HEY !

Je suis de retour pour une nouvelle fiction ! Je suis suuuuuuuper contente de la poster enfin. Parce que je suis dessus depuis plus de six mois et que j'ai attendu d'avoir pas mal de chapitres d'avance pour être régulière dans mes publications. Je me suis retenue de la poster donc je suis vraiment trop trop heureuse de la mettre finalement en ligne ! J'espère VRAIMENT qu'elle va vous plaire :)

À noter que je devais d'abord la poster pour le mois de juin, puis pour le mois de juillet, ensuite pour la rentrée... Bref, j'ai pris mon temps quoi x)

Une très bonne lecture, on se retrouve en bas !


PREMIER CHAPITRE :


— Prisonnier 319, appelle un garde.

La cellule dans laquelle pénètre Clarke est sans doute l'endroit le plus effrayant qui lui ai été donné de voir. Pourtant dans sa vie, des centaines de pièces oppressantes et sinistres semblables à celle-ci se sont présentées à elle. Mais, une fois son corps totalement à l'intérieur, l'obscurité de la cellule lui fait froid dans le dos. La clarté est quelque chose d'inconnu pour Clarke, sur l'Arche, tout s'assombrit de jour en jour. La luminosité peu élevée est donc une habitude pour elle, mais dans cet endroit, c'est différent, chaque centimètre carré suinte d'hostilité, la peur. Les murs grisâtres, tout comme le sol, accompagnés d'un mobilier médiocre la confortent dans son idée. Ce dernier est composé d'un semblant de lit qui semble finalement n'être qu'un matelas posé à même le sol, d'une espèce de douche qui ne vaut pas mieux que la couchette ainsi que des toilettes, équivalant au reste de la cellule, c'est-à-dire pas grand chose. Le tout est flanqué d'une odeur âcre, particulièrement désagréable flottant dans la pièce.

Peu de temps après être entrée dans ce qui est désormais sa nouvelle maison, les quelques gardes quittent précipitamment la station prison. Clarke les comprend, qui voudrait rester ici sans y être obligé ?

Dorénavant seule avec ses idées, elle est submergée par une montagne de ressentiments. Tellement qu'elle n'arrive plus à esquisser le moindre mouvement. L'adolescente reste plantée au milieu de ce taudis, bloquée, totalement coincée par ses propres émotions. Ces dernières sont beaucoup trop nombreuses pour arriver à les gérer sans devenir cinglée. Après réflexion et avoir calculé que son dix-huitième anniversaire se déroulera dans plus de dix mois, Clarke n'a aucune idée de comment ne pas devenir folle après autant de temps passé ici. Coupée du monde, seule, sans ses parents, l'un mort physiquement, l'autre associé à une trahison sans précédent. Ce souvenir à l'effet d'une bombe dans l'esprit de la prisonnière. Celui-ci se vide pour laisser place à une profonde tristesse. Une tristesse incontrôlable, tellement incontrôlable que très rapidement, le seul son audible dans la station prison sont les pleurs de Clarke.


Bellamy essaie de contenir sa surprise, son chagrin et son énervement enfouis à l'intérieur de lui. La première émotion est due à l'arrivée de Clarke dans l'espace réservés aux délinquants de l'Arche. « Si il y a bien une personne sur cette foutue station qui ne pouvait pas finir ici, c'est bien la princesse », pense-t-il. La stupéfaction de la revoir après un tas de péripéties mélangé au fait qu'elle se retrouve en prison ce qui était — jusqu'à maintenant — l'alternative la plus improbable. Ces deux raisons accumulées à la faible probabilité que Clarke soit sa voisine de cellule font qu'une tempête de stupeur fulmine dans sa tête.

Le chagrin quant à lui est causé par la détresse évidente de la jolie blonde. Ces pleurs lui transpercent les oreilles, lui lacèrent le cerveau pour ensuite lui déchirer le cœur. La serrer dans ses bras, la réconforter et lui promettre qu'il sera toujours à ses côtés sont des actions qu'il rêverait de faire mais qui lui sont impossibles pour de multiples raisons. La principale étant qu'un mur les sépare, ce qui est problématique pour avoir un quelconque contact physique.

