Bonjour mes loutres.

Elle est enfin là, vous l'attendiez tous (ou pas). MA NOUVELLE FIC DESTIEL. Youhou !

C'est une adaptation très libre du manga "Maiden Rose" en 4 parties.

Le titre est tiré de la chanson de Hozier "Angel Of Small Death And The Codeine Scene".

WARNING : drama/angst, violence, sexe dans 3 parties sur 4, et du dub-con (je pense pas que ce soit vraiment non-con. Vous me direz.).

Grand merci à Cathouchka31, toujours présente pour me beta et me faire des annotations qui me font beaucoup rire mais qui me font aussi douter de mes capacités à écrire xD Pour ça, je la remercie car comme dirait l'autre, "take nothing for granted."

Publication le dimanche. Bonne lecture !


PARTIE 1 – Rose gelée

Samandriel était ce qu'on pouvait appeler un « ange dans la fleur de l'âge ». C'était un des derniers à avoir chuté, et son vaisseau (tout comme sa grâce) était si jeune que ses aînés avaient longuement débattu avant de lui assigner un poste au sein d'une escouade angélique.

Le jeune homme était surexcité. On venait de lui confier sa première mission. Et quelle mission ! Les bras chargés de couvertures de survie, il parcourait les rangées de tentes à une allure folle.

Bon, ce n'était pas la mission du siècle, mais au moins Samandriel pouvait apporter son aide aux alliés humains qui attendaient l'équipe médicale.

Alors qu'il bifurquait à gauche, il stoppa net sa course, évitant ainsi de percuter deux de ses frères.

Uriel était là, droit comme un i, le regard sévère. Balthazar lui faisait face et leur discussion s'avérait plutôt houleuse.

Un nom revenait sans cesse. Et ce nom, Samandriel le connaissait bien. Il n'hésita qu'une fraction de seconde avant de s'immiscer dans leur échange.

Samandriel était comme ça.

« Vous parliez des deux frères chasseurs ? Les Winchester ? » S'extasia-t-il.

Uriel lui jeta un regard dur mais Balthazar haussa les épaules et lui répondit :

« Ça se pourrait. Pourquoi ? »

« Comment est-il ? Je veux dire, quel genre d'humain est-il ? »

« Dean Winchester, hein », devina Uriel en esquissant une lippe méprisante. « Tu viens juste d'être intégré, Samandriel. J'imagine que tu n'es pas au courant. »

« Doucement, Uriel », tempéra Balthazar. Mais le ton austère de son aîné n'avait guère impressionné Samandriel.

« Oh... eh bien, j'ai entendu tout un tas de rumeurs sur lui ! Il paraît qu'il a été sacré chevalier de la Première Division Angélique ! Le premier humain à avoir bénéficié d'un tel honneur… »

Samandriel avait des étoiles plein les yeux. Balthazar pouffa tandis que l'aura d'Uriel s'assombrissait un peu plus.

« Je l'ai vu de loin, tout à l'heure », poursuivit le plus jeune. « Il a déboulé en plein milieu du combat et à mis à terre tous les démons qui se dressaient devant lui ! Il a été incroyable! »

« Ne t'emballe pas, mon frère. Dean Winchester n'est qu'un chien. Il ne méritait certainement pas cette distinction de chevalier », cracha Uriel en faisant volteface, entraînant Balthazar à sa suite.

« Tu… Tu n'aimes pas Dean Winchester ? »

« Tu ferais mieux de laisser tomber, Samy », conseilla Balthazar. Mais l'autre les suivait déjà. Les humains pouvaient bien attendre quelques minutes encore leur couverture de survie. Il faisait une chaleur à crever, en plus. « On doit aller retrouver Castiel. »

« Je viens avec vous ! » S'enthousiasma Samandriel.

Balthazar vit le moment où Uriel allait se retourner pour lui en coller une. Ce dernier avait beau être un ange, il n'avait pas toutes les vertus. La patience encore moins.

