Passé et futur douloureux

Auteur: Psycopathe

Résumé: Pourquoi je les entends se disputer tous les soirs... pourquoi je ne les entends plus tous les soirs... pourquoi suis-je né en tant que Kuchiki...

Pairing: Ukitake/Byakuya, en douceur.

Note: Cette fic commence quand Byakuya n'était qu'un jeune garçon de sept ans.


Je n'arrête pas de fixer le mur devant moi. Je serre encore plus mes jambes contre mon torse et enfoui ma tête. Je n'en peux plus. Dès qu'il y a un problème, il faut toujours que ça se passe de cette manière. Seul, dans ma chambre obscure un peu éclaircie par quelques rayons de Lune qui traversent la pièce. Mais la Lune ne veut pas me voir. Elle préfère que je reste dans l'obscurité, dans la seule pièce où je peux soi-disant avoir un havre de paix et d'abondance, seul au milieu du lit. Elle ne veut pas me voir car elle sait que je ne veux pas moi aussi qu'elle me regarde. Chaque nouvelle nuit, chaque fois, à la même heure, au même moment, je pleure. Je vide mon corps de toute trace d'eau. Mes larmes ne cessent jamais de traverser mes yeux car je ne peux les retenir malgré moi. Un noble ne doit montrer aucune trace d'émotion sur le visage. C'est ce que dit mon père. Tous les jours, il ne cessent de me répéter, de réitérer cette phrase devant moi, m'obligeant quelques fois à le regarder dans les yeux pour que je comprenne mieux. Mais mes sentiments sont trop fort. J'entends ma mère qui raisonne amicalement mon père.

-Mais enfin, c'est un enfant! Tu n'as pas le droit de le traiter comme si il est déjà chef du clan Kuchiki!!

Et mon père de répondre amicalement à son tour.

-Il doit apprendre dès son plus jeune âge s'il veut devenir chef de clan quand il sera adulte.

-C'est bien ça le problème! Est-ce qu'il VEUT le devenir?!

Elle a crier. Leur chambre est juste à côté de la mienne donc je peux tout entendre. Mais eux ne le savent pas. Mon père reste toujours aussi calme, même dans les pires situations.

-Qu'il le veuille ou non, il me succèdera. Voilà pourquoi je lui enseigne ce qu'il faut déjà qu'il sache.

-Autant lui apprendre dès qu'il était né pardi!! Il n'a que sept ans!!! Sept – ans!!

-Je sais ce que ça veut dire, merci, ce n'est pas la peine de le répéter.

-Mais tu ne comprends donc pas?! Il est trop jeune! Qui plus est, non seulement tu l'enseigne comme tu le dis, mais tu ose lever la main sur lui!!

-Je t'ai déjà dit de ne plus en parler.

-Et pourtant je vais le faire!! Tout ça parce qu'il a rencontré quelqu'un d'autre qu'un adulte dans sa vie!

Je me souviens aussi de ce jour-là. Il y a deux semaines ma mère et ma nourrice, Tsukiyo Takara, m'ont emmené faire une promenade en dehors du manoir Kuchiki, dans le Rukongai, je crois. Je les avait suivi sans rien dire. Elles s'étaient arrêtées devant un des magasins du Rukongai. Et, curieux comme je l'étais, je m'étais éclipsé un moment. J'avais envie de découvrir ce nouveau monde. Il y avait des personnes qui me disaient bonjour. Cela m'avait fait très plaisir mais avec le Kuchiki-sama... Je ne voulais pas être traiter de la sorte devant eux, surtout que j'avais vu leurs conditions de vie. Je ne m'étais pas aperçu que je m'éloignais de plus en plus de ma mère et de ma nourrice. Du coup, je me suis retrouvé dans un terrain désert où je voyais des enfants jouer au ballon. Je n'avais jamais eu de relation avec d'autres enfants auparavant. Au manoir, il n'y a que mon père, ma mère et des domestiques, donc en gros: des adultes. Je les regardait jouer. D'eux émanait un immense plaisir et une immense joie de vivre. Leurs sourires m'avaient fait chaud au coeur. J'étais tellement pris dans mes pensées que je n'avais pas vu le ballon rouler à mes pieds. L'un des enfants, un jeune garçon un peu plus âgé que moi me disait:

-Eh! Tu peux renvoyer la balle s'il te plaît?!