Tout cela est ponctué d'un énervement et d'une rancune incontrôlables à l'égard de Clarke. La traîtrise qu'elle lui a affligée il y a quelques mois lui est restée en travers de la gorge. « C'est un euphémisme », hurle l'esprit de Bellamy tandis que sa bouche reste scellée. Son acte a conduit à l'exécution de sa mère, à l'abandon de sa petite sœur et à son emprisonnement. Qui ne serait pas en colère après de telles conséquences ?

Ses poings se resserrent alors que ses ongles se plantent dans sa peau en repensant à cette journée. Sa respiration devient haletante, presque difficile en se souvenant du pire jour de sa vie.


Les coins des lèvres de Bellamy se redressent franchement en constatant l'émerveillement de sa petite sœur, causé par la lecture d'un livre. Le bouquin sur la mythologie, corné et jaunis par le temps, très répétitif étant donné qu'il lui raconte la même histoire régulièrement fascine toujours autant Octavia.

Les yeux de l'aîné s'écartent du livre noircis de mots l'espace d'une seconde. En ce laps de temps, il constate l'air habituellement absent de sa mère, ses yeux habituellement vides, ses lèvres habituellement droites, très rarement souriantes. Cette expression a toujours fait partie d'elle mais s'est exacerbée lors du décès de son mari il y a quelques années. Depuis cette tragédie, elle n'est plus vraiment là, n'est plus vraiment elle-même et n'est plus vraiment sa mère. Le regard de Bellamy a à peine le temps de se poser à nouveau sur le livre que la porte de leur appartement, plus qu'exigu, s'ouvre brusquement. Le cœur de l'adolescent fait un looping dans sa poitrine au moment où il constate qu'il s'agit de personnes haut placées. En effet, le vice chancelier Rhodes apparaît, flanqué du commandant Shumway.

Une anxiété incommensurable débarque dans son corps lorsqu'il se rend compte qu'Octavia est visible pour les deux hommes. Sur l'Arche, il existe une règle — parmi des milliers d'autres — stipulant qu'avoir plus d'un enfant est purement et simplement interdit, sous peine de mort. À sa connaissance, sa petite sœur est la seule à avoir survécu aussi longtemps sans s'être fait repérer. Du haut de ses quinze ans, la cadette masque comme elle peut sa peur. Son visage demeure impassible tandis que ses mains, abritées derrière le dos de son frère sont prises de tremblements. Dans un geste de protection, Bellamy place son bras en travers du corps d'Octavia, sous les gloussements dégoulinant d'hypocrisie de Rhodes et du commandant.

— Aurora Blake, appelle ce dernier. En référence à l'article quarante-six de la doctrine Gaia, vous êtes condamnée à mort pour le non-respect de la politique de l'enfant unique, crache Shumway.

L'évocation de l'exécution de sa mère fracasse la carapace que l'aîné s'était formé dans le but de garder un semblant de force. L'idée de perdre sa petite sœur vient effleurer son esprit, le sortant de sa transe. Ses yeux débordent désormais de défi, bien décidé à garder Octavia en vie, quoi qu'il en coûte. Les pas des deux figures de l'autorité de cette station lui parviennent à peine, ses jambes le jetant presque devant eux. La première résistance de Bellamy advient alors, au moment où le commandant s'apprête à ouvrir la bouche afin de lui retirer la personne qui lui est le plus cher.

— Non ! aboie-t-il en direction des deux hommes. Prenez moi.

Un silence flotte dans l'appartement des Blake, une expression vaniteuse plaquée sur le visage de Rhodes et Shumway. Les larmes d'Octavia roulant sur ses joues déjà trempées accompagnées de ses tremblotements qui sont de plus en plus visibles arrachent une grimace à Bellamy qui doit se faire violence pour ne pas se jeter à la gorge des deux imbéciles.

— Envoyez-moi à l'isolement, je ferai ce que vous voulez, il supplie plus qu'il ne propose.

Un regard s'échange entre le commandant et le conseiller. Ce premier hoche la tête, comme pour convaincre le vice chancelier. Au plus grand soulagement — si on peut appeler ça de cette façon — de Bellamy, Shumway s'éloigne de sa petite sœur avant d'accrocher les menottes glaciales à ses poignets. Les pleurs d'Octavia et les protestations de sa mère sont à peine audibles pour lui, comme si tout devenait flou, irréel. Un ou deux conseils et des adieux déchirants échangés avec la cadette plus tard, il est attiré en dehors de l'appartement, jusqu'à atterrir dans les couloirs de Walden.