« L'an dernier, autant dire hier, Winchester n'était que le fardeau de Castiel. Il ne valait rien. Lui et son frère ne nous ont causé que des ennuis. Et où cela nous a-t-il menés ? Les Portes du Paradis sont closes et les démons revendiquent le monde des humains… »

« Admettons quand même que Sam et Dean Winchester font un sacré bon boulot », les défendit Balthazar. « J'ai eu affaire à eux plusieurs fois. Ils sont stupides, mais tenaces. Je les aime bien, moi. »

Uriel se rembrunit davantage.

« Eh bien moi, je n'apprécie pas les… libertés que Winchester s'octroie ! », répondit-il froidement. « Cet humain n'est qu'un opportuniste sans scrupules. Il nous ferait tous tuer pour servir ses intérêts. »

« Les intérêts des humains », rectifia Balthazar.

« J'ai essayé de convaincre Castiel de nommer quelqu'un d'autre… Il n'a rien voulu entendre. Je ne comprends pas pourquoi notre frère s'embarrasse de ce genre de racailles. As-tu au moins vu l'équipe des Winchester ? Un vampire repenti –laisse-moi rire ! – une humaine qui se prend pour une chimère de je ne sais quel monde fantastique, un jeune prophète qui nous a tourné le dos et ce… cet homme à la coiffure ridicule qui passe le plus clair de son temps à écouter de la musique blasphématoire et à boire de l'alcool ! Sans compter Sam Winchester qui a quand même été le vaisseau de Lucifer ! »

Balthazar posa une main apaisante sur le bras de son frère, tentant du mieux qu'il pouvait de dissimuler le sourire qu'il sentait poindre.

« Allons, Uriel, on se détend ! Ces humains sont pleins de ressources. »

« Et puis... je ne supporte pas cette proximité et cette familiarité entre Dean Winchester et Castiel ! » S'emporta-t-il de plus belle. « Qu'importe ses capacités, Winchester est un chien… Un chien complètement fou ! »

OooOooOooO

Castiel était appuyé contre une haute fenêtre, les yeux perdus dans le vague. L'immense domaine abandonné avait pu accueillir ses frères et sœurs depuis la fermeture des Portes du Paradis et ensemble, ils se battaient pour survivre.

Un an. Un an déjà que tout avait basculé. Et aujourd'hui, l'ange en trenchcoat se trouvait à la tête de la première escouade angélique de leur petite armée de résistants. Le monde des humains souffrait chaque jour davantage des déchaînements barbares des démons, mais les anges parvenaient encore à dissimuler les dégâts aux yeux du plus grand nombre.

Beaucoup de chasseurs les avaient rejoints. Cependant, Castiel n'était plus si certain de leur future victoire.

Fronçant les sourcils pour se donner l'air de celui qui maîtrise toutes les situations, il se redressa et parcourut le long couloir désert au style néoclassique usé jusqu'à la trame. Alors qu'il entrait dans une vaste pièce envahie de caissons métalliques, Uriel et Balthazar lui emboîtèrent le pas.

Dean Winchester était assis nonchalamment sur un fauteuil éventré, en grande conversation avec son équipe.

« Les pertes ? »

La voix rauque de Castiel résonna dans la pièce et tous se tournèrent vers lui.

« Naomi m'envoie les rapports », annonça Ash derrière son ordinateur portable. « Deux emplumés, trois humains, pour l'instant. Et beaucoup de bobos côté survivants ! »

Samandriel épiait les anges et les humains par l'entrebâillement de la porte lorsqu'il sentit une présence derrière lui. Il se retourna vers Hannah qui l'observait avec étonnement.

« Que fais-tu, mon frère ? »

« J'apprends sur le tas… je suppose », répondit l'ange.

Hannah sourit et se pencha à son tour vers la porte.

« Castiel est tellement incroyable », chuchota-t-elle. « Je me demande si j'arriverai un jour à être aussi intègre et dévouée que lui. C'est un exemple pour nous tous. »

« Dean Winchester aussi… », soupira le jeune homme fasciné.

Hannah se redressa vivement.

« Dean Winchester ? Il faut se méfier de lui, Samandriel. »

« Pfff... Tu dis ça parce que tu es jalouse, c'est tout ! »

« Je peux savoir ce que vous faites-là ? » Tonna soudain Uriel qui ouvrit grand la porte. « C'est une réunion privée ! »

« Pardonne-nous, Uriel. Nous partions », s'excusa Hannah en tirant Samandriel par la manche de sa chemise.

