Bonjour !
Bienvenu dans ce premier chapitre de L'Héritage du Serpent. Cette histoire de 51 chapitres, déjà entièrement écrite, est ma première fanfiction longue et c'est le fruit de plusieurs années d'efforts. J'espere qu'elle vous plaira.
Pour le moment, je pense poster un à deux chapitres par semaines.
Evidement, l'univers d'Harry Potter ne m'appartient pas. Merci à Rowling pour son imagination et sa tolérance à l'égard de la notre.
Cette histoire a été relue dans tous les sens par Mille-Visages, Eryn13, et Dansimati. Elles ont fait un travail sansass. S'il reste des soucis, c'est ma faute !
Bonne lecture.
Premières Impressions
Waouh.
Je pense que c'est le mot qui convient.
Il y a quoi? Deux minutes? J'étais avec une bande de gosses de tout âge dans la pièce principale d'une institution londonienne que je croyais être Poudlard. Maintenant, je suis dehors, et loin de Londres, à moins que ces montagnes n'aient poussé durant les quoi... trente minutes que j'avais passées dans le bâtiment. Ce dont je doutais fortement.
On nous a pris nos bagages en arrivant, mais pas nos manteaux, ce que sur le moment j'avais trouvé bizarre. Quelques cordes avaient étés distribuées, avec instruction de tous en tenir une. L'homme qui semblait commander ici avait alors demandé si tout le monde la tenait et, tout le monde ayant approuvé, il avait fait un geste de sa baguette et...
Et on était la, loin de tout ce que j'avais pu connaître dans ma vie, et j'étais fichtrement contente d'avoir gardé mon manteau. Il ne faisait pas TRÈS froid, mais... quand même plus qu'à Londres. Tiens! Autre point prouvant qu'on n'y était plus. Alors que je me faisais cette réflexion, le professeur (je crois?) faisait signe au cortège de se mettre en route. J'aurais voulu demander où, mais je n'osais pas encore. Pas encore.
Je profitais du trajet pour me repasser le dernier mois de ma vie. Une vie qui avait pris un sacré tournant.
oOoOoOo
Jusqu'au 31 août 1785, j'avais été «simplement» la fille du duc de Grisbald et son aînée. Mon avenir était tout tracé. Je ne devais pas quitter ma famille avant encore plusieurs années. Je devais étudier encore trois ans avec ma gouvernante, Mrs Gibbles avant de rejoindre l'école pour jeunes filles que mes tantes avaient fréquentée pour apprendre à me comporter vis-à-vis de mes pairs. Après cela j'aurais été présentée au Monde ou j'aurais trouvé un époux, sans doute un noble, eut égard a mon rang et à la puissance de ma famille.
Mais voilà. Alors que je prenais mon petit déjeuner avec mes petits frères à la nurserie, un hibou avait profité du fait que Mrs Gibbles avait été appelée pour entrer et déposer une enveloppe sur mes genoux avant de repartir aussi vite qu'il était venu. Une enveloppe en parchemin? Livrée par un Hibou ? Euh... Ce n'était pas un peu bizarre, ça?
Mrs Gibbles entra soudainement et je cachai machinalement la lettre dans ma poche. Je ne saurais dire pourquoi j'avais fait ça. Parfois, une sorte de petite voix dans ma tête m'ordonnait de faire des choses. Petite, je l'appelais «ma petite fée». Je n'y croyais plus vraiment, à la fée, mais je l'écoutais quand même. Une fois, elle m'avait sauvée, la petite voix.
«Lady Deidre, vos parents vous demandent, suivez-moi. Et vous, petits Lords, je vous promets que s'il y a une seule feuille de dérangée dans cette pièce, vous entendrez parler du pays!»
Ce n'était pas Mrs Gibbles qui enseignait aux garçons, mais elle s'occupait tout de même d'eux en dehors des heures de cours et personne, dans la nurserie Coheurnord, ne défiait Mrs Gibbles. Ou alors pas souvent.
Je suivis ma gouvernante jusqu'au bureau de mon père. Il s'y trouvait, en compagnie de ma mère et d'un petit homme roux habillé un peu étrangement d'un costume violet complètement démodé.
