Titre : Five rules
Auteur : lunny
Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas et sont la propriété de J.K Rowling. Cependant j'en profite pour m'amuser un peu avec eux ^^
Résumé : Il y avait cinq règles simples à respecter, Potter s'y tenait. Ce n'était après tout qu'un petit prix à payer quand il s'agissait de jouer avec Malefoy. Mais il semblerait que celui-ci ait soudain eut envie de les entraîner dans un autre jeu. HarryxDraco (pas de spoiler)
Genre : Romance et sûrement plein d'autre choses?
Avertissement : Tout ceux qui ne supportent pas de lire une histoire basée sur la relation entre deux hommes sont priés de ne pas lire ce texte. Pas de spoiler.
Note : Que raconter ? Ceci est une fic à deux chapitre, dont voilà le premier (quelle logique implacable vous remarquez ? XD) L'idée de base me semble simple et amusante dans un certain sens, le doux glissement du jeu dans le monde réel quelle épopée ! Bien sûr ce sera dur mais le bonheur les attend peut-être au bout du chemin alors soutenons les ^^
Bonne lecture !
Si on avait parlé à Potter de Malefoy, il y avait à peine un an, on aurait récolté sur le jeune Serpentard, des qualificatifs peu élogieux, ainsi que des anecdotes croustillantes sur son compte pour lesquels Rita Stecker aurait tué père et mère et serait même allée jusqu'à abandonner ses pouvoirs animagus. C'était vrai que le chef d'entreprise le plus prestigieux de Londres affichait une image trop lisse que la reporter ne rêvait que de réduire en charpie. La vérité était qu'elle avait très moyennement apprécié d'avoir essuyé un refus méprisant quand elle lui avait demandé une interview. Cependant, Rita Stecker arrivait bien tard, quand on évoquait Malefoy à présent devant le Survivant, il détournait habillement la conversation ou se contentait d'hausser les épaules, indifférent. On aurait pu en conclure un désintérêt total de la part du Survivant mais cela se rapprochait très peu de la vérité.
En fait, Potter s'intéressait tellement prêt au cas de Malefoy qu'il approfondissait, depuis maintenant un an, ses recherches sur l'arrogant camarade de classe de Poudlard. Et d'ailleurs, si on observait la chose objectivement, on aurait même pu penser que Harry Potter entretenait une relation avec Draco Malefoy. Cependant, si on interrogeait les deux concernés, on aurait sans doute droit à un regard surpris voir outré ou un rictus méprisant et une pique acérée sur tout ce que les gens pouvaient inventer. Mais la vérité était là, le Survivant s'était bien lancé dans une relation plus que poussée avec le malveillant chef d'entreprise. Et si, dans ce que Malefoy aimait nommer les feuilles de choux insipides, on attribuait à Potter une vie sexuelle des plus débridée depuis sa rupture avec celle qu'on avait longtemps désignée comme l'amour de sa vie, il en était autrement.
La discrétion de deux protagonistes était telle que personne n'aurait jamais pu formuler une phrase où ces deux là n'étaient pas en opposition. Et de toute façon Harry détestait qu'on étale sa vie privée dans les journaux (ce qui malheureusement était le cas) Cependant, les suppositions fausses de ces torchons l'arrangeaient bien, tant qu'elles étaient à des millions années lumières de la vérité. Il était sûr que si un journal venait à titrer « Harry Potter entretient une relation fougueuse et secrète avec Draco Malefoy depuis près d'un an» les chances de survie de la société diffusant ce que Malefoy ne manquerait pas de désigner comme des ignominies serait quasi nulles. Puis Harry n'ignorait pas que les salariés du journal réduits en poussières, il serait assurément la prochaine victime de la colère de l'héritier des Malefoy. Et Harry Potter aussi glorieux et puissant soit-il n'imaginait pas finir ses jours aussi vite. Il aimait assez la vie pour ne pas souhaiter mourir sous la torture de celui qui avait été son pire ennemi durant ses années d'études.