L'ange à la peau noire leur jeta un dernier regard courroucé avant de claquer la porte. Balthazar semblait s'amuser de l'état d'énervement avancé de son frère.

« Gabriel est toujours sur le terrain ? » Demanda Castiel pour couper court à ce petit intermède.

« Affirmatif, chef », répondit Ash non sans une pointe d'ironie. Benny lui flanqua une pichenette sur le crâne.

« Tu vas où comme ça, Cass ? » intervint Dean en se redressant alors que l'ange posait une main sur la poignée de la porte.

« Charlie, Kevin… Il faudrait réévaluer les stocks de nourriture. Je peux compter sur vous ? » Lâcha-t-il en guise de réponse.

La rouquine acquiesça avec enthousiasme.

« Ash, Sam, vous savez quoi faire. Benny, j'aimerais que tu partes en éclaireur avec Balthazar à la sortie de la ville. Naomi m'a parlé d'un groupe de démons qui viendrait d'arriver… »

« Et moi ? » Fit Uriel avec dédain.

« Repose-toi, mon frère. Tu en as besoin. »

Les autres pouffèrent devant la mine déconfite de l'ange austère. Castiel quitta la pièce, Dean sur ses talons.

« Tu vas où ? » Réitéra-t-il, courant presque pour ne pas se faire distancer.

« Infirmerie. »

Dean grogna et attrapa l'ange par la manche pour le contraindre à s'arrêter.

« C'est pas un endroit pour toi. »

« Lâche-moi, Dean. Et ne me suis pas, s'il te plait. »

Les deux hommes se défièrent du regard un instant, puis Castiel tourna les talons et poursuivit sa route. Le chasseur fit blanchir ses jointures et serra la mâchoire, mais il n'esquissa aucun mouvement pour le rattraper.

OooOooOooO

Castiel n'avait même pas remarqué qu'il avait retenu sa respiration jusqu'au moment de quitter l'enceinte de l'énorme bâtisse.

Un an déjà que tout avait basculé, et que Dean et lui ne se parlaient quasiment plus. Il ne comprenait pas ce qui avait changé. Le chasseur était comme possédé par une entité malveillante. Il était la plupart du temps ivre et exécrable (non pas que cela soit si différent de son caractère habituel, mais là, c'était pire).

Un an déjà que Castiel avait couché avec Dean pour la première fois…

C'était peu avant que le chaos ne s'abatte sur la Terre, et ça s'était révélé une des meilleures expériences que l'ange n'ait jamais connu. Dean avait été doux et patient avec lui. Ils avaient enfin pu se débarrasser de toute cette frustration qui alourdissait l'atmosphère chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce.

Puis Dean avait changé et… lui aussi, en un sens.

« Castiel ? »

Ellen tira l'ange de ses pensées. Elle vint à sa rencontre en essuyant ses mains tachées de sang.

« Je viens voir les blessés. »

« Euh… Bien sûr. Oui. Entre, je t'en prie. »

Elle s'écarta en balayant d'un mouvement d'épaule son malaise apparent.

Les blessés, chasseurs et anges entassés sur des lits de camps, saluèrent avec reconnaissance l'arrivée de celui qu'on appelait « le chef ». L'ange en trenchcoat parcourut les allées et accorda quelques minutes à chacun, les réconfortant de quelques mots encourageants ou usant discrètement de sa grâce qui s'amenuisait pourtant de jour en jour. Mais il fallait bien alléger leurs souffrances.

« Je souhaiterais voir les corps de mes frères tombés au combat ce matin », exigea-t-il en se tournant vers Ellen qui le suivait de prés.

« Castiel… C'est pas… »

Le regard de l'ange la fit craquer presque instantanément. Elle soupira et marmonna quelque chose à propos de Dean, mais Castiel ne s'en préoccupa pas. Il lui emboîta plutôt le pas et la suivit jusqu'à une pièce aménagée en chambre froide.

Là, sous des draps blancs, cinq corps dormaient pour l'éternité.

Castiel s'en approcha et posa une main sur l'épaule d'un de ses frères, fermant ses yeux embués.

