Coucou ! Bon, cet écrit est assez impulsif, je viens de finir mes examens alors j'ai laissé cours à mes émotions, ou du moins à celles de Emma et ce qui m'est venu à l'esprit. Après mon OS Animals qui évoque des retrouvailles explosives et qu'on ne risque pas de retrouver dans la série ( quoi que...) je me suis mise à imaginer ce que la dernière saison susciterait comme conséquences sur notre sauveuse - un peu dans la même veine que mon initial OS Cauchemar (avant que cela ne devienne une fiction bien sûr) mais à un différent moment de la série-, donc voilà un petit OS plein de drama. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir de vous-même sans plus de bla bla ! :) Je vous préviens, maintenant pour éviter la surprise; c'est un OS assez court !

ENJOY !


Emmène-moi

Alors que le soleil chaleureux se couchait à l'horizon et se laissait engloutir dans le ciel crépusculaire parmi les épis de blé qu'il alimentait généralement de façon si généreuse, une voiture si commune aux yeux humains filait à une allure modérée sur la route, bordée par les champs. Elle glissait doucement, tranquillement et flâneusement, comme si le hasard l'avait de lui-même convoqué et attendait cruellement qu'elle cherche une quelconque ambition en ce lieu où aucune âme ne se manifestait. Le moteur ronronnant mollement alors que le carburant, essentiel à sa fonctionnalité, envahissait son mécanisme, la vitre de la conductrice s'abaissa lentement, et l'air frais annonciateur d'une heure plus sombre s'engouffra dans l'habitacle en faisant délicieusement frissonner ses occupants. Un sourire étira les lèvres de l'automobiliste, et son regard émeraude se posa sur son passager qui se laissait consciencieusement guider. Les yeux de celui-ci, braqués en dehors, curieux, et avides, restèrent longtemps aveugles à l'émotion qui convergeait vers eux, résolument fixés sur ces masses brunes dont l'étendue indéfinie semblait être capable de nourrir des peuples entiers. C'est lorsqu'une tendre main prit contact avec sa fougueuse chevelure fraichement agitée par le vent que son attention se détourna et qu'il rencontra les iris protectrices et lourdes d'émotions qui ne trouvaient, d'ailleurs, aucun juste mot pour être exprimés. Il sourit à son tour, révélant un orgueil longtemps éveillé d'être l'objet de tant d'émotion. Il se laissa faire un long moment, savourant le simple toucher de sa paume et finit par s'en emparer dans un geste encore plus frémissant de sentiment pour la porter à ses lèvres. Il ne savait pas où il était emmené, mais il s'en souciait peu car il avait conscience que ce voyage ne pouvait susciter que le bonheur de l'être aimée, assise à ses côtés.

« Tout va bien ? » Murmura-t-elle d'un air curieux en brisant pour la première fois depuis longtemps, le silence narcotique qui s'était imposé à l'instant même où ils s'étaient installés dans l'engin ronflant.

Un souffle vint animer ses cheveux d'un mouvement léger, lui donnant un air fougueux et négligé qui fut à peine remarqué et il répondit dans un hochement de tête rassurant.

« Comment pourrais-je aller mal love? »

Elle jeta un regard à peine intéressé mais prudent à la route déserte qui s'étendait devant elle et un bonheur indescriptible, mais enivrant s'empara de son être en la faisant soupirer de contentement. Elle avait honte de s'abandonner à une telle faiblesse égoïste mais elle se fichait maintenant de ce qu'on pouvait bien lui reprocher. C'était un mal pour un bien, et elle n'éprouvait plus aucun remord à s'accorder et à s'aliéner un tel plaisir, autolâtre soit-il. Qui pouvait lui reprocher de réétudier ses priorités, elle avait beaucoup trop sacrifié pour que s'épanouisse le bonheur des autres, elle pouvait donc bien saisir l'opportunité d'un tel temps de répit pour reconsidérer son bonheur. La peur de perdre l'unique être qui la faisait vivre et la complétait ne faisait pas partie de sa définition du bonheur, et encore moins depuis qu'on avait réussi à le lui arracher. Ses dernières expériences qu'elle n'osait pas encore mentionner et qui la faisait encore trembler de crainte lui avait permis de réaliser combien la vie sans cet homme serait fade, dénuée de sens et de couleur et deviendrait trop peu intéressante. La seule chose à laquelle une telle perspective la condamnerait serait sans doute une existence sombre, dominée par le désespoir, les larmes et la douleur.

