Hello! Je suis de retour (ou encore pour une nouvelle fic), avec les Avengers cette fois. Je tiens à prévenir que cette histoire peut choquer les plus sensibles.
Les Avengers ne m'appartiennent pas, seule mon OC est à moi! :)
Enjoy!
10 Novembre 2016, laboratoire de Moscou, 21h30
Dire qu'elle avait mal aurait été un euphémisme. Les lames des scalpels lui lacéraient la peau, les aiguilles des seringues lui trouaient l'épiderme, le sang maculait son corps pâle, s'écoulant de ses nombreuses blessures et de son entrejambe. Elle aurait préférait mourir que d'endurer davantage de tortures, sous les regards malsains des hommes qui l'entouraient. Ces hommes qui, pour voir jusqu'où allaient ses limites, l'avaient torturée et violée sans pause depuis près d'un mois. Mais elle ne craquerait pas. Elle s'en était fait le serment. Elle avait survécu aux camps de la mort, aux guérillas et au Napalm, elle n'abandonnerait pas sous prétexte que des Russes jouaient aux savants fous avec son corps. Elle était plus forte que cela. Oui, seulement, quand elle sentit la lame de la scie entailler sa jambe gauche, ses résolution vacillèrent. Ils n'allaient quand même pas l'amputer? Ils n'oseraient pas? Lorsque la scie entama sa chair, des larmes de douleur perlèrent au coin de ses yeux. Elle ne tiendrait pas longtemps ainsi. Elle n'y arriverait pas. Aussi résistante soit-elle, la douleur devenait rapidement insupportable. Et les rires gras de ses psychopathes de tortionnaires n'aidaient pas. Elle ferma les yeux, tentant de se concentrer sur autre chose que sa jambe que l'on arrachait de son corps. Elle serra les lèvres, refusant de laisser s'échapper le moindre gémissement. Simple souci de fierté. Mais émettre le moindre bruit serait leur donner l'avantage. Et elle ne voulait pas. Un craquement sinistre et une douleur insupportable lui indiquèrent qu'ils avaient atteints l'os. Ces enfoirés vont vraiment me couper la jambe, songea-t-elle avec un brin d'incrédulité. A côté, le Napalm qui avait brûlé son corps des années auparavant lui semblait être la caresse d'une aile de papillon. Puis soudain, la douleur se fit beaucoup moins forte. Elle ne sentait plus son membre inférieur gauche en-dessous de son genou. Enculés, pensa-t-elle encore. Toute énergie ayant quitté son corps, elle ne vit plus qu'elle ne sentit un de ses tortionnaires -un vieux fou au regard lubrique- se placer entre ses cuisses. Et c'est reparti pour un énième round! Mais l'homme n'eut pas le temps de la pénétrer qu'une flèche vint traverser sa tête de part et d'autre, l'extrémité ressortant au milieu du front. Dans le mille! D'autres Russes autour d'elle s'effondrèrent comme des mouches. Elle tenta de se redresser, mais les liens de cuir qui la maintenant allongée sur la table d'acier l'en empêchèrent. Sa vue se brouillait. L'odeur de sang qui continuait de s'écouler hors de son corps mêlée à celle de celui de ses tortionnaires qui étaient maintenant tous hors d'état de nuire lui donnait le tournis. Merde. Elle ne voulait pas s'évanouir. Pas maintenant. Elle voulait d'abord connaître l'identité de ses sauveurs. Comme si son souhait avait été exaucé, ses yeux rencontrèrent un regard aux couleurs de l'océan. Pas mal, comme dernière vision, pensa-t-elle. Et elle sombra dans l'inconscience. Noir.
27 Novembre 2016, Tour Stark, 15h30
Blanc. Plutôt désagréable, au réveil. Un blanc aveuglant qui lui donnait la migraine. Et un bip sonore et régulier qui n'arrangeait rien. Où était-elle? Elle n'en savait rien. Plus à Moscou, en tout cas. Elle avait mal partout, mais c'était largement plus supportable qu'avant. Une porte s'ouvrit. Méfiante, elle tenta de se lever. Une main l'en empêcha. Elle leva les yeux pour dévisager l'inconnu. Un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux grisonnants et l'air fatigué, lui souriait doucement. La blouse blanche qu'il portait la fit grimacer. Médecin. Pas bon pour moi. Elle avait toujours eu une sainte horreur du domaine médical. Du moins, depuis Mengele. On se demande pourquoi, vraiment. Elle tenta une nouvelle fois de se redresser, mais l'homme l'en empêcha à nouveau.