Dean avait suivi l'ange et l'avait observé de loin se faufiler parmi les blessés. Lorsqu'il devina qu'il était entré –encore- dans la chambre froide, il longea la maisonnette au fond du domaine et s'adossa contre la façade, depuis laquelle on pouvait entendre tout ce qui se disait à l'intérieur.

« D'après leurs blessures, ils n'ont pas souffert », expliquait Ellen. « Je suis désolée, Castiel. »

« Dean ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

Jo Harvelle balança une bassine pleine d'hémoglobine dans les fourrés sauvages entourant la structure lorsqu'elle aperçut son ami.

Ce dernier posa un index sur ses lèvres, lui intimant de se taire.

« Tu ne dois pas pleurer, Castiel. Si les autres te voient comme ça… »

« L'espoir m'a quitté, Ellen. Je ne sais plus quoi faire. Je ne supporte plus de voir mes frères mourir les uns après les autres… »

« Je sais que c'est dur, mais tu dois rester fort. On y arrivera. »

Dean soupira et se décolla du mur. Mains dans les poches, il dépassa Jo sans un regard et se posta devant l'entrée de l'infirmerie, attendant que l'ange en sorte.

Ce qu'il fit quelques minutes plus tard. Son regard, autrefois si doux, devint orageux à la vue du chasseur.

« Je croyais t'avoir dit de ne pas me suivre, Dean. »

Castiel ne s'arrêta pas pour entendre la réponse. Il voulait seulement se tenir loin de lui, loin de la destruction. Loin de la souffrance.

Mais Dean le rattrapa rapidement et empoigna son bras, le traînant derrière lui.

« On va dans tes quartiers. »

La voix était dure et implacable. Presque terrifiante.

Castiel sentit son estomac se contracter violemment.

L'équipe des Winchester était partie trois mois à l'autre bout du pays pour une importante affaire impliquant des vampires. Ils étaient rentrés la veille et avec l'attaque surprise des démons pendant la nuit, Castiel n'avait pas vraiment réalisé que son ancien protégé était de retour.

Il aurait pourtant dû se douter qu'il ne le laisserait pas tranquille bien longtemps …

OooOooOooO

Hannah s'était quelque peu emportée avec Samandriel. Son cadet avait défendu bec et ongles les prétendues vertus de Dean Winchester tandis que la jeune femme brune avait soutenu Castiel. Il était le meilleur des soldats de leur Père. Grâce à lui, les anges s'étaient réunis et combattait ensemble.

Ils finiraient par gagner. Grâce à Castiel.

Elle arpentait les couloirs labyrinthiques de la grande maison pour s'assurer que tout le monde se rendait utile, lorsqu'elle passa devant les quartiers de leur chef et entendit un grand fracas.

Elle se précipita sur la porte, mais cette dernière était verrouillée.

« Castiel ? » Appela-t-elle. « C'est Hannah. Est-ce que tout va bien ? J'ai entendu quelque chose se briser !... Castiel ? »

De l'autre côté du mur, l'ange du jeudi essayait de se libérer de l'emprise de Dean qui lui tenait fermement les poignets et l'embrassait à pleine bouche.

« Castiel ? »

Il sentit le chasseur sourire alors que son corps bougeait contre le sien de manière totalement indécente. Il ne put que chercher brusquement son souffle et profita de cet instant pour répondre.

« Tout va bien Hannah ! » S'exclama-t-il d'une voix incertaine, remplissant avidement ses poumons de tout l'oxygène qui lui manquait. Dean s'attaquait déjà à son cou. « J-j'ai… juste cassé un… un verre. »

« Veux-tu que je t'envoie quelqu'un pour… ? »

« Non ! Non, je… Je vais me reposer. Tu peux partir, Hannah. Merci. »

Le cœur battant à tout rompre, Castiel tendit l'oreille pour s'assurer que sa sœur était bien retournée à ses occupations.

Il en avait presque oublié Dean, à moitié allongé sur lui.

« Elle est partie », déclara le chasseur. « Tu aurais pu en profiter pour appeler à l'aide, non ? »

Et il s'esclaffa. Sa main libre glissa sur la cuisse de l'ange et il remonta sa jambe. Son regard était noir. Noir de désir, noir de chaos.