Elle ne voulait pas de tout ceci. La seule bouchée qu'on l'avait forcé à avaler la répugnait et lui donnait envie de régurgiter l'essence même de son âme pour l'étouffer. Elle ne pouvait pas vivre avec un tel haut le cœur. Ce n'était pas ça, vivre. Ils avaient besoin de recul, d'un instant pour eux, juste pour s'assurer de l'existence fondamentale de leur moitié, et calmer leurs esprits encore trop secoués par les sombres sentiments qu'avaient provoqués les derniers évènements. Ceux-ci étaient trop récents pour que l'on exige qu'ils s'en remettent facilement. Non, cette ville magique évoquait trop de mauvais souvenirs pour qu'ils puissent aisément y faire revivre leur amour. L'urgence dominait ce lieu peu commun, et une pensée continuait de l'écraser depuis peu : son fils avait raison. Toute cette folie de la magie n'était que poison et ne génèrerait que mort et destruction sur son passage. Alors oui, elle avait sûrement raison de se sentir soulagée une fois éloignée de toute cette absurdité dans laquelle son garçon l'avait plongée quelques années plus tôt en la ramenant à ses origines. Son sourire mourut progressivement, et elle refit face à la route en apercevant au loin la quête de toute cette entreprise ; c'était l'appel d'un bonheur simple, sans artifice ou extravagance, qui sonnait à ses oreilles comme la plus belle des musiques et qui pourrait enfin fleurir sans être négligé par une quelconque urgence. Aujourd'hui, c'était cela sa priorité. Elle éprouvait le besoin irrépressible de l'obtenir maintenant avant qu'il ne soit plus jamais concevable et réalisable. Oui, elle en était sûre maintenant, leur éloignement les rapprochait d'une perspective plus calme, heureuse, sans qu'un sentiment de précarité, de danger et de peur ne gouvernent leur attachement à la vie et à l'autre.


Emma Swan n'ouvrit les yeux que vers dix heures ce matin-là, et un profond sentiment d'insécurité lui tirailla les tripes. Peut-être était-ce à cause des dernières péripéties, mais elle sentait qu'une forte émotion montait petit à petit en elle, et compressait de plus en plus sa poitrine sans qu'elle ne puisse la dominer. Elle s'assit brusquement dans le lit, en réveillant dans un sursaut l'homme allongé à ses côtés et elle se mit à respirer bruyamment alors que le poids qui l'oppressait continuait de prendre de l'ampleur sur son corps et sa raison. L'air, indispensable à sa permanence sur cette terre, sembla dangereusement lui manquer malgré son halètement retentissant, et l'emballement de son cœur, hurlant ainsi et prévenant la jeune femme quant à l'insuffisance d'oxygène présente dans son corps. Cela ne suffisait pas, elle avait besoin de plus.

Sans entendre l'appel inquiet qui résonnait à ses côtés, l'envie de fuir cet espace écrasant, étouffant et pauvre en air, l'embrasa violemment, et elle se leva maladroitement en chancelant puis elle se rua sur la fenêtre de leur chambre qui donnait sur un balcon et mieux encore : sur l'extérieur. Ouvrant celle-ci sans ménagement, elle s'engouffra dans l'air frais et matinal pour s'y heurter brutalement et se précipita sur la rambarde en posant chacune de ses paumes sur la pierre froide marquée par le temps. Cherchant inlassablement à endiguer l'ébranlement de son être, elle ferma les yeux pour mieux de concentrer sur sa respiration et tenta de calmer l'émotion qui cessa instantanément sa course effrénée à la recherche d'une domination toujours plus grande et poignante sur son âme. Elle ne la laisserait pas gagner, pas aujourd'hui. Lorsque l'émoi finit par se dissiper dans un hoquet qui la secoua entièrement, elle sentit un sanglot irrépressible lui ceinturer la gorge, et sans qu'elle ne puisse se contrôler, un nouvel ébranlement la traversa. Les Traitresses glissèrent soudainement d'elles-mêmes, affichant au grand jour sa faiblesse et démontrant triomphalement la victoire de celle-ci, malgré la lutte qu'elle venait d'entreprendre pour brider ce sentiment qu'elle ne voulait pas exprimer. Par fierté, par haine pour tout ce que cela évoquait en elle ; une vie assujettie par la peur, de voir son bonheur entier disparaître et qu'il ne devienne qu'un rêve, beaucoup trop lointain pour qu'elle puisse le rattraper à bout de bras en dépit d'une course débridée et sa farouche volonté de le conserver. C'est ainsi que cela c'était passé, elle avait craint de perdre son dernier amour et c'était ce qu'il s'était produit malgré toute sa bonne volonté et la fureur de ses sentiments envers cet homme.