Une question fait alors irruption dans son esprit : qui ? Qui les a dénoncés ? Une seule et unique personne lui vient en tête, la seule à qui il en a parlé, la seule à qui il faisait suffisamment confiance, la seule qu'il ai aimée autant que sa famille. Le visage déformé par l'étonnement de Clarke survient à quelques pas de lui. Un océan de colère le submerge, son corps se projetant en avant, jusqu'à l'adolescente.

— C'est toi ! hurle-t-il. Je te faisais confiance ! Je te hais, je te hais !

Le commandant Shumway et Marcus Kane l'attrapent à nouveau violemment par les épaules avant de lui asséner chacun un coup de pied dans les genoux. Toute la force et la volonté qu'il lui restait quittent son corps tandis qu'il est traîné jusqu'à la station prison, murmurant des « Je te hais », même après son enfermement dans sa cellule.


La totalité de son chagrin à son égard s'envole tellement loin qu'il ne sait même pas s'il a existé. En se remémorant cette catastrophe, sa colère qui s'était atténuée en ces quelques mois le frappe de plein fouet, décuplée. C'est comme si le fait d'avoir entendu le son de sa voix avait fait revivre cette journée et avait ravivé sa rage. Comment est-ce qu'une personne qui prétendait l'aimer a pu orchestrer un acte aussi abominable ? Comment quelqu'un d'aussi généreux et loyal que Clarke a osé le trahir ? Comment lui a-t-il accordé sa confiance ?

Des dizaines de questions se battent dans son esprit, un gros point d'interrogation se formant dans sa tête : il ne peut apporter de réponse à aucuns de ses problèmes.


Les pleurs de Clarke s'allègent de plus en plus, cette dernière tente de se calmer comme elle le peut, regrettant déjà d'avoir craqué après si peu de temps passé ici. « De toute façon, je serai morte dans un an », pense-t-elle finalement. Une boule se forme dans sa gorge lorsqu'elle se rend compte de tout ce qu'elle a perdu en quelques mois. L'homme qu'elle aime la déteste, elle a été dépossédée de sa maison et de son bonheur tandis que son père flotte dans l'espace pour l'éternité et que sa mère... Elle ne la considère même plus comme telle. Sa liberté n'est plus qu'un lointain souvenir désormais.

Une larme roule sur sa joue au moment où un poids — la réalité — s'abat sur sa poitrine. Elle n'aura plus l'occasion de parler avec Jake, de rire avec Abby, d'aimer ses parents. L'année à venir risque d'être la plus difficile de toute sa vie, la solitude et la culpabilité l'assailliront sans qu'elle ne puisse empêcher ses émotions de prendre le dessus.

La haine de Bellamy à son égard la détruit de jour en jour, ses mots d'il y a plusieurs mois résonnant toujours plus fort dans son esprit, son cœur se détruisant un peu plus à chaque battement. Son amour pour lui est tellement fort qu'elle a fini par le perdre.


Les pas de Clarke se font de plus en plus pressés jusqu'à arriver dans les couloirs de Walden. Malgré les dizaines de personnes la dévisageant à chaque fois qu'elle met un pied devant l'autre, sa joie reste constante, bien trop impatiente de retrouver Bellamy pour prêter attention au monde extérieur. En effet, apercevoir une jeune fille de Phoenix se promener dans la station la plus pauvre de l'Arche n'arrive pas tous les jours. Les inégalités sociales ont malheureusement toujours régné ici. La plupart des résidents de Walden et d'Arcadia vivent dans la misère quand ceux de la troisième station mangent à leur faim tout en s'accordant quelques extras. Clarke déteste cette disparité mais ne peut rien faire pour lutter contre, ce n'est pas une adolescente de seize ans qui va changer le monde.

Ses sourcils se froncent à la vue du conseiller Kane et du commandant Shumway. Son cœur bat à une vitesse folle — si bien qu'elle se demande s'il ne va pas sortir de sa cage thoracique d'une seconde à l'autre — au moment où son regard se pose sur Bellamy, menotté, l'air dépité. Son corps s'avance tout seul jusqu'au jeune homme. Le fait qu'il n'essaie même pas de se débattre augmente d'un cran sa peur viscérale. « Et s'ils avaient découvert Octavia ? », se demande-t-elle, suppliant pour que ça ne soit pas le cas. Ses jambes ne la retiennent presque plus lorsque les trois mots invraisemblables sortent de la bouche de Bellamy. Cette phrase a l'effet d'une bombe sur Clarke, si bien que son regard se brouille de larmes incontrôlables. Son cerveau déborde de protestations tandis que ses lèvres ne bougent pas d'un millimètre, bien trop abasourdie par la situation.