« J'imagine que tu préfères éviter l'humiliation d'être vu comme ça », railla-t-il.

Il serra plus fort sa poigne sur les mains de Castiel, maintenues au-dessus de sa tête. L'ange grimaça, évitant le regard cruel. Lèvres pincées et joues rosies, il se crispa un peu plus en sentant des doigts le toucher sans douceur.

« Dis-le », murmura Dean. « Dis-le que ça te fait mal. »

Le chasseur relâcha sa jambe et d'une main puissante arracha les boutons de chemise de son prisonnier qui eut un sursaut. Mais Castiel persistait à ne pas regarder son agresseur et à rester muet, maudissant ce corps qui réagissait bien malgré lui. Ce corps, aimanté par celui de l'autre, ce corps avide d'une douceur passée à peine découverte et trop vite disparue. D'une douceur qui lui manquait tant. Il haïssait cette enveloppe si faible, qui le rendait fébrile à l'idée de sentir sur elle ces mains calleuses devenues nécessaires. Malgré tout.

Dean resserra encore sa prise sur ses poignets et ça lui fit mal. Une douleur qui battait à l'unisson de celle de son cœur.

« Dis-le », répéta le chasseur. « Dis-le que tu veux que j'arrête. »

Sa main libre parcourait son torse nu, un pouce s'arrêtant quelques instants sur son téton durci. Castiel mordit sa lèvre inférieure et ferma les yeux.

« Si tu dis rien… » menaça le brun d'une voix profonde avant de passer sa langue sur le bout de chair sensible puis de le mordre. Il savait comment rendre l'ange fou et cette petite torture le fit réagir à la seconde. Castiel gémit et se cambra. Alors Dean poursuivit ses sévices à coups de langue et de dents et sa victime ne put contrôler ses mouvements de bassin.

Des geignements mouraient dans sa gorge, ses lèvres se pinçaient. Une part de lui désirait lâcher prise. Désirait embrasser le chasseur et lui dire des je t'aime à mi-voix, car il l'aimait, cet humain. Et il le haïssait tellement, aussi.

Mais Dean sembla soudain se lasser de ce petit manège. Il se redressa et retira son t-shirt avant d'en faire de même avec le pantalon de l'ange. Un sourire mauvais fendit son visage lorsqu'il baissa les yeux sur l'étendue de son l'excitation.

« Regarde-toi… » susurra-t-il en récupérant la cravate bleue de Castiel. « T'attendais que ça… »

Dean attacha les poignets de l'ange avec le tissu fin et tira sur ses hanches pour le rapprocher de lui. Castiel avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Il jetait des regards à la fois suppliants et paniqués vers le chasseur.

« Dean… Je t'en prie… »

« Demande-moi d'arrêter. Supplie-moi ! »

On pouvait lire une peine à fendre le cœur dans le regard azuré de l'ange. Malgré tout, Dean ne lui laissa aucune chance de parler. Il saisit son sexe en érection et le caressa sans douceur. Castiel se crispa et étouffa un nouveau geignement.

« Regarde comme tu dégoulines… » lâcha Dean d'une voix rauque avant de se pencher et de faire courir sa langue sur son membre. Castiel ne retint pas son gémissement, cette fois. Il sentit ses joues s'empourprer un peu plus et des larmes se former au coin de ses yeux. C'était tellement humiliant et excitant à la fois…

Il ouvrit subitement les yeux, qu'il ne se souvenait pas avoir fermés lorsqu'il sentit un doigt le pénétrer doucement.

« Ah !... Dean… » gémit-il encore. « S'il te plait… Arrête… »

« Trop tard. Laisse-moi finir de te préparer, j'veux pas te faire mal. Je suis pas un monstre, quand même », ricana-t-il et Castiel sanglota, parce que oui, Dean était un monstre. Une pensée fugace le saisit alors : il l'avait été tout autant… avant.

Ses maigres tentatives pour arrêter Dean n'étaient tellement pas convaincantes que même Castiel n'y croyait pas. Il n'avait plus de force, il était épuisé de devoir lutter sans répit contre l'homme qu'il aimait et haïssait tant.