«Laissez-nous, Mrs Gibbles»
Je jetais un regard inquiet à la domestique qui me décocha un regard désapprobateur et quitta la pièce en s'inclinant. Mais qu'est ce que j'avais bien pu faire, encore? Je ne prétendais pas être une enfant docile, mais je n'avais pas souvenir d'une farce récente. Et surtout pas d'une farce impliquant le rouquin. C'était bien simple, je ne l'avais jamais vu de ma vie. Méfiante, mais droite comme doit l'être une Coheurnord, je me préparais tout de même à subir l'éternel discours de ma mère sur la dignité d'une demoiselle et sur mes responsabilités futures qui m'interdisaient de m'amuser ainsi. Moi je pensais qu'au contraire, je devais m'amuser maintenant afin d'être calme et digne quand viendrait l'âge.
«Deidre, tu sais pourquoi tu es là.»
«Non, Papa?»
«Le Professeur McDraig, ici présent est venu te rencontrer.»
Intérieurement, je levais un sourcil: moi? Mais pourquoi donc? Il voulait me rencontrer, donc on ne se connaissait effectivement pas. Donc? Que me voulait-il?
«Il dit que tu dois avoir reçu une lettre»
Une... ma voix intérieure ne me soufflait pas d'avertissement, aussi je sortais doucement la lettre de parchemin de ma poche. Une adresse était notée d'un côté:
Lady Deidre Sophie Coheurnord
Dans la nurserie, côté fenêtre
Coheurnord House
Singsalt Square
Londres
«Mais c'est là où j'étais! Comment la chouette a-t-elle su?»
Je levais les yeux sur Maman, un peu désorientée et un peu excitée. Ça s'annonçait marrant en fait. Comme quand je jouais avec Alex. Elle tendit les bras pour m'inviter à venir sur ses genoux:
«Viens, ma fille, on va la lire ensemble cette lettre.»
COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur: Harold Fortescue, Mage ès Potion
Chère Lady Coheurnord,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au Collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, chère Lady Coheurnord, en l'expression de nos sentiments distingués.
James Londubat
Directeur adjoint
«Sor... Sorcellerie?»
Pour la première fois, le roux se leva de la fenêtre contre laquelle il était appuyé et s'approcha de moi avec un sourire rassurant.
«Oui, petite Lady, tu es une sorcière.»
«Hey! C'est méchant! Je suis pas méchante!»
«J'ai pas dit ça, gamine. Sorcier ne veux pas dire méchant. On peut aussi dire... Magicien. Tu es une magicienne, ça te plait plus?»
Je ne savais pas trop quoi en penser, mais dans le doute, j'approuvais de la tète. Laisser parler les adultes était souvent la meilleure des stratégies.
«Il ne t'est jamais arrivé des trucs bizarres... magiques?»
J'échangeais un regard avec mes parents. En effet... Il y avait cette fois où Eddy, le plus âgé de mes petits frères avait étalé son caramel dans mes cheveux. Mrs Gibbles avait tout fait pour l'enlever, mais finalement, elle avait dû aller chercher une paire de ciseaux. Je ne voulais pas qu'on coupe mes cheveux. Mes beaux cheveux blonds. Le temps qu'elle revienne, le bonbon avait disparu. Il y avait aussi la fois où, à Londres, j'avais failli finir sous une calèche, mais en fait, je m'étais aplati juste au bon endroit pour qu'elle passe au-dessus sans me toucher. Alors que j'étais face à la roue. Et bien sûr, il y avait l'histoire avec Alex. Mais ça les parents ne le savaient pas. Sans compter la voix. J'approuvais de la tête, un peu plus sincère, mais encore dubitative. Il me fit un sourire, agita un bout de bois devant moi et hop! J'étais habillée d'une robe de Dame, pleine de diamants, qui allait jusqu'aux pieds! Elle était trop belle!
«Comment vous faites?!»
«J'ai appris, à Poudlard.»
Soudain mon enthousiasme redescendit.
«Mais c'est un collège. Je suis une fille, je peux pas...»
«Poudlard est mixte»
«Hein?»
