Coucou, me revoici. Alors je sais il me reste encore « Wild escape » à terminer mais que voulez-vous cette idée a assailli mon esprit et la seule manière de m'en débarrasser a été de l'écrire sur papier.
Ce sera une histoire moins longue que d'habitude, cinq, six chapitres au plus. Et du pure Tibbs.
Je crains fort ne pas pouvoir publier très fréquemment par-contre, comprenez par là que deux-trois semaines pourraient séparer chaque publication. Enfin je dis ça ^^
Bonne lecture.
Chapitre 1 :
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Il était là. L'homme qu'ils recherchaient depuis des semaines. Penché au-dessus de sa future victime, ignorant que derrière lui se trouvait un agent fédéral énervé et des plus déterminés à l'intercepter. C'était devenu personnel.
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Quatre semaines d'investigation, dont trois sous couverture.
Leur tueur aimait s'en prendre à des sans-domiciles fixes les soirs de pluie. Moins de témoins potentiels. Surtout en cette saison.
Six victimes. Six modes opératoires différents. La police de Washington, débordée et en sous-effectif, n'avait pas fait le rapprochement direct entre les différentes affaires, la population des sdf étant malheureusement souvent la cible d'homicides, des types bourrés ou des désaxés qui voulaient faire un carton en prenant pour cibles des êtres que nuls ne viendrait regretter.
Aucune progression donc. Cela se dirigeait vers une série d'affaires non-classées.
Jusqu'à ce que l'une des victimes se révèle être un ancien combattant ayant servi son pays en Irak sous Bush père. Et c'est à partir de là qu'ils s'en étaient mêlés. C'est là que la magie d'Abby était entrée en action, aidée par McGee en sous-main.
Les autopsies de Ducky avait déterminé que l'auteur des crimes était un individu mâle de puissante carrure, dans la force de l'âge vu la puissance dont il avait usée pour assené les coups de couteaux, de matraque ou de batte de base-ball, et gaucher de surcroit.
Et au lieu d'une affaire ils en avaient eu six à traité.
Les lieux des crimes s'étendaient dans une superficie d'environ un kilomètre carré, à différentes heures de la nuit, avec toujours un axe routier à proximité. L'homme se déplaçait donc en véhicule motorisé, une voiture, un fourgon ou peut-être une moto. Aucune trace, pas même la moindre empreinte de pas n'avait été détectée par la police scientifique noyée par une foule d'indices potentiels.
En gros il recherchait un fantôme qui prenait son pied à tourner la police en ridicule.
Personne n'avait rien vu, rien entendu. Comme c'était souvent le cas. Les sdf n'aimaient pas beaucoup les flics, ils avaient bien trop souvent été chassés par eux de leurs abris de fortune pour leur faire confiance quant à leur sécurité. Ici c'était la loi de la rue, la justice n'y avait que peu de place.
Et c'est donc tout naturellement que l'idée d'infiltrer cette communauté de marginaux leur parvint.
Et c'est tout aussi logiquement que Gibbs l'avait désigné lui pour le job.
Trois semaines donc à arpenter les rues dans le froid, par tous les temps. A ne dormir que dans œil sous une tente en vieille toile ou un amas de cartons. A porter le même manteau décrépi, les mêmes vêtements sales et troués.
Trois semaines sans pouvoir prendre de douche ou se raser, juste de l'eau de pluie que l'on passe sur son visage et ses avant-bras.
Il avait bien dû perdre quelques kilos aussi, à ne manger que ce que McGee parvenait à lui passer sous le manteau lorsqu'il lui faisait son rapport entre deux voitures.
Et le rapport était bien court. Il n'avait rien. Pour le moment. Il n'avait pas encore rencontré tout le monde. C'est qu'on était méfiant envers les nouveaux venus, ils devaient d'abord faire leur preuve avant d'être un minimum accepté.