Au bout d'un temps qui lui sembla durer une éternité de torture, Dean le retourna sur le ventre et le força à plier les genoux. Toujours entravé par sa cravate, Castiel peina un instant à garder l'équilibre, étourdi par ce trop-plein de désir et de colère mêlés. Il se cambra et sa respiration se saccada lorsqu'il sentit Dean en lui. Et comme pour leur première fois, le chasseur sut quel angle adopter pour faire monter le plaisir d'un cran.

Castiel tentait encore de retenir sa voix, mais les assauts vigoureux de l'humain parvenaient à briser ses remparts. À le briser.

« Allez, vas-y. Couine », haleta Dean. « Laisse-moi t'entendre crier… Comme si tu appréciais vraiment… »

D'une main, il caressa son dos et se pencha jusqu'à attraper son menton, ouvrant ses lèvres de son index.

« Je te laisserai tranquille qu'à cette condition », termina-t-il.

Ce fut la douche froide pour Castiel, qui sembla soudain se réveiller de sa léthargie. Il planta ses dents dans le doigt du chasseur qui grogna et le relâcha immédiatement. Castiel parvint à se libérer et à se tourner vers lui.

« N'y compte même pas ! »

Dean, à genoux au-dessus de lui, l'observa avec effarement, sa main blessée suspendue dans les airs. Puis, contre toute attente… il sourit.

« T'es vraiment têtu comme une mule. »

OooOooOooO

Castiel n'aurait su dire combien de temps ils étaient restés sur le lit sans s'adresser la parole. L'ange était allongé sur le ventre et regardait d'un air absent ses poignets meurtris par la cravate trop serrée. Dean était assis dans une posture nonchalante, savourant une cigarette bon marché.

« Pourquoi… ? » murmura soudainement Castiel sans lâcher ses poignets des yeux. « Pourquoi tu fais toujours ça ? »

« Tu sais pourquoi », claqua l'autre.

« Ce n'est pas moi que tu punis, Dean. C'est toi. »

« Ferme-la ! »

« Dean… »

« Tu l'as cherché, Cass ! Tu l'as cherché, putain ! Tu m'avais promis, mais tu t'es foutu de moi ! Tu pensais vraiment que j'allais fermer les yeux sur ça ?! »

« Il est encore temps de réparer nos erreurs », répondit Castiel sur le même ton. Cette fois, il se redressa et lui fit face. « Dean… Je… »

Le chasseur se releva, une colère sourdre illuminant son regard.

« Ferme ta gueule. Ferme ta putain de gueule ! C'est ce que tu voulais, Cass ! Mais pas moi ! Mais c'est trop tard, maintenant ! »

« Alors pourquoi tu fais ça ? J'essaie de comprendre, Dean… De te comprendre ! »

L'humain avait récupéré ses affaires et lui tournait le dos, à présent.

« J'aimerais tellement revenir en arrière. J'aimerais tellement que cette nuit-là soit jamais arrivée. »

Castiel sentit un éclair glacial lui transpercer la poitrine. Les souvenirs de leur première nuit affluèrent et lui firent encore plus mal.

Mais déjà, Dean claquait la porte derrière lui.

OooOooOooO

« Je me demande si c'est un espion… »

« Hein ? Qui ? »

Samandriel jeta un regard étonné à son frère Gadreel alors qu'ils étaient dans la salle commune.

« Ton Winchester que tu admires tant. Regarde. »

L'ange fit un signe de tête en direction de l'entrée. Dean venait d'arriver et discutait à voix basse avec Benny.

« Oh ! Dean ! » S'extasia Samandriel avant que Gadreel ne lui intime d'un regard de baisser d'un ton. « C'est impossible qu'il soit un espion ! »

« Regarde-le… Il a ramené un vampire parmi nous. Uriel a dit que les frères Winchester ne servaient que leurs propres intérêts et qu'ils pactisaient souvent avec des démons. Tout le monde sait que Dean n'aime pas les anges. »

« C'est ridicule. Pourquoi serait-il là, alors ? Pourquoi aurait-il accepté de travailler pour nous au lieu de continuer la chasse, seul avec son frère ? »

« C'est précisément ça. Pourquoi les Winchester se sont finalement alliés aux anges ? Je commence vraiment à croire qu'ils mènent un double-jeu. »

« Ne parle pas de Dean de cette façon ! » S'emporta Samandriel, faisant se retourner une partie des occupants de la grande salle, ainsi que le principal concerné.

