Titre : Blind me
Source : Gundam Wing AC
Auteur(e) : Lysanea
Genre : yaoi, romance, basée sur l'histoire originale
Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient !
Pairing : Heero x Duo (1x2) à venir, Trowa/Quatre (déjà en couple)
Rating : T, mais certains chapitres seront classés M, je le signalerai !
Personnages : Heero Yuy, Duo Maxwell, Trowa Barton, Quatre Raberba Winner, Wufei Chang, Lady Une , Réléna Darlian Peacecraft et d'autres
Résumé : une mission se finit mal pour Heero qui se retrouve grièvement blessé. Mais il ne l'est pas que physiquement, car chuter de son piédestal n'est jamais bon pour le moral ni pour l'ego. Même s'il ne s'agit pas seulement de ça, ce que ses amis et surtout un en particulier, vont comprendre, en cheminant à ses côtés sur cette longue route pour tenter de le guérir de toutes ses blessures…
Notes : bonjour à tous ! je reviens finalement avec une fic à chapitres, ça faisait longtemps ! cela fait aussi longtemps que cette histoire m'a été demandée par ma très chère Yuy… déjà deux ans, voire plus ! On y est enfin et j'espère que tu aimeras la manière dont j'ai répondu à ta demande. J'espère aussi qu'elle plaira au plus grand nombre ! Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.
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Chapitre un : Quand l'inconcevable se produit.
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Terre,
Quartier Général des Preventers
Bureau du consultant Quatre Raberba Winner
AC 201
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Le double bip et le voyant qui clignote forcent Quatre à quitter son observatoire près de la fenêtre et regagner son bureau.
- Oui, Lady Une ? répond-il en appuyant sur le bouton du téléphone.
Elle a beau être devenue la Générale en chef des Preventers, il n'y a guère qu'en public que Quatre, tout comme les autres anciens pilotes de gundams, utilise son titre.
Si elle ne s'en formalise pas et l'a elle-même demandé, elle apprécie que Quatre lui donne encore du « Lady ».
Duo l'appelle « Une » ou « chef », Wufei également, mais l'amusement et la tendre taquinerie du premier sont alors remplacés par le respect et l'admiration du second.
Heero et Trowa, eux, ne jugent pas utile de forcément terminer chaque phrase par quoi que ce soit, aussi s'en abstiennent-ils. En cas de réelle nécessité, « Une » suffit, étant plus court et rapide que « Générale ».
L'important pour elle, c'est qu'ils la respectent et lui obéissent et pour ça, elle est plus que servie.
Le reste n'est qu'accessoire…
- Sally et moi montons en salle de réunion sécurisée, nous en avons pour un minimum de deux heures.
- D'accord.
- J'ai envoyé une voiture chercher Duo à l'aérogare, il devrait arriver dans une vingtaine de minutes.
- Déjà ? Mais il était prévu que ce soit moi qui y aille...
- J'ai pensé qu'il était préférable que tu l'accueilles et lui annonces la nouvelle au QG. Cela te laisse un peu plus de temps pour te préparer, aussi.
- Je n'en aurais jamais suffisamment, Lady une, soupire-t-il en se laissant aller dans son fauteuil. Et d'un autre côté, en ai-je vraiment besoin ? C'est Duo, la meilleure façon de lui dire les choses, c'est d'être direct.
- Je suis d'accord avec toi. Il te percera à jour très rapidement, si tu tardes trop. Tel que je le connais, il va déjà trouver plusieurs éléments étranges, dès son arrivée.
- C'est pour ça que je compte lui présenter la situation le plus vite possible. Vous connaissez la réaction qu'il aura sûrement, ne vous attendez pas à le voir de la journée et peut-être plus. Si vous avez besoin de lui ou de son rapport de mission immédiatement, alors dans ce cas, je vais me trouver une autre occupation et l'éviter jusqu'à ce qu'il soit totalement libre.
- Je l'ai envisagé, c'est pourquoi j'ai préféré le faire chercher par un autre que toi. Il est bien capable de te tirer les vers du nez en chemin et vous obliger ainsi à changer de destination.