J'avais hésité puis je m'étais penché pour attraper la sphère qui trainait par terre. Un autre enfant, une jeune fille, s'était approchée pour reprendre leur ballon et me remercier. Ils n'avaient pas l'air d'avoir remarqué que je suis de la noblesse, et c'était mieux. La fille avait commencé à se présenter:

-Mon nom est Shiouin Yoruichi!! Et toi?

-...

Je n'osai pas répondre, de peur qu'ils sachent que je suis un Kuchiki. Alors je leur avait tout simplement révélé mon prénom.

-Byakuya.

-C'est tout? Ah au fait! Venez vous trois!!

Elle s'était retournée vers les trois autres qui s'étaient approchés à grand pas.

-Byakuya, je te présente Urahara Kisuke, Ukitake Jushiro et Kyoraku Shunsui!

J'avais tiqué au nom de Kyoraku. C'était un noble. Un noble parmi les enfants du Rukongai? J'avais cru que la présence d'un noble les dérangerait, quitte à me faire des révérences et tout, ce dont je ne serai pas fier. Mais cela ne les avait pas déranger, bien au contraire.

-C'est comment ton nom, Byakuya? M'avait questionner le garçon aux cheveux blonds, Kisuke, je crois.

-...

-Allez, fait pas le timide! Avait insisté Yoruichi.

-Je crois qu'il sait que je suis une des familles nobles alors.

Shunsui avait parlé et à ce moment, je l'avait annoncé.

-Je suis Byakuya Kuchiki.

Cela les avait laissé sans voix. Puis Jushiro avait annoncé:

-Encore un noble? C'est super!!

Cette phrase m'avait fait un peu rougir. Elle n'avait pas été prononcé avec dédain ou avec horreur, comme je m'y attendais, mais avec le sourire. Yoruichi m'avait mis une tape dans l'épaule. Jamais personne ne m'avait fait ça.

-Ben alors!! T'avais peur que l'on te rejète Bya-kun! Nous avons déjà Shun-kun avec nous, ça ne nous dérange pas d'avoir un Kuchiki!!

Je n'osais pas parler. Ils s'adressaient à moi avec tant de familiarité que je m'étais senti perdu. Puis, une toux m'avait tiré de mes pensées. Je regardais Jushiro qui avait mis sa main devant sa bouche. J'avais remarqué qu'il avait les cheveux d'un blanc que je n'avais jamais vu mais qui est anormale pour un enfant de son âge.

-Jushiro? Ça va? S'était inquiété Urahara.

-Je t'avais prévenu de rester dans ton lit!! Mais tu ne m'écoutes jamais! Avait dit Kyoraku.

-Mais ça va! Tant que je tiens debout!! Et puis, même avec ça, j'ai encore un bon paquet d'années!

-Il y a quelque chose qui ne va pas avec toi?

J'avais hésité de lui demander ça mais j'étais trop curieux. Yoruichi m'avait expliqué que Ukitake est atteint d'une maladie depuis sa naissance, ce qui a rendu ses cheveux blanc comme un linge. Je m'étais excusé pour ce qui lui arrive mais même avec ça, il garde le sourire. Il avait dit qu'il avait un bon paquet d'années, donc, il va pouvoir vivre sa vie.

Maintenant, je ne suis plus sûr de pouvoir les revoir. Ma mère était venu me chercher avec Tsukiyo et nous étions rentrés au manoir après que j'eus dit au-revoir à mes nouveaux amis. Nous avons fait à peine un pas dans la demeure que mon père nous attendais impatiemment, ordonnant à ma nourrice de regagner les chambres des domestiques et m'ordonnant à mon tour d'aller dans ma chambre. J'y suis resté près de deux heures avant d'aller manger avec mes parents et de retourner dans ma chambre, encore plus malheureux car aucun des deux ne se regardaient.

Et encore, là, tout de suite, j'ai prier pour qu'ils se regardent à nouveau, ce qui se passe en ce moment-même mais pas comme je le souhaite. Je sens mes jambes s'humidifier au fur et à mesure que je verse mes larmes. Ils n'arrêteront jamais de se disputer ainsi. C'est à cause de moi, je n'aurai jamais du fréquenter ces enfants du Rukongai.

-Il a fréquenté des roturiers. Ce sont des enfants de mauvais exemple, qui jouent dans la terre et qui n'ont aucune manière, dit mon père. Je lui avait bien dit de ne pas sortir de ce manoir et il a désobéi! Il a eu droit à sa punition.

