Rictusempra

L'histoire est à la base un Rp écrit avec Meyan afin de vous faire patienter pour la suite de « La Fleur de Feu ». Il s'agit d'un rp par téléphones interposés (et écrit pendant les cours la plupart du temps, oui c'est moche nous le savons mais faut bien s'occuper xd) donc il est évident que les parties sont moins développées et moins recherchées qu'un rp classique par ordinateurs, je pense que vous comprendrez.

Résumé : A l 'époque des Maraudeurs Sherlock et John sont en quatrième année à Poudlard, ils se connaissaient sans vraiment se connaître, jusqu'à ce fameux cours de potion…

Disclamer : Bien évidement rien de tout cela ne nous appartient et nous n'en tirons aucun profit.

Rating de ce chapitre K+

POV SHERLOCK (Meyan) / POV JOHN (Ryokushokumaru)

Chapitre 1 : Potion ratée et baguette cassée

J'ouvrai la porte de la salle et entrai le plus naturellement du monde, ignorant royalement le fait que le cours avait déjà commencé depuis un bon quart d'heure.

Je tendis mon morceau de parchemin au professeur de potion d'un air arrogant. Mot du directeur en personne, il ne pouvait rien dire. Sans attendre sa réponse qui ne pouvait qu'être positive, je filai à grandes enjambées vers les places, une légère grimace dégoûtée aux lèvres : cours commun avec les Gryffondors.

Me coltiner un bande de bouseux atteint de crétinisme congénital, mon rêve le plus fou juste avant la découverte de la formule de synthétisation de la pierre philosophale.

Je fouillai froidement les rangs à la recherche d'une place vacante, histoire d'être au moins assis pendant que le prof déblatéra son monologue aussi tragique d'affligeant. Il restait quelques sièges libres mais je les évitai comme la peste. Comme si j'allais m'asseoir à côté de Petigrow, ce nain de jardin péteux qui avait réussi à faire volatiliser la totalité de ses vêtements au lieu de changer son dé à coudre en glaçon deux jours plus tôt.

Sinon il y avait MC Mullen, le champion toutes catégories en fonte de chaudrons et odeurs d'œufs pourris (les bons jours), Tim Andrew qui défiait les lois fondamentales de la génétique par sa seule existence, repoussant chaque jour un peu plus la limite entre l'homme et la méduse.

Pour finir il y avait la bégayante Amanda Russel avec sa timidité et sa maladresse frisant le handicap. Il restait bien encore une chaise à côté d'un garçon blond qui ne méritait certainement pas plus d'intérêt que les autres vu que je ne me souvenais même pas de son nom.

C'était qui déjà ? Je crois que je l'avais vu l'année passée. Bof, je m'en foutais. Il était presque aussi petit que Petigrow, je n'avais plus qu'à espérer qu'il sache se faire oublier, lui. Je m'assis donc ici, lui jetant un regard vénéneux pour qu'il ne s'avise même pas de me parler. Tout juste si je remarquai qu'il versait trop de poudre de mandragore dans sa potion.

Un élève de Serpantard vint de prendre place à mes côtés, et même si je le distinguais par sa tenue verte et noire soigneusement portée, son arrogance et son air hautain aurait amplement suffit. Il me dévisagea agressivement, comme si j'allais me familiariser avec un être si mauvais.

La maison Serpantard ne choisissait pas ses élèves au arrogants. Ce garçon-là devait être un simple mouton, se donnant un genre. Il en avait déjà les cheveux.

Pourtant la clarté de ses yeux gris me perturba un instant. L'instant de trop. Et mes proportions furent erronées. Aussitôt de la fumée noire s'éleva du chaudron. Puis le nuage s'écrasa sur nos têtes, suivit d'une explosion couleur jaunâtre.

Je m'essuyai le visage de toute la poudre qui me piquait le nez et les yeux. Faisant bien évidement la sourde d'oreille quand le prof s'égosilla encore une fois de mes prouesses. Quand à ma voisin, celui-ci ressemblait plus à un mouton en volume XXL qu'à autre chose.

Voulant limiter les dégâts, je lui dis : "Ça te va bien le volume. "

Le regard noir qu'il me lança ne me rassura pas.