- Et vous avez besoin de son rapport…
- Je ne suis pas cruelle, Quatre, ni insensible. Je connais Duo, je sais qu'il a déjà tapé son rapport de mission et effectivement, j'ai prévu qu'il le déposerait sûrement à mon bureau avant d'aller te trouver. Mais officiellement, il est toujours en mission. Je ne compte pas le déranger ces prochaines heures. Par contre, j'ai quelque chose à lui confier par la suite et je suis certaine que tu m'approuveras.
Quatre ne cache pas sa surprise.
- Je ne vois pas comment vous pouvez prévoir quoi que ce soit, dans l'état actuel des choses. Duo peut être imprévisible, on a une idée de ce que sera sûrement sa réaction, mais ce qu'il va faire ensuite…
- Justement, c'est de cela dont il s'agit, répond Lady Une en revenant dans le champ de la caméra du visiophone. Mais nous en reparlerons plus longuement un peu plus tard dans la journée, je dois vraiment y aller. Sally vient de me prévenir que nos collaborateurs étaient déjà installés, je suis attendue.
- Très bien, je ne vous retarde pas. Je vous laisse me rappeler quand vous aurez un moment, pour que je vous tienne au courant.
- Faisons ainsi, oui. Je vous ai accordé votre après-midi, mais je préfèrerai que vous soyez là, Trowa et toi, demain matin. Quant à Duo, je le verrai plus tard, mais dis-lui de m'appeler demain, au plus tôt.
- Je transmettrai. Et Trowa et moi serons là, demain. Bonne réunion et bon courage avec nos collaborateurs récalcitrants.
- Merci, Quatre. Bon courage avec Duo.
Ils échangent un sourire entendu.
- Chacun son épreuve.
- Tu aurais pu faire ce que je m'apprête à faire, tu as été élevé dans l'idée que tu aurais à gérer des hommes et des millions de crédits. Pour ma part, j'apprends à gérer Duo depuis quatre ans et demi, mais je suis bien contente de ne pas être celle qui va lui annoncer la nouvelle pour Heero. Il n'y a que toi qui peux le faire. Merci encore, Quatre.
- Je vous en prie, Lady Une. De toutes les façons, je préfère que ce soit moi qui le fasse.
- Je le sais pertinemment.
- A plus tard.
- A plus tard, Quatre.
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Une demi-heure plus tard,
Quartier général des Preventers,
Bureau de Quatre…
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Toc toc toc…
- Angel ?
- Oui, Duo, entre.
- Ah ! tu es là, toi, au moins !
Quatre se lève pour aller à la rencontre de Duo et le serrer dans ses bras, se donnant ainsi encore un peu de temps.
Être direct avec Duo ne veut pas dire tout lui balancer avant même qu'il n'ait franchi le seuil de son bureau.
Alors il a besoin de quelques secondes encore pour lui cacher son trouble, car il le connaît comme personne et il peut ainsi comprendre très, trop vite que quelque chose ne va pas.
- Tu as fait un bon voyage ? demande-t-il en allant leur préparer un café.
Ce qui lui permet de lui tourner le dos et donc, de gagner encore quelques minutes.
- Plutôt, oui ! Mais je pensais pas rentrer maintenant, Une m'a bien eu…
- Comment ça ?
- Je comprends pas comment elle fait pour savoir que j'ai pratiquement fini une mission, mais elle s'arrange toujours pour me rappeler juste à ce moment-là ! explique Duo en s'adossant contre la fenêtre. On dirait qu'elle a senti que j'avais eu l'idée, un court instant, de faire durer celle sur laquelle j'étais pour profiter de la tranquillité du bled paumé où elle m'a envoyé !
- Tu l'as déjà fait, Duo.
- Oui, mais j'étais avec l'un d'entre vous ! Ou en agréable compagnie… Là, tout seul, ça craint… Franchement, j'étais content de revenir ! Même si y avait personne pour m'accueillir… Angel, tu es en train de moudre toi-même le grain où… ? le taquine-t-il en jetant un œil par-dessus l'épaule de son ami.