-Au cas où tu ne le saurai pas, c'est moi qui l'ai fait sortir! Et puis, il a le droit de connaître l'extérieur au lieu de rester coincer entre quatre murs et de se faire des amis de son âge!! L'as-tu déjà vu heureux ici? L'as-tu vu sourire ici?? L'as-tu vu parler ici???

Un bruit vient de se faire retentir. J'ai relevé brusquement ma tête. Ce bruit a été sec et violent. Il a perdu son calme, il l'a giflé. Mon père a giflé ma mère, lui qui garde toujours son calme, qui est toujours silencieux, froid de son regard, il ne s'est pas retenu cette fois-ci. J'entends la porte s'ouvrir et se fermer brutalement. C'est ma mère qui a quitté la pièce, j'ai reconnu ses bruits de pas.

J'ai voulu qu'ils arrêtent leur dispute, je suis servi, mais je ne me doutais pas que cela se finirai de cette façon.

Je reste à fixer ce mur. Mes larmes coulant encore plus fort sur mes joues mais aucun son, aucun sanglot, pas même un murmure ne sort de ma bouche. Je suis trop, beaucoup trop choqué, trop surpris... Jamais leur dispute n'est passé par la violence jusqu'à maintenant. Ma mère a été giflé par ma faute, je n'aurai jamais du m'éloigner d'elle et de Tsukiyo-san, je n'aurai jamais du rencontrer ces enfants du Rukongai, je n'aurai jamais du...

Je me lève lentement de mon futon. Mes jambes tremblent, mes bras sont engourdis, je sens que je vais flanché... mais je trouve la force de tenir debout et de marcher vers vers la porte coulissante qui donne sur le couloir. Je la glisse et j'observe le couloir obscur. Je sais qu'elle est partie à gauche, alors je m'avance dans sa direction, évitant de faire du bruit devant les chambres des domestiques. Je débouche sur le balcon où ma mère, appuyée sur le rebord, regarde le jardin. Le vent souffle légèrement, emportant des pétales de fleurs de cerisier qui atterrissent dans l'eau provoquant la curiosité des carpes qui, après avoir vérifier que ces pétales ne sont pas mangeables pour eux, retournent au fond.

Ma mère se retourne vers moi. Essayant d'afficher un sourire, elle me dit:

-Byakuya? Que fais-tu ici? Tu as vu l'heure?

Je sais qu'elle m'a entendu arriver bien avant. Elle fait juste semblant pour ne pas éveiller de doutes. Je regarde attentivement son visage. Une marque rouge sur sa joue droite me saute aux yeux. Il l'avait giflé si fort que ça? Ses yeux sont rouges, elle a du pleurer. Elle aussi remarque les miens et le bas de mon vêtement de nuit humide. Elle s'accrouppit devant moi et me prend dans ses bras. Je fait de même. Ma mère me murmure:

-Promet-moi de rester comme tu es Byakuya... Ne change surtout pas... Tu es mieux comme ça...

Je ne sais pas ce que je dois dire là. Elle ne semble pas vouloir me lâcher, et moi non plus, je l'avoue. Est-ce un ordre? Mon père m'a toujours instruit les règles de la famille Kuchiki en me donnant des ordres. Mais celui de ma mère n'en est pas un, je le sens. Elle m'a donné un conseil. À mon tour, je lui répond:

-Oui, je te le promet.

J'ai passé une nuit agitée. Je repense sans cesse à ce qui s'est passé la veille. Même au petit déjeuner. Mais pour me changer les idées, j'ai prévu de sortir du manoir après le repas accompagné de ma nourrice qui ne veut pas que je me fasse attaquer ou quelque chose du genre. Je m'absente depuis que je suis aller dehors pour la première fois, donc depuis deux semaines et mon père ne sait toujours rien.

Tsukiyo garde ce secret sous silence car elle sait ce que je risque mais elle est heureuse de me voir dans cette état quand je viens voir mes amis de l'extérieur.

J'en ai profiter pour en apprendre beaucoup sur eux. Yoruichi est une jolie brune vraiment dynamique, motivée, sûr d'elle et rapide tel un chat. Kisuke est dans la catégorie que je qualifierai de fainéant comme le dit si bien la brune, mais derrière ce masque se cache quelqu'un qui voudra faire des expériences plus tard et il est toujours joyeux dans n'importe quelle situation. Jushiro fait parti de la petite noblesse et, comme Urahara, il garde le sourire malgré sa maladie qui le traque à chaque instant. Cela me fait de la peine pour lui. Shunsui, comme je m'y attendais, est l'enfant d'une des quatre grandes familles, il aime bien courir après les filles mais elles le rejettent aussitôt. Tous les quatre ont un point commun sur l'avenir et le rêve: ils veulent devenir des shinigamis.