Aucune piste donc et chaque fois il voyait le visage de McGee se décomposé un peu plus lorsqu'il le lui disait. McGee qui devrait retourner faire son rapport à un Gibbs en mode grizzli souffrant d'une rage de dent selon le jeune agent. Il n'aurait pas aimé être à sa place cela-dit. A McGee.
Peut-être ce soir aurait-il plus de chance. La météo avait prévu un temps nuageux pour l'après-midi avec des averses éparses dans la soirée. Deux semaines que ça n'était pas arrivé. Du jamais vu pour un mois de décembre.
Et tout en lui criait que ce soir serait le soir. Appelez cela intuition, lui préférait le terme de professionnalisme et de qualification. Leur tueur était peut-être un fantôme mais c'était un fantôme impulsif qui maitrisait mal ses pulsions d'après l'analyse psychologique de Ducky. Il ne laisserait donc pas passer une telle opportunité, surtout après quinze jours d'inactivités forcées.
Ce soir ils cueilleraient enfin ce salopard et il pourrait enfin rentrer chez lui.
Mais avant ça il avait du travail à faire. Gibbs et ses équipiers ne verraient pas d'un bon œil qu'il se la coule douce tandis qu'ils étaient agglutinées dans un van à quelque pâtés de maison de là.
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Il était presque enclin à meubler le silence environnant par un flot de paroles incessantes à l'attention des siens tant les gouttes que faisaient la pluie en rebondissant sur l'asphalte le rendait fou. Il n'y avait pas l'ombre d'un chat.
Trois heures qu'il crapahutait dans des ruelles boueuses, transi jusqu'à la moelle, à manquer tomber lorsque ses pieds se prenaient dans un amas de détritus, l'odeur fétide d'urine et autres déchets organiques auxquels il ne voulait définitivement pas penser et dans lesquels il marchait lui prenait le nez et l'arrière de la gorge, l'asphyxiant, lui donnant la nausée.
Trois heures et toujours rien.
Il pouvait entendre à travers le micro le bruit de déglutition que faisait la gorge de Gibbs tandis qu'il avalait sa troisième, peut-être même quatrième tasse de café. Le traitre. Et lui n'en pouvait plus. Ses pieds lui faisaient un mal de chien entre les crevasses et les ampoules à présente percées qui lui rappelaient pourquoi toute mission sous couverture n'était pas forcément bonne à prendre. Bon d'accord c'était le cas pour beaucoup d'entre elles. Ceux dont on était témoin, ce que l'on était forcé de faire, sourire à ces personnes au lieu de leur mettre un flingue sous le menton. Non ce n'était pas à une partie de plaisir comme le pensait McGee et beaucoup de jeunes agents comme lui. Mais là … là, c'était trop demandé de sa personne. Bon d'accord il était méchamment fatigué et de très très mauvaise humeur. Pas la meilleure des dispositions. Mais la prochaine fois que Gibbs l'approcherait avec une de ses idées à la c… il lui ferait avaler …
Il en était là dans ses pensées quand soudain un gémissement puis un fracas lui parvint dans une ruelle adjacente ou plutôt un cul de sac sur sa gauche. Et le professionnel en lui revint à la charge.
« Boss, j'ai peut-être quelque chose, je vais voir » marmona-t-il tout en s'approchant aussi discrètement que possible. Arrivé à l'angle il se tapit dans l'obscurité et passa la tête furtivement. Et fut brusquement projeté en arrière, manquant s'affaler sans classe sur son postérieur.
« DiNozzo ? » fit la voix de Gibbs à son oreille qui l'avait apparemment entendu étouffer un juron.
« Juste un chat, un foutu chat jouant dans les poubelles et qui s'est pris dans mes pieds » lui répondit-il agacé en se pinçant l'arrête du nez pour se calmer et compter jusqu'à trois.
« Très bien. Continues et par pitié cesse ces soupirs de martyrs que tu pousses toutes les dix secondes, c'est agaçant à la fin. »
Il se mordit la langue pour ne pas lui répondre quelques réparties qu'il regretterait surement plus tard avoir verbalisé à haute voix. Les penser étaient une chose les dire tout haut ? Mauvaise idée.