- Du tout, mais la cafetière fuit un peu, je préfère surveiller. Et en passant, c'est pas très gentil de dire qu'il n'y a personne pour t'accueillir, alors que je te prépare un café, ajoute-t-il en lui faisant face. Et si j'avais pu, je serais venu te chercher.
- T'as pas l'air hyper occupé, en fait ! réplique-t-il en prenant la tasse qu'il lui tend. Merci, angel. Mais je t'en veux pas, ça me fait plaisir de te voir. On vient pas tout le temps se chercher les uns les autres, non plus, de toute façon. C'est juste qu'il n'y a personne d'autres que toi, ici, c'est bizarre… Ils sont où, tous, d'ailleurs ?
- Qui ça, « tous » ?
Duo fronce les sourcils, le nez dans sa tasse, alors que Quatre soutient son regard en se répétant, comme un mantra : « tout le monde va bien », « tout va bien », « tout le monde va bien », « tout va bien ».
- Les chefs, déjà, Une et Sally…
- Elles sont en réunion avec des collaborateurs. Wufei est en mission de formation de jeunes recrues au Sahara occidental.
- Ah ouiiiiiii, c'est vrai, il m'en a parlé, en plus ! Heero et Trowa sont aussi en mission ? J'ai pas réussi à joindre Heero, hier…
Quatre boit une gorgée de son café mais ne détourne pas les yeux, même s'il est bien conscient que son regard doit maintenant le trahir.
Et effectivement…
- Quatre ?
Là, c'est plus qu'évident, il n'a plus le choix.
- Ils sont à l'hôpital.
- Quoi ? s'écrie Duo en reposant vivement sa tasse sur le bord du bureau. Qu'est-ce qui s'est passé, bon sang ?
- Trowa va bien, Duo.
- Je sais qu'il va bien, tu ne serais pas ici et tu n'aurais pas réussi à si bien feindre que tout allait bien, pas avec moi, s'il lui était arrivé quoi que ce soit, grave ou pas ! Qu'est-ce qu'il a encore fait, Heero ? C'est grave, en plus, il ne serait pas resté à l'hôpital pour un bras cassé, et il n'aurait pas eu besoin de quelqu'un avec lui, même l'un d'entre nous !
- C'est assez grave, oui... Il a été envoyé en mission trois jours après ton propre départ et c'est…
- Attends, tu me raconteras tout ça sur la route ! le coupe-t-il en gagnant déjà la porte.
- Oui, évidemment, excuse-moi... Allons-y !
Quatre prend encore quelques secondes pour enregistrer son travail, verrouiller son ordinateur et prendre sa veste, puis il rejoint Duo, déjà dans le couloir.
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Trois-quarts d'heure plus tard,
Hôpital militaire du Royaume de Sank
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Quatre respecte le silence de Duo, perdu dans ses pensées depuis la fin du récit qu'il lui a fait de l'accident d'Heero et de ses blessures.
Un compte-rendu si précis et détaillé que Duo n'a pas eu besoin de lui demander plus d'informations.
Arrivés dans le service où Heero est hospitalisé, à quelques pas de sa chambre, Quatre dépasse Duo pour se placer devant lui et pose ses mains sur ses épaules.
Il le sent vraiment bouleversé, comme ils l'ont tous été, mais malheureusement, il n'a pas le temps de se remettre de la nouvelle.
Enfin, Quatre devine qu'il ne veut pas le prendre, surtout.
- Ca va aller, mon Duo ?
- Il va bien falloir, angel… soupire-t-il en enroulant ses mains autour de ses poignets. Je dois le voir, je ne peux pas attendre de me remettre. Tu sais, avec le temps, la paix qui s'installe durablement et les missions de routine, presque, j'ai pas imaginé une seconde qu'Heero pourrait être si gravement blessé… Je n'y pensais pas sérieusement pour nous, même si je fais parfois le guignol sur le terrain !
- Je sais, Duo, on a tous eu la même réflexion.