Ses trois pires cauchemars deviennent soudainement plus réels que jamais. Octavia a été repérée, Bellamy arrêté, l'homme dont elle est amoureuse la déteste. Son corps se laisse tomber mollement sur le sol froid de Walden. Ses pleurs ont cessé, laissant place à une expression vidée de toute émotion. C'est comme si son cœur venait d'être arraché, extirpé de sa poitrine sans ménagement. Des exclamations parviennent aux oreilles — mutilées par les paroles de Bellamy — de Clarke qui se rend rapidement compte de leur source : l'appartement des Blake. Bousculant comme elle le peut les habitants de Walden, attroupés devant le minuscule logement, elle finit par se planter devant Octavia.

Cette dernière semble être dans un état pire que la jeune femme, si c'est possible. Ses yeux verts baignent dans les larmes, ses longs cheveux bruns ramassés en une queue de cheval dévoile encore plus son regard inhabité, comme si son esprit avait quitté son corps, le laissant pantelant. Ce dernier est toujours tremblant tandis que ses mains contiennent un ruban satiné. Le bout de tissu bordeaux glisse entre ses doigts. La vision d'un tel désespoir brise le cœur de Clarke, déjà très amoché. Installée à côté d'Octavia, — là où se trouvait Bellamy il y a moins de dix minutes — l'adolescente est frappée par sa ressemblance avec ce dernier. Les cheveux et les taches de rousseurs de la cadette lui rappellent son frère. Là où elle l'identifie le plus, c'est dans le regard. Malgré la tristesse évidente y régnant, ses yeux cachent une envie de se battre, une détermination qu'elle n'a vue nulle part sauf chez Bellamy.

C'est à ce moment-là, en se rendant compte de tous leurs points communs, que Clarke se promet d'aider Octavia, comme l'aîné l'a fait. Elle ne la laissera pas dépérir, les deux filles vont remonter la pente, ensemble.


Un autre problème vient alors s'ajouter à la liste déjà conséquente de la jolie blonde : Octavia est seule désormais, sans son frère, sa mère et dépourvue du soutien que Clarke lui apportait. Bien que son père affectionnait beaucoup Bellamy — et donc, indirectement, la benjamine aussi —, il n'est plus là pour soutenir quiconque, à la plus grande peine de sa fille unique.

Se remémorer le fait qu'i peine une journée, son père et sa mère étaient à ses côtés mais qu'elle est désormais abandonnée dans cette cellule anéantit le semblant de ténacité restant dans son corps. Appuyée contre le mur de sa cellule, ses genoux recroquevillés contre sa poitrine, Clarke ne trouve aucune raison de continuer à se battre. À quoi bon ? Elle sera exécutée dans un an, quoi qu'il advienne.

Sur l'Arche, les gamins à l'isolement doivent attendre leur dix-huitième année avant d'être jugés pour leur crime. Ce dernier peut-être plus ou moins grave, d'un vol à un meurtre ou des choses plus rares comme les situations de Clarke et Bellamy. La sentence est à échelle variable, la plus grave étant la condamnation à mort, comme Jake ou la mère des Blake.

L'esprit de Clarke trouve alors quelque chose à quoi se raccrocher, un souvenir sur lequel s'appuyer pour ne pas sombrer entièrement : Octavia. Bien que cette dernière n'ait plus personne, son côté débrouillard devrait l'aider à s'en sortir. Son histoire a bouleversé Walden, Arcadia et même Phoenix. Même si les regards lancés aux deux jeunes filles étaient loin d'être réconfortants, mais débordaient plutôt de pitié.

Durant les quelques mois où elle a pris soin de la sœur de Bellamy, son côté maternel s'est exacerbé, un lien très fort s'est installé entre elles. Leur complicité naissante et leur entente réciproque manque terriblement à Clarke. Cette enfant lui rappelait Bellamy et ça lui faisait du bien de se dire qu'il n'avait pas tout perdu, que sa petite sœur continuait à vivre malgré son absence pesante. C'est comme si la perte de l'adolescent les avait unies, partager leur douleur les apaisait. Elles se soutenaient l'une l'autre.