«Tout le monde a besoin de savoir se servir de ses pouvoirs...»
Cette fois, je le crus, je ne sais pas pourquoi. C'était peut-être la petite voix. Je me tournais vers mes parents qui hochèrent la tète. Ils étaient d'accord! J'allais aller dans un Collège! Je serais une Magicienne! Waaaaah!
Le professeur McDraig nous avait accompagnés dans le Londres magique pour acheter les fournitures nécessaires, quelques livres de plus, sur les conseils du Professeur et... une baguette: Quarante-quatre centimètres zéro cinq, très souple, noyer Noir et Nerf de Dragon. Une combinaison explosive pour une si petite fille avait dit le vendeur.
Depuis, je ne me lassais pas de produire des flopées d'étincelle et de tester les sorts de mes manuels. Quand j'étais seule. Le professeur avait été formel. L'existence de la magie était un secret dangereux. Je ne devais pas me laisser voir par les domestiques. Donc finalement je passais la majeure partie de mon temps à livre mes manuels, que le Professeur McDraig avait gentiment ensorcelés pour qu'ils semblent à tout le monde sauf à moi, être des livres normaux. Moldu comme il disait.
Et puis le premier septembre était arrivé. Le jour du départ. Toujours par souci de discrétion, on m'avait indiqué de me rendre dans une institution de la City. Et voilà.
oOoOoOo
Ça fait des heures que l'on marchait, me semblait-il. Franchement, j'en ai MARRE. Ils nous ont transportés à des bornes de Londres en un claquement de doigts, mais ils nous font marcher des plombes quand même? Je suis certes une très jeune apprentie sorcière (oui, je m'étais faite au terme en un mois), mais... C'était pas un peu stupide?
Je commence à remonter la colonne pour en dire deux mots au professeur, quand soudain une chevelure noire attira mon regard. Je connais... Je connais cette chevelure en pétard... Non. La coïncidence est trop énorme. Le Pr McDraig m'a expliqué qu'il était très rare qu'un enfant devienne sorcier dans une famille Moldue. Néanmoins... Je continue à remonter le flot pour me trouver devant lui et voir son regard. Il est encadré de deux types, un blondinet arrogant qui me rappelait certains de mes cousins les plus antipathiques et un brun à l'air buté qui me filait des frissons dans le dos. Mais au milieu... C'est lui!
«Aleeeeeeeeeex!»
Je me jette sur lui, mais ne l'atteins jamais. Je viens de me prendre le bras du rugueux en pleine tête. Je lâche un petit soupir de surprise et de douleur avant de me masser le nez. Il me fallut une minute pour réaliser que non, ce n'était pas une brute, il ne m'a pas frappé, il avait juste interposé son bras entre Alex et moi. Et je me l'étais pris dans le nez. Je fis appel a toutes mes bonnes manières pour ne pas souffler une bordée de ces délicieux mots que les domestiques crachaient après s'être lâché un seau de charbon sur le pied.
«Je peux savoir ce qui t'a pris?»
«On approche pas de Lord Alexander.»
«Hein?» C'est quoi ce garde du corps? «Mais je ne vais pas l'agresser, c'est un vieil ami! Dis-lui, Alex!»
Mais il ne me regarde même pas. Me serais-je trompée? Non. Impossible. Il ne peut pas y avoir deux Alexander qui se ressemblent autant, et qui ont le même âge. Et non, Alex ne peut pas avoir de jumeaux, il me l'aurait dit.
«Alex?»
Non, il n'ignore mon regard, il le fuit. Et plus je le regarde, plus je suis sure de moi. C'est bien lui. Pourquoi me snobe-t-il de la sorte, c'est quoi cette histoire?...
«De quel droit tu oses parler à Lord Alexander? Quel est ton nom?»
Ah! C'était une histoire de lignage! Oui, maintenant, je me rappelle, le Pr McDraig avait mentionné que c'était une école pour toutes les classes de la population. Il ne voulait pas qu'Alex soit importuné par un rustre. C'est normal, je comprends mieux.
«Oh, je ne me suis pas présentée. Lady Deidre Coheurnord, des Coheurnord de Grisbald House.»