Le jeune ange devint écarlate et replongea immédiatement le nez dans ce qu'il était en train de faire, sous le regard mi-figue mi-raisin de son frère.

Benny laissa échapper un rire rauque et donna un léger coup d'épaule à son ami.

« Tu alimentes tous les ragots de ce foutu camp », railla-t-il.

« Mouais. C'est pourtant pas moi le vampire, ici. »

« Très drôle. »

« J'me demande pourquoi ils s'entêtent à recruter de gamins… » se demanda Dean, soudain songeur, observant à la dérobée le jeune Samandriel.

« Ça reste des anges. »

« Peut-être mais à choisir, je confierai plutôt ma vie à un John Rambo qu'à une Carrie White. »

« Sauf que tu confies pas ta vie. »

« Et puis tu sais bien que depuis qu'ils ont chuté, leur grâce est presque à sec. Alors faudrait qu'ils choisissent des anges avec des vaisseaux un peu costauds. J'dis ça… »

« Laisse-lui une chance, à ce gosse. Il te mangerait dans la main », ricana Benny en se tournant vers Samandriel.

« Ça pourrait être marrant… »

Dean héla l'ange et lui ordonna de le rejoindre. Samandriel trébucha à trois reprises avant d'atteindre enfin le chasseur et le vampire.

« C'est quoi ton nom, déjà ? »

« Samandriel, monsieur ! » Répondit-il avec enthousiasme.

« T'as intérêt à éviter les « monsieur » si tu veux pas que je t'en colle une », fit Dean avec tout de même une certaine douceur dans la voix.

« Désolé, monsieur. Enfin ! Je veux dire… Dean. Désolé. »

Le chasseur se tourna vers Benny qui se retenait d'éclater de rire.

« Tu me le paieras. » Lui lança-t-il. « Allez Samandriel, suis-moi, on va faire une ronde. »

« À vos ordres, monsieur !... Dean !... Désolé. »

OooOooOooO

Samandriel se tenait droit, les mains jointes sur ses genoux. C'était à peine s'il osait respirer.

« On se calme, soldat, on fait juste un tour », soupira le chasseur au volant de son Impala. « Profite de la balade, c'est pas tout le monde qui peut se vanter de poser son cul sur le cuir de Baby. »

« Pourquoi les gens parlent de vous comme s'ils vous détestaient ? » Demanda soudain le jeune homme. « Vous risquez votre vie pour nous aider. Ce n'est pas rien ! »

« … Aucune importance. »

Samandriel remarqua le léger froncement de sourcils de l'humain alors qu'il crispait ses mains sur le volant. Il n'osa plus aborder le sujet, se contentant de scruter à travers la vitre les abords de la ville. Soudain, un mouvement capta ses yeux, qu'il écarquilla, stupéfait.

« Qu'est-ce que c'est… que ça… ?! »

OooOooOooO

« Castiel !... Castiel ! »

L'ange grogna et ouvrit les yeux pour se rendre compte qu'il faisait déjà nuit. Quelqu'un frappait à grands coups sur la porte et l'appelait.

Castiel s'habilla rapidement et vint ouvrir à Uriel qui affichait une mine défaite.

« Mon frère… ? »

« Winchester ! Il a… »

« Quoi ? Qu'a fait Dean ? » le pressa-t-il.

« Samandriel nous a contacté à l'instant. Une Porte de l'Enfer vient de s'ouvrir aux abords de la ville ! On a perdu le contact avec lui quelques secondes après son appel ! »

Castiel bouscula Uriel et s'élança dans le long couloir. Il composa rapidement le numéro de téléphone de Dean et porta l'appareil à son oreille.

« Allez, Dean… Décroche… ! S'il te plait… »

Seule une tonalité lancinante lui répondit.


Comment avez-vous trouvé ce premier chapitre ?

J'espère que ceux qui ne connaissent pas Maiden Rose ne sont pas trop perdus.

A dimanche prochain !

Maly.