chaotique et tout le tralala. Faisant fuir justement les élèves.

C'est comme ça que Malcolm m'a trouvé. Malcolm est mon meilleur, et seul, ami. J'ai des copines de dortoirs bien sûr, mais Malcolm est l'Ami avec un grand A !

Sauf qu'en me voyant comme ça, lui aussi a hésité à rebrousser chemin.

Finalement il s'est assis en face de moi, et m'a proposé une Chocogrenouille.

Je l'ai accepté et mes larmes se sont taries d'elles-mêmes.