De plus, si on résumait les faits, un journal titrant « Harry Potter baise avec Draco Malefoy » serait plus proche de la vérité. Encore que le « avec » pouvait paraître superflu. En tout cas, si on adoptait un point de vue objectif, ce qui était pour une fois le cas de Harry, il n'était pas difficile de deviner que la nature de leur relation était uniquement basée sur le sexe. Loin de le déranger, cela arrangeait notre héros national. Il s'était déjà embarrassé d'une histoire d'amour qu'il avait cru immortelle et qui s'était finalement terminé par des disputes puériles et pour des raisons qu'il ne voulait comprendre. Puis, mine de rien, entretenir un semblant de relation sexuelle avec Malefoy était quelque chose de simple. Il avait juste à respecter cinq règles qui n'étaient pas si exagérés et qui étaient dictées par une certaine logique qui visait à les protéger de l'attention des médias mais aussi d'eux-mêmes. Il s'en accommodait très bien et s'évertuait à ne pas passer outre dès qu'il les avait assimilées. Malefoy se montrant clair sur ces limites, ils n'étaient pas embarrassés de problèmes superflus. Le Gryffondor aimait comparer leur relation à jeu avec cinq règles à respecter absolument.
Tout d'abord, s'ignorer en public.
Les paroles de courtoisie ou les regards de convenances n'étaient jamais échangés. Et il n'était pas envisageable de s'adresser quelques mots ou de tenir une conversation. Bien que les joutes verbales aient laissé place à des silences méprisants, on pouvait cependant sentir une certaine tension quand ils se retrouvaient en présence, mais on assimilait cela a leur haine respective. Quelques fois Potter regrettait ces moments où il cherchait cette pique qui aurait fait fissurer la façade du parfait chef d'entreprise pour laisser entrevoir ce garçon malingre de sa jeunesse. Il avait essayé au début d'outrepasser ceci, en le provoquant, l'insultant ou glissant des allusions, mais il n'avait récolté qu'un regard désintéressé qui l'avait fait se sentir absolument ridicule. Ces jeux n'amusaient plus celui qui était devenu son amant. Alors, Potter s'était accommodé de ceci, comprenant que de toutes façons, il était inutile de tergiverser quand le blond se mettait quelque chose en tête.
De plus, un échange en public aurait pu paraître suspect avec le recul. On aurait pu s'intéresser à leur cas plus qu'il ne fallait et il se doutait que Malefoy ne voulait pas ternir sa parfaite image de chef d'entreprise prestigieux et puissant par le qualificatif peu reluisant d'homosexuel. Ce qui ne manquerait pas d'arriver. Et il semblerait que le jeune blond préférait que les messes basses concernent son passé de Mangemort, ses manipulations ministérielles de l'ombre ou son air méprisant que sur le fait qu'il écartait peut-être les jambes pour obtenir certains avantages. Harry le comprenant, il n'avait lui-même aucune envie de devenir la prochaine icône gay que tous les homosexuels s'amouracheront. Il avait déjà du mal à faire avec les demoiselles à son humble avis. De plus, il ne se considérait pas comme homosexuel. Dans les faits, il l'était, mais pour lui, c'était juste dans un arrangement fort propice avec Malefoy, qui se trouvait être un homme, pour satisfaire ses envies primitives.
Il savait qu'ils n'attendaient rien de plus l'un de l'autre, juste un petit moment en agréable compagnie, sans même essayer de tenir une conversation sérieuse et futile. De toute façon, cela faisait parti de la deuxième règle instauré par le Sang Pur.
Aucun bavardage inutile et superflu.
Au début, il se sentait gauche et quelque peu mal à l'aise quand il se trouvait seul avec le Serpentard. Sa tête cherchait un sujet de conversation à aborder tandis qu'il fixait les yeux d'orage. Mais l'homme s'était contenté de s'approcher de lui, d'un pas assuré avant de poser délicatement ses lèvres sur sa clavicule découverte avec un regard des plus provocants. Et quelques secondes avaient suffis au Gryffondor pour faire basculer le Serpentard sur le sol et poser des mains fiévreuses sur son corps. Il n'avait de toutes façons pas grand chose à se dire dans ce genre de moments. Il était persuadé qu'amorcer un semblant de conversation avec Malefoy provoquerait une dispute stupide qui le priverait de ces moments forts agréables. Il était inutile de perdre son temps à des discussions stériles qui auraient pu mener à des insultes, s'il suffisait de pousser le Serpentard au sol pour pouvoir le ravager. Puis franchement, ils étaient bien trop différents pour trouver un sujet de discussion ou un terrain d'entente.