Octavia ne lui a jamais reproché l'arrestation de son frère et l'exécution de sa mère, au plus grand soulagement de Clarke. Le fait que Bellamy la pense capable de les dénoncer sans état d'âme l'a détruite. Parce que même avec le couteau sous la gorge, elle ne l'aurait jamais trahi. L'accusation qu'il a affligé à la jeune fille était hâtive, irréfléchie. Pourtant, Clarke s'est laissé faire, elle a pris le rôle du bouc émissaire, endossant toutes les responsabilités de cet acte abominable.


Plantée devant son appartement, le regard figé dans celui de Bellamy, Clarke n'ose plus esquisser le moindre mouvement. Le visage de l'adolescent se rapprochant encore plus du sien rend sa respiration haletante, son cœur s'accélérant encore et encore. Au moment où leurs lèvres se frôlent, un brasier s'enflamme dans le corps de la jolie blonde. Ses mains se perdent dans ses boucles brunes tandis que les doigts de Bellamy caressent doucement sa taille. Leurs bouches s'éloignent l'une de l'autre, les yeux bleus de Clarke toujours plongés dans les siens. Son premier baiser ne pouvait pas être plus parfait.

Un sourire illumine leurs visages tandis que la porte de l'habitation des Griffin finit par s'ouvrir, donnant sur un appartement trois fois plus grand que celui de Bellamy. Cependant, ce dernier ne prête aucune attention à ce détail, bien trop concentré sur Clarke.

Les deux adolescents finissent assis sur le canapé trônant au milieu du salon. La main du jeune homme se dépose tendrement sur le genou de sa petite amie, arrachant un frisson à celle-ci. Une question lui martèle cependant l'esprit, pris par une envie de se confier et par sa foi aveugle envers elle, il finit par se lancer.

— J'ai quelque chose à te dire.

Les sourcils de Clarke se froncent, surprise par son air sérieux qu'il arbore très rarement. Sa tête effectue un mouvement d'acquiescement lorsqu'elle détecte son besoin évident de parler, de se décharger. Son côté attentif prend le dessus, ravie qu'il lui accorde sa confiance.

L'hésitation de Bellamy se lit sur son visage. Il a envie de lui faire part de ce côté de sa vie, de se confesser à propos de ce secret qui lui pèse. Connaissant Clarke par cœur, il sait que sa nature remplie de tolérance ne la jugera pas. C'est pour cette raison qu'il est sûr de lui mais cherche cependant ses mots.

— J'ai une sœur, lance-t-il finalement de but en blanc.

La stupéfaction de l'adolescente est visible par ses yeux écarquillés et par sa bouche formant un « O » parfait. Une fois la phase d'étonnement passée, elle finit par digérer les informations. Des dizaines de questions font irruption dans son cerveau, lui faisant presque mal au crâne.

— Comment est-ce qu'elle s'appelle ? demande-t-elle en brisant le silence, arborant un air rempli de curiosité.

C'est au tour de Bellamy d'être ébahi désormais. Il s'attendait plutôt à « Ce n'est pas possible », « Mais c'est interdit » ou à ce qu'elle l'accuse de se moquer d'elle. Les coins de ses lèvres se redressent face à sa réaction plus qu'adorable.

— Octavia, répond-t-il, de l'amusement dans la voix.

Durant plus d'une heure, ils discutent de sa vie de frère. Les questions de Clarke sont toutes plus innocentes les unes que les autres, au plus grand soulagement de Bellamy. Ils n'ont même pas effleurés les côtés négatifs de ce mode de vie, s'attardant sur les aspects positifs.

Cette nuit là, Clarke s'endort avec un sourire plaqué sur le visage. Rêvant d'avoir elle aussi une sœur ou un frère, sans jamais quitter Bellamy. Elle se promet de ne jamais dévoiler son secret, quoi qu'il advienne, cela restera entre eux.


Bellamy a les yeux fixés sur la porte de sa cellule, imaginant Octavia la franchir et lui dire qu'il est libre, rêvant que tout cela ne soit qu'un affreux cauchemar, qu'il va se réveiller d'une seconde à l'autre, dans les bras de Clarke.

Malheureusement, toutes ces espérances n'arriveront jamais, ce n'est pas la réalité. La réalité la voilà : il est coincé à l'isolement avant de se faire éjecter dans l'espace dans quelques mois. Sa petite sœur n'a plus personne pour prendre soin d'elle et la fille qu'il aime lui a planté un couteau dans le dos sans le moindre sentiment. « La réalité, ça craint », peste-t-il.