Alors qu'elle écrasa furieusement une perle mouillée sur sa joue maintenant rouge d'une émotion qu'elle ne voulait nommer, elle sentit un réconfort trop important pour être naturel se déposer avec douceur et légèreté sur ses chétives épaules et aussitôt ses tremblements cessèrent. Un frisson la parcourut et même si la noyade de ses iris suggérait le contraire, le calme était revenu, et sa poitrine se libérait petit à petit de la pression qui l'avait fortement empoignée au point de risquer de l'étouffer. C'était sûrement conscient de sa part, elle connaissait son malin plaisir à jouer avec elle depuis quelque temps. Elle fut timidement enlacée par une ferme consolation trop inquiète et un sourire se mit à flotter sur ses lèvres, lui permettant ainsi de trouver la force nécessaire pour exécuter le mouvement qui suivit. La sauveuse se retourna instantanément dans ses bras, et avant que son partenaire ne puisse scruter sa faiblesse, elle se blottit contre lui en enfouissant le visage contre son habit nocturne moderne. Un autre sanglot la secoua subitement et intensément, et malgré la caresse réconfortante qui parcourait son dos, elle mit de longues minutes à se détendre.

« Shhht, Emma, je suis là. » Murmura sa voix à son oreille.

Il tentait de l'accoiser, rien de plus normal lorsque l'angoisse se présente de façon si mordante et avec si peu de délicatesse. Il la regarda se reculer après quelques instants, en se défaisant de son étreinte et elle se passa une main tremblante sur le visage, le regard toujours autant submergé par l'émotion.

« Je ne peux pas. » Souffla-t-elle faiblement de façon presque inaudible qui le força à tendre l'oreille plus que de raison.

« Tu ne peux pas quoi ? » s'enquit-il alors que l'incompréhension se mit à sillonner son visage. Il s'empara avec douceur des mains de la jeune femme et tenta un sourire rassurant.

« Tout ça…je… » Elle marqua une pause en se mordant la lèvre pour tenter de réprimer les larmes qui continuaient de monter, irrépressiblement.

« Les Enfers, tout cela, c'est… la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. »

« Emma, on va y arriver tu vas voir. Je suis bien vivant, et je ne risque plus d'aller nulle part. »

Les yeux embués de la jeune femme se chargèrent d'une colère sans nom, et le pirate fronça les sourcils en attendant la tempête qu'ils annonçaient explicitement.

« Je refuse d'entendre ça Killian. La dernière fois que tu as dit une telle chose, tu es mort part ma faute, devant moi. »

Son ton était courroucé, lourd de menaces, mêlées à des reproches qu'il pouvait aisément sentir mais il savait bien qu'elle ne lui en voulait pas réellement. Ou du moins, pas autant qu'elle semblait le suggérer, sinon pourquoi avoir pris le temps de passer ces dernières semaines à ses côtés depuis son retour dans le monde des vivants ?