Je savais pertinemment que je ressemblais à un caniche dans une soufflerie aussi je lui lançai un regard mauvais. Étrangement je ne trouvais pas de lueur moqueuse dans ses yeux. Je plissai les miens, suspicieux et désignai ses cheveux devenus bicolores

"Et toi à un panda ou à la victime d'un coiffeur drogué."

Le prof arriva en nous faisant les gros yeux: "Vous avez réussi à rater une potion de niveau B, une potion enfantine ! Nettoyez-moi tout ça !"

Piqué au vif je répliquai avec acidité : "Je ne suis pas l'auteur de ce cataclysme je n'ai aucune raison de nettoyer quoi que ce soit. "

"Holmes ! "

Je levai les yeux au ciel en secouant mes cheveux plein de poudre, n'en enlevant pas le tiers. J'en avais jusque dans mon col, bordel. Ça grattait cette merde. Je regardai mon voisin d'un air accusateur et je me rendis compte de quelque chose. Je passai une main dans les cheveux plus si blonds de mon vis à vis pour vérifier ma théorie. Il eut un mouvement de recul mais me laissa faire.

Je récupérai un peu de poudre avec curiosité entre mes doigts. "Ça sent le réglisse. "

"Vraiment ?" demanda le blond tout aussi étonné. Je roulai des yeux :

"Non je suis un petit comique" râlai-je "En fait elle transforme les crétins en porte manteau. Tu ne sens pas de démangeaisons cutanées ? Non ? Alors attends un peu ça va venir."

J'avais estimé pendant une seconde qu'il avait tenté une blague, mais sa vanne devint vite irritante. Et je préférai soupirer et répondre par un silence que je voulais lourd, très lourd. Mais Monsieur Holmes me semblait-il (j'avais déjà entendu parler de lui pour son intelligence), surprenant tout de même, savait parfaitement jouer au roi du silence.

Le cours avait repris, et le professeur nous avait déjà oublié. Du moins, il essayait de ne pas tourner la tête dans notre direction, pour ne pas exploser dans la seconde et moi je ramassais les poussières de mon explosion la plupart collées à mes cheveux et ma chemise.

Mon camarade quant à lui nettoyait sa table lentement. J'avais l'impression qu'il faisait exprès de limiter ses mouvements pour me laisser le sale boulot. N'était-ce pas sa faute si j'avais fait une erreur ?

" Même une tortue âgé de 200 ans irait plus vite." fus-je obligé de dire.

Je haussai les épaules à la remarque désobligeante, moi qui avait espéré qu'il la boucle jusqu'à la fin du cours, raté. "Prenez-garde les reptiles domineront le monde. " dis-je sans même le regarder en rassemblant consciencieusement la poudre en tas sur ma table (et uniquement ma table).

Je cherchai Tom dans la salle mais je ne le trouvai pas, il devrait être là pourtant. Déçu je baissai le nez sur mon bureau, un éternuement chatouilla dans ma gorge à cause de la poussière et j'étouffai en un "Atchin" (que je nierai avoir prononcé même sous la torture) malheureusement sous l'impulsion le tas déjà formé fit tomber un peu plus de poudre de mes cheveux. J'éternuai une deuxième fois ("Atchin") faisant mine de ne pas entendre mon voisin pouffer devant ma manière très masculine d'éternuer.

Par vengeance je déchirai un morceau de son parchemin. "Heeeey te gènes pas !"se plaint-il

" T'occupes." dis-je sèchement.

Je griffonnai rapidement une question sur le fragment avec ma loquacité habituelle : "Tom ?" puis le pris et l'ensorcelai d'un coup de baguette. Le papier vola en direction de la blondie des Serpentards (Lucius de son prénom) qui le réceptionna aussitôt.

J'essayai de réparer mon parchemin, qu'il ressemble à quelque chose de convenable, que je puisse au moins présenter quelque chose. Mais le professeur avait déjà ses yeux revolver posés sur moi. Sûrement à cause des cris que j'avais poussé.

Alors qu'il finissait d'expliquer un mélange, il se dirigea à grands pas vers nous. De précipitation, et de peur de finir accroché à la lampe, je donnai un coup dans l'encrier de mon voisin qui tomba dans un grand fracas et éclata en morceaux.

Il était plein, et toute l'encre qu'il contenait s'étala comme une rivière à la recherche d'un fleuve. Un silence balaya la salle.