- Je ne vous le conseille pas, lui dit-il. Vous risqueriez d'arracher vos points de suture et ce n'est pas ce qu'il vous faut actuellement, croyez-moi.
Elle ricana. Quelques points de suture arrachés n'étaient pas grand-chose, de son point de vue. Mais elle préféra éviter tout commentaire.
- Où suis-je? demanda-t-elle à la place.
- À New York, dans la Tour Stark, vous êtes en sécurité.
Elle hocha la tête. Elle n'eut pas le temps de poser davantage de questions que la porte s'ouvrait sur deux autres hommes se disputant. Tout deux se figèrent en la voyant éveillée. Le blond demeura surpris tandis que le brun à l'air arrogant qui l'accompagné s'arma d'un sourire charmeur.
- Hé bien! s'exclama-t-il. On ne vous attendait plus!
Elle grimaça. Cet humour était franchement de très mauvais goût. Je me serais bien passé de cette situation et de toute autre avant.
- Enfin, bon, continua-t-il, maintenant que vous réveillée, on va pouvoir vous cuisiner un peu.
- Et vous êtes? demanda-t-elle d'une voix rauque et menaçante.
À quoi ça sert de me montrer menaçante, songea-t-elle avec amertume en glissant un œil vers le bas de son corps, avec une seule jambe, je n'irai pas très loin. Les larmes menacèrent de couler. Dans quel état était-elle? Bordel.
- Excusez-le, intervint le blond -celui dont elle avait croisé le regard avant de sombrer-, à vrai dire, nous nous sommes inquiétés de votre état. Cela fait près de vingt jour que vous êtes inconsciente.
Aussi longtemps? D'habitude, elle récupérait plus vite de ses blessures. Oui, enfin, là, ils m'ont pas loupés, ces enculés. Le blond s'assit à ses côtés, le regard soucieux. Elle le défia du regard. Tu te souviens de moi, soldat?
- Bref, intervint le brun arrogant. Cela m'étonne que vous nous demandiez qui nous sommes, mais personne n'est parfait. Sauf moi, cela va de soi. Je suis Tony Stark, là, ça vous revient?
Elle ricana. Bien sûr que ça lui revenait. Mais rien que pour lui titiller l'égo, elle hocha négativement la tête. L'air déconfit du milliardaire fut jubilatoire.
- Iron Man. En fait, tu es actuellement entourée de Steve Rogers -il désigna le blond-, alias Captain America et de Bruce Banner -il désigna le brun-, alias l'incroyable Hulk.
Banner grogna à cette appellation. Elle les connaissait évidemment. Cela faisait près de quatre ans qu'ils faisaient la une des journaux du monde entier. Et elle ne vivait pas dans une grotte. Pas tout à fait. Même si cela lui aurait évité bien des ennuis. Comme de tomber aux mains de Russes psychopathes.
- Et vous? Vous êtes?
Elle sursauta et dévisagea le soldat Rogers. Il ne se souvient pas. Elle se sentit vexée. Généralement, on n'oubliait pas un énergumène comme elle. Au contraire, elle était plus du genre à marquer les mémoires.
- Asmodée, maugréa-t-elle sans quitter Captain America des yeux.
Un rire sonore retentit. Tous les regards convergèrent vers Tony Stark qui se tordait de rire pour une raison qui était inconnue aux trois autres. Ce type a un grain.
- Hé bien! Votre mère ne vous aimez pas beaucoup pour vous donnez un tel nom! Ou alors vous faites partie d'une secte sataniste!
Elle grimaça. Sa génitrice était un sujet plutôt sensible chez elle. Et son prénom aussi. Oh! Pas qu'elle ne l'aimât pas! Son prénom, du moins. Sa mère, c'était autre chose. En fait, elle aimait beaucoup son prénom. Elle trouvait qu'il allait bien avec sa nature. Il lui correspondait parfaitement. Mais elle ne voulait pas se justifier face à un guignol se paradant en armure flamboyante. En fait, Iron Man lui tapait sérieusement sur le système. Et super-héros ou pas, milliardaire ou pas, unijambiste ou pas, elle lui ferait regretter s'il continuait ainsi à se payer sa tête. Sa patience avait des limites. C'est dingue ça, j'endure sans broncher les tortures de Russes psychopathes pendant un mois et au bout de cinq minutes de moqueries, j'ai déjà envie de buter cet arrogant.
- Quand pourrai-je partir? demanda-t-elle.
Tous les regards convergèrent et les mines se firent gênées.
- Navré, intervint Banner, mais vu l'état dans lequel vous êtes, vous ne quitterez pas ce lit avant un moment. Je dois encore vous administrer de nombreux soins, vous posez une prothèse et vous aidez à rééduquer votre corps.