- J'en doute pas ! Pour moi, celui qui risquait le plus, c'était toi, angel. Même si t'es pas un agent de terrain, y a tellement de menaces sur ta personne… Si on m'avait dit que ça arriverait à Heero, j'aurais ri au nez de la personne qui m'aurait sorti une connerie pareil !
Quatre hoche la tête et retire ses mains de ses épaules, mais Duo garde les siennes autour de ses poignets.
- Il est mal, hein, angel ?
- Je pense qu'il traverse une des épreuves les plus difficiles de la vie qu'il s'est construit, après la guerre. Tu sais qu'il déteste se retrouver dans un quelconque état de faiblesse. Trowa l'a déjà vu très mal, alors il accepte sa présence et son soutien. Mon empathie le dérange parce qu'il ne peut rien me cacher de ses émotions. Et elle le soulage, parce qu'elle le dispense de m'expliquer ce qu'il ressent et parfois même, ce qu'il veut. Wufei est en colère contre lui, alors il est parti en mission sans le voir et je ne suis pas certain qu'il lui rendrait visite, même s'il revenait déjà…
- Et il lui en veut pour quoi, au juste ? Pour n'avoir pas été à 100% parfait, c'est ça ? Attends qu'il revienne, je m'en vais l'accueillir, lui et ses idées…
- Ce n'est pas exactement ça, Duo. Il était avec Heero, en mission. Enfin, en liaison avec lui. Aucun des deux ne veut nous expliquer ce qui s'est passé exactement, mais Wufei reproche à Heero d'avoir agi de manière impulsive.
- Même s'il a du mal à le reconnaître, on sait tous que Wufei admire Heero. Son sang-froid et sa détermination y sont pour beaucoup. Je peux comprendre qu'il soit énervé.
- Et déçu, selon ses propres termes.
- Mais de là à le bouder…
- Il se sent un peu trahi, tu sais.
- Il est chiant à tout prendre pour lui, aussi ! Peu importe, je finirai par trouver la vraie raison de tout ça. Parce que même s'il se dispute violemment avec l'un d'entre nous, rien ne saurait l'empêcher de venir nous voir si on est gravement blessé et sur un lit d'hôpital. Alors soit ce qui s'est passé est vraiment très grave et Heero a vraiment merdé, soit il considère qu'Heero n'est pas si gravement blessé que ça.
- Et pourtant, il l'est. Même si le diagnostic final n'a pas été encore prononcé, les risques restent très élevés qu'il…
- Ce ne sont que des probabilités et des pourcentages, le coupe fermement Duo. Ils ne font pas le poids face à Heero Yuy. Ni face à nous.
Quatre sent bien que Duo veut y croire de toutes ses forces, alors il lui rend son sourire.
- J'ai eu tort de m'inquiéter, tu es bien le seul capable de te retrouver devant Heero si tôt après avoir appris pour son état, et de prendre sur toi pour rester naturel et enjoué comme tu l'es toujours.
- Vaut mieux ! Si je débarque avec des fleurs et les larmes aux yeux, je risque de ressortir avec une balle au milieu du front !
Le sourire de Quatre s'élargit.
- Tu sais t'y prendre avec Heero. Tu as toujours su.
- Toi aussi, Quatre.
- Pas cette fois… Et tout le monde autour prend tellement ça au tragique que l'atmosphère est clairement tendue. Heero blessé, pour certaines, c'est comme la fin du monde…
- C'est pour ça que c'est bien que Tro et toi soyez près de lui. Mais vous auriez dû m'appeler, j'aurais fini ma mission bien plus vite, c'était faisable. Oui, je sais, les ordres sont les ordres... Enfin, ce n'était que quelques jours et je suis certain que tu as assuré, angel !
- Ce que je peux faire pour lui, la compréhension que je peux avoir de ce qu'il ressent et ne prend pas la peine d'exprimer, ça a moins d'importance que quand c'est toi qui le fait, mon Duo.
- Pourquoi, parce que tu triches avec tes antennes invisibles ?