Le sifflement d'un papier volant brisa le calme et une feuille atterri sur notre table. D'une fureur telle le dragon qui venait de s'éveiller, le professeur hurla en à en faire trembler les murs. Non en réalité ils tremblèrent.

"HOLMES, WATSON VOUS SEREZ DE CORVÉE DE MÉNAGE APRÈS LE COURS !"

Mais qu'est-ce que j'avais fait ? Si seulement Holmes ne s'était pas assis là.

Au verdict sans appel je me couchai à demi sur la table, toute la misère du monde sur les épaules. Je lançai une œillade orageuse à Watson (décidément son prénom ne me revenait pas) et sifflai entre mes dents " Merci Watson, trois minutes tout juste avant la fin du cours. Du grand art."

"Désolé." marmonna-t-il, vaguement contrit.

Je le dépliai le papier logé dans ma paume pour lire la réponse de blondie : " Il est à l'infirmerie Lock. Tu ne savais pas ?" Lucius se retourna avec un sourire goguenard. Connard.

Tom avait très vite essayé de m'inclure dans sa bande mais il avait vite compris tout le « bien » que je pensais d'eux et avait renoncé. Je traînai avec lui et uniquement lui de temps en temps en électron libre. Les autres me sortaient par les yeux.

La cloche sonna et ils se levèrent tous, sauf moi et Watson le boulet évidement, j'aurais bien voulu filer en douce mais le prof nous surveillait. En passant devant moi pour sortir blondie ricana et je lui retournai une insulte fleurie.

"Allez-y les garçons, nettoyage, et vous en profiterez pour récurer les chaudrons. Le tout SANS magie bien entendu. " je m'effondrai encore sur la table.

Après avoir plongé les mains dans l'eau bouillante, je sortais l'éponge imbibée de savon et vint frotter les vieux chaudrons. Qui avait autorisé les punitions ? Seul le bruit de la mousse contre le cuivre résonnait maintenant après celui que les élevés avaient fait en sortant. Un vrai vacarme en réalité.

Mon camarade si je pouvais dire, récurait silencieusement son chaudron. Ses mèches rebelles noires, retombaient sur son front, et il semblait vraiment appliqué à la tâche.

Il était calme et presque gracieux dans ses gestes. Ses manches étaient remontées jusqu'aux coudes, laissant deviner de pâles et frêles poignets.

Je lui dis pour casser le silence, et la gêne que je ressentais: " T'es pas un bavard toi. " Un simple grognement sortit de sa bouche mais il ne s'intéressa pas plus à moi. " C'est quoi ton prénom?" Insistai-je pour discuter.

Mais il ne répondit pas. " J'imagine que c'est quelque chose comme Brutus." me moquai-je " Brutus Holmes ! " Et là, j'aperçus des étincelles.

Je me redressai de mon chaudron comme un ressort " Et toi, quoi ? Simplet Watson ? "

" Grognon Holmes" dit-il puis il rajouta avec un sourire engageant " Avoue que as toujours voulu être l'un des sept nains ! "

Je haussai un sourcil en le regardant de haut en bas : "Pour certains c'est une réalité plus que pour d'autres" marmonnai-je en le vexant, puis je me remis à nettoyer mon chaudron alors qu'il me mitraillait littéralement des yeux. Sujet sensible ? Il ne rajouta rien pendant que je passai au deuxième chaudron.

Bon sang il était particulièrement dégueu celui là "Raaaah" je m'acharnas sur les traces incrustées comme un malade, faisant voler de la mousse partout et emplissant la pièce de grattements. « C'est le chaudron de MC Mullen, à tous les coups !" râlai-je en frottant de plus belle. Je regardai le blond qui m'ignorait boudeusement. Je réfléchis une seconde puis marmonnai "Sherlock"

"Quoi ?"

" Sherlock...c'est mon prénom. "

Il parut réfléchir également puis lâcha "John. Ton prénom est bizarre."

"Le tien trop commun."

Je m'arrêtai un instant pour reprendre mon souffle et reposer mes bras. J'allais utiliser un sort à ce rythme...

"Pas doué en sport hein ? " jeta Watson

"Y a plus important que le sport."