- En clair, je suis coincée ici pour de nombreuses années, soupira Asmodée avec résignation.
Cette réplique lui valut le regard compatissant de Steve Rogers. Comme en 1942. Mais le super soldat n'avait pas l'air de se souvenir d'elle. Elle n'avait pas beaucoup changé, pourtant. Peut-être que son sommeil forcé de soixante-dix ans lui avait fait perdre quelques souvenirs. Après tout, ça ne devait pas signifier grand-chose pour lui, il a l'habitude de sauver des gens. Oui, mais pour elle, c'était là qu'avait réellement commencé sa vie. Elle tenta de nouveau de se redresser. Y arriva. Eut un rictus victorieux. Qui disparut bien vite quand elle jeta un regard sur le drap qui recouvrait ses jambes. Enfin, ma jambe et ce qu'il reste de l'autre. La curiosité la démangeait. Jusqu'où ces psychopathes avaient-ils coupé? À quoi ressemblait sa jambes à présent? Quelle était l'étendue des dégâts? Elle voulait savoir. Elle en avait besoin. D'un geste sûr, elle retira le drap blanc sous les regards étonnés et inquiets des trois Avengers. Merde. Bande d'enculés. Ses tortionnaires ne l'avaient pas loupée. En-dessous de son genoux ne restait plus qu'un moignon recousu avec beaucoup de soin et d'attention. C'était assez monstrueux, en soi. On dirait la créature de Frankenstein. Asmodée eut un rictus de dégoût envers son propre corps. Elle n'était plus qu'un pantin désarticulé. Elle sentit avec désarroi une boule se former au creux de sa gorge. Oui, elle voulait pleurer. C'était dégueulasse, ce qu'il lui avait fait. Tout ça pour tester mes limites. Elle ne vit pas que Banner et Stark était sortis, la laissant seule avec Captain America, le seul apte des trois à comprendre que son corps était une illustration parfaite des horreurs de la guerre. Elle sursauta violemment quand une main douce se posa sur sa cuisse gauche, juste au-dessus de son moignon. Hé ben, il est pas dégoûté.
- Ça va aller, lui murmura le super soldat. Vous êtes en sécurité maintenant. Et Bruce et Tony font des miracles en matière de prothèse et de médecine.
- J'ai déjà donné, en ce qui concerne les miracles de la médecine, chuchota-t-elle de sa voix éraillée. Je sais ce que ça peut donner. D'après certains, Mengele aussi faisait des miracles en son temps.
Steve se figea et la dévisagea. Mengele? Mais de quelle époque venait-elle? Il se souvenait parfaitement du nazi que les Juifs surnommaient l'Ange de la Mort. Il était lui-même allé à Auschwitz pour tenter de libérer les enfants qu'il torturait sans ménagement. Il était accompagné de Bucky et Logan ce jour-là. Oui, ça lui revenait. Ils avaient tous les trois étaient surpris de trouver parmi les enfants une jeune femme d'une vingtaine d'années aux cheveux plus blancs que la neige, au teint aussi pâle que celui des cadavres, au yeux d'un bleu glacial soulignés de cernes violets. Elle les avait surpris par son calme à tout épreuve malgré les horreurs qu'elle avait subi. Quand Steve s'était approché d'elle, elle avait levé sur lui un regard indifférent. Le même regard que celui qu'elle lève sur moi actuellement, songea le soldat.
- Qui êtes-vous? D'où venez-vous? murmura-t-il.
- Asmodée. Pas de nom de famille. Née le 31 octobre 1911.
Mais ces informations ne l'aidaient pas à faire le point et la jeune femme en face de lui le savait. Elle le fait exprès. Asmodée soupira face au désarroi du grand blond.
- Nuit du 16 janvier 1942, à Auschwitz. Vous avez débarqué avec deux de vos acolytes dans le laboratoire de Josef Mengele. De la même manière que vous l'avez fait, il y a quelques jours, ajouta-t-elle avec ironie. Vous m'avez sauvée, cette nuit-là. Et Logan m'a recueillie.
Oui, Steve s'en souvenait maintenant. Une certaine complicité c'était créée entre le mutant et la jeune femme. Mais Logan a eut la mémoire effacée peu de temps après. Et moi, j'ai disparu. Asmodée parut comprendre ce qui le tourmentait car elle posa délicatement sa main abîmée sur la joue du super soldat.
- Je vais finir par croire que vous êtes mon ange gardien, murmura-t-elle en le fixant dans les yeux. Mais cette fois, ajouta-t-elle en regardant son corps avec amertume, vous êtes arrivés un peu tard.