Il était nettement préférable de prendre le Serpentard encore et encore et obtenir de lui des gémissements, laissant ainsi leurs corps se faire la conversation à la place de leurs bouches. Finalement, c'était l'insatiabilité d'Harry qui avait mené à la troisième règle.
Ne jamais se voir la veille de travail.
Malefoy l'avait traité de bête une fois, il ne savait si l'appellation était méprisante ou si le blond faisait juste une constatation, en tout cas, cela n'était pas éloigné de la réalité. Il ne pouvait pas s'arrêter aux préliminaires ou à une unique fois. Il était toujours affamé, ne se fatiguant jamais de faire plier son amant, malgré tout ce que l'autre aurait pu dire ou supplier, il n'écoutait jamais, prenant avidement, encore et encore. Ce qui la chose terminée se révélait comme une erreur quand la fatigue semblait le terrasser et qu'il fallait songer à se lever quelques heures plus tard pour travailler. Il ne pouvait même pas imaginer ce qu'endurait alors son rival qui devait se rendre à son entreprise et ne pas montrer son épuisement devant ses subordonnés, alors que lui baillait ostensiblement en plein milieu de son bureau. En vérité, cette règle-ci était apparue par la volonté d'Harry de ménager Malefoy que du souhait réel de ce dernier. C'était un des accords tacites qui maintenait leur relation telle qu'elle devrait être. Sans répercussion sur leurs vies.
Puis quoi qu'on pouvait en dire, cela les arrangeait tout deux, ne pouvant se laisser distraire lors de leur travail par des considérations stupides comme la fatigue ou l'énervement. Puis, la quatrième règle s'était immiscé dans leur arrangement.
Ne jamais s'embrasser.
Potter avait essayé un soir de saisir les lèvres de Draco dans un baiser, néanmoins, celui-ci s'était reculé, un sourire arrogant sur ses lèvres tentatrices et l'avait raillé de la voix rauque qu'il possédait quand l'excitation montait entre eux.
« On n'embrasse pas sa pute, Potter »
Harry s'était vaguement demandé lequel était la pute des deux, mais ces considérations futiles s'étaient envolées quand Malefoy s'était laissé glisser contre son corps et avait commencé à utiliser sa bouche à des fins plus plaisantes encore. Tout ce que sa propre bouche arriva à former sont des gémissements alors qu'il aurait aimé répliquer. Cependant, tout ce qu'il pouvait penser était à quel point l'autre était doué. Alors il laissa ses mains glisser dans la chevelure dorée.
Et il ne pensa plus.
La dernière règle de leur accord s'était formée par la féroce volonté de Malefoy de ne pas être associé à un personnage aussi méprisable, de son propre avis, que Potter.
Se quitter avant le lever du jour.
Il n'était aucunement question de découcher l'un chez l'autre, il n'était pas un hôtel et était un homme tout à fait respectable qui se devait de dormir dans son propre lit la nuit venue. Harry avait trouvé ces considérations excentriques, mais comme avec tout ce qui concernait Malefoy, il s'était fait violence pour s'en accommoder. Si le blond accordait de l'importance à ces inepties, il s'en souciait bien peu, bien que de se faire rembarrer hors du lit par son amant alors que la fatigue le terrassait lui laissait un goût amer, il s'en contentait amplement. Il n'avait pas de temps à perdre en querelles vaines et préférait transplaner jusqu'à son appartement et se laisser tomber dans son lit ou dans son canapé, quand il se sentait totalement épuisé. C'était sans doute pour cela, et bien d'autres raisons, qu'il préférait accueillir l'héritier des Malefoy dans son antre qu'à aller se risquer dans celle du dragon.
A vrai dire, ces règles peu contraignantes n'avaient pas eut raison de l'envie persistante de Harry d'allonger Malefoy sur une quelconque surface et lui faire subir les pires outrages. Personne ne pouvait se vanter de tenir le chef d'entreprise le plus côté entre ses doigts, et même si Potter entretenait des rapports privilégiés avec lui, il n'oserait jamais se présenter comme cette personne. Parce que les règles établis montraient à quel point ils étaient dissociables. Leurs relations se limitaient à un cadre strictement privé et ne pouvaient avoir aucune influence sur ce qu'ils considéraient la vie réelle.