"Je vois ça, un grand sportif le petit Holmes. " ricanai-je en finissant mon deuxième chaudron.

Je passai fièrement devant lui, mes manches retroussées jusqu'aux coudes pour lui montrer mes muscles saillants. Il fit une grimace comme pour me dire que j'étais un vantard, comme toutes les autres crasses que pouvaient sortir les Serpentards sur les Gryffondors. Tous jaloux de nos couleurs, de notre courage, de nos exploits, ainsi que de nos bons élèves.

Je pensais tant aux éloges de ma maison que je me mis à en faire son éloge à haute voix sans m'en rendre compte jusqu'au moment où Sherlock (puisqu'il s'appelait ainsi) me lança son éponge.

L'éponge toucha Watson au ventre et s'écrasa sur le sol avec un bruit mouillé et une salve de bulles. "Encore un mot de plus sur les Gryffondors et je te jure que tu avaleras les potions ratées cul sec. On t'a engagé en mission de propagande ? "

Il rougit légèrement l'air bien moins sûr de lui qu'il y a quelques secondes, je continuai avec un petit rire satisfait : " Quand on dit que les Gryffondors sont vantards..."

Il se pencha et ramassa l'éponge puis releva le menton "Et les Serpentards vicieux. " et me relança l'éponge dessus avec force. Je ne pus pas l'éviter et elle rebondit contre mon torse en laissant une belle marque rectangulaire sur mon blazer.

"Tu me cherches Watson ? "

"Peut être bien."

Je ramassai l'éponge détrempée du bout des doigts en y rajoutant une bonne rasade de produit pour faire mousser encore plus.

Avant que l'éponge de Holmes ne me tombe sur le nez, je plongeai la mienne dans mon seau qui ne ressemblait désormais plus qu'à un tas de bulle de savon tant j'avais forcé sur le produit. Mais ma rapidité ne me sauva pas, l'arme de Sherlock atterrit dans mes cheveux, déjà noirs de poussière, la mousse mélangée à l'eau presque froide dégoulina le long de ma nuque.

Je frissonnai aussitôt, le duvet de ma nuque s'hérissant. " Tu veux jouer au plus malin Holmes ? " menaçai-je en prenant les deux éponges en main. "J'espère que tu cours vite" l'avertis-je alors que je le voyais se saisir de sa baguette.

"Toi aussi" m'exclamais-je en lui lançant un sort de pétrification. Classique mais efficace. L'éclair rouge le toucha de plein fouet et figea ses mouvements au moment même où il amorçait ses bras pour lancer.

Je ricanai en me postant pile devant sa statue immobile. "Dommage pour toi mon petit John, personne n'est aussi rapide qu'un sort. " J'extirpai avec difficulté les éponges de ses deux mains rigides et entrepris de lui refaire sa coiffure. Puéril mais j'en retirais une grande satisfaction en voyant son crane surmonté d'un dôme mousseux style perruque Louis XIV, grise à cause de la poudre.

Je m'amusai à barioler la mousse de couleurs vives avec ma baguette. "Voilà, quelle classe ! " claironnai-je en me frottant les mains, content de mon œuvre. Un ou deux pouffements sortirent même de ma gorge. Les joies de se défouler.

"Tu te feras un plaisir de te dévouer à finir le reste ?" J 'attendis une seconde et repris narquoisement "Qui ne dit mot consent. Merci de ta graaaaaaaaaaande générosité !"

J'allais m'éclipser et le laisser là mais me ravisai au dernier moment. Je revins vers lui et m'arrêterai à quelques centimètres de son oreille pour susurrer avec un large sourire triomphant : "Vantard. " Et cette fois je partis, satisfait, annulant le sort une fois la porte fermée. (Sinon il me dénoncerait à coup sûr. ) Je courrais à l'infirmerie pour qu'il ne me rattrape pas.

Quand je pus de nouveau me mouvoir, je faillis perdre l'équilibre. Je regardais la porte fermée et j'entendais encore ses pieds claquer contre le sol. Il était pressé de s'éloigner ! Il avait donc peur de moi ou avait envie de me faire courir.

Je me mis subitement à éternuer toute la mousse qui me piquait le nez, et mes yeux me piquèrent aussi. Oh quelle poisse. Je soupirai : de toute façon j'allais devoir traverser le couloir dans cette tenue.