Et leur voeu a été exaucé. Des années plus tard, ils ont passé l'académie, sont devenus shinigami et plus que ça, jusqu'à devenir capitaine de leur division. Je les ai suivi dans cette voie car ils m'ont fait rêvé à moi aussi. Je suis en dernière année de l'académie et bientôt, je passerai l'examen final. Si jamais je le réussi, je vais peut-être rejoindre une de leur division dans le Gotei 13. Mais même sans ça, Yoruichi vient me voir depuis qu'elle a été nommer capitaine pour me narguer et pour m'entraîner, me tester sur ma vitesse. Et à chaque fois, c'est la même chose, non seulement elle gagne tout le temps mais en plus de ça, elle s'amuse à arracher mes élastiques de mes cheveux. Depuis, je les laisse à l'air libre. J'ai réussi à maîtriser mon shunpo, ce qui est déjà un miracle, en moins de temps qu'il ne le fallait pour quelqu'un qui s'entraîne tous les jours avec une professionnelle. Mais malheureusement... je ne suis pas encore de son niveau pour pouvoir la battre.

De retour chez moi, je salue respectueusement mon père qui ne m'accorde pas un regard, comme d'habitude. Je me dirige directement vers le jardin et commence à m'entraîner. Au passage, j'ai croisé deux domestiques, ceux qui s'occupent des fleurs. Une jeune fille, à peine plus âgée que moi, et un homme d'âge mûr. Ils se sont inclinés. Mon autorisation de ne pas forcément le faire en ma présence les a laissé indifférents. Mais je les salue d'un simple geste de la main.

-Comment va Bya-kun depuis notre dernier affrontement?

Cette voix toujours pleine d'ironie. Où se trouve-t-elle encore? J'observe et analyse les environs. Elle camoufle bien son reiatsu. En une seconde, je me retrouve derrière Yoruichi qui se tenait, je ne m'étais pas trompé, sur une des branches d'un des arbres du jardin.

-Je vais bien, merci de t'en inquiéter, réponds-je à sa question.

-Aha... le prodige du clan Kuchiki a bien progressé... Mais...

Elle a soudainement disparu laissant un espace vide devant moi pour se retrouver à quinze mètres de moi, pieds sur terre.

-... seras-tu capable de me combattre inutilement encore une fois jusqu'à ce que je gagne ou accepteras-tu ta défaite pour une fois?

Je hais le sourire en coin qu'elle affiche. J'ai toujours détesté ce sourire ironique et moqueur. Je descend à mon tour pour lui faire face et j'annonce:

-Un Kuchiki n'accepte jamais une défaite.

Son sourire s'agrandit à l'entente de cette réponse.

-Bien, bien! Alors, on va augmenter la cadence Bya-kun!!

Nous nous sommes battu jusqu'au soir. Personne ne remporte alors ce combat car Yoruichi a dit que nous terminons sur un match nul. Mais je suis sûr qu'elle dit ça pour récupérer le plus de force et de m'écraser le lendemain. Je dois avouer que je me suis vraiment amélioré, c'est vrai.

Je marche dans le manoir en direction de la salle d'eau habillé en kimono, une serviette à la main droite. Je passe tranquillement devant la chambre de mes parents... Bizarre. Je n'entend plus rien. Aucun bruit ne parvient à mes oreilles. Je m'approche de la pièce et frappe trois petits coups timides. Seul le silence me répond. Pourquoi ai-je un mauvais pressentiment? Je fais doucement glissé la porte. Il fait sombre à l'intérieur. Les rideaux fermés, aucune lumière allumée, pas même une bougie, une flamme. La voix glaciale de mon père me fait sursauter.

-Que veux-tu Byakuya?

Il est dedans depuis combien de temps, lui? Pourquoi je n'ai pas senti son reiatsu? Ah, oui. Il est vrai que l'on peut cacher notre aura. Mais je ne me décourage pas et lui répond d'une voix neutre.

-Rien père.

-Alors déguerpis.

Je m'incline en m'excusant et retourne à l'extérieur en fermant l'entrée pour me rendre vers ma destination de départ.

Arrivé dans la salle d'eau, la baignoire est déjà pleine. J'aperçois Shinkio Takara, la soeur jumelle de Tsukiyo, qui s'incline en me souhaitant un Passez un bon moment de détente Byakuya-sama. J'ai encore du mal à croire, malgré mon autorisation à me tutoyer ou au moins à m'appeler par mon prénom, que les domestiques mettent encore le sama à la fin. Je la remercie, elle sort. J'elève mon kimono, dépose ma serviette sur le bord du lavabo et me plonge dans la baignoire.