Enfin cela aurait pu continuer longtemps ainsi, si en ce maudit jour de fête ministérielle pour une quelconque cause, qui était, d'après Draco, un prétexte déguisé pour se laisser à avaler des verres d'alcool sans compter, cet imbécile de Potter n'alla pas se frotter à des roses décidément trop délicates pour lui.
Elle était rousse, comme il les avait aimés. Avec un sourire éblouissant, auquel il n'avait jamais pu s'empêcher de répondre. Avec des yeux pétillants, comme avait du être ceux sa mère. Des hanches aux courbes douces, où il avait aimé autrefois poser sa main. Et ces longs cheveux, qu'il avait aimé caresser sous le couvert de la nuit.
Si elle s'était appelée Ginny, sans doute elle aurait été la femme qu'il avait tant aimé.
En vérité, il se fichait bien de son nom, mais il était fasciné par cette jeune dame qui lui rappelait tant cette histoire d'amour d'autrefois. Harry ne voulait pas d'amour, du moins il avait cru, mais il y avait le tortillement agréable de son estomac, le sourire un peu niais sur ses lèvres tandis qu'elle riait, et cette chaleur un peu malsaine qui montait en lui. Il ne voulait plus penser à Ginny mais il était dévoré par son souvenir. L'alcool et les souvenirs embrouillaient un peu son esprit, mais il se sentait bien. Pourtant, il ne fit pas un geste pour attraper cette mèche qui s'égarait sur son visage, ne lui proposa pas de poser son verre dans le but d'effleurer sa main, ne sonda pas ses yeux pour la faire flancher. Il se sentait un peu coupable, il ne savait pas pourquoi. Elle glissa sa main dans la sienne avec un sourire complice et il réalisa que ce qu'il faisait n'avait rien de bien.
Qu'encore il allait s'embarque dans une histoire qui n'aurait que le mérite de le faire souffrir. Pourtant, il aimait la chaleur au creux de sa main, la peau douce sous ses doigts. Ça n'avait rien de comparable aux doigts gelés de Malefoy quand il s'accrochait à lui, ni à la peau de ses paumes un peu sèches qui parcouraient son corps. C'était infiniment différent mais il se trouvait incapable de saisir lequel de ces touchés lui procurait le plus de frisson. Il savait que quelque part dans cette immense salle, le jeune blond sirotait une coupe de champagne l'air froid, ses yeux impénétrables sondant la salle à la recherche de ces innombrables personnes avec lesquelles il était toujours bon d'avoir des contacts. Qu'avec le sourire artificiel, si loin de l'air inconvenant qu'il arborait quand Harry le prenait, il avançait vers ces somptueuses créatures qui voulaient se glisser entre ses bras ou vers ces riches donateurs qui n'aurait pas dénié un gendre aussi prestigieux. Il papillonnait à son aise, ne se posant nul part en particulier. Souriant poliment et glissant de douces allusions au parfum de promesses, qu'il ne tiendra sans doute jamais. Il y aura dans ces yeux cet éclat peu reluisant et un peu cruel de celui qui savait déjà tout, si lointain de l'éclat joueur qui brillait quand il l'entraînait dans ses jeux.
Il y avait dans cet héritier un peu hautain que tout le monde connaissait, caché derrière des sourires et sarcasmes, un jeune homme blond inconvenant et joueur dont seul Harry avait conscience.
La main glissa contre la sienne en une agréable caresse dont le brun prit vaguement conscience. Il adressa un sourire à la jeune demoiselle qui voulait sans doute se glisser à son bras. Il s'interrogea vaguement ce qu'elle pouvait voir en lui à part le Sauveur. Puis il éloigna ces pensées vagues et écarta du bout des doigts la mèche qui s'égarait sur le visage de porcelaine, à l'air un peu fragile. Il ne put s'empêcher de songer si elle était aussi fragile qu'elle le prétendait. Que si derrière son joli minois innocent, elle ne cachait pas un ego bouffi d'orgueil. Il espérait que ses douces mains aux doigts fins ne se transformeraient pas en serres pour le faire tomber. Il y avait sa peau douce contre sa paume, cependant ses pensées diffuses retournaient sans cesse vers l'aristocrate blond qui partageait régulièrement sa couche.