Et c'est les dents serrés qu'il cracha un « compris patron. » Ce job aurait sa peau un jour ou l'autre. Il avait trente-six ans et déjà il sentait dans son estomac les prémices d'un ulcère.
Il en était là dans ses observations quant au fond de l'impasse d'où venait de fuir l'animal l'ampoule d'un lampadaire se mit à grésiller, déversant un faible halo autour d'elle.
Quelqu'un dont il ne percevait que la silhouette se tenait là, les bras levés au ciel, les mains tenant un objet fin et rectiligne à première vue. Un rai de lumière rebondit soudain dessus, une lame métallique. L'homme tenait un sabre ou une épée au-dessus de sa tête.
« Merde « jura-t-il à haute voix en se penchant vers sa cheville où était caché son arme de service.
« DiNozzo, qu'est-ce que je t'ai dit » lui parvint la voix de Gibbs et dont il n'en tint pas compte. Pas le temps. Leur homme s'apprêtait à abattre son arme.
« Agent fédéral, lâchez votre arme » hurla-t-il en s'avançant rapidement, le canon de son colt pointé sur le dos de l'homme. « Lâchez votre arme et tournez-vous lentement les mains en l'air ».
Il pouvait entendre la voix de Gibbs lui ordonner de lui décrire la situation mais toute son attention était focalisée vers l'homme qui lui faisait maintenant face, un sourire aux lèvres. Quelque chose clochait, il était trop calme. Ce n'était pas là l'attitude de quelqu'un pris au piège, sans issu de secours. Alors pourquoi diable lui souriait-il comme si c'était lui le grand gagnant. Ça n'avait pas de sens. Et puis son regard, froid, calculateur, qui soudain quitta sa personne pour se poser derrière son épaule. Qu'est-ce que…
Il n'eut pas le temps de se poser davantage de questions que deux petits pops rapprochés se firent entendre dans son dos et il fut brutalement propulsé en avant, tête la première. Il n'avait rien vu, rien entendu. Comment ?
Dans son oreille Gibbs s'était mis à crier, à répéter son nom comme s'il y avait une chance qu'il l'oublie un jour, son patronyme.
Il était maintenant étaler sur le ventre, la tête penchée sur le côté. Et ne parvenait pas à bouger d'un millimètre, ses muscles refusaient de lui obéir. Il était comme tétanisé. Et le pire c'est que ça ne l'angoissait pas outre mesure. Ne pas savoir. Ne pas comprendre. Il était comme anesthésié.
Il entendit l'homme au sabre s'approcher, vit ses chaussures s'arrêter à quelques centimètres de son visage et finalement repartir. « Bien joué frérot, un rat en moins ». C'est tout ce qu'il enregistra.
« DiNozzo ! Tony ! On arrive, ne bouge pas ! »
Qu'est-ce que le boss racontait ! Il aurait voulu le faire qu'il n'aurait pas pu de toute façon. Tout son corps était ankylosé. Il ne sentait même plus ses jambes.
Et il était tellement fatigué, une chape de plomb s'était abattu sur lui, ou alors un sumo japonais, ça allait de pair avec le sabre quelque part.
Et puis le temps s'était diablement rafraichi pour qu'il ait aussi froid. L'inactivité sans doute.
Et Gibbs qui continuait à lui crier à l'oreille, ne pouvait-il donc pas se taire et venir l'aider à se redresser ? C'est pas comme s'ils n'avaient pas un assassin dans la nature à rattraper.
« Tais-toi bon sang » finit-il par lui répondre « j'essaye de penser » mais ou bien Gibbs était devenu sourd dans les dernières minutes ou il n'avait finalement parlé que dans sa tête car les seules ordres qu'il reçut en retour l'exhortait à répondre, à manifester quelque signe de conscience.