Je passai dans le hall dégoulinant d'eau quand je reconnus le pas maladroit de Mike. Mike, mon meilleur ami et confident, l'ami loyal, le vrai.

"John ? Qu'est ce qui t'es arrivé ? J'ai entendu dire que tu avais été de corvée avec un Serpantard ! C'est lui qui t'as fait ça !? " S'énerva-t-il en me reluquant de la tête aux pieds.

Mike était un sanguin. Il se fâchait dès qu'il était contrarié, et après… hé bien, il mangeait.

"Tu vas voir je vais l'ensorceler à ma façon ! " menaça-t-il en retroussant ses manches.

Mauvaise idée.

Je ne me rendis pas compte que j'avais laissé le morceau de parchemin dans la salle alors que je courrais vers l'infirmerie. Je n'étais même pas essoufflé en arrivant, ou à peine, courir j'adorais ça.

Mme Pomfresh était en train d'arpenter les rangées de lit comme à son habitude et remontant les bretelles d'une première année. Dès qu'elle me vit elle me salua d'un sourire sur son visage jeune. "Bonjour Monsieur Holmes je suis étonnée de ne pas vous voir débarquer sur un brancard comme d'habitude."

Je haussai les épaules : "Pas d'expérience dangereuse en cours. "

"Pour le moment. " ronchonna-t-elle, toujours un peu réprobatrice."Vous venez voir l'un de vos cobayes en rémission ?"

"Non – dis-je avec un léger sourire – où est Tom ?"

"Au fond derrière le dernier paravent à gauche. Il a eut beaucoup de visites. – Elle rajouta, songeuse – c'est vraiment un gentil garçon. "

Mike était déjà parti vers le dortoir des Serpantards prêt à régler son compte à Holmes. Je réussis à contenir sa colère juste le temps de prendre une douche et de me rendre présentable. C'est-à-dire une dizaine de minutes, le temps qu'il dévore quelque chose.

Mais le revoilà déjà à l'assaut de Sherlock et je ne voulais certainement pas me faire attraper en pleine bagarre pour finir en retenue avec Sherlock encore une fois. Il ne me restait que cette solution pour sauver la mise de Holmes : penser nourriture.

"Hey Mike, je meurs de faim ! "

"Mais Holmes ! "

"Laisse tomber Mike, allons grignoter, n'oublie pas que nous avons cours contre les forces du mal. "

Il sembla réfléchir quelques secondes et finit par me suivre. Sherlock tu me revaudras ça.

La voix veloutée de Tom me salua. "Bonjour Sherlock, mais dis-moi... tu as couru ? "

Je ne lui demandai pas comment il le savait ça aurait été insultant. "Oui. Un crétin."

"Lequel ? L'école en est remplie je te rappelle. " ricana-t-il d'un air entendu

"John Watson. "

Il leva un sourcil arrogant, une question dans ses yeux sombres. Je résumai mon opinion rapidement :

"Aussi intéressant qu'un vermisseau attelé à une brouette de nains. Heureusement je m'en suis vite débarrassé."

Il sourit d'un air entendu "Pour venir ici aussitôt. " Un sourire en coin, je prononçai notre phrase rituelle en réponse "Enfin un peu d'intelligence dans la conversation. " Son sourire s'élargit. Le mien aussi.

La conversation continua quelques dizaines de minutes encore jusqu'à ce que je me fasse éjecter de l'infirmerie par Pomfresh qui devait donner son traitement à Tom pour une potion qui avait mal tournée. Décidément c'était le jour aujourd'hui.

J'allai jusqu'au réfectoire en traînant des pieds. Je n'avais pas franchement faim, voir pas du tout, mais mon imbécile de frère me ferait une maladie si j'avais le malheur de louper un repas et je n'avais pas la moindre envie de recevoir une beuglante de mère quand ce cloporte grassouillet l'aurait mise au courant comme le petit rapporteur bien propre sur lui qu'il était.

Je me laissai donc tomber sur un coin de chaise à la table Serpentard et émiettai un pain dans mon assiette, le regard dans le vague.