Le pire à concevoir reste son avenir. Son avenir d'une durée limitée. Le reste de sa vie va se dérouler dans une cellule voisine à la fille qu'il déteste et qu'il aime en même temps, coincé avec ses pensées, ses reproches et ses peurs jusqu'à ce qu'un garde l'emmène abréger ses souffrances. Il n'aura jamais l'occasion d'être amoureux de quelqu'un qui ne le trahira pas ni la chance d'espérer que ses arrière-petits-enfants descendent sur Terre, chance qu'il n'a pas eue, qu'il n'aura jamais.

En effet, Bellamy n'a rien connu d'autre que les murs d'acier de l'Arche. La sensation de chaleur résultant des rayons du Soleil s'écrasant sur sa peau, nager dans l'océan, se noyer dans les effluves émanant de la forêt, grimper aux arbres ou respirer un air pur sont des actions qui lui sont inconnues. Les seules choses qu'il sait à propos de la Terre se trouvent dans des bouquins âgés de presque un siècle et sa vue de la planète se restreint à des tâches bleue, vertes et blanches dispersées sur cette dernière.

Cela peut paraître utopique d'habiter dans l'espace, de contempler la Lune à une distance étonnamment proche, d'avoir l'occasion de se balader dans la galaxie — même si cela reste rare — comme si c'était banal. Mais, ça l'est pour Bellamy. Il a grandi avec toutes ces choses, entre les murs de l'immense station qu'est l'Arche. L'Arche et ses foutues règles, l'Arche et son air étouffant, l'Arche et ses murs, l'emprisonnant comme jamais.

Dans un soupir — plus que bruyant —, il s'adosse encore plus contre la cloison le séparant de Clarke. C'est la première fois depuis des semaines qu'il est aussi proche d'elle. S'il écoute avec attention, la respiration de l'adolescente lui parvient. Même s'il ne devrait pas, son souffle le calme, le rassure et lui murmure que tout n'est peut-être pas perdu. Alors il reste assis dans sa cellule, calant sa respiration sur la sienne, priant pour qu'un miracle se produise.


Clarke se redresse en un dixième de seconde après avoir entendu un bruit étrangement familier. Un soupir qui lui a déjà été donné de discerner des centaines de fois. La voix rauque se cachant derrière ce son, Clarke la reconnaîtrait entre mille. « Bellamy », se dit-elle alors qu'un sourire vient redonner de la vie à son visage désespéré.

Quel était le pourcentage de chance pour qu'il se retrouve dans la cellule juste à côté de la sienne ? Il ne doit pas être très élevé, proche de zéro. Pourtant, c'est arrivé. Les commissures de ses lèvres redressées, Clarke se rapproche le plus possible du mur glacial. Lorsqu'elle entend son aspiration, elle croit revivre. Il est comme un second souffle pour elle. Son esprit et son cœur étaient sur le point de se noyer et elle avait accepté cette idée, ne montrant plus aucune résistance. Mais le fait qu'il soit si près d'elle lui donne à nouveau de la volonté, de la force pour continuer.


Mais surtout, Clarke et Bellamy s'offrent mutuellement une émotion très importante qui peut faire la différence entre la vie et la mort, entre la haine et l'amour, entre la tristesse et la joie : l'espoir.


Aloooors ? Des réactions ? Surpris ? Déçus ? Je veux tout savoir, vraiment tout !

Vous devez vous poser des tas de questions après ce premier chapitre, qui a dénoncé Octavia ? Qu'à fait Abby ? Pourquoi Jake est-il mort ? Ne vous inquiétez pas, les réponses arrivent au fil du temps aha :)

Concernant la fréquence de la publication des chapitres, ça sera tous les samedis, normalement. Si vous voulez en savoir plus sur Believe in Earth, sur ma vie en général, (qui n'est pas très intéressante) ou surtout si vous voulez voir la bande-annonce de cette fiction qui a été réalisée par AmandineH que vous connaissez probablement tous, vous pouvez me suivre sur mon Twitter : LucieGx.

Laissez-moi une review pour me dire ce que vous en avez pensé, vos suppositions, vos questions.

Merci encore à Lentilles pour les corrections des chapitres et pour son aide incroyable pour cette fiction ! Et merci à AmandineH pour cette fantastique vidéo éhé :p

Gros bisous et à la semaine prochaine ! ღ