Une nouvelle ombre s'approcha, lentement, en boitillant. Et s'arrêta elle aussi au niveau de sa tête. Puis les bottes, ayant vues pas mal d'hivers au vue de leur état se fit-il la remarque, tournèrent brusquement vers la droite, vers les poubelles et il entendit des bruits de hoquet suivis de haut-le cœur et de régurgitation.
Super. La seule personne pouvant l'aider était apparemment un typer bourré, c'était bien sa veine !
Attendant que celui-ci finisse de vider son estomac il se mit à contempler ce qui l'entourait, c'est-à-dire peu de chose vue son angle de vue restreint. Une canette de bière renversée, quelques mégots de cigarettes, un ticket déchiré, quelques feuilles d'arbres éparses, des graviers, pas mal de gravier, et pour passer le temps il se mit à les compter. Un … deux … trois … quatre … cinq …
A quelques mètres de lui quelqu'un, un homme, surement ce Mr L'alcoolique du soir, s'était mis à vociférer. Que diable avaient-ils tous à lui hurler dans les oreilles ?
Voilà, il avait perdu le compte et devait tout recommencer à zéro, c'est malin ! Un … deux … trois … cinq … non ça n'allait pas il avait oublié le quatre. Arf !
Et bon sang qu'il serve à quelque chose le bougre-là au lieu de lui comprimer le dos ainsi, il l'empêchait de respirer proprement ne le voyait-il pas ? Imbécile ! Qu'il aille lui chercher une couverture par exemple ou quelque chose de chaud comme du café.
Non une couverture c'était parfait à bien y réfléchir, il sentait le sommeil le gagner, il ne percevait plus aussi clairement les cailloux qui semblaient maintenant le narguer. Sa respiration aussi avait ralenti. Pas de doute bientôt il dormirait. Et que Gibbs et les agents de tout le pays lui dise quelque chose tiens ! C'était lui qui avait fait tout le boulot. Il l'avait dit : ce job aurait un jour sa peau.
Et c'est sur cette pensée qu'il sombra doucement. Fatalement.
Sans la moindre conscience qu'à côté de lui, qu'au dessus de lui planait le plus grave danger auquel il ait jamais été confronté. Et qu'il n'était absolument pas préparé et encore moins en condition pour y faire face. Sa vie, la vie telle qu'il la connaissait, allait radicalement changer.
Enfin ça c'était s'il s'en sortait.
Si Gibbs et consort le retrouvaient, à temps, et sans perdre un instant.
Et déjà son coeur ralentissait, et même s'arrêtait, pour repartir mais de plus en plus lentement, de plus en plus difficilement.
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Et tandis qu'il s'éloignait dans la nuit telle une ombre l'assassin sourit, à demi-satisfait.
Le rat avait été amusant à détruire, une victime, de la vermine, livrée à lui dans une pochette surprise.
Son seul regret avait été que ce fut aussi rapide. Il n'avait même pas eu le temps de jouer au chat et à la souris, lire l'épouvante dans le regard du jeune agent tandis qu'il prenait conscience de sa mort imminente, le faire souffrir, le faire hurler et supplier. Juste deux pop résonnant dans la nuit et c'était déjà fini.
Trop rapide oui.
Mais c'était là un sport des plus divertissant qu'il venait de se découvrir, bien plus que de surveiller les arrières d'Hector quand il s'amusait avec les sdf du quartier. C'était là une nouvelle tâche à étudier, à développer, dans laquelle se perfectionner. S'en prendre aux flics, aux fédéraux, aux gens de loi, ceux dont le rôle était de défendre la société des gens comme lui. Sans oublier les pompiers. Les ambulanciers. Les urgentistes et les infirmiers.
Chouette idée.
Et tout ça grâce à un agent déguenillé. Il boirait chacun de ses succès à sa santé, ce serait diablement symbolique non ?
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Qu'est-il arrivé à Tony ? Quel est ce danger ? Va-t-il s'en tirer ? Et Gibbs dans tout ça ?
Vous avez aimé ? La suite ?
Si oui grande question : Kate ou Ziva comme agent ?