Nous arrivions à notre table les bras chargés de friandises, je m'installai sur ma chaise, la faisant basculer en arrière, soupirant tout l'air que j'avais inspiré jusque-là. "Hey tu le connais le serpentard ? Là bas ? " demanda Mike en désignant un élève assis à sa table, seul et silencieux. Je ne l'avais pas vu.

"Heu ?" fis-je en observant la personne.

Je reconnus de loin les boucles soyeuses et la bouche en cœur de Sherlock Holmes. Pourquoi mes yeux l'observèrent ainsi ? Je ne répondis pas à Mike trop concentré à redessiner chaque trait de son visage angélique.

Aussi doux que celui au-dessus du chaudron.

Je finis par sentir un regard peser sur moi. Désagréable.

J'en cherchai la source et ne tardai pas à tomber sur John Watson qui m'observait depuis la table des Gryffondors. John Watson...encore ?

Je lui rendis son regard en haussant un souci interrogateur. J'avais une chocogrenouille en fuite cachée dans les cheveux pour asile politique ? Une trace bizarre sur ma chemise ?

Mes yeux restèrent aimantés aux siens beaucoup trop longtemps pour que cela ne paraisse naturel. Beaucoup trop longtemps. Beaucoup plus longtemps que prévu. Je ne savais même pas pourquoi je ne me détournais pas, objectivement il n'y avait aucune raison que je reste fixé sur lui.

Il était aussi insignifiant que le vieux tapis râpé et mangé aux mites dans le salon de ma tante Martha, aussi médiocre que ses autres petits camarades. Je m'arrachai à ses yeux sombres, auto-exaspéré par une telle attitude trop sociale à mon goût et baissais le nez sur mon assiette en maudissant chaque miette de pain individuellement pour passer ma mauvaise humeur

Mais en fait je m'ennuyais, et j'étais curieux, irrépressiblement curieux. Je me levai et sur un coup de tête, j'allai tranquillement à la table des Gryffondors, les mains dans les poches. " Tu veux quelque chose, Watson ? Y a un truc qui te dérange ? "

A mon ton légèrement plus agressif que je ne l'avais voulu, le garçon à côté de Watson se leva d'un bond, l'air de s'être assis sur une fourmilière.

"Ouais toi !" gronda le voisin du blond. Mais je ne l'écoutais pas, les yeux encore rivés dans ceux de John.

Mes yeux fixant Sherlock c'étaient perdus dans le vide, j'avais la tête dans les nuages, le regard vague, ma vue s'était floutée et mes pensées s'acheminaient en va et vient, sans réel but précis quand une robe à la couleur noire et verte se présenta face à moi.

Aussitôt par réflexe je bondis de ma chaise, reconnaissant Holmes. Son ton agressif attisa aussitôt Mike qui le choppa au col, les yeux révulsés par la colère.

"Mike..."avais-je averti calmement, mon regard ne quittant plus celui du Serpantard.

"C'est lui qui t'as touché ?" Je ne répondis pas, mes iris contemplant le brun en silence.

Mike (puisque c'était son nom) m'attrapa par le col. Il était plus grand et surtout plus baraqué que moi mais je ne me démontai pas. Il me secoua en répétant sa question à l'intention de Watson " C'est lui qui t'a touché ?" Watson et moi nous observons toujours.

"John !" appela Mike avec énervement en me secouant encore "Hé ho John ! "

Secousse. Je reportai mon attention sur Mike qui fulminait. "Et si c'était le cas ?" dis-je avec plissant le nez de dégoût face à la proximité de son visage.

Watson intervint avant que Mike n'ouvre la bouche et déverse sa colère comme un babouin atteint d'une rage de dents. "Laisse tomber Mike. "

Je renchéris : "Oui laisse tomber Mike, je ne voudrais pas être au contact prolongé de ta dramatique niaiserie de gorille de compagnie."

"Mike !" insista John pour son ami qui s'échauffait de plus en plus. "C'est lui pas vrai ?! " gronda ce dernier en plongeant une main dans sa poche.

Je plongeai aussitôt la main dans la mienne. Mes doigts se refermèrent sur ma baguette.

Les voir tous les deux prêt à se sauter à la gorge, leur baguette pointant leur front à chacun...Cela m'inquiétait subitement de devoir être témoin d'un massacre.

"Tu n'as pas à parler à John comme ça ! "

"Oh pauvre chaton sinon quoi ?" se moqua le brun en appuyant sa baguette contre son front en sueur.