« J'ai dit que j'étais un survivant, pas que je ne frôlerais jamais la mort, Swan. »

Aussitôt ses poings se refermèrent, et ses ongles s'enfoncèrent dans sa peau sans qu'elle ne montre sa douleur puis sans prévenir, elle élança sa main en l'air dans le but de le heurter, le frapper de toutes ses forces pour lui faire mal autant qu'elle-même ressentait la douleur palpiter sous sa peau. Mais il esquiva habilement son geste, lui attrapa le poignet afin de l'attirer à lui et la serra dans ses bras. Le désespoir était palpable, mais il ne pouvait rien y faire même s'il voulait la réconforter. Elle s'angoissait à cause des derniers évènements et même si elle avait nié jusque là, il continuait d'en avoir la preuve avec ce genre de crise. Il ne pouvait pas lui assurer qu'il ne perdrait jamais la vie car il était humain avant tout, et c'était bien le terminus auquel descendait chaque âme, mais il ne pouvait pas non plus la laisser vivre avec de telles craintes, pesant sur elle et la tourmentant jusqu'à perpétuité. Il l'entendit pousser un cri de rage et d'affliction contre lui alors qu'à nouveau, la souffrance de l'abattement et du désespoir refaisait surface. Il ne pouvait pas lui mentir, il avait survécu parce que Zeus avait bien voulu lui accorder une nouvelle chance en tant que mortel. Puis ce n'était pas une opportunité qui se présentait à tout le monde et il ne pourrait sans doute plus jamais en bénéficier, même s'il finissait une fois de plus, par mourir prématurément face à un nouveau vilain. Lui faire miroiter qu'il survivrait encore à la faucheuse était une grave erreur dans la mesure où le destin venait encore une fois de démentir ce qu'il essayait de faire croire à la jeune femme et qui la mettait dans de tels états. Rien ne pouvait l'immuniser contre la fin d'une vie, pas plus avant sa descente aux enfers qu'après sa résurrection, et c'était bien ce fait-là qui l'empêchait de rassurer la jeune femme comme il le voulait. Car rien ni personne ne pourrait le protéger d'une force aussi puissante, hors de contrôle, et ils n'y pouvaient rien, ni lui, ni elle. Il était mortel, et on le lui avait une fois de plus fait comprendre, de la plus cruelle des façons… Sentant les tremblements reparaître avec encore plus de violence pour la secouer une fois de plus contre lui, elle tenta de se dégager avec fureur, et il resserra un peu plus fermement son étreinte son étreinte sur son frêle corps.

« Laisses-moi partir loin de tout ça Killlian ! » Hurla-t-elle avec une rage et une douleur qu'elle ne tenta pas de cacher cette fois. Son cri chevrotant dangereusement, influencé par les sanglots qui étouffaient sa voix, sembla, aux yeux du pirate décontenancé face à tant de violence, plus être une explosion de désespoir qu'elle retournait contre lui que de la colère exprimée à son attention. Une chose était sûre dans son esprit, elle n'était pas elle, et il refusait de croire tout ce que sa folie la poussait à dire. Son angoisse parlait pour elle et brouillait la frontière entre ce qui était sensé et ce qui ne l'était pas. C'était simplement un appel à l'aide, une volonté de sortir de toute cette détresse, cet aveuglement douloureux qu'elle exprimait à sa façon, comme elle pouvait.

Elle abandonna toute résistance face à la force qu'il utilisait contre elle, sans pour autant participer à cette étreinte et c'est lorsqu'il ne la sentit plus s'ébranler d'affres sans fond entre ses bras, qu'il répondit sur un ton calme, alors que des larmes d'impuissance lui montaient aux yeux. Il pinça les lèvres et clos les paupières en passant une main sur le crâne de la jeune femme de manière à la garder contre lui. Seulement pour la rassurer, et lui prouver qu'il était là, en chair et en os, plus vivant que jamais et présent pour elle :

« Alors emmène-moi. »


Voilà, j'espère que cela vous aura plus, ne me frappez j'aime beaucoup la drama... ! N'hésitez pas à me donner votre avis, remarques, critiques, je suis preneuse ! Ça aide beaucoup pour évoluer donc n'oubliez pas le carré blanc juste en dessous là, oui celui-ci , vous le voyez bien :)

Ah oui, petite précision, j'ai une petite idée pour transformer cet OS en TS donc si voulez une petite suite, montrez le moi que je sache ! C'est à vous de décider, les idées sont déjà couchée sur papier :)

Sur ce, portez vous bien !

Jaya'