(NDA: je ne sais pas à quoi ressemble les salles de bain dans Bleach alors j'invente ^^)

Je laisse alors mes pensées vagabonder dans mon esprit. Quel était ce silence pesant? Cela me fait froid dans le dos de savoir qu'ils ont enfin, pour une fois, réussi à ne pas se disputer, mais je ne me réjoui guère. Peut-être que ma mère a couvert son reiatsu, comme père. Pour moi, ce serai impossible car j'ai toujours senti son aura, où qu'elle soit, dans de meilleures ou de pires situations. Non, ce n'est pas vraiment le genre de ma mère.

Je ne sais pas combien de temps je suis rester dans l'eau et d'ailleurs, je commence à avoir un peu froid, certes, mais je n'ai pas envie de me lever. Je crois que je suis pris d'une fatigue qui m'est inconnue. Je me lève alors de la baignoire avec la lenteur d'un escargot. Je viens à peine de m'habiller qu'une domestique fait irruption dans la pièce. A mon humble avis, elle ne savait pas que je suis encore dedans au vu de sa serpillière à la main. Elle s'excuse en rougissant fortement. Je lui pardonne et sort aussi vite que je suis entré pour ne pas la gênée encore plus.

Je marche maintenant vers ma chambre mais je m'arrête encore une fois en voyant mon père sortir de la sienne. Il ne m'a pas vu. Il se dirige vers le salon, donc pas dans ma direction. Dès qu'il a disparu de mon champ de vision, je m'approche à nouveau de sa chambre. Mon Dieu, qu'est-ce que je suis en train de faire? Je ne sens aucun reiatsu dans la pièce, comme je m'y attendais. Il y a juste une faible ouverture. Mon père a du mal fermer la porte. J'avance ma main et la fait passer au travers pour l'agripper. Je fais coulisser l'entrée et... la pièce est sombre encore une fois, je ne me doutais pas de cela. Non, ce qui me frappe c'est que, maintenant que les rideaux sont grands ouvert, la chambre est quasi-vide. Je suis déjà venu plusieurs fois ici soit pour demander le l'aide à ma mère, soit en recevant l'ordre de mon père en me convoquant comme un vulgaire soldat à son service. Je la connais donc par coeur. Je m'avance un peu.

-Mère?

Elle ne me répond pas pour une seule et unique raison: elle est partie. Telle est ma surprise quand j'ai découvert que son vase préféré n'est plus à sa place, que sur le lit ne se trouve maintenant qu'un seul coussin, que l'armoire ouverte laisse voir qu'elle a été vider... Je sens en moi un sentiment de rage monter. Je serre les dents, puis, brusquement, je me met à courir. J'arrive dans le salon où mon père est installé devant la table basse.

-Pourquoi as-tu fais ça??

Je n'ai pas réalisé que j'ai haussé la voix. C'est la première fois que cela m'arrive, que je perds mon calme, que je lui ai presque crié dessus. Il me fixe de son regard polaire. Il me méprise, il me met en colère, il a le diable en lui. D'une voix calme, il me répond:

-Cela ne te concerne pas Byakuya. Et surveille ton langage quand tu m'adresse la parole.

-Tu n'as pas répondu à ma question!!!

-...

-Réponds-moi!

-... Byakuya.

-REPOND!!

-Je n'avais pas le choix! Si elle s'était tenu de respecter les règles du clan et de cette maison, peut-être serait-elle encore ici! Mais au lieu de ça, elle a préféré t'emmener à l'extérieur au milieu de ces roturiers, il m'a fallut du temps pour comprendre que tes absences étaient du au fait que tu te promenais tout le temps dans le Rukongai et tout ça pour faire plaisir à ta mère, idée folle de mon ex-épouse, désormais!!

-Tu te trompe!! Elle n'était pas au courant de ce que je faisais! Certes, c'est pour son plaisir mais aussi pour revoir encore et encore mes amis! Et aujourd'hui, ce ne sont plus des "roturiers" comme tu le dit, mais des Shinigamis, des capitaines!! En conclusion, cette "idée folle" était mienne et non sienne! C'est moi que tu aurai du mettre dehors et j'en serai heureux que tu le fasse!