Connaissant Mike et sa moue de colère, ses yeux rouges et ses dents qui grinçaient, il devait vraiment être furieux, mais Sherlock satisfait de cette réaction déclara d'une voix tranquille : "Qu'est-ce que tu vas faire si je touche à ton blond chéri ? Dis moi, je suis curieux..."

Si j'avais laissé mon ami se jeter sur le Serpantard ce dernier l'aurait tué...je crois. Enfin peut être pas, nous n'étions qu'en quatrième année mais quand même.

Je me plaçai entre les deux mais trop tard, dans mon mouvement la baguette de Mike vola plus loin tandis que je me pris le poing que Sherlock aurait dû recevoir. Perdant l'équilibre, je reculai pour ne pas tomber et bêtement je m'écrasai sur la baguette de mon camarde.

CRACK!

Je me relevai la joue en feu, récupérant le reste de la baguette. "Oooh Mike... Je suis terriblement désolé..." m'excusai-je en baissant les yeux.

"Tout ça c'est de sa faute ! " hurla-t-il en pointant Sherlock et il s'enfuit nous laissant là, j'entendais ses pleurs dans le couloir.

Un demi-sourire étira mes lèvres. Il était plutôt drôle ce Mike finalement. "Une vraie Drama Queen." Je laissai échapper un gloussement.

Watson cessa de se lamenter sur les débris de la baguette et se tourna vers moi avec colère. "Tu trouves ça drôle ?! En plus il a raison c'est ta faute... répare sa baguette."

Ma bouche s'arqua, moqueuse " Tu rêves... Tu crois t'adresser à Merlin ? C'est non."

"Comment ça non ?! "

" Quelle est la partie du mot « non » que ton esprit est trop obtus pour comprendre ? Même certains animaux sont capables de saisir l'intonation."

Watson leva les yeux au ciel et s'énerva. « Espèce d'enfoiré ! Il y tenait à cette baguette ! C'était celle de son père !

" Elle est cassée par ta faute."

"Non ! Si ne l'avais pas provoqué avec ton air de petit génie arrogant rien ne serait arrivé!"

Je reniflais avec mépris " Je lui suis rendu service. Utiliser la baguette de son père... Pas étonnant qu'il soit nul en magie. Il devrait me remercier plutôt..."

Watson eut l'air estomaqué. Je ricanais " Hé oui Watson le monde est moche. Le monde est rempli de mauvaise foi. Tu devrais t'y habituer". Je tournai les talons et m'en allai mais il posa sa main sur mon épaule et me retourna vers lui avec force.

Il s'agrippa à mon bras pour m'empêcher de partir, le visage sombre "Répare. La." J'essayai de me dégager mais sa poigne était trop serrée. Il releva ses yeux embrasés de culpabilité vers moi. "Répare-la." Il me faisait mal au bras.

Je répliquai froidement :" C'est une baguette John. Une baguette ne se répare pas."

Il ne m'écouta pas et me lâcha pour lancer un reparo de sa propre baguette. Les morceaux s' assemblèrent et l'objet se reforma. Comme neuf, aussi parfait qu'au premier jour. Il me retourna un regard triomphant "Ça a marché !" – il sourit d'un air heureux – "Ta réputation de génie est vraiment exagérée en fait."

Impassible je m'adossai contre un mur sans répondre en frottant mon bras douloureux. Quelques secondes après un autre CRAC claqua dans le silence. La baguette se brisa devant un John désemparé.

" Mais ...je croyais..."

" Je te l'avais dit. Une baguette cassée ne se répare pas. "

Je me laissai tomber sur une chaise en soupirant de tout mon être... Qu'allais je faire ? Si je n'avais pas protégé Sherlock tout cela ne serait pas arrivé. La baguette tant aimée de mon ami glissa de mes mains, je la regardai rebondir au sol, le bruit de sa chute résonna.

Mike allait-il me détester maintenant? Allait-il me frapper pour apaiser sa colère? Son poing n'était pas des plus délicats, j'avais encore mal à la mâchoire. Mais la sorte de trahison que j'avais fait subir à Mike me faisait bien plus mal.

Je bondis de ma chaise empoignant Sherlock par les épaules "Allons chez Ollivander !"