- Oui, répond Quatre avec un petit rire. Mon empathie me permet de lire en lui. Toi, tu y arrives en étant juste toi-même. C'est assez impressionnant, quand on connaît le personnage. Tu devrais en prendre conscience.
- C'est le cas, je t'assure ! L'amitié qui me lie à Heero, justement parce qu'elle paraissait si improbable vu nos caractères diamétralement opposés, est très importante pour moi. Mais j'ai encore parfois l'impression de marcher sur des œufs, avec lui. Je ne le comprends pas toujours et je m'interroge encore sur son fonctionnement, même si j'ai une longueur d'avance sur beaucoup d'autres, conclut-il avec un grand sourire.
- Sur tout le monde, tu veux dire !
- Oui, ou presque… On peut y aller ?
- Oui, je sens bien que tu es impatient.
- C'est surtout qu'il n'y a rien de plus à dire sur ce sujet… si ?
- Non, tu as raison. Allons-y.
Quelques secondes et un « toc toc » plus tard, ils entrent dans la chambre d'Heero.
Quatre sent le cœur de Duo se serrer, littéralement, en découvrant leur ami assis dans son lit, la tête entourée d'un épais bandage au niveau des yeux.
- Hello ! lance-t-il pourtant joyeusement, sans que sa voix ne trahisse la moindre inquiétude ou tristesse. Alors comme ça, je ne peux pas te laisser seul sur une mission, faut absolument que tu fasses l'idiot si je ne suis pas là ? continue-t-il en allant l'embrasser.
- Baka…
Quatre en aurait presque bondi de joie : c'est certainement l'un des premiers mots qu'Heero a prononcé spontanément, depuis deux jours qu'il est à l'hôpital.
Enfin, sans compter les réponses aux inévitables questions des médecins et le « hn » habituel qui, le premier, à permis de vérifier qu'il n'avait pas perdu sa langue ou sa voix dans l'explosion.
- Tu peux parler ! est en train de dire Duo. Désolé, je ne t'ai rien ramené, mais j'imagine que Une et Réléna prévalent à tous tes besoins, même ceux que tu n'as pas !
- Hn.
- L'horreur… Et sinon, tu sors bientôt ? demande-t-il en s'asseyant sur le lit, à côté de lui... avant de se relever d'un bond. Merde, Trowa, tu m'as fait peur, je t'avais pas remarqué ! Tu pourrais faire un peu de bruit, quand même ! Franchement…
Un petit sourire fleurit sur les lèvres de Trowa, alors que Duo vient l'embrasser.
Ils savent tous que Duo l'a bien évidemment vu dès l'instant où il est entré dans la chambre, même si, effectivement, quelqu'un d'autre ne l'aurait pas remarqué avant de s'approcher vraiment de la fenêtre.
Apparemment, tout ce remue-ménage fait du bien à Heero, d'après ce que Quatre arrive à percevoir.
C'est sûr qu'à côté du calme Trowa, l'arrivée et la présence de Duo font office de cyclone dans cette chambre bien paisible et triste, malgré les bouquets de fleurs, les plantes et les peluches.
Si seulement il pouvait balayer le mal-être d'Heero…
Quatre veut y croire, Duo en est tout à fait capable.
- Alors, 'ro, tu sors quand ?
- J'attends de savoir.
- T'es suivi par qui, ici ?
- Le Dr Ephray.
- Comme la chouette ?
- Duo… proteste Quatre, sans parvenir à étouffer son rire.
- Bah quoi ?
- Il est plus séduisant, fait remarquer Trowa, que Quatre a fini par rejoindre près de la fenêtre.
- Aurais-je été absent trop longtemps ? lui demande-t-il d'ailleurs, suite à ses propos.
- Oui, répond-il contre ses lèvres, avant de l'embrasser rapidement.
- Tu n'avais pas à rester ici, Trowa, intervient Heero.
- Je sais.
- Vous pouvez y aller, d'ailleurs, où que ce soit… ajoute Duo en leur souriant. Je reste là, moi.
- Inutile.