A quel point était-il différent de cette rousse souriante qui glissait doucement sa main à son bras, l'invitant sous ses dehors innocents ?
Draco n'était pas fort, malgré tout ce qu'on pouvait dire ou penser. Il le semblait et voulait le paraître, mais Harry savait ce qu'il cachait derrière ses airs de bourgeois puissant. Il n'ignorait pas que dans l'esprit de l'héritier, il y avait des barreaux un peu trop étroits de la prison. Celle où on l'avait gardé, attendant un procès qui ne cessait d'être repoussé. Encore, aujourd'hui, il supportait mal rester dans de petits espaces sans commencer à laisser voir des signes d'angoisse. Il y avait dans la conscience de Malefoy, ce jeune garçon à qui on a gravé un tatouage sur le bras droit. Il ne le dévoilait jamais, cachant cette marque sous de longues manches de chemises. Et chaque fois que le regard du Gryffondor glissait sur ce tatouage, le blond essayait de la cacher, anxieux et terrifié. Il y avait dans les souvenirs du Serpentard, cet écolier qui pleurait dans les toilettes de Mimi Geignarde. Quelques fois, quand il s'hasardait à jeter un coup d'œil au miroir, Potter pouvait apercevoir le visage de son amant se crisper en une grimace peu agréable et il passait une main sur son ventre, là où il restait la marque d'un sort qu'il n'aurait jamais du recevoir. Il y avait dans les pensées de Draco, celui qui était parti en hurlant de la foret interdite, laissant Harry seul dans la pénombre. Souvent, quand il y repensait, cela laissait un sentiment assez agréable dans la poitrine du Gryffondor au souvenir de ces jours lointains où ils n'avaient pas pris encore conscience de tout ce qu'ils allaient devoir traverser.
Il y avait dans le cœur du Gryffondor, ces yeux gris qui l'observaient à travers un paravent.
Il savait à quel point Malefoy était faiblard malgré tout ce qu'il pouvait dire. Horriblement inconstant et fragile, tellement que Potter n'était pas sûr d'arriver à le saisir. Quelque fois quand il le prenait, et que le blond cachait son visage dans ses mains il se rendait compte à quel point il pourrait le briser et cette perspective l'effrayait et l'excitait tout autant. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de revenir à lui, sans cesse, même si quelque fois il n'arrivait pas à cerner ce que Malefoy désirait vraiment.
Peut-être qu'une part de Harry craignait que Malefoy ne désire justement rien de lui.
Mais il ne voulait pas y réfléchir.
Il sourit d'une manière tendre, mais le cœur n'y était pas. Pourtant, elle ne semblait pas le comprendre, papillonnant doucement des yeux, comme si elle cherchait à l'attirer dans ses filets. Sûrement, s'il s'y laissait tomber, il en serait heureux. Mais pour combien de temps ? Il connaissait encore la douleur insidieuse qui montait en lui au souvenir de Ginny et leurs jours heureux. Il ne voulait pas y penser. Il aurait voulu ne pas s'en soucier, lui proposer un dernier verre dans son appartement, mais il se taisait. Et lui, déjà, volait autre part.
Harry détestait les yeux de Malefoy, d'un gris orage qui précédait la pluie, quand leurs regards se croisaient dans un vieux château anglais, menaçants comme la mort quand ils s'affrontaient dans les couloirs, cyniques et moqueurs quand Rogue le raillait en cours, furieux quand il attrapait le vif d'or avant lui, froids et indifférents quand ils se croisaient à présent en public, foncés presque noirs quand le désir montait entre eux…
Ces yeux d'un gris limpide comme à son premier jour sur le Chemin de Traverse.
Il détestait les yeux de Malefoy parce qu'ils lui rappelaient tant de choses diffuses qu'il n'avait pas à se remémorer.