Et la… Ils m'éclatent de rire au nez. QUOI? Ils me tournent MOI, fille du Duc de Grisbald en ridicule? Et après ils se retournent juste? Ils osent me tourner le dos et partir comme ça?
Enfin, non. Pas tous. Le blond me dévisagea des pieds à la tète avant de me jeter un méprisant:
«Sang de bourbe!»
Je ne compris pas l'insulte, mais le ton était explicite et je vis rouge. Discrètement, je m'approche d'eux à nouveau, par-derrière, contournant le percheron qui m'avait déjà détruit le nez et... donne un grand coup de pied dans l'arrière-train de ce traître d'Alex. Avec une intense satisfaction, je le vois s'effondrer et emporter Scandinave-boy dans sa chute. Puis je recule d'un pas, craignant le percheron... qui me jauge quelques instants avant d'aller simplement aider ses deux amis à se relever. Euh... Il ne m'attaque pas?
«Mais qu'est-ce qui se passe ici?»
Aïe, le professeur. Enfin... Je ne sais même pas en plus. Ça pourrait tout aussi bien put être un simple cuisinier, mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas. Il n'a pas l'attitude d'un domestique. En fait il évoque plus un membre de l'aristocratie...
«Cerberus a traité Deidre de Sang de bourbe, Professeur!»
Ah, un prof, bien vu.
Euh... C'est qui ce tout petit gars qui prenait ma défense? Mais peu importe... son ton laisse entendre que cette insulte était aussi grave que je l'ai pressenti. Bien...
«Miss Coheurnord...»
«Lady Deidre.»
Il me sembla une seconde voir l'œil du professeur s'illuminer très brièvement, mais il enchaîna sans coupure. J'avais peut-être rêvé?
«Je vous demande pardon?»
«Je suis fille d'un pair du royaume, Professeur. Par conséquent je suis une Lady, et non une Miss.»
«... Lady Coheurnord...»
«Le monde sorcier est-il coupé a ce point du monde Moldu? On appelle une Lady non mariée par son prénom seul ou par son prénom suivi de son nom. Il n'y a pas de Lady Coheurnord. Et s'il y en avait une, ce ne serait pas moi, mais ma mère, si elle ne portait pas déjà le titre de Lady Grisbald».
Cette fois je n'avais pas rêvé. Ce prof avait l'œil qui s'allumait en me regardant.
«Lady Deidre...» Brave bête. «Quels que soient vos titres, sachez que la violence, qu'elle soit physique ou magique n'a pas sa place à Poudlard. Avant même votre répartition je me vois donc dans l'obligation de...
- Pardonnez-moi, Professeur, mais si je me souviens de mes lectures estivales, ce règlement concerne le château et le parc. Je n'ai pas vu de grille, professeur. Je n'ai donc pas contrevenu à ce règlement. Par ailleurs, un peu de boue n'a jamais tué personne, je doute que ces messieurs souffrent de séquelles graaaaves.»
Le professeur ne cacha pas un léger sourire cette fois.
«Vous viendrez néanmoins me voir demain midi dans mon bureau.»
J'acquiesce et le professeur nous sépare. Ils sont relégués en fin de cortège, tandis que je dois rester près du professeur, en tètent de colonne. Je vais avoir des ennuis. Mais n'empêche... la tète d'Alex quand il a relevé la tète de la boue... Jamais je ne regretterais cet instant. Ce petit con va regretter de m'avoir ignorée.
«Hey, c'était génial, Lady Deidre! La tète de Malefoy en voyant ses beaux cheveux... Et y parait que le prof Londubat est mêlé, malgré son nom. Je suis sûr qu'il va les laisser passer la répartition dans cet état. C'était parfaaaaaaaaaaait et ta façon de moucher le prof! J'm'appelle Jonathan Cooper. Amis?»
Je pouffe. C'est le gosse qui est intervenu pour expliquer la situation, tout à l'heure. Brun, court sur patte, il m'évoque les terriers hystériques de mon père. Je n'ai pas saisi la moitié de son discours, mais je sens qu'avec lui, je vais vite acquérir les références qui me manquent. Et puis il a l'air marrant...
«Amis...»