- Oh ! la ferme, 'ro ! J'ai plein de trucs à te raconter et c'est pas parce que t'es en convalescence que ça change quoi que ce soit ! Assis à ton bureau ou dans un lit d'hôpital, t'as la même capacité d'écoute. Mieux, tu peux pas faire semblant de bosser ou autre chose ! Tes oreilles n'ont rien ?
- Non.
- Parfait ! assure-t-il avant de se tourner vers Trowa et Quatre, habitués mais néanmoins impressionnés par l'énergie de Duo. Qu'est-ce que vous faites encore là, vous deux ? Oust !
- C'est bon, mon Duo, on vous laisse. Mais doucement, quand même, Heero a besoin de repos.
- Et Trowa a besoin de câlins alors occupe-toi de lui et laissez-moi me charger d'Heero, ok ?
- Je n'ai pas besoin…
- Je t'ai dit de te taire, 'ro ! Une m'a donné mon après-midi pour que je reste avec toi, et tu sais quoi ? Ca me va tout à fait !
- On vous laisse. Merci encore, mon Dodo.
- De rien, angel, merci à toi… Et profitez bien de votre demi-journée, ok ?
- Merci, Duo, lui dit encore Trowa avant de sortir, suivi de Quatre, tout souriant.
- Merci.
Duo se tourne vers Heero, un peu surpris.
- Tu ne savais pas comment te débarrasser de Trowa, c'est ça ? le taquine-t-il.
- Baka.
- Hey ! Y a un maximum de « baka » que je peux tolérer toutes les dix minutes, 'ro, tu te souviens ?
C'est une règle que Duo a imposé à Heero, après la guerre, mais qu'il n'a jamais vraiment suivi.
Duo n'y tient pas tant que ça, c'est plus un jeu pour lui, parce qu'il adore la manière dont Heero dit « baka » quand ça s'adresse à lui.
Il y a presque de l'affection et de la tendresse, sous l'insulte qui n'en est pas vraiment une.
- Tu veux quelque chose ? De l'eau, un truc à boire, à manger… ?
- Non, merci.
- Bien, alors je vais commencer à te raconter ma mission, et après, tu me raconteras la tienne.
- Duo…
- Non, je commence ! le coupe-t-il d'autorité. J'ai dit « prem's », après tout. Comment ça tu n'as rien entendu ? Pourtant, je l'ai dit haut et fort. T'avais qu'à mieux écouter. Alors maintenant, ouvre bien les oreilles, je vais pas te faire deux fois le même récit, ok ?
Pour toute réponse, Heero se rallonge complètement dans son lit.
Duo sourit, heureux, parce que ça n'est pas une marque d'indifférence de sa part : il ne lui a pas tourné le dos, au contraire, sa tête est légèrement inclinée vers lui.
Heero est vraiment prêt à l'écouter.
Brusquement intimidé et touché, Duo réprime difficilement un élan qui l'aurait conduit à un geste fatal : caresser la joue d'Heero ou dégager son front des quelques mèches qui y retombent.
Un geste qu'il ne se serait jamais permis, si Heero n'avait pas été dans cet état.
Et qu'Heero risquerait de prendre pour de la pitié, ce qui le conduirait à se renfermer davantage et surtout, à repousser Duo, qui l'aurait blessé par son attitude.
En se levant du lit pour s'asseoir sur le fauteuil, Duo se fait la promesse de tout faire pour que ça n'arrive pas.
Sa nouvelle mission est d'aider Heero à surmonter cette épreuve qu'il imagine bien difficile, pour quelqu'un comme lui.
Et il est prêt à tout donner pour la mener à bien, puisque la guérison d'Heero en dépend.
- Comme tu le sais, commence-t-il en reprenant un ton léger et enjoué, Une m'a envoyé à Madagascar pour mettre fin aux fouilles clandestines à grande échelle dans les anciennes mines désaffectées…
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A suivre
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Merci d'avoir lu ce premier chapitre
Espérant vous avoir donné l'envie de connaître la suite…je vous dis à dès que possible !
LysaNea
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