Pourtant, l'éclat de fureur qu'il percevait dans les iris grises le faisait frissonner d'une manière malsaine. Il était là, à quelques pas à peine, le fixant d'une façon qui lui envoyait des frissons dans le dos. Les yeux de Malefoy le happaient et déjà, Harry se sentait ailleurs.
Elle appela son prénom d'une voix douce, cherchant à obtenir son attention en vain. Il n'était là que pour les yeux brillants de Malefoy. Il savait que c'était mal, qu'il aurait du détourner le regard et reprendre la conversation. Il aurait du se comporter comme le bon sens l'exigeait, l'ignorer comme il aurait du le faire. Mais, c'était l'autre qui le fixait, qui outrepassait les règles l'observant avec insistance. N'importe qui dans la salle aurait pu remarquer à quel point ils semblaient se dévorer des yeux, c'était dangereux. Malgré lui, son sang s'échauffait à la seule pensée que quiconque aurait pu les apercevoir, mettre un nom sur ce qu'ils ne voulaient nommer. L'excitation montait en lui, embrassant ses sens, tandis que Malefoy faisait un pas vers eux, leurs regards ne semblant pas vouloir se quitter. Pourtant l'instant prit fin, laissant les germes de l'extérieur se glisser à l'intérieur de leur monde, élargissant l'espace entre eux, étouffant le feu qui les consumait comme si on avait jeté de l'eau dans les flammes.
Elle avait passé sa superbe main devant ses yeux hagards et Harry l'avait regardée.
D'un air assez surpris, se remémorant sa présence, cherchant dans ce regard insistant, le fantôme d'autre chose. Il s'excusait doucement, glissant un sourire fin sur ses lèvres, égarant une main sur sa hanche, dans une esquisse souple d'un geste tendre. Peut-être qu'il espérait que Malefoy ne raterait rien du spectacle, lui exhibant l'ébauche de la fin qui les attendait. Un peu brutale et malhonnête, mais les fins ne pouvaient être heureuses et douces pour les personnes comme eux qui n'avaient vécus que le brouillon d'une relation.
Pourtant même quand tout semblait fini, ils continuaient à se débattre.
"Et bien, Potter, veux-tu donc horrifier l'assemblée en nous présentant un spectacle aussi dégradant ? "
Tout d'abord, s'ignorer en public.
Et la première règle vola en éclats.
Sa voix était trainante, cynique, froide et pourtant Harry pouvait deviner à quel point l'héritier était en colère. Il avait l'impression de se retrouver des années en arrière, à une époque sombre, mais encore insouciante par rapport à ce qui les attendaient, où ils n'étaient que de jeunes garçons qui se détestaient. Il se rappelait encore de la colère incontrôlée qui se déversait dans ses veines à chaque parole prononcée comme un puissant venin. Pourtant, il avait grandi et malgré les paroles sarcastiques du blond, il resta calme, affichant un sourire supérieur qu'il devinait agaçant.
Si l'assistance ne les observait pas attentivement à présent, le Gryffondor ne doutait pas que le noble lui aurait fait ravaler son sourire à une telle vitesse qu'il en aurait eut des vertiges. Le Serpentard se mordit la lèvre inférieure, malgré la situation, Harry ressentit un frisson incongru parcourir son épiderme. Il détacha chacune de ses syllabes, profitant de cette occasion inespérée de reprendre les armes qu'il avait adoré manier.
"Hé bien Malefoy, toujours aussi courtois. Et aussi seul à ce que je vois. Ce n'est pas parce que personne ne supporte ta compagnie que tu dois faire fuir celle des autres."
Il afficha un air dédaigneux qui envoya des décharges malsaines tout le long de la colonne vertébrale du Sauveur. Il sentait son cœur battre contre ses tempes alors que le regard de Malefoy le fixait. Il n'aurait eut qu'à faire quelque pas et écraser ses lèvres contre les siennes pour pouvoir assouvir la soif qui irritait sa gorge. Désordonnés, ils se seraient glissés l'un contre l'autre, renfermant leurs bras autour de leurs hanches et leurs cous, créant cette espace éphémère où ils n'existaient plus que pour se fondre dans l'autre. Là où leurs bouches encore chaudes de répliques acides pourraient se joindre et s'affronter dans un autre duel. L'héritier détourna le regard pour le laisser vaquer, critique, sur sa compagne du soir, ne laissant point voir son trouble devant le regard brûlant du Gryffondor qui ne cachait rien.