-Je ne peux faire ça! Je ne peux exclure un héritier Kuchiki!! Tu fais parti du clan, tu es un noble, tu n'as pas choisi ta vie et ton destin est déjà tracé! Tu te dois de faire ton devoir!!

-Veux-tu que je fasse la même erreur que mon défunt oncle? Cela changera de mon destin peut-être!

Je me souviens qu'un jour, j'ai été à une des réunions de mon père concernant le clan Kuchiki. Les nouvelles m'ont terrifiés. J' n'étais qu'un jeune enfant à l'époque... un peu trop jeune pour entendre de telles choses. Mon jeune oncle, Kyora Kuchiki, n'avait qu'une dizaine ou une quinzaine d'année de plus que moi. Il avait décidé de mettre fin à ses jours. Les domestiques l'ont retrouvé dans le jardin, allongé de côté et l'arme dont il s'était servi pour se suicider n'était autre que son zanpakuto. Il avait laissé derrière lui une lettre expliquant les causes, les raisons de son acte. Les règles du clan sont beaucoup trop strictes, et qu'à cause de ces lois, il avait eu plusieurs morts à déplorer... ses parents qui ne voulaient en aucun cas introduire ces immondices dans l'esprit de leur fils et qui plus est, dans la tête d'un enfant, leur geste leur avait valu le déshonneur de la famille Kuchiki et ils avaient été exilés, depuis, mon oncle ne les avait jamais retrouvé... il y avait aussi ses amis qui ne l'avaient plus jamais approché à cause de son caractère froid, cinglant et sans pitié. Malgré ce détail, au cours d'un combat contre un Menos Grande, ils l'avaient protégé, quitte à y laisser leur vies... Ces maudites règles, il ne les avait pas supporté et donc, voilà où il en est. Je suppose qu'il doit être libre là où il est. Voilà à quoi je veux faire allusion.

Mon père me regarde, étonné que j'ai pu apprendre quelque chose qui s'était passé il y a des années de cela.

-Comment as-tu...

-Peu importe! Fais revenir mère!!

Le silence s'installe entre nous. Il semble réfléchir. Puis, il fronce les sourcils et répond enfin:

-Je ne peux la faire revenir ici, mais tu peux toujours aller la voir si tu le souhaite mais pas plus d'une fois par mois.

Je me demande si je dois faire ça. Je ne peux pas la voir qu'une seule fois par mois. J'ai besoin d'elle. J'ai envie qu'elle revienne. En même temps, il est vrai que mon père ne peut la faire revenir dans le manoir. Encore ces maudites règles à la noix. Je sursaute en l'entendant dire ce que je ne voulais pas entendre.

-Mais à une condition: je veux que tu fasse ton devoir en tant que noble, en tant que Kuchiki, en tant qu'héritier.

Pourquoi me rend-t-il la tâche difficile? Que dois-je faire? Accepter et être pour la vie et aux yeux des autres quelqu'un qui n'a aucune pitié, qui garde un visage dénué d'émotion, qui doit sans cesse s'impliquer dans ces lois, qui peut voir sa mère tous les mois? Ou refuser et être normal pour ne plus jamais la revoir durant le reste des années à venir? Que faire... que faire... Plusieurs fois je me pose la question dans la tête mais cela ne m'aide pas vraiment à la répéter. Promet-moi de rester comme tu es Byakuya... Ne change surtout pas... Tu es mieux comme ça... Ces paroles... ma mère veut que je reste comme je suis, de ne jamais changé quoi que je fasse. Si c'est vraiment ce qu'elle veut...


Premier chapitre terminé!!!!!! (lève la main en faisant le signe de la victoire) C'était long pour moi à trouver quelque chose mais c'est fait!! Que va-t-il décider? Certains connaissent la réponse et d'autres non.

Préview du prochain chapitre:

"Quelque chose me fait vibrer. A chaque fois qu'il croise mon regard, je baisse mes yeux. Je suis gêné.

-Byakuya, tu vas bien? Cela ne te ressemble pas de rougir de la sorte?

Et voilà que je deviens rouge. Quelle malchance! Pourquoi toi Jushiro?"

Voilà! Le deuxième chapitre parlera cette fois de la belle vie que mènera notre noble adoré ^^ Mais il mettra un peu plus de temps à venir, donc, je vous préviens tout de suite, le chapitre suivant ne viendra pas avant... disons avant environ deux semaines. Gomen!! Il y a les devoirs et tout, donc je serai occupée la plupart du temps mais je continuerai et finirai cette fic, foi de Psycopathe!! A+