" En tout cas, tu me laisses voir d'où provient l'adage " Mieux vaut être seul que mal accompagné ". Je ne savais pas que les créatures de compagnie étaient acceptées."
Harry ne prêta même pas attention à la dite créature offensée, tout concentré à laisser son regard équivoque glisser sur le corps du Serpentard. Ce dernier évitait à présent les iris vertes, bien trop déstabilisantes à son goût. Et sans doute, il ne pouvait que se régaler de l'air qu'arborait la jolie rose qui avait voulu planter ses épines dans le cœur de Potter dans l'espoir d'y laisser des germes de bonheur. C'était une belle plante, pourtant, digne peut-être de décorer le hall de son manoir, tout au plus. Si elle n'avait pas jeté son dévolu sur le brun, il aurait pu la considérée comme une personne de goût. Comme quoi, il y avait des erreurs à ne pas faire.
"Excuses-moi si je préfère prendre congé, j'ai bien mieux à faire que m'attarder en discussions futiles avec ta personne. "
C'était les paroles insolentes que Malefoy lui avait lancé après leur premier "dérapage". Harry avait à peine esquissé un mot, mut alors par une politesse inconsidérée, qu'il lui avait rabattu le caquet avec ces paroles impertinentes avant de transplaner, son sourire des plus détestables accroché aux lèvres. Le brun se les réappropriait et les faisait glisser avec délice sur sa langue, savourant l'air courroucé qu'adoptait son vis à vis. Si une chose insupportait Malefoy plus encore que Potter lui-même, c'était de se faire traiter avec dédain. Il avança d'un pas, un geste incontrôlé, que Malefoy regrettait déjà à peine après avoir l'amorcé. Il avait conscience de basculer quelque part où il ne voulait pas tomber. Que Potter, malgré lui, par son attitude agaçante, l'entraînait dans quelque chose d'autre que leur simple jeu. Le Gryffondor sourit d'une manière provocante, ravi de deviner qu'il lui avait fait perdre le contrôle. De l'avoir attiré à lui, l'obligé à sortir de cette réserve habituelle où il se cachait en public.
Doucement, Harry se détourna de lui, glissant son regard dans celle qui se tenait à ses côtés. Bien sûr, ce qui comptait le plus était d'exhiber au mieux cet échange devant Malefoy. Cette femme lui importait peu à présent, il en avait oublié son prénom obsédé par un autre. Il voulait jouer cette fin maintenant, terminer ce semblant d'histoire avec Malefoy. L'humilier aussi, au point que sa façade de parfait entrepreneur se fissure devant tous, que il ne se contrôle plus. Que la folie le prenne à tel point qu'il ne puisse plus penser. Qu'il arrête de tout calculer, que le sang lui monte à la tête et que enfin il se laisse aller. Un peu comme le soir quand leurs corps s'entrechoquaient..
Il proposa galamment son bras à la jeune femme en vue de s'éloigner de ce personnage vraiment grossier qui avait osé l'insulter. L'image de preux chevalier lui sciait à merveille sans doute. Alors qu'elle allait s'en saisir, il sentit qu'on tirait sa manche avec force, alors qu'il basculait quelque peu, il se tourna avec un sourire satisfait tandis que Malefoy lui lança un regard furieux, Potter attrapa de son autre main le bras de Malefoy. Puis, tout devint flou autour d'eux...
Quand le monde redevint stable, ils avaient atterri dans la chambre du Gryffondor.
A suivre
Note de l'auteur
Je ne sais pas pour vous, mais j'adore quand Harry et Draco se lancent des piques bien senties. Bon là j'avoue que leurs insultes ne sont pas de taille devant leur verve habituelle mais je ne désespère pas. Pourquoi cinq règles ? Sur tout que certaine paraissent dépourvues de sens, à cela je répondrai simplement que cinq me paraissait un bon compromis, ça tient sur une seule main c'est pratique XD La deuxième partie est en cours d'écriture alors vos impressions me motiveraient pour amorcer la suite :)
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